Kirundo, le 10 décembre 2018 (Net Press) . Des sources du ministère de la sécurité indiquent que 4 pêcheurs burundais ont été enlevés et conduits vers le Rwanda dans la nuit du 8 décembre 2018, vers 23 heures. Alors qu’ils étaient dans le lac Rweru, dont les bords sont frontaliers avec les deux pays, les 4 pêcheurs, Abdul Rashid Uwizeyimana, Assumani Toyi, Ntirenganya et Ruganira, ont été appréhendés par des marins rwandais.
Selon toujours ce ministère, ces soldats rwandais, accompagnés de jeunes, ont subtilisé des outils de travail de ces pêcheurs, toujours dans le lac Rweru. Rappelons que depuis 2015, les relations bilatérales entre le Burundi et le Rwanda sont aux pieds du mur. En effet, à partir du mois d’avril 2015, le Burundi est plongé dans une crise politico-sécuritaire.
Les deux pays s’accusent mutuellement d’être à l’origine de l’instabilité de l’autre. Au moment où Bujumbura prétend que le Rwanda abrite des rebelles qui envisagent de l’attaquer par voie armée, à défaut du coup d’Etat manqué du 13 mai 2015, Kigali rejette en bloc ces versions et à son tour, charge Bujumbura d’héberger des Interahamwe qui ont commis le génocide au pays des milles collines, voici déjà 24 ans.
Burundi - Elections
A la veille des rendez –vous qui déchantent !
Makamba, le 10 décembre 2018 (Net Press) . Nombreux témoignages du sud du pays indexent les gouverneurs des provinces Rutana et Makamba, respectivement Fidèle Minani et et Gad Niyukuri, de forcer la population à contribuer au financement des élections de 2020 , à hauteur de 2000 par ménage et 1000 par célibataire. Les populations de ces deux contrées s’inquiètent.
Des sources sur place un peu exacerbées indiquent que le gouvernement du Burundi a annoncé que la contribution des élections de 2020 est volontaire. Ils se posent la question de savoir comment un acte civique, version gouvernement, est devenu obligatoire pour une population qui croupit dans un océan de belle misère.
Dans un communiqué rendu public en date du 26 novembre 2018, le gouverneur de la province de Rutana, Fidèle Minani, met en garde quiconque n’aura pas contribué au financement des élections de 2020, affirmant que des mesures draconiennes seront prises à l’endroit des récalcitrants.
Même son de cloche pour le gouverneur de la province de Makamba, Gad Niyukuri. Il menace lui aussi les administratifs de son ressort d’être limogés s’ils ne forcent pas la population de contribuer aux élections de 2020, en témoigne que le chef de colline Kanzege, (commune de Makamba), a été limogé par le gouverneur le 20 novembre dernier en pleine réunion pour n’avoir pas suffisamment collecté ces contributions.
Lors de cette réunion, beaucoup d’autres élus locaux et directeurs d’écoles ont été mis en garde et les directeurs des établissements scolaires n’hésitent plus depuis cette date de renvoyer leurs élèves qui n’ont pas posé ce geste, ce qui inquiète la population de Makamba dont le pouvoir d’achat est voisin de zéro.
Des informations dignes de foi en provenance de certains élèves font état des renvois de ces lycéens par leurs directeurs avant de les informer qu’ils doivent d’abord s’acquitter de cette exigence - contribution aux élections de 2020 - pour passer son examen. Les spécialistes de l’éducation craignent un faible taux d’assimilation des leçons de ces élèves compte tenu des conditions dans lesquelles ils étudient.
Quand les ordres du gouvernement central sont contournés au Sud !
Les habitants de ces provinces clament haut et fort que le gouvernement burundais est contredit par sa propre administration au sud du pays, dans les provinces de Makamba et de Rutana. En effet, jusqu’à présent le ministre de l’intérieur et de la formation patriotique, Pascal Barandagiye, n’a jamais changé d’un iota dans ses positions officielles rendues par voie de presse. " Le financement des élections de 2020 n’est pas obligatoire", pour ne pas répéter ce qu’il dit toujours et ils se posent la question de savoir comment le Sud du pays échappe toujours au contrôle du gouvernement central.
Burundi - Droits de l’Homme
Célébration du 70ème anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme
Bujumbura, le 10 décembre 2018 (Net Press) . Le 10 décembre 1948, au lendemain de la deuxième guerre mondiale, les 58 États Membres qui constituaient alors l’Assemblée générale ont adopté la Déclaration universelle des droits de l’homme à Paris au Palais de Chaillot (résolution 217 A (III)).
Pour commémorer son adoption, la Journée des droits de l’homme est célébrée chaque année le 10 décembre. Ce document fondateur - traduit dans plus de 500 langues différentes - continue d’être, pour chacun d’entre nous, une source d’inspiration pour promouvoir l’exercice universel des droits de l’homme.
Au Burundi, cette date arrive au moment où il y a divergence de vue sur la situation des droits de l’homme dans le pays. Alors que le gouvernement et sa mouvance parlent d’avancées significatives même s’il y a toujours à faire, un autre groupe estime que les droits de l’homme sont massivement bafoués dans notre pays.
D’aucuns prennent la fermeture de l’office des Nations Unies pour les droits de l’homme au Burundi au milieu de la semaine dernière pour exprimer leurs inquiétudes sur l’évolution de tels droits dans notre pays. Par ailleurs, le Burundi est toujours sur la défensive quand il y a publication d’un rapport sur la situation dans ce pays. La riposte gouvernementale est que ces rapports sont mensongers, suivie parfois par des manifestations dans les rues de Bujumbura et de l’intérieur du pays.
L’on saura enfin qu’outre cette fermeture qui est assez récente, le Burundi s’est retiré de la cour pénale internationale et a formellement interdit les membres de la commission des Nations Unies pour enquêter sur la situation des droits de l’homme dans ce pays d’y mettre leurs pieds. Les partis de l’opposition trouvent cependant que le gouvernement devrait collaborer pour démentir les contenus des rapports de cette commission.
Des activistes des droits de l’homme burundais de leur côté affirment que la semaine passée, au moins deux personnes ont été assassinées dans différentes localités. Les victimes sont un membre de l’opposition politique de Bubanza ainsi qu’une mère de famille abattue dans la ville de Bujumbura.
Un cas de viol a été répertorié au cours de cette période. La victime est une petite fille de six ans et son agresseur a été arrêté. L’on évoque également des cas d’arrestations arbitraires et une agression commise par des imbonerakure. Ces derniers et administratifs continuent aussi de collecter par force et menaces de l’argent pour les élections de 2020. Ces collectes s’accentuent dans les milieux scolaires.
Burundi – Genre
Les Vsbg au centre des débats !
Bujumbura, le 10 décembre 2018 (Net Press) . L’association des femmes journalistes (Afjo), de concert avec l’association des radios diffuseurs (Abr) et la conseil national de la communication (Cnc ), sous le financement du royaume des Pays Bas à travers l’Ong Cordaid, a organisé le vendredi 8 décembre une synergie des medias sur la loi numéro 1 / 13 du 22 /09/2016 portant prévention, protection des victimes et répression des violences basées sur le genre, ses avancées, défis et stratégies de sa mise en application.
Cette synergie s’inscrivait dans le cadre de la célébration de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences basée sur le genre, qui a été réalisée par les radios et journaux et dont l’objectif était de contribuer à la vulgarisation de la nouvelle loi spécifique basée sur le genre.
Nombreux intervenants comme le ministère de la justice, des droits de l’homme et du genre et la sécurité publique ont soulevé que cette nouvelle loi est méconnue du public et que les sujets victimes des violences basées sur le genre ne parviennent pas à dénoncer leur agresseurs.
Emelyne Alice Ntamatungiro, qui a représenté le ministère de la justice, dit que son ministère contribue au renforcement des capacités pour les magistrats instructeurs des dossiers en rapport avec les violences basées sur le genre. Elle a déploré cependant qu’il y a des magistrats ou officiers de la police judiciaire qui facilitent le règlement à l’amiable. Elle considère que cet acte est pris comme complicité à l’acte de violence et passible d’une même peine que celle prévue pour cette infraction ou ce fait.
Sonia Ndikumasabo qui a représenté l’association des femmes juristes (Afj) a indiqué que son organisation procède à l’accompagnement psychologique et assistance juridique aux victimes des violences basées sur le genre.
Le centre Seruka enregistre depuis janvier et octobre 2018 300 cas des victimes basées sur le genre. Ces violences sont essentiellement des femmes mariées qui subissent des violences physiques, psychologiques et économiques, qui représentent 90 % des femmes et filles et procède à leur prise en charge médicale, psychosociale, juridique et judiciaire et déplore tout de même le manque de fonds suffisants pour subvenir à sa tâche.
La présidente de l’association des femmes journalistes, Agnès Nindorera, demande aux journalistes de ne pas diffuser les programmes qui incitent à la discrimination et aux violences basées sur le genre et au conseil national de la communication de veiller au strict respect de l’article 12 de la nouvelle loi du 22/09/2016.
Il stipule que le conseil national de la communication veille à ce que les programmes des medias ne contiennent aucune incitation à la discrimination et aux violences basées sur le genre, notamment en évitant les représentations dégradantes et vexatoires des rapports hommes –femmes.
En micro trottoir, une large majorité des citadines déclarent que la loi du 22 /09/2018 portant prévention, protection des victimes et répression des violences basées sur le genre, restent méconnue du public, ce qui constitue un handicap majeur pour sa mise en application et demandent au gouvernement burundais d’en faire une large diffusion.
Claudine Keza déplore que les victimes des violences basées sur le genre par peur d’être marginalisées dans la société, préfèrent ne pas dénoncer ses agresseurs et ajoutent que le règlement à l’amiable pour la victimes basée sur le genre constitue le défi de sa mise en application.
Burundi - Cirgl - Sécurité
L’Union européenne au chevet de la sous-région
Bujumbura, le 10 décembre 2018 (Net Press) . En date du 12 décembre 2018, il est prévu, au secrétariat de la Cirgl (conférence internationale sur la région des grands lacs), un programme de lancement du projet régional sur la paix et la sécurité pour la stabilité de la région des grands lacs. L’objectif est de contribuer à la consolidation de la paix et de la stabilité dans la région des grands lacs en renforçant la capacité d’action du secrétariat de la Cirgl.
Cet événement qui aura lieu au secrétariat de la Cirgl, au boulevard du Japon, débutera ses activités à 11 heures où les invités de marque seront accueillis par le secrétaire exécutif de la Cirgl, zachary Muburi-Muita.
Au cours de cette activité, il y aura une présentation de ce projet animée par le directeur du programme chargé de la paix et de la sécurité à la Cirgl, Wilson Kajwengye, celle de Said Djinnit, envoyé spécial du secrétaire général de l’Onu dans la région des grands lacs et de Michael Häusler, l’ambassadeur d’Allemagne au Burundi.
Il y aura en outre les interventions de Roeland Van De Geer, envoyé spécial de l’Union européenne dans la région des grands lacs et celle du représentant du gouvernement burundais. Ces interventions seront suivies par la signature du projet de contrat, puis des questions de la presse avant un cocktail juste après les travaux.
Burundi - France - Politique
« Gilets jaunes » : les appels au « référendum d’initiative populaire », dixit Rfi
Paris, le 10 décembre 2018 (Net Press) . Le mouvement des « gilets jaunes » rassemble des Français de tous bords politiques et de tous âges, dans toute la France. Lancé au départ pour protester contre la hausse des prix des carburants, le mouvement a agrégé de nombreuses revendications. Mais beaucoup réclament une démocratie plus participative et citoyenne.
De la baisse des taxes sur les carburants à la démission d’Emmanuel Macron, les revendications des « gilets jaunes » sont variées et se sont diversifiées au fur et à mesure de la mobilisation. Mais une proposition semble avoir la faveur de nombreux groupes : le référendum d’initiative populaire ou citoyenne, présenté comme la solution pour redonner la parole au peuple.
Cette proposition figure notamment parmi les 42 revendications d’une liste publiée le 29 novembre dernier, diffusée sur les réseaux sociaux et adressée aux députés. Des « gilets jaunes » y appellent à rénover le système politique. « Le référendum populaire doit entrer dans la Constitution », stipule cette revendication relativement détaillée.
« Création d’un site lisible et efficace, encadré par un organisme indépendant de contrôle où les gens pourront faire une proposition de loi. Si cette proposition de loi obtient 700 000 signatures, alors cette proposition de loi devra être discutée, complétée, amendée par l’Assemblée nationale qui aura l’obligation, (un an jour pour jour après l’obtention des 700 000 signatures) de la soumettre au vote de l’intégralité des Français. »
Crise démocratique
De nombreux « gilets jaunes » ont le sentiment de ne pas être entendus. Martin, un artisan de la Haute-Loire, évoque au micro de RFI une crise de démocratie dans le pays. Et selon lui, une sortie de crise pourrait passer par un passage à la démocratie participative. « Une des solutions pérennes ce serait que nos présidents, ministres, députés et compagnie, redonnent une partie du pouvoir décisionnel aux citoyens, à tous les citoyens », avance-t-il.
Et cela, « à travers des référendums d’initiative populaire. De façon à ce que ce soit les citoyens qui puissent, à condition de réunir suffisamment de signature, faire une proposition de loi, et que ça soit obligatoirement passé en vote. Mais en vote auprès de l’ensemble de la population. C’est ce que propose le RIC, le référendum d’initiative citoyenne. On en parle de plus en plus. Et c’est une proposition qui est applicable immédiatement –il y a pas besoin d’attendre que Paris brûle. Il suffit que nos politiques écoutent et acceptent de perdre une partie de leur pouvoir qu’ils ont et de le rendre à l’ensemble de la population. C’est une proposition acceptable pour l’ensemble des populations. »
Internet et les réseaux
Un avis partagé par Thomas, qui a défilé samedi 8 décembre à Marseille. Interrogé par l’AFP, ce jeune horticulteur veut « des référendum d’initiative citoyenne ». « Avec Internet, on n’a plus besoin de députés. On peut tous voter par référendum », affirme-t-il. Et sur les réseaux sociaux, justement, le « RIC » est au centre de nombreuses conversations.
Cette initiative est fréquemment relayée sur Facebook et semble en passe de devenir l’une des principales revendications. « Si on a plein de revendications, l’Etat va nous en prendre une ou deux et on l’aura profond. Par contre, si chacun peut donner sa voix, comment ils font pour nous dire non ?! », martèle Maxime Nicolle, alias Fly Rider, l’un des représentants officieux les plus influents du mouvement. Le groupe RIC (fort de plus de 2 000 membres) propose notamment que ce mécanisme puisse révoquer le mandat d’un représentant, abroger une loi ou modifier la Constitution.
A l’heure actuelle, un référendum « d’initiative partagée » peut être organisé à l’initiative d’un cinquième des membres du Parlement, soutenus par un dixième des électeurs (soit au moins 185 députés ou sénateurs et plus de 4,5 millions d’électeurs). Mais cette procédure, créée en 2008, n’a jamais été mise en œuvre.
Et si ce n’est pas un « RIC » qui est spécifiquement demandé, l’idée d’une démocratie plus directe et participative n’est jamais loin. Employé des services techniques de la mairie de Paris, Antoine, lui, estime qu’ « il faut qu’il y ait des représentants concrets et directs, pour manifester le mécontentement du peuple français ». Interrogée par Pauline Gleize, notre envoyée spéciale à Orange, « Gilette Jones » - comme elle se présente - appelle à « mettre une assemblée citoyenne en place au sein du gouvernement ».