Bujumbura, le 25 avril 2020 (Net Press) . Germain Rukuki, ancien agent de l’association action chrétienne pour l’abolition de la torture, Acat, a comparu ce 24 avril à la cour suprême. Pour rappel, cet homme a été arrêté le 13 juillet 2017 chez lui à Ngagara, commune urbaine de Ntahangwa, en mairie de Bujumbura.
Il est poursuivi pour “participation à un mouvement insurrectionnel, atteinte à la sûreté intérieure de l’État, attentat contre l’autorité de l’État et rébellion” et condamné à 32 ans de prison. En juillet 2019, la cour d’appel de Ntahangwa avait confirmé cette condamnation prononcé par le tribunal de grande instance.
Comme il est détenu à la prison centrale de Ngozi, il n’a pas fait le déplacement de la ville de Bujumbura et a dû être représenté par sa défense. Celle-ci a présenté un dossier de décharge pour que la chambre de cassation de la cour suprême ordonne la révision de toute l’affaire. Elle estime que l’affaire a été émaillée de plusieurs irrégularités qui consacrent un déni de justice
La défense estime que depuis son arrestation, la justice lui a été refusée. Pendant l’interrogatoire au service national des renseignements, il n’était pas avec un avocat, ce qui n’exclut pas qu’il ait été forcé de dire ou signer des PV qui pour le moment servent de preuves au procureur. Ce dernier d’ailleurs confond la personnalité physique de l’Acat-Burundi et de Germain Rukuki en ce qui est de la participation dans ce qu’il qualifie de mouvement insurrectionnel en l’absence de toutes preuves matérielles, sans parler de changement continu des chefs d’accusation
Le siège a déclaré qu’il tiendra compte des éléments de décharge déjà présentés par écrit et comme complément de plaidoirie, la défense a demandé la libération provisoire ou conditionnelle de Germain Rukuki. L’affaire a été mise en délibéré et le siège devrait se prononcer un délai de deux mois. D.N.
Burundi – Politique
Le Cndd-Fdd déjà en pleine campagne électorale
Bujumbura, le 25 avril 2020 (Net Press) . Dans la matinée de ce jeudi le 23 avril courant, les habitants de la zone Nyakabiga ont été réveillés par un mouvement inhabituel de gens. C’étaient de jeunes Imbonerakure qui passaient de maison à maison pour inviter les populations de cette zone à voter aux présidentielles pour le candidat du Cndd-Fdd, le général Evariste Ndayishimiye.
D’après nos sources, certaines personnes de cette localité ont eu peur car, la crise de 2015 reste indélébile dans leur mémoire. Des jeunes filles ont foui leurs ménages de peur de subir les mêmes atrocités qu’en 2015. Pour bien mener cette tâche, ces Imbonerakure qui roulent à la solde du candidat du Cndd-Fdd se sont scindés en trois groupes qui ont sillonné tous les trois quartiers de la zone Nyakabiga.
De subterfuge en subterfuge, ils avaient su scruter des slogans pour bien mener campagne. Ils disaient aux gens qu’ils sont envoyés par leur parti, le Cndd-Fdd et déclinaient ensuite leur identité politique avant de demander aux habitants de cette zone de voter pour Neva.
D’après nos sources, ces Imbonerakure avaient commencé cette campagne ce mardi le 21 avril mais ils n’avaient pas poussé l’audace de pénétrer jusque dans les parcelles des gens. Ils restaient dans les rues et attendaient les populations qui sortaient de leurs maisons pour les inviter à voter pour le candidat du Cndd-Fdd, uniquement aux présidentielles du 20 mai 2020.
Très désintéressée fut la population de Nyakabiga qui garde toujours dans sa mémoire des séquelles de la crise de 2015. Des gens répondaient à ces Imbonerakure qu’ils ne sont pas intéressés par la politique.
Mais là où le bât blesse, c’est que malgré l’opposition des habitants de Nyakabiga d’épouser les idées du parti au pouvoir en se montraient plus retissants, les Imbonerakure semblaient les forcer à adhérer à l’idéologie du Cndd-Fdd. N.R.
Burundi - Politique
Des partis politiques indiquent les lieux de début de campagne
Gitega, le 25 avril 2020 (Net Press) . Les plus gros poissons sur l’échiquier politique burundais dévoilent leurs lieux de début de campagne. Le parti Cndd-Fdd au pouvoir lancera sa campagne dans la capitale politique Gitega. Le "poulain" de Pierre Nkurunziza est attendu au tournant car avant qu’il ne présente son programme, il y aura d’abord l’intervention du président de la République sortant et président du conseil des sages.
Pour les analystes politiques, ce scénario est une arme à double tranchant. En effet, le discours du président est un soutien de taille au candidat, ce qui va certainement attirer une grande attention de tous ceux qui seront présents au lieu de campagne. L’on sait qu’il est spécialiste de bons discours pour obtenir des foules tout ce qu’il désire.
Mais au cas où le candidat Evariste Ndayishimiye ne prépare pas correctement le sien, Pierre Nkurunziza pourrait lui porter ombrage avec cette conséquence que la population se désintéresse du candidat et développe la curiosité d’écouter des discours différents des opposants au parti au pouvoir. Il revient donc à Evariste Ndayishimiye de jouer au round.
Une autre grande formation politique, de l’opposition celle-ci, qui s’est déjà prononcée est le congrès national pour la libération, Cnl. Cette dernière choisit de commencer sa campagne dans la province de Ngozi, au Nord du pays, ce qui est symbolique car il débute sa course électorale dans le camp même du président de la République. N’oublions pas que même le patron du Cnl est ressortissant de cette province, d’où l’enjeu est de taille.
Les deux provinces sont intéressantes pour la campagne dans la mesure où elles sont les plus peuplées de notre pays. Ce sont des provinces qu’il faut absolument conquérir car aucun des deux partis politiques, Cndd-Fdd et Cnl, n’est rassuré d’avance de l’intention de vote des populations de ces localités.
Cela est d’autant plus vrai que mêmes les autres formations politiques, coalitions politiques ou les indépendants, pourraient renverser la tendance des votes en faveur ou en défaveur de l’un ou de l’autre de ces deux candidats. C’est pour cela que le combat s’annonce très rude entre les deux formations politiques et il est pour le moment difficile de dire celui qui devrait gagner haut la main les élections au cas où la Ceni conduirait l’affaire en toute neutralité. J.M.
Burundi –Environnement
Un bassin de recueillement qui menace le quartier Carama II
Bujumbura, le 25 avril 2020 (Net Press) . Depuis que la rivière Gasenyi a quitté son lit pour se frayer un autre passage à l’intérieur des parcelles déjà construites, des inondations causent des dégâts matériels et humains. Cette situation a alerté les autorités administratives et politiques qui ont vite cherché des moyens financiers pour aménager ce cours d’eau. Ainsi, l’Abutip a entrepris une étude pour aménager les rives et le lit de cette rivière d’amont en aval où est construit un bassin de recueillement des eaux de ce cours pour freiner la vitesse d’écoulement trop grande surtout que les eaux s’épanchent sur un piémont à pente considérable.
Cependant, aussitôt terminés les travaux de construction de ce bassin, des fissures ouvertes apparaissent et s’agrandissent du jour au lendemain. N’eut été l’entassement des débris constitués de moellons, d’argile, du sable et du gravier qui se sont déposés de fond en comble jusqu’aux bords des talus pour obstruer les eaux afin qu’elles envahissent la terre ferme, les murs de ce bassin auraient cédé à la force de ce cours d’eau.
Les spécialistes en environnement évoquent d’abord le mauvais choix du site d’aménagement de ce bassin situé en aval au lieu de le prévoir en hauteur. Des courbes de niveau seraient prévues pour réduire les effets de cet écoulement et ainsi arriver au niveau du bassin sans matières solides. Ensuite, le cours d’eau aurait changé de trajectoire pour être dévié vers la rivière Gikoma beaucoup plus large que Gasenyi.
Pour le moment, la situation est alarmante car, les habitants du quartier Carama II vivent sous la hantise d’un probable effondrement des murs de ce bassin, ce qui n’épargnerait pas la vie aux habitants de ce quartier qui risquent de se réveiller un jour, leurs corps sans vie flottant sur les eaux du lac Tanganyika, charriés jusque-là par un courant d’eau d’un bassin après avoir obligé ses murs à céder. Ch.N