Kayanza, le 5 juin 2018 (Net Press) . Selon des informations en provenance de la province de Kayanza, au moins 80 musulmans originaires de cette région ont été arrêtés hier par la police locale. Ces personnes étaient en train de prier dans la nuit de samedi 2 juin 2018 dans une parcelle d’un individu, ce que la police a interprété comme "rébellion", d’où leur incarcération.
Les mêmes informations indiquent par ailleurs que parmi ces 80 musulmans, il y a au moins 24 femmes et la police fait savoir qu’elle confectionne des dossiers à charge de ces personnes pour les acheminer au parquet. Signalons que ces personnes sont enfermées alors qu’elles traversent une période de jeûne, le Ramadhan, un mois sacré chez s musulmans.
L’on indiquera enfin que la province de Kayanza a toujours enregistré des croyants déviants car il n’y a pas longtemps, les fidèles de la demoiselle Zebiya avaient investi cette province et avaient tenté de résister contre la réaction de l’Eglise catholique et du gouvernement de Bujumbura jusqu’à laisser des victimes sur la colline Businde.
Par ailleurs, au moins 12 personnes ont été tuées la semaine passée, dont 2 cadavres retrouvés, 5 personnes autres ont été torturées et 19 arrêtées arbitrairement. Des jeunes Imbonerakure affiliés au parti au pouvoir Cndd-Fdd, des policiers, des militaires, des agents du Snr et des administratifs sont pointés du doigt comme étant les auteurs de la plupart de ces violations des droits humains.
Le phénomène de cadavres retrouvés continue à être observé. Les milieux des droits de l’homme relèvent des cas de tuerie, de torture et d’arrestation arbitraire dont sont victimes des opposants et prétendus opposants du régime du Président Pierre Nkurunziza. Des arrestations sur base de vérification des cahiers de ménage sont devenues un phénomène de rançonnement de la population par des policiers. Des actes d’intimidations et d’arrestations liées au référendum constitutionnel sont signalés dans ce bulletin. Des cas de justice populaire encouragée par des administratifs ont été relevés.
Burundi - Politique
Vers la relocalisation de la chambre haute du parlement.
Bujumbura, le 5 juin 2018 (Net Press) . Le président de la chambre haute du parlement burundais, Réverien Ndikurikiyo, a mis en place ce lundi une commission chargée de relocaliser cette institution vers la ville de Gitega, au centre du pays. D’après nos sources, cette commission sera chargée de négocier le coût des bureaux qui peuvent abriter cette chambre, ainsi que les moyens financiers nécessaires pour son déménagement
L’on saura que dans le passé certaines institutions, dont des ministères, ont tenté de migrer vers cette province du centre du pays sans succès. Selon des observateurs, les fonctionnaires ne se présentaient plus au bureau car ils faisaient tout le temps des navettes entre Bujumbura où il y avait leurs familles et Gitega où se trouvaient leurs postes d’attache.
Burundi - Ue - Sécurité
L’Ue au chevet des victimes des inondations au Burundi
Bujumbura, le 5 juin 2018 (Net Press) . L’Union européenne vient de débloquer 350 millions de francs burundais (170.000 euros) en réponse aux inondations survenues au début du mois de mai dans la région de Gatumba au Burundi. Selon le communiqué de l’Union européenne, ces fonds permettront de répondre aux besoins urgents de 700 foyers dont les moyens de subsistance ont souffert des inondations.
Selon toujours ce communiqué, l’aide fournie par le biais de ces fonds de l’Ue comprendra l’organisation d’un hébergement, d’une aide alimentaire et de distributions de fournitures de première nécessité comme des couvertures et des moustiquaires, mais aussi l’organisation de services de santé et de protection. Une priorité sera accordée aux enfants de moins de cinq ans, ainsi qu’aux personnes en situation de handicap, aux malades chroniques, aux femmes enceintes ou qui allaitent, et aux personnes âgées sans revenu.
Burundi - Confessions Religieuses - Anniversaire
Spécial Mgr. Michel Ntuyahaga
Mgr. Michel Ntuyahaga, 16 ans déjà !
Bujumbura, le 5 juin 2018 (Net Press). Dans 24 heures, l’Eglise Catholique du Burundi se souviendra des 16 ans qui viennent de s’écouler après la mort de Son Excellence Mgr. Michel Ntuyahaga, premier Evêque burundais, qui a passé 30 ans au service de l’Eglise, de 1959 à 1989. Malgré toute période qui nous sépare de cette personne physique, il est toujours considéré comme un homme hors du commun, un exceptionnel à travers ses œuvres qu’il a laissées derrière lui sur terre.
Mais au fait, qui était Mgr. Michel Ntuyahaga ?
Mgr. Michel Ntuyahaga est cet enfant qui a vu le jour dans la province orientale de Ruyigi en 1912, à Nyarunazi, une petite localité de l’actuelle paroisse de Rusengo. Il est né 14 ans après la fondation de la première mission par les Pères Missionnaires d’Afrique ou Pères Blancs. En 1920, il est inscrit au catéchisme à Bunogera où il affiche des facilités étonnantes à l’école et réussit sans difficultés les instructions et et les études préparatoires au baptême qu’il reçut à Rusengo le 6 décembre 1924 sous le prénom de Michel.
2. L’entrée au Petit Séminaire
Au cours de sa 5ème année primaire ; le petit Michel accompagné de ses camarades d’école, se rendait souvent à la Paroisse Rusengo pour prier et rencontrer les Pères de la mission. Parmi ces derniers, vivait un fameux ethnologue, le R.P. Bernard ZUURE, l’auteur du livre ethnographique sur le Burundi : « L’Âme du Murundi, Paris, Beauchesne, 1932 ». Un jour, alors que le Père se promenait dans les jardins de la paroisse de Rusengo, il rencontra le petit Michel et lui demanda : « Veux- tu aller au Séminaire ? » ? Oui, répondit Michel, j’irai si mes parents m’en donnent la permission. Après plusieurs négociations entre son père et le missionnaire qui voyait en ce jeune garçon une vocation profonde, Michel Ntuyahaga fut admis au Petit séminaire de Mugera.
3. Au Grand Séminaire
A cette époque, il n’y avait pas de Grand Séminaire au Burundi ; les jeunes burundais poursuivaient leur formation au Grand Séminaire de KABGAYI au Rwanda, qui était commun au Congo et au Burundi. En 1933, Michel entreprit son voyage à la rencontre de la Philosophie et entra au Philosophicum de Kabgayi. En 1936, le Grand Séminaire de Kabgayi fut transféré à Nyakibanda situé à Butare, proche du Burundi. Pendant son séjour à Nyakibanda, de 1936 à 1941, le grand séminariste aura l’occasion de côtoyer des étudiants burundais qui fréquentaient le Groupe Scolaire Officiel de Butare. Quatre ans après ses études à Nyakibanda, Michel NTUYAHAGA est ordonné sous- diacre à Mugera, le 26 juillet 1940. Il sera ordonné diacre à Nyakibanda, le 10 octobre 1940. Michel Ntuyahaga termina alors le Grand Séminaire en 1941 et fut ordonné Prêtre dans la Cathédrale de Gitega le 25 Juillet 1941 par Son Excellence Monseigneur Antoine Grauls, devant son père, devenu par le baptême, Pierre Ntubibabaje, et sa mère, baptisée elle aussi et arborant fièrement le prénom de Marguerite Ntawiha.
4. Le ministère sacerdotal
Aussitôt ordonné prêtre, il a été nommé dans plusieurs ministères qu’il accomplissait avec doigté et droiture. Il fut nommé professeur au Petit Séminaire de Mugera. Il y trouva avec plaisir son ancien Recteur, le Père Jean D’Hervé. Ayant terminé son mandat de 2 ans au Petit Séminaire de Mugera, il reçut plusieurs nominations dans différentes missions, devenues paroisses plus tard : Giheta, Buhonga (le 1er séjour), Kiganda, Mugera (Paroisse), Nyamurenza, Ruganza, Gitongo (1er séjour) et Buhonga ( 2ème séjour).
5. Ministère épiscopal
Ce succès présageait de lui de grandes responsabilités. Et ainsi, le 18 Juillet 1959, Sa Sainteté le Pape Jean XXIII érigea le Vicariat d’Usumbura, actuellement Archidiocèse de Bujumbura et nomma à sa tête Monseigneur Michel Ntuyahaga. Guidé par un esprit d’humilité et de confiance en celui qui l’a choisi, il s’inspira des paroles de Saint Paul pour choisir sa devise : « Dummodo Christus annuntietur = Pourvu que le Christ soit annoncé » ( Phil. 1,18).
Il a fondé plusieurs paroisses : Paroisse Munanira (1959), Paroisse Mubimbi (1962), Paroisse Kivoga (1962), Paroisse Masango (1964), Paroisse Kinama (1964), Paroisse Butara (1967), Paroisse Matara (1967), Paroisse Kaburantwa (1968), Paroisse Karinzi (1968), Paroisse Bubanza (1969), Paroisse Buyenzi (1969), Paroisse Ryarusera (1972), Paroisse Nyakabiga (1981), Paroisse Mayuyu (1985), Paroisse Bukwavu (1985). Il a fondé et créé des écoles secondaires pédagogiques, sociales et de gestion. Il a encouragé et créé des œuvres sociales (hôpitaux, dispensaires, centres de santé ainsi que des homes pour filles). Parmi ses grandes fondations, les Congrégations des Frères BENE PAULO (en 1967) et des Soeurs BENE UMUKAMA (1970) occupent une place de choix.
Le ministère Episcopal de Monseigneur Michel Ntuyahaga dura de 1959 à 1989 c.-à-d. 30ans, il fut fécond en fondations, en actes et en discours. Le 6 Juin 2002, une page de l’histoire religieuse du Burundi tourna ; Monseigneur Michel Ntuyahaga, le 1er Évêque Murundi résidentiel du Diocèse de Bujumbura rendit son âme.
Et Jeanne d’Arc Kamikazi ?
C’est une Sœur Bene Mukama (Servantes du Seigneur) qui parle, à travers sa thèse de doctorat défendu en Italie, de Mgr. Michel Ntuyahaga en tant que Premier évêque murundi et les origines de l’Institut des Sœurs Bene-Umukama du Burundi, paru le 12 juillet 2016.
"Ce volume retrace l’histoire de Mgr Michel Ntuyahaga (1912-2002), premier évêque burundais, et de l’Institut des Soeurs Bene-Umukama (Servantes du Seigneur) du Burundi, qu’il a fondé en 1970. Un des pionniers des théologiens de son continent, Michel Ntuyahaga a contribué de manière importante au processus d’inculturation de l’Église en Afrique."
Même les laïcs le vénèrent !
L’association "Ayons Pitié de Lui", entend également remettre des trophées "Mgr. Michel Ntuyahaga". Depuis l’an 2013, écrit l’association qui est au service de l’enfance et de la jeunesse, l’on a initié un projet dénommé "Ecole du Futur". Il a été conçu pour faire face aux défis que rencontrait le pays depuis 50 ans en matière d’éducation.
Parmi ces derniers, l’on pourrait citer le mensonge, la tricherie, la corruption, des pratiques qui seraient à la base de la situation actuelle dans laquelle se trouve pour le moment l’économie du Burundi. Le projet promeut des valeurs en milieu éducatif en décernant des prix qux élèves qui se distinguent dans les examens d’Etat. Ce prix qui s’appelait initialement "Prix de l’Excellence" va changer de nom à partir de ce 16 juin prochain, à l’occasion de la célébration de la journée de l’enfant africain, "Prix Mgr. Michel Ntuyahaga".
Selon cette association, cet homme est le premier évêque burundais et à passer 30 ans, de 1959 à 1989, aux services exceptionnels à la Nation et à l’église burundaise. L’association Ayons Pitié de Lui prend l’évêque comme une personnalité de référence que les jeunes peuvent prendre pour modèle.
Après avoir construit plusieurs écoles, des centres de métiers, des homes, des hôpitaux, des centres socio-éducatifs et des congrégations, Mgr. Ntuyahaga a dit : "Par l’instruction, nous aidons nos frères à acquérir une véritable indépendance. Chaque Burundais doit apprendre par l’étude et l’expérience à vivre par lui-même et non pour lui seul. Dès qu’un homme a une tête et des bras pour comprendre et travailler, il a tout ce qu’il faut pour se développer, avoir de quoi posséder et donner aux autres". C’était une évêque efficace, compétent et intègre. Il est mort le 6 juin 2002, à l’âge respectable de 90 ans, conclut l’association Ayons Pitié de Lui.