Uvira, le 2 février 2019 (Net Press) . Des sources d’information de plus en plus nombreuses confirment qu’il y a des combats atroces entre les militaires burundais aidés des Imbonerakure et un mouvement rebelle dit Red-Tabara dans les localités de Remera et de Kigoma à l’Est de la République démocratique du Congo.
Selon les mêmes informations, une équipe de l’Onu s’est rendue sur place et a constaté qu’il y a plusieurs cadavres aussi bien des militaires que des rebelles burundais, sans oublier également ceux des Congolais qui sont victimes de ces affrontements. Il semblerait que les militaires burundais auraient également eu le soutien des Mai Mai qui ont profité de cette cacophonie pour piller dans les champs et voler des bêtes des habitants de ces contrées.
Quant aux militaires tués, certains sont acheminés vers Bujumbura au moment où les rebelles qui subissent le même sort sont enterrés sur place en toute clandestinité. L’on apprend par ailleurs que plusieurs ressortissants de ces régions ont fui les combats qui opposent ces deux parties et se seraient rendu notamment à Sange.
De leur côté, les activistes des droits de l’homme indiquent qu’au moins 35 personnes ont été tuées au mois de janvier 2019 au moment où 15 autres personnes ont été enlevées et/ou portées disparues. Nous apprenons que 13 autres ont été torturées, 21 arrêtées arbitrairement sans oublier 3 femmes victimes de violations basées sur le genre.
Parmi les victimes enregistrées, figurent 6 femmes tuées, 1 mineur tué, 1 mineur enlevé et/ou porté disparu, 2 mineurs torturés et 2 femmes arrêtées. Les mêmes défenseurs des droits de l’homme notent également des contributions forcées liées aux élections de 2020, pour la croisade du Cndd-Fdd et la construction des infrastructures publiques.
Des attaques armées sont également signalées au cours de cette période, des armes retrouvées et des explosions de grenades enregistrées dans plusieurs coins du pays, toujours pour la même période de janvier de cette année en cours.
Burundi - Eac - Politique
Le sommet des Chefs d’Etat finalement tenu
Arusha, le 2 février 2019 (Net Press) . Le 20ème sommet des chefs d’Etat, qui avait été ajourné à deux reprises en 2018, a finalement eu lieu hier à Arusha, au Nord de la Tanzanie. Deux pays sur six avaient délégué des représentants, à savoir le Burundi qui a envoyé son premier vice-président et le Soudan du Sud.
En ce qui concerne le Burundi, les présidents réunis sur place ont écouté le rapport du facilitateur dans le conflit burundais, Benjamin William Mkapa, à huit clos. Il faudrait rappeler que ce dernier avait passé plus de trois ans à tenter de rapprocher les protagonistes burundais mais en vain. Il avait fini par montrer sa fatigue et rendre le tablier.
Les chefs d’Etat ont remercié vivement l’ancien président tanzanien pour le travail qu’il a abattu avant qu’ils ne passent à d’autres points à l’ordre de jour. Nous apprenons qu’ils se sont prononcés sur la crise politico-sécuritaire que le Burundi connaît depuis 2015 mais pour l’instant, la rédaction cherche toujours ce qui aurait filtré de ce sommet.
Signalons enfin que le président Museveni, qui présidait aux destinées de l’Eac depuis deux ans, a été remplacé par le président rwandais Paul Kagame, dont le pays a des relations tendues avec le Burundi. Plusieurs analystes se posent la question de savoir ce que va devenir la coopération entre les deux pays pendant l’année que Paul Kagame sera à la tête de l’Eac.
Malgré cela, Paul Kagame ne cesse de marquer des points sur le plan tant régional, continental qu’international. L’on saura que son pays est le premier au niveau de l’Eac des pays qui combattent la corruption, le pays le plus vert d’Afrique et le pays où le genre est très respecté.
En plus de cela, le président Paul Kagame est président de l’Union Africaine au moment où son ancienne ministre des affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, est présidente de l’Oif. Il semblerait qu’en 2020, il y aura un sommet des chefs d’Etat du Commonwealth et que le président Kagame pourrait piloter cette communauté anglophone pour une période d’une année.
Burundi - Jeunesse
Les jeunes de la capitale manifestent...
Bujumbura, le 2 février 2019 (Net Press) . Ce matin, tous les axes qui joignent la Place de l’Indépendance étaient barricadés par des policiers pour protéger des jeunes qui étaient en train de manifester. Selon des informations sur place, ces jeunes, venus de tous les quartiers de la capitale, voulaient montrer à qui veut les voir qu’ils sont incontournables dans le processus de paix et d’unité dans ce pays.
Cette manifestation est tenue à la veille de la fête de l’Unité qui a lieu tous les 5 février de chaque année, quand des Burundais ont voté en faveur de l’Unité nationale en date du 5 février 1991. Ceux qui étaient à l’opposition à l’époque, c’est-à-dire le Frodebu non encore reconnu par le régime de Pierre Buyoya, enseignaient aux gens de voter contre ce projet, ce qui laisse croire que le pouvoir de l’époque aurait lui aussi proclamé des résultats non conformes aux réalités des urnes.
Revue annuelle de la presse, décembre 2018
1er décembre 2018
La question de la justice pour Ndadaye continue son bonhomme de chemin. Le procureur général de la République, Sylvestre Nyandwi, vient de rendre publique une liste de 17 personnes qui sont recherchées par la justice burundaise pour être entendues sur le dossier de l’assassinat du président Melchior Ndadaye, tué le 21 octobre 1993. Ainsi, à cette occasion, le parquet général a émis des mandats d’arrêts internationaux contre d’anciens dignitaires, militaires et civils confondus. Ces personnes sont Pierre Buyoya, ancien président de la République de 1987 à 1993 et de 1996 à 2003, Pascal Simbanduku, Alfred Nkurunziza, Mamert Sinarinzi, Jean Bosco Daradangwe, Bernard Busokoza, Vincent Niyungeko, Juvénal Nzosaba, Jean Ngomirakiza, Janvier Baribwegure (dcd), Jean Paul Kamana, Charles Ntakije, Astère Girukwigomba, Libère Bararunyeretse, Charles Mukasi et Antoine Nduwayo. Le parquet général demande aux politiques de ne pas torpiller l’enquête en cours en demandant une chose et son contraire à travers des discours ambigus, mais plutôt de collaborer pour faciliter l’enquête. Malgré cette persévérance de la justice burundaise, des opinions divergent sur les décisions des Bujumbura d’arrêter d’anciens dignitaires du Burundi comme cela se fait actuellement. Ces inquiétudes émanent des politiques et des forces vives de la Nation, toutes ethnies et tendances politiques confondues.
3 décembre 2018
Quand des policiers se transforment en bandits ! Des policiers en tenue civile ont été attrapés en flagrant délit de vol ce dimanche 2 décembre 2018 dans la localité de Mukonko située dans la commune de Nyabiraba, dans Bujumbura rural. Parmi les policiers-voleurs, il y avait un chef de poste de cet endroit qui portait des chaussures de couleurs différentes. Les populations de la place qui ont appréhendé les malfaiteurs déclarent avec humour que la famine frappe les institutions chargées de la sécurité des populations, d’où elles se servent d’abord avant de penser aux autres. Les policiers-voleurs se trouvent entre les mains de la police.
4 décembre 2018
Les adeptes d’Eusébie Ngendakumana boycottent la campagne de vaccination. La campagne nationale de vaccination contre la maladie de méningite a commencé ce 4 décembre 2018 et s’étendra sur une période de 10 jours, c’est-à-dire jusque le 13 décembre du mois en cours. Selon les premières informations, la campagne qui a plutôt bien démarré un peu partout dans le pays, a été lancée officiellement dans la commune de Rutegama, dans la province de Muramvya, au Centre du pays. Cependant, tout n’est pas que rose, les adeptes d’Eusébie Ngendakumana, cette dame qui déclare avoir régulièrement des apparitions de la Vierge Marie, ont boycotté de nouveau la campagne de vaccination dans la province de Bubanza, plus précisément dans la commune de Musigati L’on apprend que 22 enfants de l’école fondamentale de Masare ont fui le vaccin et qu’ils entendent revenir après le 13 décembre. Mais dans l’entre-temps, les examens auront commencé à cette date et les responsables de l’enseignement ne savent pas ce qu’ils doivent faire face à ce problème. Ce dernier est d’autant plus compliqué que les adeptes d’Eusébie déclarent que le vaccin est prohibé par leurs croyances, d’où ils préfèrent abandonner l’école plutôt que de trahir leur "conscience". Il y a deux semaines, les adeptes de cette demoiselle avaient également boycotté une semaine de vaccination des enfants et des mères enceintes. Là aussi, ils avaient pris leurs enfants qu’ils avaient conduits vers des endroits inconnus. Jusqu’à présent, le gouvernement reste silencieux face à ces agissements, ce qui donne l’impression que celui-ci et l’église catholique ont capitulé face à la détermination de cette demoiselle qui serait pour le moment en Australie.
5 décembre 2018
L’assemblée nationale contre les déclarations de l’Union africaine. L’assemblée nationale du Burundi s’inscrit en faux contre les déclarations du président de l’Union africaine, Moussa Muhamat Faki, à la fin de la semaine dernière. Dans un communiqué rendu public aujourd’hui et lu par le porte-parole de cette institution, Christian Badian Ndayihimbaze, Moussa Faki avait prévenu que l’émission d’un mandat d’arrêt international contre l’ancien président Pierre Buyoya pourrait torpiller l’unité des Barundi et les activités de la commission vérité et réconciliation. Pour l’assemblée nationale, Moussa Faki trouve que l’émission des mandats d’arrêt internationaux contre ceux qui ont assassiné le président Melchior Ndadaye est du ressort de la commission Cvr. Elle estime que cette déclaration n’est pas du tout correcte car le pays n’est pas en guerre. Pour la même assemblée nationale, la justice burundaise poursuit la mission qu’elle avait commencée. Par ailleurs, la commission vérité et réconciliation n’a aucune compétence de suspendre le travail de la justice, surtout de la haute cour comme le parquet général. L’assemblée s’insurge en outre contre la position de l’Union africaine qui affirme que les décisions judiciaires sont de nature politiques ou qu’elles ont l’objectif de distraire les Burundais. A l’instar d’Albert Shingiro, ambassadeur du Burundi auprès des Nations unies, l’assemblée nationale a demandé aux organisations internationales de ne pas se mêler dans des affaires internes des Burundais, en respect à sa souveraineté. Elle demande également que ces organisations laissent tranquille la justice burundaise pour qu’elle fasse son travail en toute indépendance.
6 décembre 2018
Manifestation dans la ville de Bujumbura. Nous apprenons que le maire de la ville de Bujumbura, Freddy Mbonimpa, vient d’inviter la population "bujumburaise" à se présenter massivement au lieu de rencontre habituel pour une manifestation grandiose. Selon cet appel, l’objectif de cette manifestation de ce 8 décembre 2018 est de soutenir le gouvernement qui vient de prendre des décisions extraordinaires. Les populations invitées se rencontreront au Rond Point des Nations Unies à partir de 7h30’. Les bus retrouveront les manifestants dans les places habituelles. Malgré cet appel, certaines catégories de personnes, comme les motards et les taxi-vélos se lamentent qu’ils participent par contrainte à ces manifestations car ils ne sont pas payés. Si jamais ils boycottent de telles manifestations, ils voient leurs engins bloqués ou alors ils payent une amende. Dans cette invitation, l’on ne précise pas cependant le type de décisions spéciales que le pouvoir a prises, mais l’on peut faire allusion à la décision de boycotter le sommet des chefs d’Etat de l’Eac le mois dernier. L’on saura davantage ces informations lors des discours de circonstance, juste après cette manifestation. Affaire à suivre !
7 décembre 2018
Pierre Buyoya ne décolère pas. Pierre Buyoya, ancien chef d’Etat qui n’a pas digéré qu’un mandat d’arrêt international le visant soit émis par Bujumbura, confirme de nouveau son hypothèse que le mandat d’arrêt est une diversion pour cacher les véritables difficultés auxquelles le régime de Bujumbura fait face. Sur les ondes de la radio BBC, l’ancien chef de l’Etat a lancé une pique à l’endroit du gouvernement actuel, révélant que tous les hommes que la justice voudrait poursuivre sont de l’ethnie tutsi, ce qui explique une intention de vengeance basée sur la corde ethnique dans le chef de l’exécutif. Malgré cela, Pierre Buyoya a fait savoir qu’il n’a pas peur de l’extradition vers le Burundi même s’il accorde très peu de chances à cette décision de la part de l’Union africaine. Rappelons que fin novembre, un mandat d’arrêt international avait été émis par le procureur général de la République du Burundi, Sylvestre Nyandwi, visant 17 anciens dignitaires de ce pays, dont l’ancien président de la République Pierre Buyoya et l’ancien premier vice-président du régime actuel, Bernard Busokoza.
8 décembre 2018
Manifestations ce matin contre l’Union africaine. Ce matin, des manifestations organisées par le pouvoir de Bujumbura ont eu lieu et une foule immense a pris part à ces mouvements. Les informations de dernière minute indiquent que ces expressions ont eu lieu dans tout le pays et avaient pour objectif la démonstration de force. Dans leurs déclarations, ils s’insurgeaient contre le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, qui n’a pas une même lecture politique et judiciaire sur l’assassinat du président Ndadaye que Bujumbura. Sur des pancartes des manifestants, l’on pouvait lire "Toi, Monsieur Moussa Faki Mahamat, halte à tes bêtises, le Burundi est un pays souverain", " Nous invitons l’Onu et l’Ua à mobiliser les pays membres de ces organisations qui hébergent les criminels assassins de les attraper et les envoyer devant la justice burundaise pour qu’ils soient jugés pour avoir sauvagement assassiné le héros de la démocratie, S.E. Melchior Ndadaye et ...". De leur côté, les "Bujumburais" soutiennent le gouvernement et la justice burundaise de continuer à traquer les assassins du président Ndadaye et ses collaborateurs. Ils en profitent pour dénoncer vivement le président de la commission de l’Union africaine Moussa Faki pour ses positions sur ce point précis. L’on retiendra cependant qu’il y a des gens qui participent à ces manifestations par force car ils n’ont pas de choix. Il semble que les chefs de zone, de quartiers et les jeunes Imbonerakure sont chargés de mobiliser les populations pour qu’elles participent activement à ces démonstrations, gare à celui qui se soustrait du mouvement.
10 décembre 2018
Quatre pêcheurs burundais enlevés sur le lac Rweru. Des sources du ministère de la sécurité indiquent que 4 pêcheurs burundais ont été enlevés et conduits vers le Rwanda dans la nuit du 8 décembre 2018, vers 23 heures. Alors qu’ils étaient dans le lac Rweru, dont les bords sont frontaliers avec les deux pays, les 4 pêcheurs, Abdul Rashid Uwizeyimana, Assumani Toyi, Ntirenganya et Ruganira, ont été appréhendés par des marins rwandais. Selon toujours ce ministère, ces soldats rwandais, accompagnés de jeunes, ont subtilisé des outils de travail de ces pêcheurs, toujours dans le lac Rweru. Rappelons que depuis 2015, les relations bilatérales entre le Burundi et le Rwanda sont aux pieds du mur. En effet, à partir du mois d’avril 2015, le Burundi est plongé dans une crise politico-sécuritaire. Les deux pays s’accusent mutuellement d’être à l’origine de l’instabilité de l’autre. Au moment où Bujumbura prétend que le Rwanda abrite des rebelles qui envisagent de l’attaquer par voie armée, à défaut du coup d’Etat manqué du 13 mai 2015, Kigali rejette en bloc ces versions et à son tour, charge Bujumbura d’héberger des Interahamwe qui ont commis le génocide au pays des milles collines, voici déjà 24 ans.