Bujumbura, le 19 février 2018 (Net Press) . Quelques éléments de la police nationale et les militaires ont procédé dès l’aube de ce lundi 19 février 2018 à une fouille-perquisition en contrôlant les cahiers de ménages ainsi que les cartes nationales d’identité au quartier 6 de la zone de Ngagara commune urbaine de Ntahangwa. Des témoins sur place signalent plusieurs arrestations. Selon la même source, les interpellés ont été embarqués dans des véhicules de type pickup.
Après l’explosion d’une grenade ce dimanche 18 février 2018 à une position militaire dans la localité appelée "Otraco" en zone Musaga, une détonation qui n’a pas fait de dégâts, la police a arrêté massivement puis bastonné des personnes qui étaient dans les environs.
Des témoins sur place indiquent que la police et les militaires ont opéré ce lundi une fouille-perquisition sur Musaga, contrôlant également des cahiers de ménages et les pièces d’identités. Là aussi, l’on parle d’une arrestation massive des personnes conduites à bord des véhicules pickup.
Burundi - Elections
Les populations inquiètes des cartes d’identité reçues
Bujumbura, le 19 février 2018 (Net Press) . Dans son édition de ce 17 février 2018, la rédaction avait fait mention des attroupements de gens devant les bureaux des communes en mairie de Bujumbura qui cherchaient des cartes nationales d’identité pour pouvoir élire au mois de mai de cette année et aux élections de 2020.
Nous avons appris ce matin qu’à l’intérieur du pays, l’administration a recouru à la distribution des cartes nationales d’identité remplies à la main. Sur un centre de la province de Mwaro, les autorités administratives auraient permis d’utiliser la carte de baptême à la place de la carte nationale d’identité. Mais la chose n’a pas été facile car les prêtres de là ont à leur tour exigé des dimes, qui sont d’habitudes payées annuellement. Les populations désolées ne savaient plus à quel Saint se vouer, d’où elles ont décidé d’abandonner cette démarche malgré la peur de réactions des Imbonerakure.
Une certaine opinion se demande qui fait quoi dans cette préparation du référendum entre la commission Ceni et l’administration. Pour elle, les choses sont tellement entremêlées que l’on ne comprend plus rien. En effet, cette commission des élections avait exigé l’utilisation de la carte nationale d’identité, mais l’on se rend compte que l’administration prend la responsabilité de permettre l’utilisation de la carte de baptême.
Par ailleurs, les populations qui ont bénéficié des cartes nationales d’identité remplies à la main estiment qu’elles ne pourront pas les utiliser après les élections alors qu’elles ont dû payer 500 Fbu pour leur obtention. Les autorités des entités ayant procédé ainsi gardent jusqu’à présent le silence.
Burundi - Droits de l’Homme
Un cadre de l’Ong irlandaise sous les verrous
Bujumbura, le 19 février 2018 (Net Press) . Il s’appelle Aloys Habimana, de nationalité rwandaise, cadre de l’Ong irlandaise Front lines, correspondant de cett"e Ong dans l’Afrique australe et de l’Est, a été arrêté ce samedi 17 février 2018 à la frontière burundo-congolaise à Gatumba. Il aurait été transféré immédiatement au service nationale des renseignements.
Les associations des activistes des droits de l’homme dans ces parties de l’Afrique, dans une lettre ouverte au président de la République, Pierre Nkurunziza, s’inscrivent en faux contre cette arrestation qu’elles qualifient d’illégale. Pour elles, ce geste vise à intimider les défenseurs des droits de la personne dans la sous-région. Elles demandent au destinataire de la lettre ouverte de procéder à sa libération immédiate et sans conditions.
Sur un tout autre chapitre, ces activistes évoquent des cas de répression de plus en plus accrus au fur et à mesure que la date du referendum constitutionnel du gouvernement burundais en mai 2018 s’approche.
Outre les contributions forcées à tous les niveaux, les membres de la milice imbonerakure, étaient particulièrement mobilisés les dernières semaines pour contrôler et exiger l’enrôlement à la liste des électeurs. Des écoles, des marchés et des centres de santé ont été fermés pour exiger que les habitants s’inscrivent comme électeurs.
Par ailleurs, des personnes soupçonnées de sensibiliser au vote du « non » ont été arrêtées au cours de la période. Trois personnes ont été enlevées dans la ville de Bujumbura sans traces à ce jour. Des proches soupçonnent des agents du service national des renseignements qui ont déjà agi ainsi au cours de cette crise.
Burundi - Usa - Politique
Donald Trump profite d’un assassinat en Floride pour une fuite en avant
Tallahassee, le 19 février 2018 (Net Press) . Ne voulant pas entendre tout ce qui parle de la collusion russe lors de sa campagne présidentielle, tout prétexte est bon pour le président américain afin de détourner l’attention de ses compatriotes. Ainsi, suite à l’assassinat de 17 personnes dans un lycée de Floride, ce président vient de s’en prendre encore une fois à la Fbi, comme le constate la radio mondiale.
Dans un nouveau tweet incendiaire, Donald Trump accuse la police fédérale de n’avoir pas su empêcher la fusillade qui a fait 17 morts, mercredi 14 février, dans une école de Floride. Affaire dans laquelle le Fbi avait déjà reconnu une grave défaillance. Il avait reçu en janvier un appel d’un proche du tueur, alarmé par ses intentions meurtrières. Du pain béni pour le président américain, qui peut dénoncer à nouveau l’incompétence présumée du Fbi
« Revenez-en aux bases et rendez-nous tous fiers ! » Voilà le conseil, ou plutôt l’ordre, lancé ce dimanche 18 février par Donald Trump au Fbi. Le président américain accuse l’agence américaine de passer « trop de temps à essayer de prouver la collusion russe avec la campagne Trump » et d’avoir en conséquence raté les « nombreux signaux envoyés par le tireur de l’école de Floride ».
Ce message s’inscrit dans la droite ligne des nombreuses attaques envoyées par le président des Etats-Unis envers certains piliers de l’Etat, qu’il aimerait mieux contrôler. Son bras de fer avec le Fbi a démarré dès son arrivée à la Maison Blanche. Depuis, le président n’a de cesse de discréditer le travail de la police fédérale.
Vent debout contre l’enquête russe
Il est particulièrement remonté contre l’enquête russe, dont l’agence était initialement chargée, avant la reprise du dossier par le procureur spécial Robert Mueller. Fin janvier, le directeur adjoint du Fbi – devenu le bouc émissaire de Donald Trump – avait été poussé à la démission.
Cette énième pique à l’encontre de la police fédérale intervient au moment où le président est critiqué pour ses liens avec le lobby des armes à feu. La Nra, la principale association de défense des armes de tir, a en effet été très généreuse avec lui lors de la campagne présidentielle.
Certains poids lourds du parti Républicain s’inquiètent cependant des conséquences durables pour le Fbi de ces attaques récurrentes. Pour le sénateur John Mc Cain, par exemple, « elles ne servent aucun intérêt américain, pas même celui du président. Seulement l’intérêt du président russe Poutine ».