Bujumbura, le 15 février 2020 (Net Press) . Dans une des dépêches antérieures, la rédaction informait sur une fouille-perquisition ciblée dans le quartier de Kinanira IV. Des policiers s’étaient introduits dans une maison d’un jeune couple pour fouille-perquisition. Le couple n’avait pas été trouvé sur place, mais la police avait déclaré avoir découvert dans la maison un pistolet et un chargeur dans cette maison.
Le domestique et un jeune homme qui y vivait ont refusé de signer le procès-verbal dressé par la police car cette dernière ne leur avait pas montré les objets saisis. Nous apprenons, une semaine plus tard, que ce jeune homme a été arrêté et que sa famille n’a pas d’information sur l’endroit où il peut être.
Cette situation rappelle une autre d’un enfant du nom de Junior Nganjiyimana, âgé d’une année et demi et qui est sous les verrous pour la simple raison que sa mère est incarcérée. Même cette dernière n’est coupable d’aucune infraction, elle est détenue parce que son mari a été introuvable. Ch.N.
Burundi - Sécurité
Barricade de la route nationale n°18
Mwaro, le 15 février 2020 (Net Press) . Selon des informations dignes de foi, la route Nyakararo - Kibumbu, dite RN18, a été barricadée dans la matinée de ce 14 février au niveau de la colline Rwintare, zone de Makamba, dans la commune de Rusaka, en province de Mwaro, au Centre du pays.
Cette barricade érigée par des hommes non encore identifiées a causé un accident de deux policiers qui étaient à moto. L’on ne déplore aucune perte en vies humaines ni de dégât matériel. Du côté de l’administration, l’on pense que ce seraient des bandits qui ont déposé des cailloux dans la route afin de tendre une embuscade aux passagers.
Néanmoins, il serait surprenant que cela soit l’œuvre des seuls bandits car d’autres informations évoquent des situations similaires dans certains localités des provinces de Muyinga, au Nord-est du pays, de Kayanza, au Nord du pays, de Bubanza, à l’Ouest et de Rumonge, au Sud-ouest.
Ces dernières demandent plutôt à l’administration et à la police au niveau national de doubler de vigilance du fait que ce phénomène, loin d’être anodin, pourrait être lié aux futures échéances électorales qui doivent avoir lieu dans trois mois. J.M.
Burundi - Société
La commission vérité et réconciliation s’exprime sur les fosses communes de Karusi
Bujumbura, le 15 février 2020 (Net Press) . Le président de la commission vérité et réconciliation, Pierre-Claver Ndayicariye, a animé un café de presse ce 14 février à hôtel Source du Nil autour du thème "Les fosses communes de la Ruvubu (Karusi), site de la douleur, du silence et de souffrance : bilan de la phase I et perspectives".
Dans son développement, le président de la commission vérité et réconciliation a situé géographiquement la vallée de la Ruvubu, a présenté les fosses communes que la commission a excavées ainsi que la découverte macabre de 18 fosses communes datant des tueries massives commises en 1972.
Pour la Cvr, ce sont des populations qui ont fait des dépositions pour renseigner sur l’existence de ces fosses communes ainsi que la littérature et les mémoires des chercheurs universitaires. Selon toujours le président de la commission, les récits des citoyens étaient pleins d’émotions et provoquent la chair de poule.
Il présente également les catégories ciblées, à savoir des gens aisés : des enseignants de l’école primaire, des professeurs des écoles secondaires, des religieux, des religieuses, des ministres, des hauts cadres de l’Etat, des militaires, des gendarmes, des commerçants, des personnes possédant des biens matériels importants comme des maisons en tôles, des vélos, des bananeraies, etc.
Il décrit le moyen de transport des victimes, leurs traitements ainsi que les lieux de provenance des victimes, Muyinga, Karusi, Ngozi, Giheta et Ruyigi. Pour tout cela, le président de la Cvr indique que les vœux des familles des victimes est que le pays ne tombe plus dans ces tueries de 1972, que les ossements en cours d’exhumation puissent être enterrés en toute dignité et que les familles des victimes soient soutenues moralement et matériellement par l’Etat.
Pour Pierre Claver Ndayicariye, le travail d’exhumation se poursuivra et que la commission reste ouverte à toute personne qui souhaiterait l’éclairer sur cette période du passé et sur les autres fosses communes liées aux différentes crises que le pays a connues, sans exclure la possibilité d’érection des monuments aux morts.
La démarche de Pierre-Claver Ndayicariye ne rencontre pas l’assentiment de tout le monde. Certains se posent la question de savoir si l’exhumation des restes réconcilie ou ravive les rancœurs. D’autant plus que, pour certains, ils revoient les habits des leurs, d’autres des lunettes, d’autres encore se souviennent de la façon dont les leurs ont été torturés, etc.
En outre, Pierre-Claver Ndayicariye semble se focaliser sur un site et sur les meurtres d’une même période et par conséquent, d’une même ethnie. Jusqu’à présent, il n’a rien dit des autres crises alors que tout le monde sait qu’il y a eu des fosses communes, y compris dans la province de Karusi qu’il met en exergue, ce qui est loin de réconcilier les Burundais.
De son côté, Ac-Génocide Canada n’y va pas par quatre chemins car pour cette association, la Cvr actuelle constitue un jeu fossé dès le départ. Pour cette organisation, tel que la Cvr avait été conçue au départ, le processus prévoyait un volet justice. En plus des dépositions et des enquêtes, il devait y avoir une chambre spéciale au sein de l’appareil judiciaire burundais mais dont la composition serait mixte, c’est-à-dire 5 juges dont 2 Burundais travaillant avec 3 internationaux pour garantir l’impartialité. N.R.
Burundi - Education
La province de Muyinga enregistre un effectif effroyable d’abandons scolaires
Muyinga, le 15 février 2020 (Net Press) . Lors de la réunion d’autoévaluation dans la province de Muyinga dans la matinée de ce 14 février, le constat amer est que plus de 1.000 élèves ont abandonné les études au cours du premier trimestre dans des écoles fondamentales, notamment par grossesses des élèves-filles.
Lors de cette réunion, l’on a évoqué la démission de fait des parents qui croisent les bras après avoir remis leurs enfants entre les mains des éducateurs. Il y a eu proposition de multiplication des réunions en présence des enfants et de leurs parents pour qu’il y ait suivi aussi bien à l’école qu’à la maison.
Même les enseignants ne sont pas totalement innocents car parmi eux, il y en qui brillent par l’absentéisme, ceux qui sont régulièrement en retard en train de faire des autostops, ceux qui avancent des enfants de la 6ème à la 7ème année des enfants qui ne savent même pas conjuguer les verbes être et avoir au présent. D.N.
Burundi - Confessions Religieuses
Le diocèse de Bururi a un nouvel évêque
Vatican, le 15 février 2020 (Net Press) . Selon l’agence d’information Fides, le Pape François a accepté la renonciation au gouvernement pastoral du diocèse de Bururi présentée par Mgr. Venant Bacinoni. Il a aussitôt nommé le Père Salvator Niciteretse, du clergé de Bururi, jusqu’à présent secrétaire de la commission épiscopale pour l’apostolat des laïcs.
Il a vu le jour le 2 août 1958 à Rutwenzi, dans le diocèse de Bururi et il est entré au Petit Séminaire de Kanyosha de 1975 - 1979. Il a obtenu un équivalent du baccalauréat en sciences humaines au séminaire moyen de Bujumbura (1979 - 1982), obtenant par la suite un baccalauréat en philosophie au Grand Séminaire de Bujumbura (1982 - 1985) et un baccalauréat en théologie au Grand Séminaire de Burasira. Il a été ordonné prêtre le 9 juillet 1989 pour le diocèse de Bururi.
Après son ordination sacerdotale, il a exercé plusieurs ministères à savoir, de 1989 à 1993, vicaire paroissial et aumônier national du mouvement d’action catholique Xavéri, de 1993 à 1998, Curé de la Cathédrale de Bururi et Directeur diocésain des Œuvres pontificales missionnaires.
De 1998 à 2002, il a poursuivi les études supérieures près l’université pontificale du Latran avec obtention d’une licence en théologie pastorale et d’un Doctorat en Doctrine sociale de l’Eglise. Depuis 2003, il est secrétaire de la commission épiscopale pour l’apostolat des laïcs, professeur au Grand Séminaire de Gitega et de Kiryama, préposé pour l’Afrique au Forum international catholique. J.M.
Burundi - Economie
"La Banque mondiale critique la Banque africaine de développement, qui lui répond", dixit Rfi
New York le 15 février 2020 (Net Press) . Le président de la Banque mondiale a reproché à plusieurs institutions de développement, dont la Banque africaine de développement, d’aggraver le problème de la dette des pays. Des propos qui lui valent une réplique sèche de la BAD.
C’est du jamais vu dans l’univers d’ordinaire policé des institutions financières internationales. David Malpass, le nouveau président de la Banque mondiale, un proche de Donal Trump, s’est lancé publiquement dans une attaque en règle contre ses partenaires.
Le 10 février dernier, lors d’une conférence à Washington, il a reproché à la Banque asiatique de développement, la Banque africaine de développement et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement de « prêter trop rapidement et d’aggraver le problème de la dette ».
David Malpass a notamment critiqué l’action de la BAD au Nigeria et en Afrique du Sud, l’appelant à faire preuve « d’une plus grande coordination et à maintenir des normes élevées de transparence ».
La réplique de la Banque africaine de développement ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué elle dénonce des propos « inexacts et infondés... mettant en cause l’intégrité » de l’institution. Chiffres à l’appui, la BAD démontre qu’elle prête à ces deux pays beaucoup moins d’argent que la Banque mondiale.
Elle réfute aussi les accusations de manque de transparence, soulignant qu’elle applique les normes internationales adoptées par la Banque mondiale. La BAD rappelle enfin qu’elle est consciente de la tendance à l’aggravation de la dette mais précise qu’il n’existe pas de risque systémique de surendettement. Les pays africains, précise la BAD, ont besoin de financer leur développement.
Depuis plus d’un an, le FMI et la Banque mondiale s’inquiètent d’un endettement public croissant en Afrique, qui pourrait constituer selon eux, un « nouveau piège de la dette ». Ch.N.