Gitega, le 7 mai (Net Press) . Depuis ce dimanche 3 mai, trois membres du parti Congrès national pour la liberté, Cnl, ont été interpellés et sont placés en détention dans les cachots de police au chef-lieu de la commune Gitega.
Leur arrestation jugée arbitraire pas les "Cnlois" a été opérée par le responsable administratif du quartier Yoba en compagnie des jeunes du parti au pouvoir, les Imbonerakure. Selon le chef du quartier Yoba, leur crime serait lié à l’acte de sensibilisation de la population à ne pas récupérer les nouvelles cartes d’électeurs. Ce dernier fait croire à qui veut l’entendre que les militants et sympathisants d’Agathon Rwasa passaient par maison pour inciter les gens à ne pas récupérer la carte d’électeur au moment où la Ceni procédait à la distribution de nouvelles cartes donnant accès au vote du 20 mai 2020.
Le responsable du Cnl a, quant à lui, nié en bloc les accusations de l’administration à la base contre les membres de son parti. Pour lui, les membres du Cnl étaient plutôt en train de démontrer à leurs compagnons à l’aide des spécimens comment éviter des bulletins nuls. C’est à ce moment que le responsable administratif et les Imbonerakure les ont interpelés et les ont livrés à la police.
Leur famille politique réclame leur libération immédiate et sans conditions. Car, aucune preuve d’acte nuisible ne pèse contre eux. Leur place se trouve dans la mobilisation de la population pendant cette campagne électorale, continue le représentant communal du Cnl à Gitega.
D’après une certaine opinion, il est inconcevable qu’un militant d’un parti qui veut à tout prix que les choses changent par la voie des urnes pense un seul instant à sensibiliser les gens de s’abstenir d’aller voter. Car, si les gens n’aillent pas voter, c’est qu’ils n’aspirent pas au changement et qu’ils consacrent par conséquent la continuité des institutions en place. Or, pour le cas qui nous concerne, le Cnl veut occuper le fauteuil présidentiel, par voie de conséquence, il doit s’activer pour mobiliser les masses pour voter le changement du système en place par la voie des urnes. C’est dans cette perspective que les responsables du parti d’opposition réalisent que les "Cnlois" incarcérés le sont par pur montage du chef administratif du quartier Yoba au chef-lieu de la capitale politique du Burundi. N.R.
Burundi - Droits de l’Homme
Les activistes des droits de l’homme dressent un bilan du mois d’avril dernier
Bujumbura, le 7 mai 2020 (Net Press). Ils évoquent essentiellement des exécutions sommaires, des disparitions forcées, des arrestations arbitraires, des cas de torture et des mauvais traitements qui se poursuivent. Les victimes sont pour la plupart des opposants au gouvernement ou au parti au pouvoir, le Cndd-Fdd ou des personnes perçues comme tels.
C’est notamment des membres des partis politiques d’opposition comme le Cnl, le Msd, des sympathisants des groupes armés, des Burundais qui tentent de fuir le pays car suspectés de rejoindre les groupes armés, des journalistes et des membres d’organisations de la société civile.
Les policiers, les agents du service des renseignements et les Imbonerakure sont considérés comme les auteurs présumés de ces violations massives des droits de l’homme. Pour cette période, les défenseurs des droits de l’homme ont comptabilisé 13 cas d’assassinats, 6 enlèvements, 59 cas d’arrestations et détentions illégales ainsi que 26 cas d’atteinte à l’intégrité physique.
En plus, les cadavres trouvés sont vite enterrés par l’administration sans avoir été identifiés. Mais dans tout cela, s’il y avait une volonté de poursuivre les présumés auteurs, toutes les démarches seraient prises pour y arriver, concluent ils. Ch.N.
Burundi - Politique - Opinion
Et si les Burundais sont directement confinés au sortir de l’isoloir !
Montréal, le 7 mai 2020 (Net Press) . Notre correspondant à Montréal, Jean–Paul Nizigiyimana, avait l’habitude de livrer son analyse à la veille d’un grand rendez-vous politique. Selon cet analyste de l’évolution de la situation au Burundi, il est fort probable que les résultats des élections soient tripatouillés et truqués avant leur proclamation.
« Avant l’assassinat du père de la démocratie, feu Melchior Ndadaye et ses proches collaborateurs, victimes de leur appartenance ethnique, les Hutu étaient habitués à vivre sous la domination des Tutsi sur le moutonnement des belles collines qui embellissent notre chère patrie pendant plus de 40 ans. Quoi de plus normal que la gente militaire mono ethnique tutsi puisse tuer l’élu de la majorité ethnique hutu ?
« Quoi qu’il en soit, à l’annonce de cette triste nouvelle, les Hutu ne parvinrent pas à contenir leur colère et se ruèrent sur la minorité ethnique tutsi qui fut systématiquement liquidée. A l’état où nous en sommes, les deux ethnies se regardent toujours en chiens de faïence malgré les accords d’Arusha qui avaient réussi dans un laps de temps à arrondir les angles de chaque groupe ethnique avant qu’ils ne tombent en désuétude.
« Pendant cette période électorale, les observateurs intéressés par le passé tragique du Burundi craignent le pire, non pas entre les deux groupes ethniques, mais plutôt entre deux géants politiques, le Cndd-Fdd et le Cnl, tous à majorité hutu. Car, ce dernier est le seul challenger du premier et le leader du Cnl est pressenti comme le favori des présidentielles de ce 20 mai 2020 bien que le dauphin du président sortant doit déployer sa dernière énergie pour occuper le fauteuil présidentiel.
« Sans différence idéologique, les membres de ces formations politiques se vouent aux gémonies à la contemplation très intéressée de leur ennemi biologique et historique. Face à cette situation, les Hutu oublient que les Tutsi les guettent pour les surprendre afin de renverser la vapeur. Ainsi, le Cndd-Fdd se sert des outils du pouvoir, les membres du Cnl en pâtissent souvent et portent régulièrement l’écharpe de plomb de toutes les exactions pourtant commises en leur encontre. S’ils ne sont pas sérieusement passés à tabac ou jetés en prison, ils sont souvent assassinés et le magistrat est si architecte pour leur retourner l’horrible beauté de ces crimes dont les véritables auteurs ne seront jamais inquiétés.
"Disons en passant que nos frères hutu oublient si vite car, bon nombre d’entre eux, à commencer par Agathon Rwasa, Domitien Ndayizeye, Pierre Nkurunziza, François Ngeze, Pierre Claver Nahimana, Léonce Ngendakumana, pour ne citer que ceux-là, savent très bien que le fondateur du Palipehutu, Rémy Gahutu, avait professé qu’à deux doigts de la victoire, les Hutu vont s’entretuer, ce qui est le cas aujourd’hui entre les deux formations politiques hutu.
« Comme la population burundaise aspire pour le moment au changement, une foule immense participe dans les grands rassemblements du parti Cnl. Les meetings du Cnl font peur au Cndd-Fdd à telle enseigne que même les agents de la police attendent au tournant un éventuel dérapage de ce parti adverse pour inciter les instances de décision à le suspendre.
« Au moment où la désignation du candidat aux présidentielles du 20 mai 2020 a été imposée par les généraux en tête desquels l’actuel chef d’état-major, le lieutenant-général Prime Niyongabo, le président sortant, Pierre Nkurunziza, se serait confié à Agathon Rwasa pour une protection certaine contre des poursuites judiciaires de la Cpi pour qu’en contrepartie, il lui cède son pouvoir. Les deux natifs de la province de Ngozi auraient cette fois-ci accordé les violons pour que le pouvoir soit une chasse-gardée du Nord comme le fit Jean-Baptiste Bagaza lorsque les top ten avaient su détourner le consensus favori à la personne du colonel Epitace Bayaganakandi pour diriger la première transition.
« Mais les tenants de la propulsion au pouvoir d’un combattant ne décolèrent pas. Ils envisageraient d’organiser un hold up électoral par le bourrage des urnes, ce à quoi les membres du Cnl se sont préparés d’avance pour assurer la surveillance. Il reste à intimer l’ordre au président de la Ceni à proclamer de faux résultats.
« C’est ce scénario qui ne sera pas toléré par les hommes sulfureux d’Agathon Rwasa qui n’ont pas peur de risquer leurs vies pour déjouer les ruses du parti-Etat. Pour bien assumer un tel acte qui sera décrié par la communauté internationale, les généraux ont déjà envisagé le confinement de la population au lendemain du vote sous prétexte du coronavirus qui se serait exponentiellement propagé Car, l’Oms en aurait exigé et le gouvernement devrait éviter le courroux de cette organisation mondiale de la santé.
« En réalité, les généraux auront inventé une astuce de contenir les membres du Cnl pour éviter une quelconque dérive électorale par contestation d’une majorité de la population qui aspire au changement. Et comme les deux groupes se surveillent mutuellement et qu’aucune barrière physique ou idéologique n’existe pas entre eux, les membres du Cnl s’y préparent déjà pour contrecarrer tout acte anti démocratique et mettent à prix leur vie pour faire échec à tout projet mijoté pour une quelconque fraude électorale. J.M.
Burundi - Malversations Economiques
L’Olucome contre l’utilisation du charroi de l’Etat lors de la campagne
Bujumbura, le 7 mai 2020 (Net Press) . L’observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques, Olucome, vient de saisir le président de la commission électorale nationale indépendante pour tirer sur la sonnette d’alarme à propos de l’utilisation du charroi de l’Etat dans les campagnes électorales.
Pour l’observatoire qui pointe du doigt essentiellement le parti au pouvoir, du 27 avril au 20 mai 2020, jour des élections, l’effectif des véhicules utilisés oscillerait autour de 250 et les frais de carburant totaliseraient un montant estimé par l’Olucome à plus de 1,2 milliards de nos francs pour les 20 jours de campagne.
Or, poursuit l’observatoire, la constitution burundaise et le code électoral interdisent une telle pratique aux allures de malversations économiques. Rappelant que le président de la Ceni en avait parlé lors d’une conférence de presse de ce 24 avril dernier, l’Olucome trouve que l’utilisation de ces véhicules à des fins de campagne électorale transgressent ses paroles, la constitution et le code électoral.
Pour cela, l’Olucome demande au président de la Ceni de sanctionner le parti politique qui utilise le charroi de l’Etat dans ses campagnes. Il demande également aux ministres de la justice et de la sécurité, aux gouverneurs de province de se saisir de ce cas afin de sanctionner le Cndd-Fdd conformément à la loi.
Dans le même ordre d’idées, les défenseurs des droits de l’homme regroupés au sein du consortium pour le monitoring des violations des droits de l’homme pendant la période électorale de l’année 2020 au Burundi, estiment que des règles de jeu sont piétinées par le parti au pouvoir, le Cndd-Fdd.
Pour eux, alors que tous les candidats aux élections devraient être traités de la même manière et avoir les mêmes avantages, le candidat du parti au pouvoir se comporte déjà comme un président de la République et la Ceni reste tétanisée, trouvent-ils. En date du 6 mai, poursuivent-ils, alors que le candidat du Cndd-Fdd fait sa propagande dans le province de Cankuzo, certains services ont été fermés, des tenants des magasins et boutiques obligés de fermer pour rejoindre la campagne au stade. Ils demandent à la Ceni de jouer au round pour prouver son indépendance. D.N.
Burundi - Confessions Religieuses
Une crise du leadership qui vire vers l’emprisonnement d’un pasteur
Bujumbura, le 7 mai 2020 (Net Press). Pasteur Arthémon Nzambimana , ce responsable de l’église vivante de Jabe, dans la zone de Bwiza, commune Mukaza, capitale économique Bujumbura, est entre les mains de la police judiciaire des parquet et pour cause, la crise du leadership entre lui et le pasteur Térence Mpanuwanka, son adjoint, qui a tenté de récupérer l’église depuis 2018 .
Ce prélat a été arrêté avec onze fidèles et ont été relâchés hier dans la soirée, selon les témoignages des fidèles de son église. Pasteur Arthemon Nzambimana avait été arrêté le 27 février dernier avant d’être relâché une journée après et depuis ce jour, il est toujours dans la ligne de mire de la police judiciaire des parquets sise au quartier Jabe, non loin du siège social de son église.
Selon plusieurs témoignages des fidèles de l’église vivante de Jabe, tout a commencé lorsque le représentant légal adjoint de la congrégation, Térence Mpanuwanka, a tenté de s’emparer du leadership de l’Église depuis 2018, aidé par le ministère de l’intérieur et de la formation patriotique, mais en vain. Celui-ci avait tenté de mettre en place de nouveaux organes de l’église à l’insu des chrétiens, mais cette tentative a été déjouée par le pasteur Arthemon Nzambimana , ce qui fut un fiasco total pour Mpanuwanka.
Depuis ce jour, celaa fait plusieurs mois que pasteur Mpanuwanka qui, normalement, est en charge de la région nord du Burundi, essaie de récupérer par force les bureaux de la paroisse de Jabe où se trouve le quartier général de l’Église, sans succès, pasteur. Terence Mpanuwanka est connu pour ses accointances avec le Cndd-Fdd, en témoigne qu’il a été vu en pleine campagne présidentielle du parti de l’Aigle en commune Bugendana province de Gitega. Il jure sur tous les toits qu’il va faciliter l’admission à la prison centrale de Mpimba si Arthemon Nzambimana s’il ne lui cède pas le fauteuil dont il a tant besoin. N.R.
Burundi - Usa - Santé
Les Etats Unis décidés à combattre le covid-19 en Afrique
Washington, le 7 mai 2020 (Net Press) . Le secrétaire d’Etat adjoint aux Affaires Africaines, Tibor Nagy, à travers une conférence de presse téléphonique sur la réponse des Etats-Unis à la pandémie de Covid19 en Afrique, a indiqué que son pays s’apprête à donner plus de 245 millions de dollars américains aux pays africains pour les aider à faire face à la pandémie de Covid-19.
Selon ce haut fonctionnaire de la diplomatie américaine, le Burundi recevra lui aussi plus d’un million de dollars sous forme d’assistance humanitaire afin de protéger la santé des personnes jugées vulnérables. Ch.N.