Rumonge, le 15 février 2018 (Net Press) . Quatre personnes ont été condamnées ce mercredi 14 février par le tribunal de grande instance de Rumonge à des peines variant entre une année et deux. Deux d’entre eux ont été condamnés à deux ans car ils étaient en possession illégales de deux armes à feu de type Kalachnikov au moment où les deux autres, qui servaient de commissionnaires dans la vente de ces armes, on échoppé d’une peine d’une année.
Selon des informations recueillies sur place, ces personnes seraient des Burundais qui combattent pour le compte des rebelles Mai Mai en République démocratique du Congo. Ils ont été appréhendés alors qu’ils approchaient la région de Karonda, de la zone Kigwena dans la province de Rumonge. En plus de la prison, tous les quatre doivent payer chacun un million de francs burundais.
Sur le plan sécuritaire dans la même région, l’on apprend que le roi de la Presqu’île d’Ubwari, dans le lac Tanganyika, est en visite dans la province de Rumonge où il invite les Congolais de sa région de renter car aujourd’hui la sécurité est totale. Il a indiqué que seuls les réfugiés qui n’ont pas encore été enregistrés par le Hcr l’intéressent.
Burundi - Réconciliation
La Cvr donne un message aux hommes politiques et aux forces de défense et de sécurité
Bujumbura, le 15 février 2018 (Net Press) . La commission vérité et réconciliation vient d’organiser un atelier de trois jours, du 13 au 15 février 2018 à l’hôtel Royal Palace de Bujumbura. L’atelier était destiné aux leaders des partis politiques et aux corps de défense et de sécurité.
Monseigneur Jean Louis Nahimana, président de cette commission, dit qu’il existe une interdépendance entre les hommes politiques et les corps de la défense et de sécurité et il estime que chaque fois qu’il y a eu des événements sanglants qui ont endeuillé le Burundi, les hommes politiques sont toujours derrière et les forces de défense et de sécurité sont obligés d’éteindre le feu qu’ils n’ont pas allumé. Il a invité les participants à prendre conscience de leur responsabilité pour édifier un avenir meilleur au peuple burundais.
Monseigneur Jean Louis Nahimana dit qu’il est important de toucher toutes les couches de la population burundaise, y compris celles qui ont pris le chemin de l’exil afin de sauver le Burundi pour ne pas reverser dans les crimes du passer. Cette situation serait un atout important pour bâtir ensemble une nation prospère.
Monseigneur Jean Louis Nahimana glisse un message aux chrétiens catholiques qui commencent les quarante jours de carême, de paix et de conversion, de retourner sur soi et de faire le bilan spirituel par la conversion personnelle dans le but d’avoir une bonne santé physique et spirituelle.
Monseigneur Jean Louis Nahimana affirme que pour sauver l’humanité entière, le seigneur Jésus Christ passe par les hommes et qu’il faudra que l’humanité puisse prendre conscience que le monde sera sauvé par l’amour du prochain, le strict respect des droits de la personne humaine et des libertés fondamentaux. Il a invité les participants à prôner pour l’égalité des hommes et la défense de l’environnement qui sauvera la planète de toutes sortes de catastrophes.
Burundi - Politique
Des inquiétudes autour d’enrôlement des électeurs
Bujumbura, le 15 février 2018 (Net Press) . Des grognes fussent un peu partout dans le pays parce que l’administration, de concert avec les autorités de l’enseignement, exigent de brandir un récépissé du prochain referendum de la loi fondamentale prévue au mois de mai 2018, voire pour pouvoir demander un service à l’administration alors que selon diverses opinions, jusque même dans les méandres du ministères de l’intérieur et de la formation politique, l’enrôlement est volontaire.
Contacté par la rédaction, le vice président du Front pour la démocratie au Burundi (Frodebu), Léonce Ngendakumana dit que la participation aux élections est un acte volontaire. Il constate avec amertume que l’administration donne des ordres aux citoyens de s’enrôler par force.
Léonce Ngendakumana estime que si la retouche de la constitution a été demandée par la population à travers la commission nationale de dialogue interne (Cndi), il ne voit pas pourquoi les autorités administratives s’entremêlent aux affaires de la Commission électorale nationale indépendante pour intimer l’ordre à la population de se faire enregistrer pour le référendum de mai 2018.
Il affirme que c’était une volonté manifeste du pouvoir pour amender la constitution avant de demander à la commission électorale nationale indépendante de jouer son rôle au risque de se voir dicter par les pouvoirs publics. Léonce Ngendakumana affirme que l’amendement de la constitution ne va pas profiter au Burundi car elle fraye le chemin aux différentes exclusions mêlées de l’impunité pour faire concentrer le pouvoir aux mains d’une seule personne.
Dans son humour intarissable, Léonce Ngendakumana dit qu’il avait entendu que même avant qu’un client soit servi un verre de bière dans les bistrots, il y a quelques esprits qui demandent de brandir un récépissé.
Des informations recueillies un peu partout disent que la carte nationale d’identité a été remplacée par le récépissé pour être un bon citoyen burundais communément appelé Caratuvunye (nous avons lutté pour accéder au pouvoir au bout d’une fatigue indescriptible)
Burundi - Afrique du Sud - Politique
Jacob Zuma, un autre président indésirable...
Pretoria, le 15 février 2018 (Net Press) . Après Yahya Jammeh de la Gambie, Edouardo Dos Santos de l’Angola, Robert Mugabe du Zimbabwe, c’est le tour de Jacob Zuma de passer par la petite porte, les Sud Africains l’ayant qualifié comme un président indésirable au regard de plusieurs scandales qu’il traîne dans ses casseroles.
Jacob Zuma a finalement cédé sous la pression de son parti l’Anc. Le président sud-africain a donc démissionné tard mercredi soir, après avoir longtemps résisté aux pressions. Il quitte le pouvoir à reculons, miné par les soupçons de corruption qui ont entaché son mandat.
Ce sont finalement les affaires qui auront fait tomber le président sud-africain Jacob Zuma. Il quitte donc la présidence un an avant la fin de son deuxième mandat, embourbé dans les scandales, son image fortement entachée.
L’enfant pauvre du Kwazulu-Natal
Et pourtant, en arrivant au pouvoir, Jacob Zuma représentait l’espoir des plus pauvres. Fils d’une femme de ménage, il ne reçoit aucune formation scolaire, et rejoint l’Anc à l’âge de 17 ans, alors qu’il est un garçon de courses. Des années de lutte contre l’apartheid, il sera emprisonné sur Robben Island aux côtés de Nelson Mandela pendant dix ans. C’est là qu’il apprendra à lire.
A sa sortie de prison, il rejoint la lutte armée, s’exile, s’occupe des services de renseignements au sein du mouvement. A la fin de l’apartheid, son ascension au sein de l’Anc, devenu parti au pouvoir, est rapide : responsable Anc du Kwazulu-Natal, ministre provincial, il devient vice-président du mouvement aux côtés de Thabo Mbeki.
En 2007, alors qu’il est accusé d’avoir touché des pots-de-vin dans une affaire de vente d’armes, il réussit tout de même à évincer Thabo Mbeki de la direction du parti avec le soutien de l’aile gauche du parti et les syndicats. Deux ans plus tard, il devient chef de l’Etat.
Pour le biographe Jeremy Gordin, l’aile gauche de l’Anc se méfiait de Thabo Mbeki, perçu comme trop distant, trop intellectuel : « Zuma au contraire était un homme du peuple, il était simple, il souriait, il était respectueux. Les gens n’étaient pas intéressés par ses scandales financiers, par les histoires de pots-de-vin dans une affaire de contrat d’armes. Les gens savaient ce que ça voulait dire avoir des dettes. Zuma a grandi avec rien. Son père était un policier qui est mort quand il était très jeune. Il a quitté l’école très tôt pour aller s’occuper des chèvres de la famille. Sa réussite, il la doit à sa volonté de fer. Les gens aimaient ça. Et d’ailleurs, si vous allez dans le fin fond du Kwazulu-Natal aujourd’hui, vous trouverez encore des gens qui l’aiment bien ».
La chute de l’enfant prodigue
S’en suivront neuf années de tumultes politiques. Scandales après scandales, homme de réseau, tacticien éprouvé, Zuma arrive à naviguer entre les écueils, et survie à plusieurs motions de défiance déposées contre lui au parlement. Mais en 2016, l’étau se resserre. La plus haute cour du pays le reconnaît coupable d’avoir violé la constitution. C’est le scandale Nkandla : l’utilisation de 18 millions d’argent public pour rénover sa résidence privée.
Enfin, la goutte d’eau qui fait déborder le vase : un rapport officiel qui met en cause ses relations controversées avec une riche famille d’hommes d’affaires, d’origine indienne, les Guptas et qui recommande une enquête judiciaire. A partir de ce moment, le vent tourne, la contestation s’amplifie et les appels à sa démission se multiplient, y compris au sein de son propre parti.
L’Anc le lâche
Tout au long de ses deux mandats, l’Anc a toujours soutenu publiquement Jacob Zuma même si en coulisse, certaines voix s’élevaient. Très clairement, le scandale Nkandla a marqué une rupture. Puis est venu le limogeage du ministre des Finances Nhlanhla Nene, en décembre 2015. Le président Zuma le limoge sans raison et met à sa place un inconnu, avec peu d’expérience, David van Rooyen.
En quelques heures, la monnaie nationale se casse la figure, les marchés sont inquiets, c’est la panique. L’économie va mal et on s’inquiète des conséquences de cette décision. Sous pression de son propre parti, Jacob Zuma est obligé de revenir en arrière et de nommer un autre ministre des finances, Pravin Gordhan, qui lui, a la confiance des marchés.
Outre la panique du moment, l’incident soulève les questions : pourquoi ce limogeage ? Qui se cache derrière ? On soupçonne le président d’avoir voulu mettre un de ses fidèles au Trésor, pour pouvoir contrôler ce ministère. Peu à peu, les alliés traditionnels de l’Anc, le parti communiste et les syndicats, prennent leurs distances. Et menacent de ne pas appeler à voter pour l’Anc aux prochaines élections.
Pour Teffo Lesiba, de l’université de Pretoria, malgré tous les scandales, Jacob Zuma a su se maintenir au pouvoir grâce à ses réseaux : « C’est un bon tacticien. Il s’est construit un réseau solide autour de lui, et s’est assuré que de nombreuses personnes lui étaient redevables. Par exemple, parmi ceux qu’il a nommés à des postes dans le gouvernement ou à l’Anc, certains n’avaient pas les qualifications requises, ou avaient des casseroles aux fesses. D’ailleurs, certaines de ces nominations ont par la suite été annulées par la justice. Ceux qui sont toujours là sont tous des gens qui lui doivent quelques choses. Et c’est comme ça qu’il a réussi à se maintenir au pouvoir aussi longtemps. Grâce à ce réseau très soudé. Même maintenant, il a encore beaucoup de soutiens au sein de l’Anc, et un bon nombre de ceux qui le soutiennent ont les mains sales, sont impliqués dans des affaires ».
2017, année noire
Mais en août 2016, la sanction tombe. Lors des élections municipales, l’Anc effectue le plus mauvais score de son histoire et perd le contrôle des villes de Johannesburg et Pretoria qui passent aux mains de l’opposition.
L’année 2017 lui sera fatidique. Le parti au pouvoir est plus que jamais divisé entre les pros et anti-Zuma. Les manifestations à l’appel de l’opposition et de la société civile se multiplient dans les grandes villes du pays. Les anciens compagnons d’armes de Nelson Mandela – ceux qu’on appelle les vétérans - le rejettent et appellent à sa démission. La femme d’Ahmed Kathrada – compagnon de cellule de Nelson Mandela – ira même jusqu’à refuser que le président Zuma assiste à l’enterrement de son mari. Une vraie humiliation pour le chef de l’Etat.
Une humiliation qui se poursuit au mois de décembre. Lors de l’élection à la tête de l’Anc qui doit désigner le successeur de Jacob Zuma, son ex-femme, Nkosazana Dlamini-Zuma, qu’il soutient, perd face à Cyril Ramaphosa.
Des promesses non tenues
Sous sa présidence, le pays s’est appauvri. Ses promesses de réformes économiques radicales n’ont jamais été concrétisées. Pour Daniel Silke, sous les neuf années de présidence Zuma le pays a considérablement reculé : « Ces dernières années, l’économie a été en récession par intermittence. La croissance économique est tellement faible qu’elle n’arrive pas à suivre à l’augmentation de la population. Nos institutions clés ont été sérieusement affaiblies par des interférences d’ordre politique. Toutes les sociétés d’Etat ont été ravagées par la corruption.
Et ces dernières années, il y a clairement un malaise croissant vis-à-vis de la classe politique. Le pays est dans une mauvaise passe. Et je pense que le départ de Jacob Zuma va mettre fin à une période particulièrement difficile pour le payS ». Aujourd’hui, c’est donc un président sali par des accusations de fraude et de corruption qui quitte le pouvoir.