Bujumbura, le 30 avril 2020 (Net Press) . Dans l’aube de ce jeudi, la population des quartiers IV et V de la zone de Ngagarra, commune urbaine de Ntahangwa, au Nord de la capitale économique Bujumbura, a été réveillée par une fouille-perquisition opérée par quelques éléments de la police burundaise. Une trentaine de personnes en situation irrégulière, dont dix Congolaises, ont été arrêtées, conduites manu militari au chef-lieu de la zone de Ngagara.
Des sources sur place indiquent que ces personnes n’étaient pas enregistrées dans les cahiers de ménages, dont des ressortissants de la République démocratique du Congo, surtout ceux qui poursuivent leurs études à l’université Espoir d’Afrique. Des informations sur place ont fait savoir que ces étudiants n’ont pas de papiers de résidence permanente au Burundi, mais cela n’a pas empêché qu’ils soient relâchés vers 9 h 45’. Ils ont immédiatement regagné leurs domiciles respectifs. N.R.
Burundi - Sécurité - Politique
Un représentant syndical dans la province de Cankuzo porté disparu
Cankuzo , le 30 avril 2020 (Net Press) . Arcade Butoyi est un représentant du syndicat des travailleurs de l’enseignement du Burundi dans la province de Cankuzo, à l’Est du pays. Avec deux hommes avec qui il partageait une soirée bien arrosée dans un bistrot appelé communément Kukayaga, au centre ville de cette province, ils ont été kidnappés dans la soirée de ce mardi 28 avril et sont portés disparus.
Le commissaire provincial de police dans cette entité administrative confirme l’information mais s’inscrit en faux contre les rumeurs que ce sont des hommes en uniformes qui sont derrière cet enlèvement. Des sources indépendantes indiquent que le numéro un syndical dans cette localité avait passé toute la journée dans la commune de Kigamba où il prenait des images de la campagne électorale de la première formation politique d’opposition, Cnl. Pour elles donc, les mobiles politiques sont à l’origine de cet enlèvement. D.N.
Burundi - Politique
1972 : une date fatidique pour le Burundi
Bujumbura, le 30 avril 2020 (Net Press) . Les signes avant-coureurs d’un massacre à grande échelle contre les Tutsi avaient été perceptibles à la veille de la date restée indélébile dans la mémoire des Burundais. La date du 29 avril nous rappelle aussi un autre massacre ahurissant des enfants du petit séminaire de Buta par le Cndd-fdd en 1997.
Un génocide bien préparé loin des soupçons des Tutsi
Des manifestes dont le contenu faisait appel à l’extermination des Tutsi avaient été lancés et les copies retrouvées au Sud du pays à Makamba, à Bururi et à Rumonge. Ainsi, le gouvernement Micombero fut pris de panique car il ne comprenait pas ce qui se tramait dans le pays. La première victime de cette incertitude fut le dernier monarque, le roi Ntare V, Charles Ndizeye.
Cependant, après sa destitution et son remplacement par son premier ministre, le capitaine Michel Micombero, Ntare V devint un homme d’affaires et érigea domicile en Allemagne, plus précisément à Munich et ne rentra dans son pays qu’en provenance de l’Ouganda où il s’était rendu pour ses affaires. Comme les autorités politiques du Burundi avaient perdu la raison, elles ne poussèrent pas la réflexion plus loin et mirent à la charge du roi Charles Ndizeye, tout ce qui se mijotait dans les milieux hutu.
Le gouvernement du Burundi mandata alors le ministre Arthémon Simbananiye auprès du président de l’Ouganda, Idi Amin Dada, pour négocier l’arrestation et l’extradition de Ntare V au Burundi. Et le président ougandais avait pourtant insisté pour que le jeune monarque ne soit pas tué., ce que Simbananiye lui garantit du bout des lèvres. Il fut amené sous escorte d’hommes de mains de Micombero dans un cargo et fut placé sous résidence surveillée à Gitega avant d’être froidement exécuté deux jours après, au lendemain de l’éclatement des événements sanglants du 29 avril 1972.
A cette date, fut organisée une soirée dansante pour tous les fonctionnaires dans tous les chefs-lieux des provinces. Ce plan avait été mis en place par l’élite hutu tant civile que militaire. Il était prévu de surprendre les Tutsi dans un état d’ébriété totale vers 2 heures du matin et de les liquider. Mais le commandant Marcien Burasekuye chargé des opérations ne parvint pas à interpréter cette heure en français, ce qui précipita le déclenchement qui fit tomber dans l’eau ce projet démoniaque.
La garde de corps du président Micombero, le capitaine Dodolin Kinyomvyi pris pour le président, fut criblé de balles de l’insurrection hutu à 20 heures. Ce qui alerta les militaires loyalistes qui parvinrent à maîtriser la situation. Cette erreur de Burasekuye sauva des milliers de Tutsi mais la préparation avait été minutieuse que les concepteurs avaient noué des alliances du côté des Mullélistes de l’Est du Congo. Ce dernier avait exterminé les Tutsi à l’Est du Congo en 1964, les Banyamulenge, victimes d’être nés ainsi.
Le Sud fut également ensanglanté de Rumonge à Vugizo en passant par Mabanda où des drapeaux de l’organisation génocidaire Ubu furent implantés en signe de territoire conquis ; enfin apuré de tout Tutsi. Comme le dit Pierre Mulele, les filles et les femmes n’étaient pas si inquiétées car les Hutu avaient l’intention de se marier à elles plus tard.
Les organisateurs et concepteurs de ce plan diabolique étaient du côté militaire les commandants Martin Ndayahoze, Marcien Burasekuye, Misigarro et Zacharie Harerimana. Parmi les civils, se trouvaient Pascal Bubiriza, Marc Ndayiziga, tous ministres d’alors, Cléophas Mpasha, Rémy Gahutu et Ezéchias Biyorero.
"Génocide contre les Tutsi du Burundi ", dixit Ac-Génocide Canada
Dans un communiqué rendu public ce 28 avril 2020, l’association de lutte contre le génocide Ac-Génocide Cirimoso, section Canada, s’associe aux rescapés de cette tragédie pour rendre hommage aux victimes de la folie meurtrière. Pour le président de cette branche de l’Ac-Génocide, Emmanuel Nkurunziza, les preuves matérielles d’un génocide contre les Tutsi en 1972 surabondent.
Il s’agit entre autres du mot d’ordre lancé peu avant ces massacres par l’Ubu, "Umugambwe w’Abakozi b’i Burundi" (parti des travailleurs du Burundi), les manifestes de ce parti et les drapeaux implantés dans les zones de la région du Sud. Face à cette situation, l’Ac-Génocide reconnaît le génocide contre les Tutsi en 1972 et condamne avec la même énergie les massacres organisés par le pouvoir en place en guise de riposte.
Selon cette association, cette idéologie est incarnée et perpétuée par les tenants de l’extermination de la minorité du peuple tutsi, en l’occurrence les partis Sahwanya Frodebu et le Cndd-Fdd. Elle invite, à travers ce communiqué, les survivants de cette barbarie à prendre le courage entre les deux mains afin de témoigner contre les négationnistes-révisionnistes. Cette association s’en prend au parti Cndd-Fdd pour un acte ostentatoire d’élimination de preuves du génocide contre les Tutsi dans tout le pays, ce qui est un signe qui ne trompe pas d’un négationnisme béat.
La même section d’Ac-Génocide appelle la communauté internationale à ne pas se borner uniquement aux actes de répression dans son appréhension du génocide de 1972 dont les commanditaires restent toujours impunis, conclut cette organisation.
L’on saura qu’il y a un collectif de survivants hutu regroupés au sein de l’association des victimes du génocide contre les Hutu de 1972. Cette association est très représentée au Canada où vit d’ailleurs son président, Frédéric Nzeyimana. Le 29 avril de chaque année, il organise des manifestations à cette occasion, mais le collectif se heurte à un problème : la communauté internationale n’a pas encore reconnu ce génocide.
Buta, un crime contre l’humanité aux relents génocidaires
C’était le 29 avril 1997 quand les enfants du petit séminaire de Buta, en province de Bururi, au Sud du pays, vécurent une nuit sombre. Dans la petite matinée de ce jour, les éléments du Cndd-Fdd, sous le commandement de Zénon Ndabaneze, attaquèrent le petit séminaire. Ils avaient l’intention de tuer les enfants tutsi car, à travers leur mot d’ordre, ils ont intimé aux enfants hutu de se séparer de leurs collègues tutsi pour qu’il y ait liquidation de ces derniers. Mais les enfants de Dieu se sont souvenus de la fraternité qui les lie et ont refusé à l’unanimité de suivre cet ordre sanguinaire.
Le commandant Ndabaneze, pressé par une peur morbide d’une probable intervention militaire, a alors ordonné de les fusiller tous sans distinction d’’ethnie. Ainsi, une quarantaine de martyrs de la fraternité furent tués à bout portant par un paranoïaque de l’extermination ethnique. Un monument des martyrs de la fraternité fut construit en leur mémoire et les Burundais encore sensibles à cette tragédie se rendent le 30 avril de chaque année où se reposent 42 âmes - 39 élèves et 3 domestiques - pour qui les criminels ont scellé et hypothéqué l’avenir pourtant radieux et prometteur. J.M.
Burundi - Santé - Opinion
Une campagne électorale qui expose la population au coronavirus !
Bujumbura, le 30 avril 2020 (Net Press). Cette inquiétude du docteur Arcade Nkurunziza était partagée par la majorité de l’intelligentsia burundaise à la veille du lancement de la campagne électorale de ce lundi 27 avril 2020. En effet, la coutume et la tradition exigent aux gens de se saluer en se serrant la main ou en s’embrassant. Or, c’est par le contact physique que ce virus se propage entre les personnes et gagne du terrain.
Lors des meetings politiques, les gens se rencontrent après une longue période d’interruption de contact et comme l’émotion est nègre, ils échangent des salutations trop affectueuses. Et si l’on se réfère au premier jour de lancement de la campagne, le docteur s’inquiète des effets de propagande à grande échelle du coronavirus au Burundi.
Car, le mode de transport des militants des partis politiques dans les camions favorise la contagion de cette pandémie puisque les gens s’agglutinent et s’entassent dans un petit espace, ce qui augmente les risques de contamination. Aussi, le rassemblement des gens dans un lieu où les candidats aux élections de ce 20 mai animeront les meetings est un facteur favorisant la propagation du coronavirus.
La répétition des slogans lancés par l’orateur du jour par les foules nombreuses de personnes placées les unes à côté des autres séparées par une distance qui n’atteint pas l’épaisseur d’un papier de cigarette est un risque évident de contagion.
Signalons que les gens accourus pour assister au lancement de la campagne à Bugendana comme à Burengo ou à Mwaro étaient venus des quatre coins du pays et si par hasard il y aurait parmi ces foules certains individus porteurs de virus encore en état d’incubation, nul doute qu’au retour dans leurs provinces d’origine, ils transmettront cette maladie à toute la population du Burundi. Ce qui causerait des pertes énormes en vies humaines et en moyens financiers.
Malgré les croyances divines évoquées par les autorités de ce pays que le coronavirus n’entrera pas dans notre pays pour le simple fait que nos leaders bien aimés croient en Dieu, cette pandémie défie les promesses des hommes au pouvoir et se propage dans tout le pays même si les chiffres réels ne sont pas diffusés par l’actuel ministre de la santé publique et de lutte contre le sida, comme semble l’attester une certaine opinion. Ch.N.