Gitega, le 2 mars 2018 (Net Press). Par le biais du journal "Iwacu", nous apprenons que deux personnes soupçonnées d’avoir battu son journaliste, Désiré Sindihebura, dans sa région natale de Giheta, dans la province de Gitega, vers la fin du mois passé, ont été arrêtées par la police. Il avait été agressé alors qu’il partageait un verre avec les membres de sa famille et des amis par des jeunes Imbonerakure qui l’accusaient de publier dans son journal des informations qui ternissent l’image du pays. Il avait été dépêché dans un hôpital de Gitega où des médecins ont constaté des impacts de cette agression sur son corps.
Par ailleurs, au moins 22 personnes ont été tuées dont 15 cadavres retrouvés pendant une période d’un mois, de février 2018, 1 personne enlevée puis portée disparue, 15 torturées, 145 arrêtées arbitrairement. Les milieux des droits de l’homme soupçonnent que les auteurs présumés de ces allégations des violations des droits humains sont des jeunes Imbonerakure, des agents du Snr, des policiers, des militaires et des administratifs.
Burundi - Intégration Régionale
Deuxième report du sommet du Comesa au Burundi
Bujumbura, le 2 mars 2018 (Net Press) . Dans nos dépêches du 22 février 2018, nous avions fait part d’une éventuelle bousculade entre le sommet du Comesa et celui du Commonwealth. Ces deux sommets ont programmé deux activités pratiquement aux mêmes dates du mois d’avril 2018 et la rédaction avait indiqué que le Burundi risquait d’avoir des difficultés d’organisation de son sommet.
Nous venons d’apprendre qu’il est prévu au mois de juin 2018, du 1er au 10. Des analystes disent qu’il ne faut pas prendre cette période comme définitive car, initialement, le sommet devait se tenir au mois d’octobre 2017 et, à la dernière minute, le secrétaire général de cette organisation est passé à Bujumbura pour dire que le pays n’est pas encore prêt à accueillir ces travaux.
Quelques mois plus tard, l’on a donné une nouvelle période du 9 au 19 avril 2018 comme période du sommet. Le même secrétaire général du Comesa, Sindiso Ngwenya, avait fait le déplacement de Bujumbura pour confirmer la bonne nouvelle. Mais, une autre surprise désagréable, il y a à la même période un sommet du Commonwealth et presque tous les pays du Comesa sont membres de l’anglophonie. Bujumbura n’avait d’autre choix que de s’incliner devant une situation pareille.
Les mêmes analystes craignent qu’il pourrait y avoir une main invisible derrière ces différents reports, celle de l’Union européenne qui a engagé un bras de fer contre le Burundi depuis 2016 et qui finance la plupart des réunions qui se tiennent en Afrique, à commencer par celles de l’Union africaine.
Burundi - Trafic
Grogne chez les détenteurs de taxis vélos
Bujumbura, le 2 mars 2018 (Net Press) . C’est une réalité que les citadins ne connaissent pas. L’on est surpris de voir que vendredi est le jour le plus antipathique chez ces taxis vélos. Selon des gens qui ont discuté avec notre rédaction dans différents parkings, les vendredi sont les jours où les policiers saisissent les vélos, en ordre ou pas.
Selon les mêmes personnes, ces policiers sont généralement en tenue civile pour se déguiser et tromper la vigilance de ces taximan. Aussitôt saisis, ces vélos sont restitués moyennant quelque chose et dans le cas contraire, ces mêmes policiers les entassent dans un lot d’autres vélos si bien que même le propriétaire a du mal à le retrouver.
Ces policiers se positionnent dans des coins isolés et c’est par surprise qu’un chauffeur de taxi-vélo tombe dans leur piège. Mais si l’on donne de l’argent, - et c’est négociable même si l’on ne peut pas aller en deçà de 2.000 Fbu - l’on est relâché mais le problème est que l’on peut tomber sur un autre groupe de policiers. En cas pareils, l’on ne peut pas trouver de justification car les premiers policiers ne donnent aucun papier attestant le versement de l’argent. Ce qui est plus gênant, c’est que cet exercice "policier" se fait tous les vendredi en fin de journée.
Nous avons cherché à contacter des responsables policiers pour avoir des précisions sur ces déclarations, mais personne ne voulait répondre à nos questions. C’est une situation conflictuelle qui a toujours existé entre la presse et les responsables des secteurs dits sensibles. Et en cas d’informations qui ne leur font pas plaisir, ils n’hésitent pas à s’en prendre à la presse alors qu’ils sont à l’origine de la rétention de l’information.
Burundi - Education
Parution hebdomadaire du journal la voix de l’enseignant
Bujumbura, le 2 mars 2018 (Net Press) . D’emblée, ce journal estime qu’à l’université du Burundi, la nouvelle année académique est pleine d’ambitions. En effet, pour ce journal, démarrer la formation de master et de doctorat, normaliser l’année académique en terme de sa durée, atteindre les objectifs du développement durable à travers une formation et une recherche adaptées, sont autant d’objectifs que se fixe l’université du Burundi au cours de l’année académique 2017-2018 qui a été officiellement lancée ce jeudi, 1ermars à Gitega. Ceux qui suivent de près la vie de cette institution affirment que la réalisation des objectifs est possible, mais à certaines conditions, notamment la disponibilité des enseignants en nombre suffisant, le désengorgement des auditoires, le changement de la façon d’enseigner ainsi que la disponibilité du budget de recherche.
Par ailleurs, l’emplacement de l’école pourrait être la cause de l’échec scolaire, constatent les enseignants. Le lycée Sainte Famille de Minago, une école sous convention catholique, a accusé de faibles résultats à l’examen d’Etat, édition 2017 : zéro réussite pour la section scientifique et une pour la section lettres modernes. La cause pourrait être son emplacement de près du lac Tanganyika. Les élèves sont soit absents ou ils ne seraient pas intéressés par les études. Ils seraient plus intéressés par le commerce qui s’effectue aux alentours.
Une autre triste réalité est que les frais des documents pédagogiques ne sont pas les mêmes pour tous les enseignants. Une somme variant entre deux milles et huit milles francs est la part donnée à chaque enseignant du secondaire pour acheter les cahiers de préparation, d’évaluation, de cotation, les stylos ainsi que d’autres matériels nécessaires à son travail. Cette allocation est décriée par les enseignants en la jugeant de dérisoire et d’injuste car, elle varie d’une province scolaire à une autre. Ils demandent une nouvelle attribution qui tient compte du coût réel du matériel pédagogique.
Evidemment, les retards scolaires ont un impact sur la réussite de l’élève. Il est 7heures 46 minutes. Nadia (prénom d’emprunt) porte l’uniforme du lycée municipal Gikungu. Elle est embarquée par un taxi vélo, comme il est d’usage pour beaucoup d’élèves le matin. Elle consulte son Smartphone et ne semble pas s’inquiéter. Arrivée à l’endroit appelé communément chez Asharif, le taximan vélo accomplit sa tâche et dépose la jeune fille qui lui fait ses billets et s’en va. Arrivée au niveau de l’école, elle se cache derrière les murs de la grande salle qui sert de lieu de culte le dimanche. Effectivement, Nadia n’est pas la seule qui est en retard. L’encadreuse a déjà entassé pas mal de retardataires et leur fait un papier pour s’inscrire. Elle attend mais l’encadreuse la démasque et la gronde. Elle a caché son téléphone. Elle passe enfin à la longue file d’enregistrement. L’encadreuse leur demande en vrac pourquoi ils sont en retard mais pas de réponse et les laisse partir en classe, rejoindre leurs pairs. C’est un retrait de trois points en éducation selon le règlement scolaire en vigueur aujourd’hui dans les écoles.