Bujumbura, le 28 novembre 2018 (Net Press) . Cette opinion est déjà dans l’esprit des organisations de la société civile proches du parti au pouvoir. En effet, sur la télévision nationale, lors des informations de la soirée, un représentant d’une organisation de la société civile s’est félicité de l’arrestation des personnes soupçonnées d’avoir participé à l’assassinat du président Melchior Ndadaye, il y a plus de 25 ans.
Outre que cette personne l’a déclaré hier, le procureur général de la République avait indiqué que d’autres suspects sont en train d’être recherchés. L’activiste a alors suggéré d’arrêter d’autres personnes, comme le spécialiste des coups d’Etat, Pierre Buyoya, pour que la vérité éclate au grand jour.
L’on signalera que sur les réseaux sociaux, ce nom de l’ancien président de la République avait déjà fait son apparition, en plus de celui de Bernard Busokoza, ancien vice-président de Pierre Nkurunziza. L’on se souviendra que la même société civile avait conseillé au gouvernement de ne pas se présenter au 5ème round du dialogue externe tenu à Arusha, ce qui fut fait. Faut-il donc croire que l’opinion se véhicule pour que l’on prépare la population.
L’on signalera également que la plupart des hommes politiques et apolitiques avaient bien accueilli la décision de rouvrir le dossier de l’assassinat du président Ndadaye. Mais ils avaient suggéré que ne soient pas inquiétés les seuls militaires qui avaient des fonctions importantes en ce moment, allusion faite aux autres massacres perpétrés après la mort du président élu et dont les auteurs ne sont pas poursuivis jusqu’à présent.
Burundi - Justice Transitionnelle
Mise en place effective de la commission vérité et réconciliation
Bujumbura, le 28 novembre 2018 (Net Press) . Le président de la République, par décret n° 100/175 du 27 novembre 2018, a nommé la nouvelle commission vérité et réconciliation composée de 13 personnes et dont le président est Pierre-Claver Ndayicariye, jugé inamovible par l’opinion, du fait qu’il change uniquement des postes dans les sphères influentes du pays.
L’on rappellera que le nouveau président de la Cvr était il y a peu, président de la commission électorale nationale indépendante, des fonctions que d’aucun trouvent qu’il a remplies avec défaillance. Sa nomination à la tête de la Cvr apparaît donc aux yeux de l’opinion comme une récompense de la part du pouvoir pour avoir servi ses intérêts uniquement.
Son ancien porte-parole, Prosper Ntahorwamiye, occupe aujourd’hui les mêmes fonctions pour le compte du gouvernement, un poste d’attache qui revenait jusque récemment à Philippe Nzobonariba. Ce dernier est à son tour à la commission électorale nationale indépendante, trois hommes à la solde du pouvoir et qui occupent pratiquement les mêmes postes.
Burundi - Communication
Thierry Kitamoya, nouvel assistant du ministre chargé de l’information
Bujumbura, le 28 novembre 2018 (Net Press). Il était jusqu’à présent journaliste à la radio nationale, un reporter dans le jargon journalistique. Il, c’est Thierry Kitamoya qui, par décret présidentiel n° 100/172 du 26 novembre 2018, a été nommé assistant du ministre chargé de la communication.
Toute autre personne qui a été désignée par le même décret est Thérence Ntahiraja, qui devient secrétaire permanent au même ministère. Celui-ci venait de tomber dans les disgrâces du ministère de l’intérieur et de la formation politique et avait été chassé sans manière. Le geste qui a précédé son limogeage fut son retrait du studio de la radio Isanganiro en pleine émission.
Burundi - Société
La Cntb dresse son bilan
Bujumbura, le 28 novembre 2018 (Net Press) . La commission nationale des terres et autres biens fait savoir que lors des 6 derniers mois, 649 dossiers ont été traités au moment où 803 autres ont été parachever. Le porte-parole de la commission, Dieudonné Mbonimpa, au cours d’une conférence de presse de ce matin, a indiqué que le gros des dossiers liés à la terre se trouvent dans les provinces de Makamba et de Rumonge, d’où une grande concentration de la Cntb dans ces provinces.
Pour donner une idée de ce qu’il venait de dire, il a informé que les deux provinces, à elles seules, comptent plus de 15.000 conflits sur un total de 22.400 qui existent dans tout le pays. Par ailleurs, a précisé Dieudonné Mbonimpa, au cours de cette même période, 390 hectares de terres confisqués à l’Etat par une société dénommée Sodea ont été rétribués.
Dans sa mission, cette commission rencontre des difficultés, notamment liées aux mensonges des témoins, ou alors des gens qui refusent de mettre en vigueur les décisions de la commission, sans oublier ceux qui ne se présentent pas après avoir appris qu’il y a convocation de la Cntb.
Burundi - Histoire
Le Burundi se rappelle de la naissance de la République, il y a 52 ans
Bujumbura, 28 novembre 2018 (Net Press) . C’était le 28 novembre 1966 que le capitaine Michel Micombero a annoncé, par voie de presse, qu’il venait de mettre fin à une monarchie vieille de 4 siècles. Les Burundais n’en croyaient pas leurs oreilles dans un premier temps car ils ne comprenaient pas comment le pays pouvait fonctionner sans roi.
Selon des informations de l’Histoire de ce pays, le régime de Micombero a pris des mesures de clémence pour se rendre légitime. C’est notamment la remise de l’argent dépensés par les justiciables après avoir gagné le procès. Selon des contemporains de ce régime, il semble que cette décision a été vite suspendue, le régime de Micombero craignant des spéculations qui pouvaient naître de cette "gentillesse" politique et politisée.
Très jeune lors de son accès au pouvoir par un coup d’Etat contre le roi Ntare V - celui-ci était en visite officielle en République démocratique du Congo suite au premier anniversaire de la prise de pouvoir par Joseph Mobutu, le 24 novembre 1965 - il ne trouva pas de référence politique, d’où une certaine opinion dit qu’il a régné comme un roi et non comme un président de la République.
Michel Micombero connaîtra des massacres au cours de son règne décennal - 1969, 1971, 1972 - si bien qu’il est perçu différemment dans la société burundaise. Si les Hutu estiment qu’il a été génocidaire, les Tutsi trouvent qu’il n’avait pas de choix car, en 1972 à titre d’exemple, il a pensé dans un premier temps au retour forcé du roi Ntare V avant de constater une forme de rébellion hutu dans le sud du pays.
Il sera "déposé" par Jean Baptiste Bagaza et embrassa l’exil en Somalie. Quelques années après, il a trouvé la mort à Mogadiscio, en juillet 1983. Officiellement, il a été attaqué par une crise cardiaque mais d’autres sources d’information indiquent que le régime de son successeur pourrait y avoir une part de responsabilité.
La preuve est que le régime de la IIème République a interdit aux populations qui le souhaitaient d’accompagner le corps jusqu’à sa tombe dans son Rutovu natal. Il venait d’obtenir un diplôme en économie.