Bujumbura, le 31 juillet 2018 (Net Press) . Presqu’au même endroit où un véhicule de type Hiace a dernièrement pris feu au parking de l’’ancien marché central de Bujumbura (voir Net Press du 26 juillet), une autre fumée noire s’est dégagée dans la matinée de ce 31 juillet et des curieux s’y sont précipités, croyant qu’il s’agissait d’un autre bus qui est calciné. Au passage, il y en a qui sont intéressés par l’action de la police quand elle est en train d’éteindre l’incendie qui se déclare.
Leur déception fut grande de trouver qu’il s’agit des chaussures qui se trouvent chez les différents cordonniers basés tout près de la banque nationale de développement économique, Bnde, qui ont été brûlées par les éléments de police armés jusqu’aux dents. Les populations se lamentaient car, avançaient-elles, parmi ces chausseurs, il y avaient certainement des chefs de ménage. Il y avait également des agents qui travaillaient pour ces cordonniers et qui ont vu leur "travail" s’arrêter subitement.
Selon des informations recueillies sur place, les policiers ont pris le temps de tout brûler, les chaussures des clients qui ont été déposées à cet endroit pour réparation, bref, un chagrin se lisait sur les visages des personnes qui assistaient impuissantes à cette scène macabre.
Comme les policiers ne sont pas obligés d’expliquer d’où est venue la mesure de détruire les biens des populations, ils sont les boucs-émissaires des lamentations des populations. C’est dans ce contexte que les policiers ont été traités de tous les noms, d’être responsables de leur misère, de créer de l’insécurité alors qu’ils étaient chargés de la sécurité des citoyens, une situation inacceptable pour les commerçants rendus au chômage.
Burundi - Justice
Des praticiens du trafic humain condamnés au sud du pays
Makamba, le 31 juillet 2018 (Net Press) . Le tribunal de grande instance dans la province de Makamba, au Sud du pays, a condamné trois personnes accusées de trafic humain, à un emprisonnement ferme de 5 ans de servitude pénale. Une autre personne a été condamnée à deux ans et 6 mois de prison ferme.
Toutes ces personnes ont été arrêtées dernièrement dans la zone de Mugina, de la province méridionale de Makamba, sur la frontière entre la Tanzanie et le Burundi. Ces condamnés ont été appréhendés alors qu’ils tentaient de transporter ces personnes vers les pays arabes via le grand voisin de l’Est. Ce n’est pas la première fois que de telles pratiques sont arrêtées par la police mais au regard du lucre que ce commerce génère, les populations se lancent toujours dans cette aventure.
Burundi - Justice - Opinion
La justice, peut-elle transcender ses défis ? S’interroge une opinion
Bujumbura, le 31 juillet 2018 (Net Press) . En micro baladeur, une large opinion de la capitale estime que la brigade et sa cour anti-corruption frappent uniquement les petits poissons trempés dans la corruption alors que quelques personnalités hauts gradées de ce pays, de loin plus corrompues, se la coulent douce.
La même opinion affirme sans ambages que les témoins qui assistent aux différents procès, constatent que ceux qui comparaissent devant cette juridiction, poursuivis par la corruption et les malversations économiques, sont les petits comptables et les agents du secteur public, alors que les hauts gradés, bénéficiaires des privilèges de juridictions et surtout nommés par décret présidentiel, ne sont pas inquiétés par cette cour spécialisée.
Les mêmes interlocuteurs indiquent que mêmes les magistrats se réfugient derrière des lacunes pour ne pas dire le droit. Ils expliquent à celui qui leur prête oreille attentive que tant que la loi est conçue comme cela, ils n’y peuvent rien au moment où d’autres préfèrent ne pas juger les populations "privilégiées" pour ne pas perdre leurs postes qui sont mine de rien bien payants au sein de l’administration burundaise. Nos sources estiment que le législateur devrait intégrer dans les textes fondamentaux, une loi qui réprime ce genre de crimes économiques opérés par les gros poissons de la République .
Quid de la haute cour de justice !
La haute cour de justice réprime les hauts gradés de la République, en l’occurrence le président de la République, ses deux vice-présidents, les deux présidents de la chambre basse et haute du parlement burundais, en cas de haute trahison. Selon nos sources, cette haute juridiction est inexistante et notre opinion semble conclure qu’aucun ministre de la justice ne pourrait envisager sa création, pouvant ainsi maudire les mains qui l’ont béni.
Nos interlocuteurs ne tarissent pas de taxer la justice burundaise d’être emmaillée de défis qui se sont accumulés sous le silence complice des régimes qui se sont succédé. Ils témoignent que le conseil national de la magistrature, qui prend des décisions qui engagent la justice, notamment la grâce présidentielle, est composé de personnalités issus de l’exécutif et qu’il est dirigé par le président de la République lui-même, avec comme adjoint la ministre de la justice.
Ils trouvent enfin qu’il est normal que l’exécutif s’immisce dans le judiciaire dont l’indépendance est loin d’être acquise, surtout dans les pays africains. Ces derniers semblent ignorer la théorie de l’Esprit des lois tel que l’avait conçu Charles Louis de Secondat, dit Montesquieu, lors du siècle des Lumières en France.
Burundi - Confessions Religieuses
Le dimanche 29 juillet 2018 : Relation d’une fête
Bujumbura, le 31 juillet 2018 (Net Press) . A la paroisse St Jean Baptiste, ne fut pas un dimanche comme les autres. Et pourquoi ? La communauté paroissiale remerciait l’équipe sacerdotale, laquelle bientôt "changera de pays de mission". De qui, de quoi s’agissait-il ? Des PP. Petr Seyfried (Curé) - Tchèque de nationalité, ils ne sont pas légion dans notre pays ; et d’Adonis Bizomenya (vicaire - Murundi de la Paroisse St Joseph de Ngagara), Misiyoni Yozefu Fundi comme on le lisait au temps de l’Ocaf à l’entrée de l’Eglise.
Dans quelques jours, les deux prendront l’avion, l’un à destination de la Pologne, l’autre à destination de la France, non pour visiter les Champs Elysées, "la meilleure avenue du monde" ! Expression consacrée pour la fierté française, mais pour conduire et continuer la même mission qu’ils exerçaient chez nous.
C’était une occasion d’organiser avec brio la grand messe avec une présence chrétienne impressionnante. Le curé lui-même a failli s’étonner de trouver à la sacristie autant de prêtres. Du jamais vu ! Autant d’enfants à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Eglise ! Mgr. Gabriel Baregensabe a présidé la concélébration, le curé a tenu l’homélie en français tandis qu’il était interprété par M. Astère Simbare qui pilote le mouvement Cana / Chemin neuf au Burundi.
M. le Curé Petr a insisté sur la prière d’Action de grâce et la confiance nôtre en la Providence partout où que nous soyons ! En Afrique, au Burundi, en Europe, en France, en Pologne, il nous précède et nous accompagne. A nous de prendre l’exemple de Marie et son Magnificat : ô mon âme glorifie le Seigneur ! Après la messe, avant la bénédiction, le tour fut offert au Président du Conseil Paroissial, M. Nyambeta, de remercier les deux prêtres qui animaient toute la communauté paroissiale à travers le Mouvement Cana / Chemin neuf.
Tout est grâce. Nous ne sommes pas tombés en extase, mais c’était presque comme ... Le tour arrive et c ’est le vicaire : le P. Adonis prit la parole pour évoquer ses origines et celles de la Paroisse St Jean Baptiste à partir du St Joseph : temps d’évoquer l’A. Jonas Manirambona, de la messe de dimanche après-midi à Mont Sion, de la création de la Paroisse avec la présence du P. Jean Noël il y a 11 ans, du ministère extraordinaire de l’Eucharistie, de l’animation des Jeunes, des couples...
Tout est grâce. Le condensé de l’Action Mouvement Chemin Neuf et il passa le témoin à M. Astère Simbare qui anime le mouvement pour souligner l’interaction Mouvement et Paroisse : illustration ? L’Eglise Saint Jean Baptiste construite en un temps record d’une année seulement.
La paroisse St Jean Baptiste a 4 poumons qui lui permettent de bien respirer : 4 lieux de prière, le Centre neuropsychiatrique de Kamenge au surnom de "Chez le Gentil" , l’Eglise de la Sainte Trinité dite du Mont Sion, in a.v (en d’autres mots : des pèlerinages, l’Eglise ou Chapelle du Sacré Cœur au Lycée du St Esprit : les anciens et les jeunes n’oublient par qu’ils sont les héritiers de Kiriri, les descendants du Collège interracial d’Usumbura, qu’il se distingua longtemps avant que l’on ne parle d’excellence ; et pour rassembler tout ce beau monde, la paroisse a été dotée d’une église paroissiale.
Espace vital ? Pour l’hôte du Tabernacle et 2.000 Fidèles à renvoyer chacun dans son foyer pour construire et édifier "l’Eglise Domestique". Toutes ces idées et bien d’autres, Mgr. G. Baregensabe et l’A. Adrien Ntabona les ont condensées dans leurs interventions au cours des Agapes fraternelles après la messe, à 13 heures précises ! Merci Seigneur ! Souhaitons la bienvenue à l’équipe des trois qui ne tardera d’arriver ! Eh oui, la Providence continue de pourvoir ! Au nom des vicaires forains, Agathon Gahungu et Simon Ruragaragaza, Confrères !
Burundi - Société - Opinion
Des opinions s’interrogent !
Bujumbura, le 31 juillet 2018 (Net Press) . Nombreux observateurs, qui considèrent les Burundais comme des "magiciens" se posent la question de savoir où ces derniers tirent l’argent pour financer leurs cérémonies de mariages, de levées de deuils partielles et définitives célébrées tous les weekends, l’achat de belles voitures et la construction des villas alors qu’une large majorité des fonctionnaires du secteur public et privé perçoivent un salaire de misère, dans un pays classé parmi les plus pauvres de la planète.
Les témoins relatent que pendant la période d’été et surtout pendant les weekends, Bujumbura est envahi par les sujets en tenue de ville se rendant dans les salles de réceptions éparpillées dans tous les coins de la capitale. Ce qui est étonnant, selon nos sources, c’est que ces cérémonies sont souvent financées par ces participants, d’où l’interrogation revient à l’esprit, de savoir d’où ils tirent cet argent alors que dans ce pays, tout le monde connaît tout le monde, le pouvoir d’achat est proche de zéro pour la plupart de ceux qui participent à pratiquement toutes les cérémonies de la capitale.
Et du boulot aux comptoirs des bistrots !
Le même scénario s’observe dans les bistrots. En effet, ces endroits sont fréquentés tous les jours après les heures de service alors que les mêmes fonctionnaires du secteur public, tout comme les privés, ne savent pas de nos jours joindre les deux bouts du mois. Donc de belles villas, de belles limousines, des bistrots tous les jours, des fois de belles femmes tous les jours, avec un effectif effroyable de congés pendant une année, tout cela pour un pays des pauvres de la planète, voilà ce que d’aucuns qualifient le peuple burundais de souffrir du sous-développement mental.