Kirundo, le 6 mars 2020 (Net Press) . Deux personnes ont été attaquées dans la province de Kirundo, au Nord du pays, dans la même commune, dans la nuit de jeudi à vendredi 6 mars. L’une d’entre elles était un vieil homme âgé de 65 ans, Adrien Nzeyimana, qui a été attaqué à la grenade chez lui aux environs de minuit.
Ceux qui ont largué ces grenades sont passés par la fenêtre de sa chambre à coucher et il n’a pas eu la chance de survivre à ces explosions. Il serait soupçonné de sorcellerie par ses voisins. Nous apprenons que la police a déjà appréhendé 6 personnes pour des raisons d’enquêtes.
En ce qui concerne la deuxième personne, il s’agit de Jean-Claude Nduwayezu, 48 ans, qui a été grièvement blessée par des hommes non encore identifiés armés de machettes. Ici aussi, certaines gens pensent à la sorcellerie qui pourrait être la cause de son attaque au moment où d’autres avancent un plan de son ancienne épouse aujourd’hui divorcée. Il a été dépêché à l’hôpital où il reçoit des soins.
De leur côté, les activistes des droits de l’homme ont mis en relief des violations et atteintes aux droits humains commises au mois de février dans notre pays, dont des cas d’assassinat à l’approche des élections. Pour ces derniers, l’impunité est devenue un mode de gouvernance, ce qui semble mettre à l’abri ceux qui commettent ces violations. Malgré cela, les mêmes défenseurs des droits de l’homme estiment qu’il y a des instances judiciaires internationales qui se penchent déjà sur le cas du Burundi.
Ils évoquent en outre le rapport de la commission d’enquête des Nations unies de septembre 2019 qui confirme des facteurs de risques d’aggravation de la situation des droits de l’homme à l’approche des élections de 2020. Ainsi, pour cette période, 24 cas d’assassinats, 6 d’enlèvement, 56 d’arrestations arbitraires et détentions illégales, ainsi que 8 cas d’atteintes à l’intégrité physique, ont pu être répertoriés. J.M.
Burundi – Justice
Une affaire montée de toutes pièces devant la justice
Ruyigi, le 6 mars 2020 (Net Press) . L’histoire commence dans la commune de Butezi en province Ruyigi quand les jeunes du parti au pouvoir, les Imbonerakure, se sont substitués à la police pour arrêter et emprisonner un homme du nom de Liboire Ntikarangira.
Comme tout montage grossier, cet infortuné muselé par le parquet de grande instance de Ruyigi, a été interpellé au mois de décembre par les jeunes militants du Cndd-Fdd en pleine nuit chez lui lorsqu’il s’entretenait avec son voisin.
Certes, les concepteurs de ce forfait machiavélique sont des membres de sa propre famille avec qui, il avait un conflit foncier pendant au tribunal de grande instance de cette province. Comme Liboire Ntikarangira avait eu gain de cause aux tribunaux de résidence et de grande instance, les justiciables perdants ont organisé, de concert avec les Imbonerakure, un guet-apens pour coincer leur adversaire.
En effet, ils ont surpris leurs bourreaux en train de causer autour d’une bière et les ont accusés de sorcellerie. Ils s’étaient munis d’un sachet contenant de médicaments traditionnels et ont endossé l’appartenance à leur victime.
A partir de cette période, commencèrent les moments les plus critiques pour les deux hommes. Ligotés, ils ont été conduits au cachot de la commune Butezi situé à plus de 10 km du lieu des faits. A la seule différence des péripéties qu’a connues Jésus-Christ sur le chemin de la croix, les deux prévenus n’ont pas été pendus mais ont été battus à mort pendant plus de 4 heures de marche intermittente de séances de bastonnade.
Les prévenus ont été transférés à la prison centrale de Ruyigi. Ce lundi 2 mars courant, Ntikarangira accusé de détenir de médicaments traditionnels dans le but de tuer ses adversaires avec qui, il a un problème foncier, a eu l’opportunité de croiser avec la présidente du tribunal de grande instance qui lui a accordé une audience.
C’est à partir de ce moment que Ntikarangira a su que ses accusations ne concernent pas les intentions d’ensorceler des gens mais plutôt le dossier de l’assassinat de Melchior Ndadaye. Car, la dame à la tête du tribunal a téléphoné son collègue du parquet qui lui a signifié en substance que ce détenu est parmi ceux qui ont tué Ndadaye, arguant qu’il servait encore la grande muette. Mais Ntikarangira s’était muni d’une attestation qui montre qu’il avait quitté ce corps au mois de janvier 1993, avant l’assassinat du président hutu élu démocratiquement. Cette attestation a été une preuve irréfutable à sa décharge mais le procureur n’a pas manqué de dire que ce prévenu mérite la prison pour sa vulgarité.
Comme la raison du plus fort est toujours la meilleure, le bagnard Ntikarangira et son coaccusé continuent à loger dans la prison malgré le manque de chefs d’accusation à leur charge. Ch.N.
Burundi - Tanzanie - Réfugiés
Plus de 10.000 réfugiés burundais refusent de rentrer au pays
Nyarugusu, le 6 mars 2020 (Net Press) . Cette information est relayée par la presse tanzanienne qui cite le responsable de la commission tripartite Burundi - Tanzanie - Hcr de rapatriement des réfugiés burundais basés dans les trois camps de réfugiés de ce pays, Nyarugusu, Nduta et Mtendeli, Athman Igwe.
Selon cette information, un total de 10.883 réfugiés composés de 3.163 ménages ont décidé de surseoir au rapatriement dans leur pays le Burundi. Ils font partie des 93 503 réfugiés regroupés dans 31 723 qui s’étaient fait inscrire dans le passé récent pour rentrer volontairement au Burundi.
Selon une certaine opinion, la Tanzanie a dû changer d’avis car dans un premier temps et ce, de connivence avec le régime de Gitega, il était question que tous les réfugiés burundais vivant dans ce pays rentrent de gré ou de force. N.R.
Burundi - Education
Le journal "La Voix de l’Enseignant" contre le mimétisme du 8 mars
Bujumbura, le 6 mars 2020 (Net Press) . Notre confrère, pour célébrer la date du 8 mars, se met dans la peu d’une enseignante, d’où un titre évocateur. « Je suis de la Génération Égalité : Levez-vous pour les droits des femmes », thème de la Journée internationale de la femme 2020 qui ne laisse pas indifférente l’enseignante burundaise
Par rapport au thème retenu pour la journée internationale de la femme 2020, « Je suis de la Génération Égalité : Levez-vous pour les droits des femmes », les enseignantes dans les écoles de la ville de Bujumbura disent qu’elles subissent des discriminations en ce qui concerne la nomination dans les postes de responsabilités. Elles affirment qu’à part dans les écoles fondamentales où les femmes sont suffisamment représentées comme directrices, dans d’autres secteurs du ministère de l’éducation, le nombre de femmes qui dirigent est très réduit. Ces femmes enseignantes déplorent le fait que les autorités politiques n’honorent pas les promesses leur faites à l’occasion de la journée qui leur est dédiée d’améliorer leurs conditions de vie et de travail. Pour cela, elles considèrent la journée du 8 mars comme un mimétisme pour consacrer à une tradition universelle.
Par ailleurs, constate amèrement le journal, pour l’Examen d’Etat 2019, les élèves de la section Langue ont échoué lamentablement. L’analyse des résultats de l’examen d’Etat, session 2019, montre que dans la section Langue, les échecs sont lamentables. 699 écoles organisent cette section mais 216 seulement ont pu avoir la moyenne de 50% tandis que 483 écoles sont en dessous de 50% avec 31 écoles avec moins de 5 % dont 15 ont eu 0% comme taux de réussite. Les écoles sous convention viennent en tête avec des taux élevés et les collèges communaux et lycées privés prennent la queue.
Ce n’est pas non plus encourageant, des élèves de la 7è ignorent les opérations de base en mathématiques. La table de multiplication et la conversion des unités de mesure qui, jadis, étaient apprises par cœur en 3è année primaire, sont devenues bête noire aujourd’hui pour les élèves de la 7è année. Des enseignants de mathématiques en 7è sont fâchés et estiment que c’est la conséquence de la suppression du concours national de la 6è année qui permettait de sélectionner les meilleurs pour aller au secondaire. Un enseignant Psychologue ajoute la non compétence des enseignants comme cause et encourage le recrutement des enseignants par test. D.N.
Burundi - Burkina Faso - France - Justice
"La France autorise l’extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso", dixit Rfi
Paris, le 6 mars 2020 (Net Press) . Le gouvernement français a autorisé l’extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso où ce frère de l’ancien président déchu est mis en cause dans l’enquête sur l’assassinat en 1998 d’un journaliste. Le ministère de la Justice burkinabè a publié une copie du décret ministériel, signé par Anne Guédamour, une collaboratrice de la garde des Sceaux, Nicole Belloubet.
Joint par RFI, l’avocat de François Compaoré, Maître François Henri Briard, reconnaît la conformité du document, bien qu’à cette heure, son client n’a toujours pas été notifié de cette extradition. Néanmoins, l’avocat prévoit déjà d’attaquer le décret ministériel devant le Conseil d’État. Cette démarche n’empêche pas théoriquement l’extradition, mais dans la pratique, l’usage veut que la justice française n’extrade pas tant que tous les recours n’ont pas été épuisés.
En cas d’échec, les avocats de François Compaoré n’excluent pas de saisir la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg. Des démarches qui pourraient prendre près d’un an.
En juin 2019, la Cour de cassation avait rejeté le pourvoi de François Compaoré contre son extradition vers Ouagadougou où le dossier Zongo, classé en 2003 après un « non-lieu » en faveur du seul inculpé, a été rouvert à la faveur de la chute de son frère, Blaise Compaoré.
« Nous avons patienté vingt ans, une année ne nous fait pas peur, explique Robert Zongo, le frère du journaliste assassiné. Norbert était tenace, notre famille est tenace, le peuple burkinabè aussi. François Compaoré peut prendre tout son temps, il viendra au Faso. Il faut qu’il réponde à la justice », a-t-il conclu. J.M.