Bujumbura, le 19 mai 2018 (Net Press) . Au lendemain du référendum sur la constitution, les résultats provisoires commencent à tomber et montrent que le oui a remporté un peu partout dans le pays. Pratiquement, l’on attend que le président de la Ceni, Pierre-Claver Ndayicariye, confirme officiellement cette tendance, ce qui l’a déjà fait à demi-mot, puisqu’il s’est déjà félicité du bon déroulement du référendum dans tout le pays.
Mais la Ceni vient de rencontrer son premier couac avec l’opposition intérieure regroupée au sein de la coalition Amizero y’Abarundi. Son président, le député Agathon Rwasa, a indiqué noir sur blanc qu’il ne reconnaît pas les résultats avancés par la Ceni car très truffés de contre-vérités. D’une part, les mandataires de cette coalition ont été empêchés de participer au comptage des voix alors qu’ils en avaient le droit. En outre, ils ont été maltraités par des Imbonerakure voire emprisonnés pour ne pas remplir leur mission en ce moment précis.
Agathon Rwasa demande que le référendum soit réorganisé avec un maximum de transparence. Il estime que même les fonds ne sont pas très nombreux pour qu’ils servent de prétexte. Il est convaincu qu’il y a des endroits où le non a gagné et que l’équipe de la Ceni a changé en oui pour faire échec à la coalition.
Mais une certaine opinion trouve que la coalition a du temps à perdre. En effet, depuis l’annonce de ce référendum, l’on sentait l’entrain du parti au pouvoir à l’organiser et selon la même opinion, il n’entendait pas le faire pour perdre. Plus le temps avançait, plus l’on constatait qu’aucun effort n’a été ménagé pour la réussite de la retouche de la constitution. Dernièrement, l’on nous a fait savoir qu’il n’y aura pas d’observateurs de la communauté internationale, un signe qui ne trompe pas que la défaite de 2014 ne pouvait pas se reproduire.
Il renvient donc à cette coalition de prendre acte ou de changer de tactique pour l’avenir car pour le moment, dans le camp de la majorité présidentielle, comme cette occasion en or se présente, il ne peut pas le laisser tomber dans le seul intérêt d’Agathon Rwasa et de ses fidèles car en politique, tous les coups sont permis, l’essentiel était d’arriver à son objectif.
Burundi - Comesa
Et si les dés avaient été jetés depuis longtemps !
Lusaka, le 19 mai 2018 (Net Press) . Selon des informations concordantes en provenance du siège du marché commun des pays de l’Afrique australe et de l’Est, Comesa, le 20ème sommet qui devait être abrité par le Burundi n’aura plus lieu dans ce pays, mais bel et bien à son siège situé à Lusaka en Zambie au mois de juillet 2018.
Mais si théoriquement le changement du lieu du sommet n’est qu’un banale fait divers, celui du Burundi pourrait être suivi d’un calcul bien fait et dont l’objectif était celui de renforcer l’isolement du Burundi sur l’échiquier international. Tout remonte à la fin de l’année 2017 quand le secrétaire général du Comesa, Sindiso Ngwenya, en visite au Burundi, informe que le pays doit abriter le 20ème sommet du marché commun mais qu’il a des infrastructures insuffisantes pour cette activité. Il faisait appel au manque d’hôtels, de connexion internet, etc. Il avait invité le Burundi à corriger ce qui doit l’être pour accueillir ce grand sommet.
Au début de cette année, le même secrétaire général est revenu et cette fois-là, il a confirmé en bonne et due forme que le Burundi est prêt à abriter ce sommet. Mêmes les dates du mois d’avril ont été arrêtées à la satisfaction des autorités burundaises qui voyaient en cela une forme de reconnaissance internationale malgré les sanctions de l’Union européenne.
La satisfaction durera le temps d’une rosée car l’on apprendra avec amertume que cette rencontre n’aura pas finalement lieu car les dates coïncident avec celle de la tenue du Commonwealth. La plupart des pays du Comesa sont également membres de ceux qui utilisent la langue anglaise, donc devaient répondre à l’invitation de Londres au détriment de celle de Bujumbura.
Le Burundi a été obligé d’ajourner de nouveau son tour au mois de juin 2018 mais là, sans plus de conviction ni de garantie. C’est à ce moment qu’une opinion a vu une éventuelle immixtion de l’Union européenne qui était en plein bras de fer avec le Burundi depuis 2016, sur l’Accord de Cotonou. L’information qui vient de se lire sur le site du Comesa nous apprend que le sommet aura lieu au siège du Comesa en Zambie, au mois de juillet de cette année, sans plus de commentaire ni d’explication.
Sans toutefois défendre ceci ou cela, mais il y a lieu de croire que cette rencontre, dont une partie est certainement financée par l’Union européenne, ne pouvait pas se tenir au Burundi sans que ce pays ne change en rien des exigences de l’Union. Là où deux éléphants se battent, c’est l’herbe qui en pâtit, dit-on. Même dans ce qui nous concerne, c’est la population qui souffre du bras de fer entre le gouvernement du Burundi et l’Union européenne, mais jusque quand ?
Burundi - Economie
L’économie burundaise de temps en temps insaisissable
Bujumbura, le 19 mai 2018 (Net Press) . Selon des informations recueillies dans plusieurs marchés du pays, les produits de première nécessité ont vu leurs prix monter de façon exponentielle, que ce soit à Bujumbura la capitale, à Rumonge, à Bubanza et à Ngozi au Nord du pays.
Des commerçants qui vendent ces produits déclarent qu’ils s’approvisionnent à un prix élevé mais ils ne convainquent pas d’autant plus que sur le marché des devises, l’on voit une légère amélioration. C’est ce qui a fait dire à beaucoup de consommateurs que les prix pratiqués sont artificiels et déconnectés des réalités du pays même s’ils n’excluent pas non plus la mauvaise pluviométrie de cette année 2018.