Bujumbura, le 27 août 2019 (Net Press) . Un jeune Imbonerakure du nom de Serges Nsengiyumva, qui était jusqu’à présent chef des Imbonerakure dans la localité de Mutanyagwa, colline de Burenza, dans la commune de Mubimbi, dans Bujumbura dit rural, a trouvé la mort hier à l’hôpital Kira Hospital des suites de ses blessures.
En effet, dans la nuit du 25 au 26 août, il avait été attaqué à la machette et grièvement blessé, aux côtés de 4 autres personnes qui seraient également des Imbonerakure. L’on ne connaît pas encore l’identité des auteurs de ce forfait, mais les informations en provenance de cette localité indiquent que tous les soupçons sont dirigés vers des "Cnlois" de Mubimbi.
L’on apprend que les autres blessés sont toujours hospitalisés et que leurs vies ne seraient pas en danger. Du côté de l’administration de Mubimbi, il n’y a pas beaucoup de commentaires à part que les seules informations que l’on livre sont que les enquêtes sont en cours pour identifier les responsables afin qu’ils répondent devant la justice.
Du côté de la défense des droits de l’homme, l’on apprend que des allégations de violations, des atteintes et des violations des droits de l’homme ont été enregistrées la semaine dernière. Au moins 6 personnes ont été tuées au moment où 5 ont été torturées, sans oublier 23 cas de personnes arrêtées arbitrairement.
Selon des informations délivrées par ces activistes des droits de l’homme, les jeunes du parti de l’Aigle, des militaires, des policiers et des administratifs sont soupçonnés d’être les auteurs de la plupart de ces violations des droits humains. Ils concluent que la plupart des victimes de ces violations sont des opposants réels ou supposés, en particulier les membres du parti Cnl. N.R.
Burundi – Sécurité – Justice
La Tanzanie envisage le refoulement des réfugiés burundais
Kigoma, le 27 août 2019(Net Press) . Lors de sa visite en Tanzanie la semaine dernière, le ministre burundais de l’intérieur et de la formation patriotique, Pascal Barandagiye, a prononcé un discours devant ses compatriotes réfugiés pour les obliger de rentrer de gré ou de force au Burundi.
Le séjour en Tanzanie du 23 au 26 août 2019 du ministre Barandagiye n’a pas été bien accueilli par les réfugiés burundais. En effet, en compagnie de son homologue tanzanien de l’intérieur, Pascal Barandagiye n’a pas été tendre envers les réfugiés burundais. Il les a tous invités à rentrer au pays sans condition préalables afin de participer à l’édification nationale et aux élections de 2020.
Bien que les réfugiés burundais n’aient pas apprécié ce genre de discours en évoquant la persistance de l’insécurité dans leur pays natal, le ministre tanzanien de l’intérieur a été on ne peut plus clair. Selon lui, les gouvernements burundais et tanzanien se sont convenus que depuis ce 1er octobre 2019, les réfugiés burundais vont rentrer de gré ou de force par vague de 2000 personnes chaque semaine.
Pour se rassurer que ses interlocuteurs l’entendent, il s’est mis en position débout et a proféré des menaces à l’endroit de ces réfugiés et des citoyens tanzaniens qui viendraient à boycotter la volonté tanzano-burundaise.
Pour lui, tout citoyen tanzanien qui tentera de procurer au réfugié burundais ce dont il a besoin en manifestant une certaine hospitalité sous prétexte qu’au Burundi, il y a une situation d’insécurité, s’exposera aux sanctions les plus exemplaires. Car, il ne faut pas provoquer le chat qui dort au risque de s’attirer des ennuis. Il a précisé que le président tanzanien, John Pombe Magufuri est plus déterminé à refouler ces réfugiés de son pays. Quiconque manifesterait une moindre compassion aux réfugiés s’attirera le courroux du haut de la république tanzanienne et l’occasion d’exhiber la force républicaine de frappe de John Pombe Magufuli sera plus propice et sans excuse.
De son côté, le collectif des avocats pour la défense des victimes - Burundi, Cavib, a vivement ddénoncé la décision prise par la Tanzanie et le Burundi de rapatrier deux mille réfugiés par semaine à partir du 1er octobre 2019 en violation des lois internationales. C’est pour cette raison qu’il envisage d’attaquer le gouvernement tanzanien en justice pour violation des droits des réfugiés. Ch.N.
Burundi - Justice
De la causerie judiciaire qui véhicule un message !
Bujumbura, le 27 août 2019 (Net Press) . Il se tient dans la capitale économique, une causerie judiciaire entre les magistrats et avocats pour échanger sur la problématique de l’accès à la justice au Burundi. Le secrétaire permanent du ministre de la justice, Arcade Harerimana, au cour d’une conférence de presse tenue ce matin, a donné un message on ne peut plus clair.
Il a déclaré que l’objectif de cette séance est d’échanger avec les magistrats et avocats sur la problématique de l’accès à la justice au Burundi, en mettant un accent particulier sur les différents défis qui hantent la saisine de la justice par les justifiables burundais.
Arcade Harerimana, ce haut cadre du ministère de la justice a fait savoir que certains magistrats s’écartent du code et déontologie du métier pour être corrompus et subissent d’influences politiques et sociales dans l’exercice de leur métier. Il a fait un appel aux professionnels de la justice de s’acquitter convenablement de leur métier de rendre la justice pour tout le monde, sans aucune influence politique, économique ni sociale.
Arcade Harerimana a affirmé que tout n’est pas rose chez les avocats car, au lieu de lire le droit, ils s’adonnent à la corruption. Il a déploré que certains d’entre eux éprouvent le manque de la maitrise du droit avant d’ajouter qu’un magistrat et un avocat devraient travailler de mèche en s’appuyant sur le code et la déontologie du métier pour rendre accès libre à la justice. Il a conclu que des bons avocats font les bons juges.
Sur la question de savoir où on en est avec la mise en place de la haute cour de justice, Arcade Harerimana a répondu que cette question est sur le table de négociation au ministère ayant en charge la justice dans ses attributions.
Un expert en droit contacté par la rédaction a fait savoir que cette haute cour de juridiction chargée de faire comparaitre et de punir les hautes personnalités du pays qui bénéficient des privilèges de juridiction ne verra jamais le jour car elle concerne généralement le président de la République, ses deux vice- présidents, les présidents des chambres hautes et basses du parlement. De son côté, un ministre de la justice, aussi téméraire qu’il puisse être, ne peut pas se hasarder de mettre en place une juridiction chargée de punir ses chefs. D.N.
Burundi - Politique
Statu quo malgré les appels des autorités
Ngozi, le 27 août 2019 (Net Press) . Il y a quelques jours, les différentes autorités et à plusieurs niveaux du pays ont fait appel à une retenue des jeunes des différents partis politiques qui affichaient une intolérance politique de façon exagérée, jusqu’à ce que des morts d’hommes s’en suivent.
Les deux responsables des partis politiques plutôt rivaux, Evariste Ndayishimiye et Agathon Rwasa, respectivement du Cndd-Fdd au pouvoir et du Cnl à l’opposition, ont fait des déclarations appelant leurs membres à la tolérance politique pour la bonne marche de la démocratie.
Ces appels avaient été également étayés par le maire de la ville de Bujumbura ainsi que le premier vice-président de la République, Gaston Sindimwo, qui est allé jusqu’à demander des sanctions judiciaires pour des gens qui font recours souvent à des discours incendiaires à l’endroit des leurs adversaires politiques.
L’on vient d’apprendre qu’un responsable local de la commune Gashikanwa, dans la province de Ngozi, au Nord du pays, Emmanuel Ndayishimiye, a été arrêté hier 26 août par la police et les administratifs à la base. Il est détenu dans les cachots de la commune et il est accusé d’avoir construit une permanence sans autorisation.
Son arrestation a été décidée par l’administrateur communal ad interim, Gilbert Mbonyiyeze et des jeunes Imbonerakure se sont mobilisés pour l’arrêter à son domicile. Ces derniers n’ont pas pu l’arrêter car il leur a opposé une incompétence juridique pour le faire, raison pour laquelle l’administration et la police sont entrées dans la danse.
Cette accusation est cependant rejetée par sa famille politique qui voit en ce geste une intolérance politique et un harcèlement pur et simple avant de demander sa libration sans conditions. J.M.
Burundi – Politique
Un requiem pour les Accords d’Arusha.
Bujumbura, le 27 août 2019(Net Press) . Le 28 août 2000, le monde entier était mobilisé et enthousiasmé pour assister à la signature des accords d’Arusha sous la facilitation de l’ancien président sud-africain, Nelson Mandela ou Madiba pour les intimes. L’on se disait qu’on venait de faire un exploit inégalé même si les réserves étaient également considérables.
Ces hautes personnalités présentes à Arusha craignaient que le président Pierre Buyoya pouvait refuser d’apposer sa signature sur ces accords, une conviction des Tutsi restés également au Burundi. Car, les partis politiques tutsi réunis au sein du G10 avaient épinglé toute une série de conditionnalités à figurer dans ces accords sans lesquelles ils étaient déterminés à ne pas assister à cet événement politique.
Le major Pierre Buyoya, sous la pression de la communauté internationale, obligea sa principale formation politique, l’Uprona, de signer avec réserves. D’où ses partis satellites seront contraints de faire le même exercice en date du 28 août 2000.
Dans une allégresse extrême, Mandela prononça un discours tout à fait contraire au langage habituel qu’il avait habitué aux hommes politiques burundais, en les traitant de politiciens sans vision ni talent. Il les a plutôt félicités pour leur détermination à faire sortir leur pays de l’impasse politique qui venait de durer pendant plus de 7 ans, ce qui est un signe de maturité politique.
Ces accords ont été signés devant la présence des représentants des puissances étrangères comme celui des Etats –Unis d’Amérique, le président Bill Clinton, le député européen, Louis Michel, l’envoyé spécial des Etats-Unis en Afrique, Howard Wolpe, le représentant de l’Union européenne en Afrique, Aldo Ayello, le président sud-africain, Tabo Mbeki, le tanzanien Benjamin William Mkapa, le président ougandais, Kaguta Yoweli Museveni, celui du Kenya, Daniel Arap Moï, etc.
Ces garants des accords d’Arusha avaient entre autres missions d’assurer le suivi de la mise en application de leur contenu en substance à travers le mécanisme de la justice transitionnelle qui prévoyait la mise en place de la commission vérité- réconciliation. Il était prévu une composition mixte de burundais et des étrangers pour permettre l’éclatement de la vérité dans toute l’impartialité. Les mêmes garants de ces accords devraient s’assurer que la composition de la commission de prévention du génocide au Burundi respectait les closes des accords. Là aussi, la présence des étrangers avait été suggérée.
Mais l’on constatera plus tard qu’aucune des deux commissions n’a respecté ni l’équilibre ethnique, ni la nomination des membres sans tendance politique, moins encore la présence des étrangers dans sa constitution.
La volonté du gouvernement burundais d’écarter les garants de ces accords dans leur mise en application a conduit à leur dénigrement, ce qui a abouti à la rupture des équilibres ethniques dans les corps de défense et de sécurité, à la magistrature, à la fonction publique et à l’assimilation des postes techniques aux postes politiques dans la vie du pays.
Ce manque de respect aux accords d’Arusha a des conséquences fâcheuses sur la vie politique et à la gouvernance dans notre pays. C’est le cas notamment de la candidature controversée du président Nkurunziza en 2015 avec ses effets sur la scène politique, sociale et économique.
Des centaines de milliers de réfugiés burundais condamnés à l’exil, ce qui a provoqué la condamnation des pays étrangers suivie du gel des appuis économiques des pays européens. Le Burundi entre dès lors dans une crise économique et les produits stratégiques manquent, faute de devises. Au niveau politique, le gouvernement veut en découdre avec les accords d’Arusha et la constitution qui en avait été issue. Pour ce faire, il a organisé un referendum sans l’appui extérieur et a promulgué une nouvelle constitution le 7 juin 2018. Fort de cette expérience, il envisage des élections sans le concours étranger en 2020.
Malgré la contestation des politiciens burundais tant de l’intérieur que de l’extérieur, le pouvoir en place, conscient du manque d’intérêt des garants de ces accords, envisage d’organiser des élections, loin des critiques des observateurs étrangers, non dans l’esprit et la lettre des accords de 2000, mais à sa guise. Dès lors, les accords d’Arusha ne seront qu’un chiffon de papiers à déchirer et à jeter dans la poubelle puisque ses garants ont failli à leur mission d’assurer le suivi de la mise en application de ces accords du 28 août 2000. J.M.
Burundi - Rdc - Administration
Les réactions se poursuivent au lendemain de la nomination du gouvernement congolais
Kinshasa, le 27 août 2019 (Net Press) . Dans nos dépêches de ce 26 août, nous avions fait part des réactions en République démocratique du Congo suite à la mise en place du gouvernement Tshisekedi tant attendu. La rédaction s’était focalisée sur les réactions de Goma et de Kinshasa.
Elle a pu également avoir d’autres réactions, notamment de la ville de Lubumbashi, au Sud de la Rdc. La plupart des populations s’attendent à l’amélioration des conditions de vie sociale. Les personnes rencontrées par nos reporters ne cessent de se poser des questions quant à l’efficacité de ce gouvernement au regard de sa taille et de la qualité de ses membres.
Il y en a qui s’attendent à la création d’emplois pour que le futur soit le meilleur possible à tous les niveaux. Pour d’autres qui s’intéressent aux activités commerciales, la priorité c’est l’amélioration du climat d’affaires. D’autres enfin attendent deux choses, la lutte contre l’insécurité et la bonne gouvernance. D’autres Luchois enfin attendent quelques mois pour se prononcer.
Pour Espoir Ngalukiye, un activiste des droits de l’homme indépendant, jusque-là, le principal commentaire est le fait que l’attente de la population est plus grande, les personnalités sanctionnées ne font pas partie de l’équipe gouvernementale, il y a beaucoup de nouvelles figures qui n’ont pas encore dirigé dans le pays.
Un des grands regrets de sa part, c’est de voir certains ministères importants être confiés aux gens qui ont travaillé avec Kabila, cela veut dire qu’il n’y aura pas de changement dans ces ministères ; c’est le cas du ministère de la justice, de la défense,... Le plus important cependant, c’est le Congo et son développement, pas les individus. D.N.