Bujumbura, le 1er janvier 2019 (Net Press) . C’est l’affirmation du porte-parole du ministère ayant la sécurité dans ses attributions, Pierre Nkurikiye. De la nuit de la Saint Sylvestre au 1er janvier 2019, la sécurité était garantie sur toute l’étendue du territoire nationale. L’on a enregistré une dizaine d’accidents de roulage.
Cependant, dans la commune Gatara de la province de Kayanza, trois corps sans vie y ont été découverts ce matin. Le porte-parole Nkurikiye a précisé que ces personnes, une vieille maman et deux enfants, ont été tués dans la nuit de jeudi 27 décembre et ont été cachés dans la maison de la vieille dame. Ce n’est que ce matin que les corps ont été découverts. Les enquêtes sont en cours, a-t-il conclu.
De leur côté, les activistes des droits de l’homme ont confectionné un rapport qui porte sur la situation des droits de l’homme pour toute l’année 2018. Les grandes tendances observées ont été notamment des cas d’allégations de violations du droit à la vie, des cas de tortures, des cas de violences basées sur le genre, des cas d’enlèvement et/ou de disparitions forcées, des cas d’arrestations et détentions arbitraires, des allégations des violations et des violations des droits économiques, sociaux et culturels, des cas de règlement de compte, des cas de justice populaire et autres faits relevés.
Au moins 453 personnes ont été tuées l’année dernière tandis que 71 ont été portées disparues, 298 autres torturées, 1362 arrêtées arbitrairement et 45 victimes de violences basées sur le genre. Ils ont enregistré 30 cas de réapparition parmi les personnes déjà déclarées disparues. Parmi les victimes de ces violations, les femmes n’ont pas été épargnées. Au moins 81 femmes ont été tuées et 6 femmes enlevées.
Les personnes les plus visées sont les présumés opposants du 3ème mandat en général et en particulier les membres des partis politiques de l’opposition entre autres Fnl aile d’Agathon Rwasa, Msd, Uprona aile de Charles Nditije, Frodebu ainsi que des activistes de la société civile. Les violations ci-haut citées visent aussi certains membres du parti Cndd-Fdd soupçonnés être contre les vœux de leur parti.
Les ex-FAB en retraite ou en fonction ont également été la cible de ces violations. En outre, une répression lancée par des agents de l’administration et de la police s’est observée à l’encontre de toute personne opposée au référendum pour le changement de la Constitution de la République.
Burundi - Justice
Le président de la République accorde une grâce présidentielle
Bujumbura, le 1er janvier 2019 (Net Press) . Lors de son discours à la Nation en date du 31 décembre 2018, le président de la République a accordé une grâce présidentielle à une catégorie de détenus, probablement dans le cadre de désengorger les prisons et ce, à la veille des élections de 2020 dont certains croient toujours qu’elles ne sont pas possibles dans les conditions actuelles.
Les heureux bénéficiaires de ce pardon de fin d’année sont ceux qui ont été condamnés à moins de cinq de prison, des femmes enceintes et allaitantes, ceux qui ont déjà purgé la moitié de leurs peines et dont le comportement est jugé exemplaire en prison et d’autres, en fonction de la nature de leurs infractions, en plus des handicapés.
Par la même occasion, Pierre Nkurunziza a exhorté les Burundais qui veulent rentrer à profiter de l’année 2019 car c’est une année de rapatriement. Il leur a demandé de ne pas prêter oreille à ceux qui les désorientent tout en appelant les pays d’accueil et le Hcr d’entendre cet appel présidentiel afin d’aider ceux qui veulent rentrer dans leur pays. Il leur a garanti enfin un bon accueil comme il l’a fait pour tous ceux qui sont déjà de retour au pays natal.
Burundi - Confessions Religieuses
Quand le pouvoir a du pain sur la planche !
Bujumbura, le 1er janvier 2018 (Net Press) . C’est le moins que l’on puisse dire quand on a été à la messe de ce premier janvier 2019. Dans l’église catholique romaine, cette date est celle de prier pour la paix, d’où la messe était orientée vers la paix intérieure de l’homme, la paix avec les voisins, la paix dans le monde.
Mgr. Gervais Banshimiyubusa, qui officiait la messe ce matin, a lu un message du Saint Père qui ressemble étrangement au message des évêques du Burundi lu le 25 décembre à l’occasion de la fête de la Nativité. D’entrée de jeu, il a informé les chrétiens qu’une bonne politique est à l’origine de la paix.
Il a défini ce qu’il entend par la bonne politique, qui fait que les gens se font confiance, qui fait qu’il y ait la paix dans la maison, la maison signifiant ici la planète terre sur laquelle nous vivons. La bonne politique engendre l’amour chez le prochain, chez le voisin et chez les étrangers. Il a exhorté les fidèles à prier pour eux mêmes et pour les politiciens pour qu’ils fassent une bonne politique.
Il a également défini ce qu’il entend par mauvaise politique. Celle-ci est à l’origine de la dictature, de la haine pour les voisins, pour les étrangers, la corruption, la négation de la démocratie, l’exil d’une partie des populations, etc. Selon ce message, citant un cardinal vietnamien, un bon politicien sait écouter, un bon politicien cherche un profit pour ses populations et non pour lui-même, un bon politicien est celui qui rassemble les gens, un bon politicien est celui qui n’a pas peur, etc.
Il a exhorté les chrétiens à avoir la paix dans leur for intérieur et à faire en sorte qu’ils facilitent la paix aux autres, aux voisins et aux étrangers. L’archevêque de Bujumbura n’a fait aucun commentaire sur ce message qu’il a lu presqu’intégralement même s’il était très long, avait-il prévenu aux fidèles présents.
La fois dernière, des hommes proches du pouvoir ont réagi au message des évêques du Burundi. La question est de savoir s’ils vont s’attaquer également au message papal. Signalons qu’au moment où les évêques du Burundi étaient en conclave dans la province de Muyinga, le pape était en activités similaires au Vatican car, si le message des évêques catholiques du Burundi a été signé le 7 décembre 2018, celui du Vatican l’a été le 8 décembre dernier.
Revue annuelle de la presse, février 2018 (suite et fin)
21 février 2018
Quand la Tanzanie traque les réfugiés burundais. Selon des informations concordantes, le président tanzanien, John Pombe Magufuli, s’adonne ces derniers jours à la traque des réfugiés burundais vivant dans son pays. Pour rappel, les quatre leaders du mouvement Forebu considérés comme des refugiés ont été traqués sur le sol tanzanien et portés disparus sous le silence coupable du gouvernement tanzanien. Notre source ajoute que le gouvernement de Dar es Salam continue d’inquiéter les réfugiés burundais vivant dans ce pays. Le Ministre de l’intérieur tanzanien, Mwigulu Nchemba, a décidé d’enfoncer le clou en fermant le weekend dernier trois camps de transit qui accueillent les nouveaux réfugiés burundais. Ceux-ci sont Kagunga, Manyovu et Lumasi, localisés dans le district de Ngara en province de Kagera.
22 février 2018
Risque de bousculade entre le sommet du Comesa et celui du Commonwealth. Il y a quelques semaines, les autorités administratives et politiques annonçaient officiellement la tenue du sommet du marché commun des pays de l’Afrique orientale et australe, Comesa, dans la capitale Bujumbura. Selon ces mêmes informations, ce sommet serait tenu du 18 au 19 avril 2018, mais devait être précédé par celui des experts, des ministres et des chefs d’Etat, dans la période du 9 au 19 avril 2018. Mais une autre information proche des pays anglophones non encore confirmée indique qu’à la même période, il pourrait y avoir un autre sommet des pays anglophones avec l’Angleterre, ce qu’on appelle Commonwealth, une réunion qui ressemble à la Francophonie pour les pays francophones. L’on ne précise pas encore le lieu où se tiendrait ce sommet mais au cas où l’information serait avérée, Bujumbura pourrait avoir des difficultés car, de ces 19 pays membres du Comesa, seuls le Burundi et la République démocratique du Congo ne sont pas membres du Commonwealth.
23 février 2018
La colère de Bujumbura incomprise par une certaine opinion ... C’est le constat de la radio mondiale qui trouve que le dernier rapport des Nations unies sur la situation humanitaire au Burundi qui traverse une crise politique doublée d’une grave crise socio-économique, fait des vagues, alors qu’il était présenté dans un premier temps comme le fruit d’un travail d’équipe entre toutes les organisations humanitaires œuvrant au Burundi et le gouvernement. Cela avait surpris, car Bujumbura, qui assure que « tout va très bien », refuse d’habitude de s’associer à toute initiative internationale qui donne « une mauvaise image » du pays. Ce qui n’est pas le cas de ce rapport qui décrit une situation très alarmante avec un tiers de la population qui a besoin d’une aide humanitaire. C’est silence radio depuis deux jours. Les responsables onusiens au Burundi font profil bas et ne décrochent plus leurs téléphones, histoire de laisser passer ce coup de sang gouvernemental, qui les a pris de court. Lundi, c’est l’harmonie totale. Onu, organisations humanitaires et gouvernement présentent conjointement ce rapport, sans le moindre couac. Le message du n°2 du ministère burundais des relations extérieures est clair : le Burundi, dit-il, « lance son plan de réponse humanitaire 2018 », avant de faire siennes ses conclusions, qui décrivent une situation très sombre et fortement dégradée. 3,6 millions de personnes, un Burundais sur trois dit ce texte, auront besoin d’une assistance humanitaire cette année. Un chiffre en hausse de 20% par rapport à 2017. C’est trop pour Bujumbura, qui ne supporte pas que ses partenaires évoquent la crise qu’il traverse depuis que le président Pierre Nkurunziza a décidé de briguer un troisième mandat en 2015, et qui assure contre vents et marées que « tout va pour le mieux » dans le pays. Le porte-parole du gouvernement sort un communiqué incendiaire mercredi. Il annonce le rejet « en bloc » de ce rapport, en accusant au passage l’Onu de l’avoir écrit de « façon unilatérale ». Un fonctionnaire onusien contacté à Bujumbura s’est dit surpris et déçu. Il dit espérer que cette montée de fièvre va passer très vite pour qu’ils se consacrent à l’essentiel, les millions de Burundais qui ont un besoin urgent d’aide alimentaire, sanitaire ou encore d’abris et d’eau.
24 février 2018
La Parcem s’exprime sur l’organisation du référendum. Le président de l’Ong Parcem, Faustin Ndikumana, a animé hier une conférence de presse qui était exclusivement centré sur l’organisation du référendum du mois de mai 2018. Il s’est dit préoccupé par le comportement de certains politiciens ainsi que les discours qui risquent d’être porteurs de l’insécurité dans le pays au fur et à mesure que les échéances approchent. Concernant la campagne du oui ou du nom, le président de la Parcem précise que tant que la période n’est pas encore n’est pas encore annoncée, c’est tout le monde qui doit respecter la consigne. Au passage, il a rappelé que ce sont l’administration et les forces de défense et de sécurité qui sont chargées de protéger les populations, qu’elles soient partisanes du oui ou du non. Il a trouvé par ailleurs que la Cnidh, la justice et l’assemblée nationale ne devraient pas garder le silence au moment où il y a des gens qui dérapent. Il a invité le gouvernement et les politiciens d’engager régulièrement un dialogue autour de ce qui doit être changé dans la constitution dans l’intérêt de la Nation. La Parcem demande enfin aux jeunes de transcender les clivages émanant des politiciens.
26 février 2018
Des journalistes de plus en plus inquiétés. Après la disparition mystérieuse du journaliste du groupe de presse Iwacu, Jean Bigirimana, qui a coulé beaucoup d’encre été et de salive, un autre journaliste reporter du même groupe de presse, Désiré Sindihebura, a été battu par les membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir, les (Imbonerakure), dans son village natal, en commune Giheta de la province de Gitega.. D’après nos sources, l’évènement macabre a eu lieu dans un bistrot de cette entité où ce journaliste partageait un verre avec les membres de sa famille et ses voisins. Soudain, un groupe de jeunes du parti au pouvoir les Imbonerakure l’ont l’agressé, l’accusant de publier dans son journal des propos qui ternissent l’image du pays. Pour eux, notre confrère n’a pas un esprit d’aimer sa commune natale. Selon les mêmes informations, le journaliste Désiré Sindihebura a été admis dans l’une des cliniques de Gitega. Des témoins sur place affirment qu’après ce passage à tabac, ces Imbonerakure l’on dépouillé une somme de 70.000 francs burundais ainsi que deux téléphones portables et une chainette.
27 février 2018
L’Onu inquiète du référendum du mois de mai au Burundi. C’est hier au siège de l’Onu que s’est tenu une réunion du conseil de sécurité de l’Onu. Comme annoncé auparavant, la question du Burundi devait être étudiée par les 15 membres du conseil. L’envoyé spécial du secrétaire général de l’Onu au Burundi, le Burkinabé Michel Kafando, devait s’exprimer sur la situation, se basant sur le dernier rapport du secrétaire général, Antonio Gutterres. Dans le gros de ses propos, Michel Kafando a montré des inquiétudes relatives au futur amendement de la constitution, évoquant les garde-fous qui étaient dans l’actuelle constitution que Bujumbura désire enlever dans la nouvelle constitution. Il a émis des réserves quant à l’avenir de l’accord d’Arusha qui avait pourtant permis au pays de "respirer" la paix et la sécurité pendant une quinzaine d’années.
28 février 2018
Des tirs croisés de la communauté internationale sur Bujumbura. Bujumbura n’avait pas encore terminé la digestion des rapports-attaque de Michel Kafando et de Zeid Ra’ad Al Hussein, respectivement représentant spécial du secrétaire général de l’Onu au Burundi et rapporteur spécial des droits de l’homme de l’Onu, que l’Union européenne, via Federica Mogherini, haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a adressé une correspondance à Bujumbura pour lui demander de ne pas amender la constitution en vigueur s’il veut poursuivre la coopération avec l’Union. Elle revient sur les conditions que cette dernière avait posées, dont le respect des droits de l’homme, l’ouverture de l’espace politique, le fonctionnement des médias fermés et la société civile en toute quiétude, etc, bref, le respect des normes démocratiques pour que le Burundi soit de nouveau intégré dans le cadre de l’accord de Cotonou, article 96. Evidemment, le pays de Maconco ne croise pas les bras car au siège de l’Onu, il y a l’ambassadeur Albert Shingiro qui tente de donner une autre image du Burundi, celle d’un pays respectueux des droits de l’homme, de la réconciliation de sa population, où la paix et la sécurité règnent sur tout le territoire national. A Bujumbura, tous les mandataires publics du régime s’agitent pour dénoncer le rapport du secrétaire général de l’Onu, pour démentir les propos de Michel Kafando et pour exiger du rapporteur spécial des droits de l’homme de l’Onu de retirer ses propos qualifiant le Burundi d’abattoir, un bras de fer dont, comme on ne cesse de le dire au niveau de la rédaction, l’aboutissement est imprévisible. L’on saura que Bujumbura a déjà dénoncé le récent rapport du secrétaire général de l’Onu sur le Burundi. Mais malgré les dénonciations et les manifestations contre les rapports de l’Onu, l’image du pays reste négativement invariable car, le rapport d’Antonio Gutterres ressemble étrangement à celui de son prédécesseur Ban-Ki Moon, tout comme les rapports de Michel Kafando sont pratiquement les mêmes que ceux de ses nombreux prédécesseurs dans ces fonctions. Dans ces conditions, il est curieux de connaître l’issue de ces deux démarches parallèles qui risquent de ne jamais connaître une intersection entre elles. Si l’Onu observe encore un langage un peu courtois, ce n’est pas le cas du rapporteur spécial des droits de l’homme de l’Onu, Zeid Ra’ad Al Hussein. Pour lui, lors de la 37ème conférence de l’Onu en matière des droits de l’homme tenue à Genève en Suisse ce 26 février 2018, il n’a pas hésité de qualifier d’"abattoirs d’êtres humains" les pays comme le Burundi, la Rd Congo, la Syrie et le Yémen. Le gouvernement de Bujumbura n’a pas tardé à réagir. Telle la réponse du berger à la bergère, le premier vice-président de la République, Gaston Sindimwo, via une conférence de presse, a indiqué que Zeid Ra’ad Al Hussein n’a aucune idée de l’évolution du pays en matière de respect des droits de l’homme et de la sécurité. Pour lui, ce n’est pas la première fois que ce rapporteur spécial prononce des mots qui terrifient la population. Il rappelle qu’en 2012, cet onusien avait parlé du génocide au Burundi. Il fait partie du personnel de l’Onu qui veut pas du bien du Burundi. Pour Gaston Sindimwo, la qualification d’abattoir des êtres humains collé au Burundi est une suite de propos qui effrayent les Burundais.