Bujumbura, le 21 août 2019 (Net Press) . Actuellement, sur toute l’étendue de la République, croupit une intolérance politique caractérisée par des assassinats, des emprisonnements, la démolition des permanences du parti d’Agathon Rwasa (conseil national pour la liberté) et cela, sous un silence coupable du ministère de l’intérieur et de la formation patriotique, se plaignent les témoins oculaires de ces dérapages.
Des sources concordantes indiquent que dans la nuit de lundi à mardi 20 août, une troisième permanence du conseil national pour la liberté, située dans le quartier Busoro, de la zone Kanyosha, au Sud de la capitale économique, a été détruite. Les mêmes sources indiquent que cette démolition intervient au lendemain des affrontements entre "Cnddfddistes" et "Cnlois" dimanche 18 août dernier. Ces échauffourées, pour rappel, ont eu lieu dans les quartiers de Kanyosha en commune de Muha dans la capitale économique de Bujumbura.
Nombreux témoins de cette localité pointent du doigt le parti au pouvoir derrière cet acte qu’ils qualifient d’« ignoble » et ajoutent que vers une heure du matin, les membres de la ligue des jeunes Imbonerakure ont proféré des menaces aux habitants qui veillent aux alentours de cette permanence. Ils ont surveillé tout contrôle téléphonique et c’est à ce moment qu’ils ont commencé à détruire la permanence du parti Cnl.
Les responsables de cette formation politique en zone Kanyosha déplorent ce comportement qu’ils qualifient d’agressif truffé d’une provocation flagrante. De son côté, le chef de zone Kanyosha affirme que ce ne sont pas des membres de la ligue du parti Cndd-Fdd qui ont provoqué ces bagarres, avant d’ajouter que ces derniers sont disciplinés et que ce sont tout simplement des fauteurs des troubles qu’il faut combattre.
Le porte-parole du ministère chargé de la sécurité abonde dans le même sens
Pierre Nkurikiye, à travers sa sortie médiatique, semble se plaindre que les agressés ne se confient pas aux forces de l’ordre, mais préfèrent des déclarations par voie de presse. Il semblait dire que les membres du Cnl sont spécialistes de ce comportement. Ils commettent de forfaits et se déguisent en victimes devant micros et caméras pour ternir l’image du parti de l’Aigle au pouvoir.
Cette déclaration ressemble beaucoup à celle du porte-parole du ministère de l’intérieur et de la formation politique qui avait lui aussi avoué sans détours que les "Cnlois" détruisent leurs propres permanences avant de crier dans les studios des différentes radios. Il avait même menacé le parti d’Agathon Rwasa de sanctions en cas de récidive. N.R.
Burundi - Education
De la pondération au diktat dans l’orientation des élèves
Bujumbura, le 21 août 2019 (Net Press) . Les étudiants de l’université du Burundi des années 1990 dont la plupart d’entre eux se trouvent parmi, non pas les gestionnaires, mais les contribuables de ce pays, se souviennent encore de leur réaction face à la mesure de pondération prise par le ministre de l’éducation de l’époque, Gamaliel Ndaruzaniye.
En effet, Ndaruzaniye voulait introduire la pondération de l’âge des lauréats au concours national pour passer de la 6ème année au secondaire comme critère de réussite. Or, les enfants de la campagne commençaient le primaire à 8 ans, même à plus de 10 ans, du moment que ceux des centres–villes, dont les parents avaient les moyens financiers, débutaient la gardienne dans les écoles privées à 3 ans pour affronter le primaire à 5 ans. Cet écart d’âge conférait automatiquement un avantage aux enfants issus des milieux aisés au détriment de ceux des pauvres.
Une certaine discrimination au sein du secteur de l’éducation allait constituer un critère « objectif » pour le placement des enfants au secondaire. Le pauvre serait condamné à garder les vaches et à retourner chaque fois la terre à longueur de la journée tandis que le riche serait obligé d’amasser fortune et connaissance.
N’eut été la clairvoyance des étudiants de l’université du Burundi d’alors, nos frères et sœurs restés à la campagne ne seraient pas admis à l’enseignement secondaire ou supérieur. Et il y a plus de probabilité que les décideurs actuels ne seraient plus à leurs places parce perdus et confondus avec la masse paysanne.
Après 29 ans, l’on apprend que les autorités de ce pays seraient en voie de rééditer les "trouvailles", pas similaires, mais presque les mêmes du ministre Gamaliel Ndaruzaniye sous le major Pierre Buyoya Ier. Car, la commission d’orientation des lauréats de la 9 ème et de placement des ceux de la 6 ème dans la classe qui débute le 4ème palier de l’école fondamentale vient d’être formellement interdite de faire ce travail.
Les membres de cette commission ont droit d’orienter dans les écoles fondamentales et certains lycées à l’exception des écoles de grande renommée sous-convention catholique. Il s’agit du lycée du Saint Esprit, du lycée Vugizo, du lycée Rohero et du lycée Scheppers de Nyakabiga. Selon un membre de cette commission qui a requis l’anonymat, seuls les enfants des personnalités au pouvoir auront désormais accès à ces écoles.
Or, la quasi-totalité de l’élite qui a gouverné le Burundi depuis longtemps était des lauréats de ces écoles. Si donc les enfants du petit peuple et des cadres moyens qui n’ont pas d’influence dans les hautes sphères de l’Etat, n’ont pas le droit d’être orientés dans ces écoles malgré leur note obtenue, c’est que la discrimination à l’image de l’Apartheid s’installe dans notre pays en commençant par le secteur de l’éducation.
S’il advenait que ces écoles sous-convention catholique cèdent à cette volonté « politique » et qu’elles accueillent des enfants sur le seul critère d’appartenir à la famille « aisée », le niveau de formation et la réputation de celles-ci seraient désormais entamés.
Et si l’Eglise catholique refusait de cautionner ce crime intellectuel, la ministre Janvière Ndirahisha aurait-elle envisagé des mesures contraignantes pour obliger les gestionnaires de ces écoles d’obtempérer ?
Quoi qu’il en soit, une telle orientation qui ne tiendrait point de la note obtenue par l’élève rabaisserait le niveau de formation de ces grands lycées qui, plus tard, risqueraient de retomber au même pied de formation que l’école fondamentale de Kabuyenge en commune Gisuru de la province Ruyigi. Ch.N.
Burundi - Politique
Le président Pierre Nkurunziza persiste et signe : il ne se représentera pas en 2020
Gitega, le 21 août 2019 (Net Press) . A l’occasion d’un message à la nation lors du 4ème anniversaire de son élection au plus haut sommet de l’Etat, le président burundais Pierre Nkurunziza a a tenu à dresser un bilan des quatre ans qui viennent de s’écouler après son élection.
Il a indiqué qu’il est fier des réalisations au cours de ces quatre années, comparativement aux promesses qu’il avait faites aux populations, citant notamment la paix et la sécurité ainsi que la justice pour tous. Celles qui n’ont pas été encore accomplies, le président Nkurunziza entend se concentrer pour les mettre en pratique avant les élections de 2020.
Au cas où il y aurait des projets non réalisés lors des échéances électorales de l’année prochaine, Pierre Nkurunziza a été on ne peut plus clair. Ils seront poursuivis par son successeur, insinuant par là qu’il ne va plus se représenter comme il l’avait déjà promis lors de la promulgation de la nouvelle constitution, le 7 juin 2018. Ch.N.
Burundi – Politique – Anniversaire
Le président Pierre Nkurunziza au bout de ses 14 ans de pouvoir
Bujumbura, le 21 août 2019 (Net Press) . C’était hier le 20 août 2019 que le président du Burundi a célébré son anniversaire après le serment prononcé dans la fraîcheur de la contestation de son pouvoir par les opposants de ce qu’ils ont qualifié de troisième mandat. A travers son discours, le président Pierre Nkurunziza a félicité tout le peuple burundais indépendamment de ceux qui ne l’ont pas élu. Il a annoncé que la culture de la démocratie s’est enracinée dans notre pays. Que personne ne peut contrecarrer la volonté de Dieu.
Un discours somme toute plein d’allégories et de contours pour interpeller le peuple burundais à éviter la traitrise et la trahison, car ce comportement est source de conflit qui risquerait de plonger le pays dans une impasse politique. Il a signifié que quand tu trahis ton pays, tu hypothèques l’avenir de ta descendance. Ce qui explique les cas de dérapage et de tracasseries exercés à l’endroit des membres des familles des leaders de la société civile et des partis politiques en exil.
Le discours n’a pas non plus été tendre envers les hommes d’Eglise. Car ils ont été rappelés que les Eglises doivent être régies par des outils juridiques en vigueur dans le pays. Leur vigilance doit être mise à contribution puisqu’il y a certains de leurs prélats qui s’écartent de leur ligne de conduite pour verser dans la politique, du moment que d’autres se sont complètement égarés et devenus irrécupérables. Il les a tous conviés à soutenir et obéir les institutions élues par le peuple, la seule voie de renforcer la démocratie.
Le président de la République s’est félicité de la réussite de tous ses projets durant ces 4 ans au pouvoir. Ce résultat est imputable à l’assimilation des enseignements programmés par le ministère de l’intérieur visant à inculquer le sens du patriotisme dans la masse populaire. Ce bilan reluisant est un signe précurseur que le processus électoral en cours sera une réussite dans tout le pays. Il a précisé que tous les indicateurs sont bons, surtout que ces élections sont préparées par les Burundais eux-mêmes sans aucune contribution des étrangers.
Il a profité de l’occasion pour lancer un appel aux refugiés de rentrer au pays et aux hommes politiques en exil de regagner le bercail pour participer à l’édification nationale. Ainsi, il a félicité ceux qui sont déjà rentrés et qui se la coulent douce au sein de leurs familles respectives et a encouragé ceux qui en avaient exprimé le souhait, de rentrer le plus vite possible. Cet appel cachait mal une certaine raillerie à l’endroit de ceux qui avaient juré sur tous les toits qu’il neige ou qu’il pleuve, ils ne renonceront pas à leur combat contre le troisième mandat acquis en violation des accords d’Arusha et de la constitution qui en est issue. Mais au bout de ces 4 ans d’exil, ils jugent de rentrer et de passer l’éponge sur tous les mobiles sur lesquels ils s’étaient fondés pour dénoncer l’illégalité constitutionnelle naguère évoquée pour justifier leur mouvement de contestation en 2015. D.N.