Cibitoke, le 11 décembre 2018 (Net Press) . Il s’appelait Salvator Ngendabanka, originaire de la commune Bukinanyana, dans la province de Cibitoke, au Nord Ouest du pays. Son cadavre a été découvert ce matin dans la zone de Masango, ce qui a surpris plus d’un d’autant plus que l’homme en question était bien portant hier.
Selon des informations sur place à Cibitoke, les autorités ont décidé de ne pas enterrer cette personne avant que des enquêtes, qui ont déjà commencé selon les mêmes sources, ne montrent les véritables raisons de son assassinat, une demande faite également par les membres de la famille du défunt. Les informations de dernière minute précisent que deux suspects dans cette tragédie auraient été déjà interpellés par la police pour des raisons d’enquête.
Sur un autre point concernant la sécurité, dans sa dépêche du 10 décembre 2018, la rédaction avait fait part de 4 pêcheurs appréhendés par la marine rwandaise dans la nuit de samedi 8 décembre 2018. L’on apprend qu’ils ont été relâchés dans la soirée de ce lundi 10 décembre 2018, en plus de 4 autres qui ont été refoulés de ce pays.
Sur un autre chapitre, des allégations de violations et des violations des droits de l’homme ont été enregistrées. Au moins 3 personnes ont été tuées la semaine dernière, 1 autre a été enlevée au moment où 3 ont été torturées, 1 personne arrêtée arbitrairement et 1 autre encore victime de violations basées sur le genre. Parmi les victimes, figurent deux femmes tuées dont 1 mineure.
Des jeunes du parti au pouvoir, des policiers, des militaires, des agents du service secret et des administratifs sont pointés du doigt comme étant les présumés auteurs de la plupart de ces violations des droits humains. L’on relève des cas de tuerie, d’enlèvement, de torture et d’arrestation arbitraire dont sont victimes des opposants et prétendus opposants du régime de Bujumbura.
Par ailleurs, la police a interpellé un individu en possession d’un fusil de type revolver et des chargeurs. Il était vers 12hoo de ce mardi lorsque quelques éléments de la police lourdement armés et à bord d’un jeep pickup, ont mis la main une personne en possession d’un fusil de type revolver garni de deux chargeurs dans un sac, au quartier asiatique, en mairie de Bujumbura. D’après les témoins qui étaient sur place, cette personne a expliqué qu’il avait trouvé ce fusil et ces chargeurs dans les immondices qui étaient dans les environs. Il a été transporté manu militari vers une destination inconnue.
Burundi - Politique
Un observatoire contre l’ancien président Buyoya !
Bujumbura, le 11 décembre 2018 (Net Press) . A travers une déclaration rendue publique ce mardi 11 décembre, le président de l’observatoire nationale pour la prévention et l’éradication du génocide, des crimes de guerre et autres crimes contre l’humanité, Jean de Dieu Mutabazi, indique que l’observatoire constate que la procédure des mandats d’arrêt internationaux lancés contre Pierre Buyoya et ses collaborateurs est régulière et conforme à l’accords d’Arusha, à la loi nationale et internationale.
Jean de Dieu Mutabazi encourage le parquet général de la République à continuer dans cette voie de lutte contre l’impunité et d’établissement de la vérité et qu’aucun citoyen n’est au-dessus de la loi, fut-il un ancien chef de l’Etat.
Jean de Dieu Mutabazi indique qu’après l’émission des mandats d’arrêt internationaux , l’ex président Pierre Buyoya s’est répandu abondamment dans tous les médias du monde, avec arrogance et cynisme, pour proclamer à qui veut l’entendre qu’il est intouchable de par les accords d’Arusha qui lui accorderaient l’immunité et que selon lui, il pourra bénéficier de la protection de certains milieux internationaux. Jean de Dieu Mutabazi ajoute qu’après avoir revisité l’accord d’Arusha et le code pénal, l’observatoire constate que les présumés auteurs du putsch et des assassinats sauvages de 1993 ne bénéficient d’aucune immunité ni amnistie.
Ce dernier, dans cette déclaration, indique que l’ex président Pierre Buyoya, au lieu de répondre sur les crimes dont il est accusé, tente une manœuvre de diversion en s’attaquant au gouvernement du Burundi. Il prétend que la réouverture du procès aurait pour cause des difficultés politiques de ce dernier. Il va jusqu’à accuser le gouvernement que la reprise de ce dossier cacherait des raisons électoralistes pour attirer la sympathie de l’électorat hutu, parce que Ndadaye était d’ethnie hutu et brandit des menaces comme quoi son arrestation pourrait entrainer des tensions entre le Bahutu et les Batutsi alors qu’il est accusé sur des faits personnels précis .
Jean de Dieu Mutabazi indique que le président Buyoya veut détourner l’attention des accusations portées contre sa personne en prétendant que c’est toute une communauté ethnique qui serait visée, en l’occurrence celle des Batutsi . Mais selon lui, au contraire, il doit répondre de ce qui le concerne car la responsabilité pénale est personnelle et que sa communauté ethnique n’est pas impliquée dans ses problèmes judiciaires personnels.
Jean de Dieu Mutabazi recommande aux Etats qui hébergent les présumés auteurs de coopérer avec la justice burundaise, de les arrêter et de les extrader vers le Burundi, conformément au droits international.
Dans ce communiqué Jean de Dieu Mutabazi, président de l’observatoire, s’indigne contre les interventions intempestives du président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Muhamat, qui prétend donner des injonctions à la justice burundaise pour lui dire qui poursuivre et qui ne pas poursuivre. Il conclut qu’un fonctionnaire de l’Union Africaine n’a aucune compétence judiciaire.
Burundi - Energie
Le carburant reste un casse-tête chinois dans la plupart des provinces du Burundi
Cibitoke, le 11 décembre 2018 (Net Press) . Dans nos dépêches antérieures, nous avions évoqué une pénurie de carburant de type mazout dans plusieurs provinces du pays, notamment celles du nord du pays, y compris également la mairie de Bujumbura. Dans la province de Muyinga, 1 litre d’essence se vendait frauduleusement à 6.000 Fbu le litre la semaine passée.
La même situation vient de s’observer dans la province de Cibitoke, au Nord Ouest du pays, qui vient de faire une semaine sans une goutte de carburant dans cette entité administrative. L’on apprend que certains propriétaires de véhicules préfèrent les garer dans leurs parcelles au moment où d’autres font le plein dans la capitale Bujumbura. Selon des sources dignes de foi, le carburant s’achète frauduleusement en République démocratique du Congo via la Rusizi et une fois rendu sur place, il est vendu à 4.000 Fbu le litre.
Comme un peu partout ailleurs, ce désordre engendre des spéculations des chauffeurs de véhicule de transport rémunéré qui fixent les prix de transport en dehors de tout contrôle du gouvernement. Il est même assez curieux, selon une certaine opinion, que le ministère en charge de ce produit reste silencieux devant des interrogations des usagers de véhicules dans le pays.
Burundi - Droits de l’Homme
La ligue Iteka s’exprime sur la célébration du 70ème anniversaire de la DUDH
Bujumbura, le 11 décembre 2018 (Net Press) . La ligue Iteka est l’une des associations de défense des droits de l’homme les plus anciennes au Burundi. Elle a précédé de quelques années les élections au suffrage direct du 1er juin 1993 et qui ont été gagnées par le Frodebu, dont les membres faisaient partie des fondateurs de cette ligue des droits de l’homme.
La ligue Iteka poursuivra sa mission de défense des droits de l’homme jusqu’au lendemain des élections controversées qui ont porté à la tête du pays Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat. Cette ligue qui avait essayé de contester cette échéance se verra rayer de la liste des associations de la société civile autorisées à fonctionner sur le sol burundais.
Elle vient cependant de s’exprimer sur le 70ème anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948. Pour cette ligue de défense des droits de l’homme, il y a une crise sans précédent au Burundi depuis la décision du président de briguer un troisième mandat.
Iteka revient sur les manifestations et la répression qui a donné lieu à des crimes de droit international tels que les exécutions extrajudiciaires, des disparitions forcées, des actes de torture ainsi que d’autres formes de mauvais traitements inhumains et dégradants. Cette ligue donne les effectifs de ceux qui ont trouvé la mort, des personnes portées disparues, des personnes torturées et celles arrêtées arbitrairement. De son côté, le Hcr parle de plusieurs centaines de milliers de personnes qui ont fui le pays.
Bref, c’est une bilan négatif dressé par la ligue Iteka qui ne trouve aucune avancée de la situation des droits de l’homme au Burundi depuis cette date. Signalons que ce 11 décembre 2018, trois années jour pour jour viennent de s’écouler après des attaques de 4 camps militaires suivies de répression sur les civils des quartiers contestataires du 3ème mandat.
Burundi - Rwanda - Justice
"Le Rwanda condamné par la CADHP pour la détention de Victoire Ingabire", dixit Rfi
Kigali, le 11 décembre 2018 (Net Press) . Le Rwanda a été condamné à verser 65 230 000 francs rwandais à Victoire Ingabire pour réparer les préjudices matériels et moraux occasionnés par ses huit années passées en prison. Une décision rendue vendredi 7 décembre par La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. Pas de réaction pour l’instant de la part des autorités rwandaises.
Pour mémoire, Victoire Ingabire avait été condamnée en 2011 à 15 ans de prison pour « minimisation du génocide » pour finalement être libérée de manière anticipée en septembre dernier.
Du côté des Forces démocratiques unifiées (FDU), le parti de l’opposante, on affiche une certaine satisfaction. Pour Fidèle Kabera, le secrétaire général adjoint du parti, cette décision prouve que Victoire Ingabire a été victime d’un acharnement politique. « Pour nous, c’est une bonne nouvelle, nous confie Fidèle Kabera. Parce que le Rwanda doit finalement être conscient que la communauté internationale voit bien que le procès de notre présidente était un procès politique et que notre présidente n’aurait pas dû être en prison. Qu’elle aurait dû avoir le droit de représenter notre parti et de contribuer au bien-être de notre pays.
La somme, ce n’est pas vraiment ce qui nous importe le plus. Ce qui nous importe le plus c’est le symbole même. Le fait que l’Etat rwandais soit condamné et qu’on demande à l’Etat rwandais d’indemniser notre présidente. C’est ce symbole même, c’est ça la victoire pour nous : qu’ils sachent qu’elle était dans ses droits de faire de la politique au Rwanda. »