Bujumbura, le 10 février 2018 (Net Press) . Les militaires en mission de maintien de la paix en République centrafricaine, sous couvert d’anonymat, indiquent qu’ils viennent de passer 10 mois sans percevoir leurs salaires.
Selon nos sources, ces militaires s’inscrivent en faux contre la mesure de l’état-major général de l’armée burundaise de retenir à la source une somme de sept cent dollars par mois et par militaire. Pour s’enquérir de cette situation, la rédaction a essayé de contacter sans succès le porte-parole de l’armée burundaise, le colonel Gaspard Baratuza. L’on y reviendra
Burundi - Sécurité.
"La paix règne sur le Burundi", affirme la Cnidh
Bujumbura, le 10 février 2018 (Net Press) . Dans un point de presse tenu ce vendredi 9 février 2018, le président de la commission nationale indépendante de droits de l’homme au Burundi, Jean Baptiste Baribonekeza, a affirmé qu’après la crise qui a endeuillée le Burundi depuis le 25 avril 2015, le pays a retrouvé la paix et la tranquillité sur toute l’étendue du territoire national.
Jean Baptiste Baribonekeza se pose la question de savoir la source d’information du Hcr qui affirme sans détour que cinquante mille réfugiés pourront fuir le Burundi pendant l’année 2018. Il donne la piste que les Burundais pourront fuir la famine et non pas la dégradation de la situation sécuritaire du pays. Il ajoute que la commission suit de près les activités de préparation de l’amendement de la constitution prévue au mois de mai 2018.
Jean Baptiste Baribonekeza s’inscrit en faux contre les parents qui s’arrogent le droit de punir sauvagement leurs enfants ainsi que le trafic des humains observés depuis ces derniers jours. Signalons que le même Hcr avait annoncé qu’il désire avoir 319 millions de dollars américains pour satisfaire aux besoins des réfugiés burundais qui se trouvent dans les pays voisins.
Burundi - Politique
Bujumbura manifeste ce samedi contre le rapport du secrétaire General de l’Onu
Bujumbura, le 10 février 2018 (Net Press) . Après que le secrétaire général de l’organisation des Nations unies, Antonio Guterres, eut remis un rapport aux 15 membres du conseil de sécurité des Nations unies sur la situation au Burundi qu’il a « qualifiée de critique » sur le projet d’amendement de la constitution qui va permettre au président Nkurunziza de briguer son quatrième mandat, le gouvernement du Burundi a fustigé « une violation flagrante du principe de souveraineté nationale " et, sur demande des sociétés civiles proches du pouvoir, la mairie de Bujumbura appelle à une marche-manifestation ce samedi le 10 février 2018 contre « les fausses informations et montages contenus dans le projet de rapport du secrétaire général des Nations unies sur la situation du Burundi.
Selon l’ambassadeur Albert Shingiro, le rapport du secrétaire général de l’Onu António Guterres viole l’article 2.1 des Nations Unies car ses membres doivent agir conformément au principe de l’égalité souveraine des Etats. Ledit rapport critique la révision de la constitution au Burundi et ne dit rien aux cas similaires dans la région. Aucune disposition de la charte de l’Onu ne l’autorise à intervenir dans des affaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d’un État. Antonio Guteress, dans son rapport sur le Burundi, a violé l’article 2.7 de ladite charte.
Burundi - Médias
Le ministère de l’intérieur réagis face à l’intimidation du journaliste de la radio Isanganiro
Bujumbura, le 10 février 2018 (Net Press) . Après que le journaliste correspondant de la radio Isanganiro eut été intimidé par le gouverneur de la province de Ruyigi, Abdallah Hassan, l’accusant d’avoir diffusé une information non équilibrée en rapport avec la double contribution par les enseignants de Ruyigi, portant sur les financement des élections de 2020, le porte-parole du ministère de l’intérieur, Terence Ntahiraja, conseille aux autorités administratives de nouer de bonnes relations avec les professionnels des medias.
Terence Ntahiraja dit que les medias sont indispensables dans l’information du public et que le conseil national de la communication qui est chargé de réguler les professionnels des medias pour que ces derniers ne fassent pas des dérapages dans la diffusion de l’information au public est là pour ça .Térence Ntahiraja ajoute que le gouverneur de la province de Ruyigi a fait une réaction maladroite dans la collaboration avec le journaliste correspondant de la Radio Isanganiro dans la région Est, Jean Claude Nshimirimana.
Burundi - Société
Encore des trafics humains non-dits
Rutana, le 10 février 2018 (Net Press) . Des sources concordantes indiquent que les provinces de l’Est du pays restent le théâtre de la traite des enfants en bas âges qui sont traqués pendant la nuit avant d’être vendus en Tanzanie pour constituer des mains d’œuvres dans les plantations.
Selon nos sources sous couvert d’anonymat, ces enfants vendus au pays de John Pombe Magufuli. Les entités les plus touchées par le phénomène sont celles de Kamaramagambo, de Mbuza, de Nyabitsindu, de Runyoni, de Makakwe, de Nkeyuke et de Ceru, selon l’administration. Cette dernière n’a pourtant pas de chiffres globaux de ces « exilés ». Mais sur 60 ménages des trois sous-collines Gishanga, Gisibe et Rugari de la colline de Kamaramagambo, 51 ont au moins un enfant en Tanzanie, certains pouvant même y avoir deux à trois enfants. Ainsi, sur les 51 ménages, on a compté 72 jeunes qui sont partis depuis 2015. La commune de Musongati est l’une des plus touchées par les « disparitions » de jeunes emmenés en Tanzanie. Musongati est situé dans la province de Rutana (Est du Burundi) à environ 160 kilomètres de la capitale Bujumbura. Depuis plus de deux ans, des dizaines d’enfants originaires de différentes collines de cette commune ont été incités à abandonner l’école et à partir clandestinement vers la Tanzanie.
Comment ces jeunes sont-ils pris dans ce trafic ?
Les conditions de vie sont très mauvaises pour ces jeunes burundais. Ils sont embauchés dans les plantations de tabac, de maïs ou de haricot et sont payés annuellement, ce qu’on appelle là « gukera ». Ils affirment qu’ils ne sont pas capables de couvrir leurs besoins fondamentaux. « On nous paie 270.000 shillings, soit 125 dollars par an. Si on tombe malade ou si on a besoin de quoi que ce soit, le patron retranche de cette somme toute dépense effectuée. Il est carrément impossible de couvrir l’année avec un tel salaire », témoigne Claude, 18 ans.
Les jeunes Burundais sont employés dans différentes plantations
Il indique que certains préfèrent alors chercher d’autres revenus, par tous les moyens, même les plus malhonnêtes. « C’est ceux-là qui retournent au Burundi et qui trompent les autres en leur faisant croire qu’une fois arrivés en Tanzanie, ils vont avoir beaucoup d’argent, des téléphones et des vélos mais c’est une illusion », précise-t-il. Il ajoute que les trafiquants reçoivent 40.000 shillings soit entre 18 et 20 dollars pour chaque jeune « livré ». « Imaginez-vous, si quelqu’un parvient à amener 40 à 50 enfants par trimestre, ça fait deux millions de shillings, » renchérit-il. Ce jeune affirme que les trafiquants, en plus de s’acheter des vélos, se construisent de belles maisons dans leurs villages, au même titre que des fonctionnaires.
Une vie pleine de dangers
Selon nos sources dans la localité de Kitagata en Tanzanie, ces Burundais ne sont pas autorisés à vivre avec les Tanzaniens dans les villages. On les oblige de rester dans les champs où ils travaillent, du côté de Nkanda, à 30 km de Kitagata. Nkanda est l’une des localités très fertiles qui avaient été dédiées à l’agriculture par le Président Nyerere. Ils vivent dans des petites cahutes en branches ou des tentes usées installées dans la forêt, voilà tout leur habitat.
« C’est très dangereux de vivre ici, témoigne un enfant traqué à Musongati dans la province de Rutana. Si on n’est pas attaqué par des animaux, on l’est par des "Abagemu". Ce sont des gardes forestières armées. Ils viennent souvent nous voler notre argent ainsi que tous nos biens. On a peur », se désole un jeune homme tapi dans une tente. Il y a un mois, poursuit-il, trois Burundais ont été tués et brulés par des inconnus dans la région de Kitagata et aucune autorité tanzanienne ne s’est déplacée. En décembre dernier, deux autres, originaires de la province de Kayanza, ont échappé à une attaque d’hommes armés dans la même région. Blessés, Havyarimana et Pascal ont réussi à fuir et traverser la frontière jusqu’au Burundi. Là, ils ont vite été évacués vers l’hôpital de Gihofi à Rutana pour les premiers soins.
Mais il n’y a pas que le problème de sécurité. À Nkanda, les jeunes Burundais n’ont ni eau, ni nourriture suffisante. Ils sont obligés d’aller puiser l’eau à 30 km de là (5 heures de marche). Quand il pleut, ils se contentent d’en recueillir quelques litres dans des flaques qui parsèment les rues. C’est cette eau qu’ils boivent et qu’ils utilisent pour la cuisson. Ils affirment qu’ils passent deux à trois semaines sans se laver.
L’administration s’inquiète enfin du problème
Pour enrayer ce phénomène, les autorités des provinces de Rutana et de Makamba viennent de prendre deux mesures. D’abord, renforcer la surveillance de la frontière, ensuite interdire le passage après 16 heures. Notre source a pu constater que cette deuxième mesure était déjà contournée par les passeurs. A l’un des endroits où ils font traverser les gens, sur la colline de Buga, dans la province de Makamba, la frontière est bien fermée à 16 heures, plus personne ne passe, mais ce n’est que partie remise, semble-t-il. Au lieu de se faire pendant la nuit comme auparavant, les passages ont lieu désormais le matin et en début d’après-midi. Bref, le trafic continue.