Bujumbura, le 12 mai 2020 (Net Press). Selon des informations des populations de cette zone, des éléments de la police ont fait irruption ce matin dans cette zone pour des raisons de fouille-perquisition. Contrairement aux habitudes, les policiers n’étaient pas accompagnés de militaires, raison pour laquelle même leur présence est passée inaperçue chez le gros des habitants de cette zone.
En outre, nous avons appris que les mêmes éléments de la police n’ont pas été dans tous les quartiers de la zone. Ils étaient ce matin au quartier Jabe III, ils demandaient gentiment ce qu’ils voulaient, notamment la carte nationale d’identité ainsi que le cahier des ménages. Ils ne mettaient pas la rigueur habituelle une fois arrivés dans les ménages et comme pour dissiper la peur des personnes visitées, ils demandaient du thé.
Les habitants rassurés par cette approche presqu’amicale des policiers se mettaient donc à l’aise, les précédaient un peu partout dans la maison où ils voulaient se rendre et au bout de quelques minutes, ils déclaraient que la fouille-perquisition était terminée, à la satisfaction des habitants de Jabe qui étaient habitués à une présence brutale de la part des éléments de ce corps.
Coïncidence ou pas avec l’approche des élections, l’on se rend compte que ces derniers jours, les policiers n’embêtent plus les populations citadines. Même les commerçants ambulants poursuivent leurs activités alors que les policiers sont proches. Cela est observable enfin sur les voies publiques où les policiers de roulage deviennent de moins en moins embêtants. D.N.
Burundi - Droits de l’Homme
Ils donnent la situation des droits de l’homme de la semaine dernière
Bujumbura, le 12 mai 2020 (Net Press) . Ils, ce sont les défenseurs des droits de l’homme qui évoquent des allégations de violations, des atteintes et des violations des droits de l’homme enregistrées la semaine dernière. Pour eux, au moins 7 personnes ont été tuées au moment où trois autres ont été torturées. Ils notent un cas de violences basées sur le genre et 82 personnes arrêtées de façon arbitraire. Parmi les victimes, l’on compte 2 femmes tuées et une autre arrêtée arbitrairement.
Des jeunes du parti de l’Aigle, des administratifs, des policiers, des agents du service secret et des militaires sont soupçonnés d’être les présumés auteurs de la plupart de ces violations des droits de l’homme. Aussi, parmi les victimes, ils notent des membres des partis politiques, dont ceux du Cnl.
Au cours de cette période, la Ligue Iteka a relevé un cas d’attaque à la grenade, des actes d’intimidation, des affrontements entre les membres du parti Cndd-Fdd et du parti Cnl ainsi que des irrégularités de la Ceci lors de l’enrôlement des membres des bureaux de vote dans certaines provinces du pays. Ch.N
Burundi - Politique
"Élections au Burundi : l’opposant Agathon Rwasa démonte le processus électoral", dixit Rfi
Bujumbura, le 12 mai 2020 (Net Press) . Au Burundi, à huit jours d’un triple scrutin dont une présidentielle sans le chef de l’État sortant Pierre Nkurunziza, le principal opposant Agathon Rwasa dénonce dans une lettre envoyée en urgence au président de la Céni, et dont RFI a pris connaissance, les principaux ratés de l’organisation de ces élections par la commission électorale, souvent accusée d’être aux ordres.
L’opposant et candidat à la présidentielle pointe notamment des listes d’électeurs définitives qui n’ont pas été affichées publiquement, une distribution « catastrophique » et des bureaux des centres de vote constitués presque exclusivement de membres du parti au pouvoir. De quoi ôter toute « crédibilité » à ces élections, si tout ceci n’est corrigé dans les plus brefs délais, selon Agathon Rwasa.
Premier écueil, les listes électorales définitives. La Céni du Burundi a rendu publiques les listes provisoires en décembre, conformément à la loi. Des recours ont été ensuite déposés dans les délais, avant que la Commission ne donne fin février le chiffre définitif des inscrits, quelque 5,1 millions électeurs. C’est sans la douzaine de milliers de Burundais de l’étranger, qui ne vont pas voter officiellement à cause de la pandémie du coronavirus.
Aujourd’hui à huit jours de la triple élection du 20 mai, les listes électorales définitives n’ont pas encore été publiées. Impossible donc de vérifier par exemple si les personnes décédées ou en dehors du pays ont été rayées de ces listes dénonce Agathon Rwasa, qui parle d’un « scandale » électoral de nature à entacher tous les scrutins.
Une Céni impolie, selon le candidat
Autre écueil reproché par le principal opposant burundais : la distribution des nouvelles cartes qui doit prendre fin aujourd’hui est ponctuée selon lui de très nombreuses irrégularités. Des cartes seraient illégalement remises aux chefs de collines issus tous du parti au pouvoir, qui les redistribueraient ensuite à leurs seuls partisans.
Enfin, Agathon Rwasa dénonce la mise sur pied de bureaux des centres de vote, constitués pratiquement des seuls membres du parti Cndd-Fdd. « C’est une catastrophe », s’insurge l’opposant burundais en parlant d’une « violation flagrante » du code électoral qui prévoit une composition qui respecte les équilibres politiques.
Agathon Rwasa s’impatiente. Il demande dans sa correspondance « une implication personnelle » du président de la Céni afin d’éviter des irrégularités de nature à faire perdre toute « crédibilité » au processus électoral. L’homme, qui ne mâche plus ses mots désormais, a dénoncé dans un de ses meetings une Céni qui « n’a pas la politesse » de répondre à son appel. N.R.
Burundi - Elections
Burundi : une mission régionale d’observateurs empêchée d’assister aux élections
Bujumbura, le 12 mai 2020 (Net Press) . La mission d’observation électorale de la Communauté des États de l’Afrique orientale (EAC), attendue en début de semaine, ne sera sans doute pas là pour la triple élection prévue dans neuf jours, du moins si l’on en croit une lettre du gouvernement burundais au secrétariat général de cette organisation.
Gitega avait dans un premier temps donné son accord pour le déploiement d’une mission d’observation électorale de la Communauté des États de l’Afrique orientale.
Est-ce un changement de ton ? Son ministre chargé des relations avec cette organisation régionale vient d’annoncer à son secrétaire général, dans une lettre du 8 mai, que toute équipe d’observateurs en provenance de l’étranger doit obligatoirement être confinée durant 14 jours, conformément à la stratégie nationale de lutte contre la pandémie du Covid-19.
Cette mission de vingt personnes, en grande majorité des Tanzaniens mais sans les Rwandais, est financée par la Chine selon nos sources. Elle était attendue à Bujumbura au cours de cette semaine. Impossible donc pour elle d’être sur le terrain le 20 mai, jour des élections.
Le gouvernement propose qu’elle soit remplacée par les membres de la représentation de l’EAC au Burundi. « Ca serait symbolique car ils se comptent sur les doigts d’une main et n’ont aucune expérience en matière », toujours selon nos sources.
L’une d’elles assure que tout n’est pas encore perdu, parlant de négociations toujours en cours en vue de son déploiement.
Gitega en a bien besoin. C’est d’ailleurs le gouvernement burundais qui a invité cette organisation, histoire d’avoir au moins cette caution régionale en l’absence de toute observation électorale internationale, analyse un diplomate. Le gouvernement burundais n’a pas voulu d’observateurs de l’Onu et de l’Union européenne, accusées d’être proches de son opposition depuis le début de la crise de 2015.
L’Église catholique et la société civile ne seront pas là également. « On va assister à une élection à huis clos de tous les dangers entre le Cndd-Fdd au pouvoir qui ne veut rien lâcher, et une opposition emmenée par Agathon Rwasa qui croit en sa victoire », prévient le même diplomate. La tension ne cesse de monter entre pouvoir et principal parti d’opposition.
La Ceni dans le collimateur du parti Uprona
Le porte-parole du parti Uprona , Olivier Nkurunziza, demande à la commission nationale électorale indépendante de faciliter l’intégration de tous les visages dans les bureaux de vote.
Olivier Nkurunziza reproche à la commission en charge des élections d’avoir largement accordé au Cndd-Fdd la majorité de membres des centres de vote, emboité par le pas de l’actuel vice-président et candidat à la course présidentielle du parti Uprona Gaston Sindimwo. Dans un meeting organisé en provinces de Kirundo et de Makamba, il s’en est pris à la Ceni, l’accusant de rester silencieuse face au comportement de certains Upronistes qui battent campagne aux côtés du parti au pouvoir Cndd-Fdd et a demande à la Ceni de respecter la loi.
Olivier Nkurunziza dit que des bureaux de vote seront contrôlés par le parti aux affaires car selon lui, les commissions électorales communales Indépendantes (Ceci) ont sorti la liste des personnes retenues comme agents des bureaux de vote. Le gros des personnes retenues sont des militants du parti au pouvoir et la société civile satellite au parti aux affaires Cndd-Fdd. Il trouve que l’inclusion des représentants de toutes les formations politiques en compétition est impérative pour la transparence des élections. J.M.
Burundi – Politique
Obligation des élèves de participer aux meetings
Makamba, le 12 mai 2020 (Net Press) . Depuis le début de la campagne électorale, les élèves sont souvent obligés de participer aux meetings du parti Cndd-Fdd.
Dans la province scolaire de Makamba, au Sud du pays, le directeur de l’enseignement, Sim Nimpaye, a ordonné aux directions scolaires de suspendre toutes les activités pour contraindre aux élèves de participer dans un meeting électoral du parti au pouvoir, le Cndd-Fdd.
Il avait creusé dans ses méninges pour inventer une astuce qui justifierait ce ralliement des enfants au parti au pouvoir lors de son grand rendez-vous électoral. Pour lui, l’organisation d’une réunion des directeurs et des enseignants suffirait pour que personne ne se rende compte qu’il aurait conditionné les enfants de participer à cette activité politique.
Pour lui, l’organisation d’une rencontre des directeurs et des enseignants suffirait pour que toute personne comprenne que les enfants auraient participé à ce meeting par manque d’encadrement pédagogique.
Or, certains directeurs n’ont pas hésité un seul instant pour donner formellement un message aux enfants de participer au meeting du Cndd-Fdd organisé au stade Peace Park Complex Stadium de Gasenyi.
Même des listes des élèves qui ne se sont pas rendu sur le lieu de rencontre ont été dressées pour sanctionner les récalcitrants. En plus, le directeur provincial de l’enseignement à Makamba a clairement demandé aux enseignants de sa circonscription scolaire de voter pour le Cndd-Fdd.
Soulignons que cette attitude du directeur provincial de l’enseignement à Makamba s’est aussi justifiée dans d’autres provinces. Un signe qui ne trompe pas que le parti au pouvoir a peur de perdre les élections et cherche à les remporter par tous les moyens détournés ou pas. N.R.
Burundi - Malversations Economiques
L’Olucome s’exprime sur le budget de l’exercice 2020 - 2021
Bujumbura, le 12 mai 2020 (Net Press). D’emblée , l’Olucome estime que " Le parlement burundais, en étroite collaboration avec le gouvernement censé défendre les intérêts du peuple burundais, vote un budget général de l’Etat fantaisiste qui met seulement en avant les intérêts de quelques individus".
Cet observatoire fait savoir que le parlement a adopté le projet de loi des finances, exercice 2020 - 2021, dont les charges publiques s’élèvent à plus de 1576 milliards de francs burundais. L’assemblée a analysé ledit projet et a posé la question au ministre des finances pourquoi le gouvernement ne présente pas et ne publie plus de rapports d’utilisation du budget général depuis 2015, ce à quoi le ministre a tout simplement répondu qu’il s’agit d’un problème informatique.
L’Olucome est plutôt convaincu qu’il s’agit d’un marché public d’informatisation de tout le circuit des dépenses du budget général de l’Etat octroyé illégalement à la société Assyst par le ministère des finances. Selon les conclusions de l’observatoire, le marché était surestimé à 15 milliards alors qu’il pouvait être attribué à 5 milliards, soit un tiers du montant déboursé.
L’Olucome regrette de constater que les parlementaires viennent de passer 4 ans en votant différents projets de loi des finances sans qu’ils aient en retour un rapport d’utilisation des fonds de budget antérieurs de l’Etat. Par ailleurs, Assyst avait eu un autre marché du genre dans le même ministère, mais le logiciel que cette société a fournie n’a jamais fonctionné.
L’observatoire estime que ce n’est pas le seul secteur qui est victime de tels actes de corruption. Plus grave, attribuer les marchés publics avec favoritisme est devenu une habitude au Burundi alors qu’ils représentent 70% du budget général de l’Etat de chaque année. Pour cela, il demande au gouvernement de mettre en place une commission parlementaire pour enquêter sur les budgets généraux de l’Etat depuis l’exercice 2005.
Il lui demande enfin d’enquêter sur la façon dont les marchés publics attribués à Assyst se sont déroulés, établir des responsabilités et sanctionner les coupables selon les lois en vigueur au Burundi. D.N.