Bujumbura, le 13 août 2019 (Net Press) . Il était 6 heures moins 12 minutes quand des habitants d’un rue de Kinindo ont entendu des gens qui couraient à toute allure derrière un homme et qui criaient un peu partout pour attirer l’attention des passants afin qu’ils participent dans l’arrestation de cette personne.
Il s’agissait d’un bandit qui avait fui le cachot de la zone de Kanyosha qui, par malheur, a rencontré des policiers qui patrouillaient dans les rues de Kinindo. C’est ainsi qu’il a tenté de fuir, mais quand il s’est rendu compte que les chances de s’en sortir étaient très limitées, il a escaladé un mur d’une parcelle qui était tout près de la route goudronnée, communément appelée Rusama.
Des policiers qui étaient à sa poursuite ont également fait la même chose et ont retrouvé le bandit où il était allongé sur le sol, mais à l’intérieur de cette parcelle. C’est ainsi que les mêmes policiers ont profité de cet incident pour organiser une fouille-perquisition dans quelques ménages de la place.
Ils étaient très gentils avec les habitants qui collaboraient sans aucun problème. L’on a appris plus tard qu’ils n’ont rien trouvé de suspect dans tous les ménages qu’ils ont visités. Outre des armes qui pouvaient être cachées par les populations de cette localité, ils vérifiaient également la tenue des cahiers de ménage. J.M.
Burundi - Politique
Les ex-frondeurs sur le point de regagner Bujumbura
Bruxelles, le 13 août 2019 (Net Press) . Des informations dignes de foi indiquent que le gouvernement de Gitega vient d’ouvrir les portes aux anciens membres du Cndd-Fdd qui veulent rentrer pour préparer les élections de l’année prochaine. Ils avaient quitté le pays quelques jours avant le scrutin de 2015 qu’ils avaient traité de tous les noms, allant jusqu’à déclarer qu’ils combattront toujours le troisième mandat de Pierre Nkurunziza.
Selon les mêmes informations, ce ne sont pas évidemment tout le monde qui va rentrer comme si de rien n’était. Les autorités burundaises, fortes de cette nouvelle donne, posent des conditions. En réalité, ceux qui étaient recherchés par la justice burundaise devront d’abord répondre de leurs actes.
Mais ceux qui sont "exonérés" de poursuites judiciaires auront le droit de créer leur propre formation politique pour qu’ils participent aux différentes compétitions de 2020. Même si la rédaction ne dispose pas encore des noms, il semble que les tout premiers ex-frondeurs sont attendus à Bujumbura dans les prochains jours.
Cette situation a mis à mal toute l’opposition, aussi bien intérieure qu’extérieure, car même en interne, certains partis politiques, qui étaient pratiquement tombés dans les oubliettes, commencent à délier leurs langues. C’est le cas du Cndd de Léonard Nyangoma qui a déclaré hier par voie de presse qu’il est prêt à participer aux élections de 2020.
Il se plaint cependant qu’il est victime de plusieurs cas d’intolérance politique, qu’il espère que l’environnement politique, sécuritaire et juridique sera apaisé pour la tenue des élections libres et honnêtes. Dans le cas contraire, il se réserve le droit de se retirer de ce processus électoral. Enfin, cette formation politique ne précise même pas si son président sera sur place lors de ce rendez-vous électoral de 2020. D.N.
Burundi - Droits de l’Homme - Politique
Le président de l’Aprodh fait des propositions pour une sortie de crise au Burundi
Bruxelles, le 13 août 2019 (Net Press) . A travers un document de 5 pages, Pierre-Claver Mbonimpa, Doctor Honoris Causa, président de l’Aprodh, une organisation rayée par le ministère burundais de l’intérieur, a mené une réflexion qui, pense-t-il, peut ramener le Burundi sur le chemin de la paix et de la sécurité.
Il trouve d’ores et déjà que la crise qui date d’avril 2015 - avec la candidature controversée du président Pierre Nkurunziza -, s’est manifestée en 15 points, dont la violation de l’accord d’Arusha et de la constitution qui en était issue, les assassinats des citoyens par des agents de l’Etat, les disparitions, les fuites vers les pays voisins, les emprisonnements à caractère politique, etc. Pour ce défenseur des droits de l’homme, toutes ces manifestations ont engendré la déchirure totale du tissu social et la menace de la survie de l’Etat du Burundi en tant que membre des organisations régionales, africaines et mondiales.
Il évoque également la violation de la lettre et de l’esprit de l’accord d’Arusha qui est caractérisée par le changement de la constitution, celle du 7 juin 2018 ayant pour but l’enterrement définitif de l’esprit et de la lettre de l’accord d’Arusha. Pourtant, déplore-t-il, cette constitution avait permis une démocratie participative, c’est-à-dire que les partis minoritaires pouvaient accéder aux institutions, que le quorum de délibération et de prise de décision tempérait la dictature de la majorité et qu’il y avait partage politico-ethnique du pouvoir.
A travers ce document, Pierre-Claver Mbonimpa décrit les conditions optimales pour des élections crédibles. Il part des principes généraux, il évoque l’assainissement du climat politique et la création d’un environnement sécuritaire favorable aux élections crédibles. Dans ces mêmes conditions, il étale le cadre légal à mettre en place pour des élections crédibles.
Avant de terminer sa réflexion, il met en relief le rôle des garants de l’accord d’Arusha dans la réussite de l’organisation des élections crédibles ainsi que des mesures de pression éventuelles du régime de Pierre Nkurunziza. Concluant son travail, il trouve que la paix au Burundi n’est plus une affaire des seuls Burundais. Des vies humaines tombent, il y a exportation des réfugiés dans la sous-région et des élections, sources de tensions et de conflits dans plusieurs pays africains, sont prévues également au Burundi au mois de mai 2020. Ch.N.
Burundi - Justice
Du statut de magistrat à celui de détenus sans mandat
Bururi, le 12 août 2019 (Net Press) . Douze personnes, dont deux magistrats, ont été arrêtées vers midi ce dimanche 10 août, dans un bar restaurant dénommé Oasis, situé dans la zone de Muzenga, commune et province de Bururi, tout près du petit séminaire de Buta, connu pour le massacres de ses élèves orchestré il y a 22 ans aujourd’hui.
Selon des informations sur place, parmi les interpellés, figurent Tharcisse Nduwimana et Jean-Claude Ndayisenga, affectés au parquet de la République à Bururi. Ils ont été arrêtés par le parquet général près la cour d’appel de Bururi, sur ordre du gouverneur de cette entité administrative, Frédéric Niyonzima.
Il les soupçonnait de tenir une réunion illégale du parti Upd-Zigamibanga et ils ont été détenus dans le cachot de la police de Bururi. Le président de cette formation politique confirme avoir eu connaissance de ces interpellations. Il déclare que les douze ont affirmé reconnaître Marina Barampama, ancienne vice-présidente comme représentante légale de ce parti.
Après toute une journée d’interrogatoire au parquet général de Bururi, ils ont été transférés à la prison centrale de Bururi dans l’après-midi de ce lundi 12 août. Signalons cependant que sous d’autres cieux, les magistrats ont un privilège de juridiction et ne devraient pas être arrêtés comme de vulgaires vendeurs de cacahuètes. N.R.
Burundi - Rdc - Sécurité - Anniversaire
Les Cogolais Banyamulenge se souviennent des leurs, 15 ans après
Bujumbura, le 13 août 2019 (Net Press) . Quinze ans jour pour jour viennent de s’écouler après le carnage des Congolais Banyamulenge, 166 au total, dont 154 Banyamulenge et 12 Babembe qui avaient des liens de mariage avec la communauté massacrée. Ils s’étaient réfugiés dans la localité de Gatumba, dans Bujumbura rural, fuyant des hostilités qui s’étaient déclarées dans leur pays.
Cette attaque avait été revendiquée très tôt le 14 août par le porte-parole du Palipehutu-Fnl de l’époque, Pasteur Habimana. Mais plus tard, devant la justice, il avait indiqué que le président de ce mouvement rebelle, Agathon Rwasa, devait assumer et répondre devant la justice. Les deux s’étaient inquiétés à ce moment, mais le souci avait disparu très rapidement.
Pour ceux qui étaient sur place ce matin, ils ont été frappés par la ponctualité des rescapés de cet holocauste. Ils sont arrivés sur le lieu de recueillement à 9 heures et ont débuté leurs activités à 9 heures 30 comme prévu. A 11 heures, les cérémonies de recueillement venaient de prendre fin.
Une autre curiosité qui a frappé ceux qui ont fait le déplacement à ces cérémonies, c’est la participation massive de la communauté Banyamulenge à ces activités, avec une détermination sans égal des plus jeunes. L’on saura qu’ils sont venus du Burundi, de Minembwe en Rdc, des Etats-Unis et de l’Europe.
Dans leurs déclarations, ils ont dit qu’ils doivent vivre qu’il pleuve ou qu’il neige. Dans les cantiques de ces Banyamulenge, ils demandaient qu’Agathon Rwasa et son équipe soient traduits en justice. Pour eux, même en cas de réconciliation, la justice doit faire son travail, d’où ils ont demandé au Burundi de rendre justice aux victimes d’autant plus qu’ils étaient sur le sol burundais. Ils demandent également justice aux Nations Unies car ces réfugiés étaient sous le toit de l’Onu au Burundi.
Une jeune dame rescapée, qui vit actuellement aux Etats-Unis, a témoigné qu’après avoir été blessée par les assaillants, tout le monde croyait qu’elle devrait être handicapée. Mais elle a rencontré un spécialiste burundais, du nom de Dr. Sylvestre Sahinguvu, qui l’a rassurée et qui a complètement réussi son opération.
Aujourd’hui, elle lui rend hommage à titre posthume car ce n’est qu’aujourd’hui qu’elle a appris qu’il n’est plus. La communauté Banyamulenge a adressé également des mots de remerciements à l’association de lutte contre le génocide, Ac-Génocide Cirimoso, qui est toujours à leurs côtés chaque fois qu’il y a recueillement. J.M.