Makamba, le 10 septembre 2019 (Net Press) . Un lecteur de l’agence Net Press indique que les mesures prises par les administratifs à la base échappent souvent à l’autorité centrale et cite ce qu’il a qualifié de « petits roitelets souvent localisés dans des communes frontalières du Burundi », prennent des mesures à l’insu du gouvernement du Burundi.
Notre source n’y va pas par quatre chemins et pointe le gouverneur de Makamba, Gad Niyukuri, qui prend des mesures qu’il qualifie d’" impopulaires", notamment l’implantation des permanences des partis politiques localisés dans cette entité du sud du pays qui doivent être des biens propres des partis et non des locations, une mesure rejetée par les leaders des différentes formations politiques et le gouvernement burundais, ainsi que l’interdiction des ventes des vivres sur Bujumbura.
Et au moment où nous mettons sous presse, notre source nous apprend que l’administrateur de la commune Bwambarangwe, en province de Kirundo, au nord-est du pays , et nos loin de la République Rwandaise , considérée comme le grand tombeur de l’opposition, a interdit la commercialisation des bières Skol produite au Rwanda, ce qui inquiète les amoureux de ce produit hautement populaire dans cette contrée administrative suite à la rareté des produits de l’industrie de brassage Brarudi.
Selon notre interlocuteur, sans mâcher ses mots, il affirme que l’interdiction de la commercialisation de cette bière produite au Rwanda devrait être prise par le gouvernement burundais et non par l’administrateur et déplore que Gitega ne parvient plus à contrôler les mesures prises par ses administrés.
Même son de cloche des propriétaires des bars dans la commune de Bwambarangwe et les consommateurs de la bière Skol qui déplorent la décision prise par l’administration de cette commune d’interdire la commercialisation cette bière brassée au Rwanda et vendue dans tout le pays et ajoute que cette bière remplaçait celles de la Brasserie du Burundi, Brarudi, de plus en plus rares dans cette localité.
Les consommateur de cette boisson Skol affirme qu’elle est hautement populaire, ayant un gout raffiné et disponible dans tous les bars. Il déplore lui aussi que l’administrateur de la commune Bwambarangwe a interdit la vente alors qu’elle est importée légalement, une preuve de plus s’il le faut que l’économie n’a pas de frontières. Toutes ces personnes demandent une levée pure et simple de cette décision qui condamne toute une population qui n’a pas de produit de substitution. Ch.N.
Burundi - Droits de l’Homme
HRW pour la prolongation du délai de la commission Doudou Diène
Genève, le 10 septembre 2019 (Net Press) . Dans un document rendu public ce lundi 9 septembre, l’Ong Human Rights Watch a réitéré le soutien des États membres du conseil des droits de l’homme des Nations Unies pour la prolongation du délai de la commission d’enquête de l’ONU sur le Burundi.
Pour Human Rights Watch, le soutien serait un signal fort au parti au pouvoir, le Cndd-Fdd et au gouvernement burundais que le monde entier surveille de près la situation dans le pays à l’approche des élections présidentielles et législatives de 2020. Citant le rapport de la commission d’enquête de l’Onu, HRW confirme que des atteintes aux droits humains graves et généralisées perdurent depuis 2018. Les principales cibles étant les partisans de l’opposition ainsi que les Burundais revenus de l’étranger.
HRW rappelle que la commission a été créée en septembre 2016 pour enquêter sur les violations des droits humains commis depuis avril 2015 mais que le gouvernement lui a refusé tout accès. « Malgré les preuves démontrant le contraire, le gouvernement affirme que la situation dans le pays est stable et apaisée », poursuit Human Rights Watch dans son document. Cette Ong s’inquiète aussi du plan de rapatriement des réfugiés burundais qui sont en Tanzanie à raison de 2 000 par semaine, depuis le 1er octobre prochain.
« L’établissement d’objectifs pour le rapatriement volontaire soulève le risque de retours forcés illégaux si les candidats au retour sont moins nombreux que l’objectif fixé », déclare HRW qui souligne que la convention de 1951 relative au statut des réfugiés et la convention de 1969 relative aux réfugiés en Afrique interdisent le refoulement d’un réfugié vers un endroit où sa vie serait menacée.
Selon HRW, la commission d’enquête de l’ONU est le dernier mécanisme de surveillance à même de publier des rapports sur la situation des droits de l’homme. « Le gouvernement a forcé le Bureau des droits de l’homme de l’ONU à quitter le pays en février et la plupart des organisations non gouvernementales locales et des médias indépendants ont été fermés ou suspendus ».
La prolongation du mandat de la commission fournira donc une surveillance essentielle de la grave situation des droits humains dans le pays à l’approche des élections de mai 2020, conclut l’organisation de défense des droits humains.
A l’intérieur du pays, toujours dans le domaine de la défense des droits de l’homme, nous apprenons que les activistes des droits humains évoquent des allégations de violations, des atteintes et des violations des droits de l’homme la semaine dernière. Au moins 7 personnes ont été tuées au moment où 4 cas de tortures ont été enregistrés, sans oublier les 7 personnes qui ont été arrêtées arbitrairement. Parmi les victimes identifiées, figurent 1 femme et un nouveau-né tués, 3 filles-élèves torturées et 2 femmes arrêtées.
Les mêmes activistes des droits de l’homme soupçonnent les jeunes du parti de l’Aigle, des policiers, des agents du Snr ainsi que des administratifs d’être des auteurs de la plupart de ces violations des droits humains. Selon leurs observations, la plupart des victimes sont des opposants réels ou supposés du régime en place, surtout les "Cnlois". L’on apprend enfin que même des membres du Cndd-Fdd ainsi qu’un homme de l’ethnie twa ont été victimes de ces violations. D.N.
Burundi – Justice
Une affaire à la barre depuis 2006
Bujumbura, le 10 septembre 2019 (Net Press) . Ce lundi 9 septembre, les juges du tribunal de grande instance de la commune Mukaza se sont rendus sur une propriété litigieuse située à Mugoboka pour entendre les parties en conflit et leurs témoins.
Il s’agit d’un conflit foncier sur un espace de plus de 2,5 ha situé au quartier Mugoboka en mairie de Bujumbura. L’affaire remonte en 2006 quand un certain Stany Ndamama a été informé qu’un certain Audace Kabayanda a procédé à la coupe des arbres qui y étaient et à la fabrique des briques sans son autorisation.
Alors, l’affaire pénale commence depuis 2006 et s’est clôturée en 2019 pour permettre aux juges d’entamer le côté civil. Hier, il était question d’analyser les documents constitutifs du dossier et d’écouter les témoins.
Quand les juges ont exigé les preuves d’achat de cette propriété foncière, Mr Stany Ndamama a produit tous les documents dont le contrat de vente alors qu’Audace Kabayanda n’a montré uniquement qu’un procès-verbal de bornage et d’arpentage en photocopie. A la question de savoir si depuis l’achat de ce terrain en 1990, aucune activité n’y a pas été exercée, Ndamama et son conseil ont amené trois femmes qui ont témoigné que depuis cette date, elles exploitaient cette propriété et l’argent en provenance de sa location était versé à Stany Ndamama alors que la partie défenderesse n’est pas parvenue à répondre correctement à cette question.
A ces deux parties s’est ajoutée une autre, celle de la femme de l’ancien acquéreur de la propriété qui s’oppose à cette vente. Son conseil évoque certaines dispositions du code civil en matière de vente des biens immeubles où sa femme légalement mariée et ses enfants majeurs devraient figurer sur les documents de vente. Mais il paraitrait que cette disposition n’était pas encore en vigueur en 1990 et les juges ont pris du temps pour vérification de cet article du code civil burundais.
Alors, la cour après avoir entendu les témoins, a demandé aux parties en conflit de formuler leurs requêtes. Mr Audace Kabayanda a signifié qu’il cherche uniquement le transfert de cette propriété du nom de Biseregeti en son nom. Mr Ndamama a demandé que la justice lui soit rendue au regard des documents à sa portée et que le tribunal lui remette sa propriété car, Mr Kabayanda n’était que son témoin lors de l’achat de ce terrain.
Quant à Mme Biseregeti qui conteste l’achat de cette propriété par l’une ou l’autre partie parmi ceux qui disent qu’ils ont acheté cette propriété, elle demande que la cour analyse sa requête et enfin lui donner raison. Ainsi, l’affaire a été mise en délibéré. J.M.
Burundi - France - Justice
Gabriel Mpozagara, esclavagiste récidiviste ?
Nanterre, le 10 septembre 2019 (Net Press) . Trois ans de prison, dont un avec sursis, viennent d’être requis contre Gabriel Mpozagara, au tribunal de grande instance de Nanterre, en France. L’on rappellera que Gabriel Mpozagara est un ancien ministre de la justice sous le régime de Michel Micombero, un ancien procureur et également ancien haut fonctionnaire de l’Unesco.
Il a été accusé, lors d’une séance de ce 9 septembre, de traite d’être humain pendant 10 ans un compatriote burundais, du nom de Méthode Sindayigaya, dans leur villa de l’ouest parisien. Le couple Mpozagara lui a retiré son passeport alors qu’initialement, il partait pour assister à leur enfant pendant une période de trois mois. Selon ses accusations, il travaillait 19 heures sur 24, il était mal nourri, mal logé et humilié.
Le couple accusé a essayé de nier les faits, accompagné de la défense, qui trouve plutôt le couple très humain. Cette dernière a demandé que le couple soit relaxé sur l’infraction de traite d’êtres humains. De leur côté, les avocats de Méthode Sindayigaya ont demandé plus de 750.000 euros pour réparation. Le procès a été mis en délibéré et le jugement est attendu le 21 octobre de cette année.
L’on saura que le couple Mpozagara n’est pas à sa première "expérience". En 2007, il avait traité exactement de la même manière deux filles qui vivaient chez lui et qu’il avait fait également venir du Burundi. Au bout de quelques années, cette traite avait été portée à la connaissance de la justice française qui avait convoqué ce cas. N.R.
Burundi – Education - Hygiène
Des milieux scolaires sans latrines
Bujumbura, le 10 septembre 2019 (Net Press) . L’agrément des écoles ne respectent pas les conditions hygiéniques préalablement exigées par le ministère de tutelle. Même si la ministre Janvière Ndirahisha a procédé hier, le 9 septembre, à l’ouverture de l’année scolaire, édition 2019-2020, en commune Kayogoro de la province Makamba, la plupart des écoles fondamentales privées ne respectent plus les droits de l’enfant.
Le gouvernement en place qui avait les prérogatives d’assurer le suivi du fonctionnement de ces établissements ferme souvent les yeux sur les conditions qui prévalent au sein de telle ou telle autre école car elle appartient, soit à ses parentés, ses connaissances ou soit à une autorité et des fois, à un homme d’affaires proche du pouvoir en place.
Ces établissements privés inondent la capitale économique de notre pays et bon nombre d’entre eux accusent un taux de réussite au concours national inférieur aux normes fixées par le ministère en charge de l’éducation.
Ce matin, un reporter de l’agence Net Press qui faisait le tour des quartiers du Nord de la ville de Bujumbura a été surpris de rencontrer une élève-fille de l’école privée « La Pionnière » du quartier Carama, en train de se soulager au bord de l’avenue qui passe devant cette école. Il a interrogé un voisin de cet établissement qui indiqué que faute de locaux, cette école est implantée sur trois sites différents. L’un servant de locaux pour les enfants de la maternelle situé un peu plus à l’Ouest avec deux avenues transversales qui la séparent des sites du cycle fondamental. Celui-ci est aussi établi sur deux sites séparés par deux avenues, l’un au Nord, l’autre au Sud.
Le comble de malheurs est que l’un des deux sites n’a pas de latrines. Les enfants doivent se rendre au deuxième site pour se soulager et certains trouvent que c’est un peu loin au regard du besoin pressant. Le long de la route devient leur lieu d’aisance et les habitants des environs de cet établissement demandent aux autorités scolaires d’aménager ces lieux ou de déménager pour louer des locaux qui remplissent des conditions hygiéniques. Ch.N.
Burundi – Energie
Quand des populations se servent eux-mêmes du courant électrique
Bujumbura, le 10 septembre 2019 (Net Press) . Les habitants de la colline Sororezo, dont une partie est rattachée très récemment à Mutanga-Sud, ont du courant continu. En effet, la Regideso est l’unique société qui produit et distribue de l’eau et du courant électrique à la population. Mais sa zone privilégiée en mairie de Bujumbura reste les quartiers viabilisés de la circonscription de la mairie.
Or, le génie de ces habitants est de satisfaire à leur besoin en énergie à partir des poteaux électriques à haute tension. Ce vol ne peut pas être commis sans la complicité des agents de la Regideso car, personne ne peut monter sur ce genre de poteaux et raccorder des fils sans avoir procédé par la coupure du courant dans les centrales électriques où la plupart de lignes à haute tension sont traitées.
La rédaction de Net Press a voulu savoir comment les habitants de cette colline y parviennent en les questionnant sur la maitrise de cette technique à haut risque et ceux-ci ont révélé qu’ils sont conscients que nul ne peut approcher ces poteaux de raccordement. Ils ont indiqué qu’ils ont approché certains agents de la Regideso qui ont des outils et de la technique pour ce genre de travail. Ils les intéressent au moyen de l’argent et ils leur servent en bonne et due forme le courant.
Ils installent des fils à courant raccordés aux poteaux de la Regideso et identifient les supports qui sont en quasi-totalité des arbres en vie et non du bois mort. Ce qui sous-entend que cette population est exposée au risque éventuel d’accidents d’électrocution car, la sève sert de conducteur de courant électrique.
Pour prémunir la population de ce genre de risques, le gouvernement a le devoir de supprimer ces lignes créées clandestinement par la population sans aucun accord préalable avec la société Regideso. Cette intervention aurait un double avantage pour les habitants et pour l’Etat burundais.
D’abord, le gouvernement aurait rempli son obligation de protection de la population de la colline Sororezo. Car, ces installations peuvent causer des incendies intempestifs non seulement sur les collines qui surplombent la ville de Bujumbura mais aussi dans les quartiers viabilisés de la mairie qui peuvent prendre feu à tout moment.
Ensuite, cette mesure du gouvernement burundais interviendrait pour limiter les cas de vol illicites des biens de l’Etat. Dans ce cas, la société Regideso distribuerait du courant avec un compteur pour indiquer les consommations mensuelles. Ainsi, la Regideso enregistrerait des entrées importantes en termes d’argent, ce qui permettrait au décideur d’envisager des projets de développement bénéfiques pour toute la population au niveau national. D.N