Bujumbura, le 15 mai 2020 (Net Press) . La scène s’est passée ce matin dans la zone de Cibitoke, en mairie de Bujumbura, quand un homme d’origine congolaise a été arrêté par des policiers pour une infraction qui n’a pas été portée à la connaissance de ceux qui assistaient à la scène. Les forces de l’ordre l’ont directement embarqué vers le cachot de ladite zone.
Arrivé sur la place, des hommes qui étaient détenus lui ont demandé à "payer la bougie", c’est-à-dire à payer de l’argent pour que les détenus l’introduisent dans ce cachot, une forme de baptême en somme dans les milieux carcéraux de ce pays. Il a répondu qu’il n’avait pas d’argent et ses codétenus ont cherché à le taper pour le corriger.
Mais ironie du sort, il était de loin le plus fort des détenus et quand il a résisté, ces derniers sont allés se plaindre auprès du commissaire de ce cachot. Celui-ci, sans trop demander ce qui s’était passé, a donné l’ordre à ses policiers de le ligoter et de le battre pour méconduite, selon ceux qui ont assisté à la scène.
Un de ceux-là, un catholique très pratiquant, a jugé bon de ne pas laisser la situation comme tel. Il s’est précipité à l’ambassade de la République démocratique du Congo pour lui faire part de ce qu’il appelle un scandale. Il a indiqué au reporter de Net Press qu’il a fait ce qu’il peut et que pour le moment, il revient à cette ambassade d’intervenir. N.R.
Burundi - Politique
Le candidat de l’Uprona pas encore essoufflé par la course électorale
Bujumbura, le 15 mai 2020 (Net Press) . Les milieux proches du candidat de l’Uprona, Gaston Sindimwo, indiquent qu’il n’est pas encore fatigué par la campagne et entend aller jusqu’au bout car il ne reste que quelques deux jours. Ils reconnaissent que c’est le match final qui est le plus exigeant, mais qu’il entend tenir sans beaucoup de peines.
A titre d’exemple, dans l’après-midi de ce 14 mai, Il a effectué une visite dans la province de Bujumbura dit rural avant de revenir en mairie de Bujumbura où il a passé quelques temps dans la zone de Buyenzi, commune urbaine de Mukaza. L’objectif était de soutenir une campagne zonale qui y battait son plein.
Sans trop tarder, il a pris le chemin hier même de l’intérieur du pays et il compte aujourd’hui travailler dans la province de Karusi. Son entourage estime en outre que son candidat doit également trouver des voix dans la ville de Bujumbura dont il est ressortissant, ce à quoi son parti répond toujours qu’avec 2020, tout est possible.
Il a lui aussi été l’invité de Rfi aujourd’hui et répondait aux questions de Laurent Correau. Le candidat de l’Uprona estime qu’il faut briser la peur.
A la question de savoir le principal point qui restera des années Nkurunziza, il a répondu que "c’est un bilan positif par rapport aux autres présidents. Malgré la conjoncture avec laquelle il a travaillé, nous avons quand même bien tenu. Parce que les salariés ont été rémunérés, malgré les sanctions. On a construit des écoles, des hôpitaux… Malgré la crise économique imposée par l’Occident, on a pu survivre. Je salue le bilan du président et le courage du président, parce qu’il n’y a pas beaucoup de présidents africains qui peuvent faire un bilan pareil dans des circonstances pareilles".
Le journaliste français lui a rappelé que ces quinze années ont été marquées par de graves violations des droits de l’homme, des assassinats, des disparitions forcées, de la torture..., lui demandant sa réaction par rapport à tout ce qui s’est passé.
Le candidat de l’Uprona a dit qu’il y a les crimes politiques qu’il a observés et la plupart de ces crimes politiques ont engendré cette mauvaise gestion des questions des droits de l’homme. D’abord, il entend mettre en place une commission d’enquête qui doit analyser qui a fait quoi. Les assassinats ciblés ou les violations, il doit les réprimer pour pouvoir bien avancer. Faire une amnistie générale pour commencer sur des bases solides, pour qu’il n’y ait pas d’inquiétudes des uns et des autres. Sa détermination, c’est d’abord de mettre tous les Burundais ensemble. S’il doit être élu comme président de la République, tous les concurrents devront faire partie de l’équipe de concertation dans la mise en place d’un gouvernement d’unité nationale.
A la question de savoir ce qu’il souhaite changer, il a répondu que s’il est élu, il s’occupera d’abord à normaliser les relations diplomatiques avec tout le monde et surtout les pays voisins, pour pouvoir accroître l’économie nationale. En plus, comme il l’a promis au peuple burundais, ce sera l’occasion de briser la peur. Enfin, il va mettre à l’abri le peuple burundais du besoin.
Laurent Correau, qui est un journaliste chevronné, est revenu sur le fait de briser la peur, voulant savoir si c’est un problème du pays à l’heure actuelle, cette présence de la peur. Le candidat de l’Uprona a répondu par l’affirmative. Pour lui, c’est depuis la mise en place de l’accord d’Arusha et cela a continué jusqu’à présent. Donc lui, avec son pouvoir, ce qu’il va faire dans six mois, c’est qu’il n’y aura pas beaucoup d’autorités qui auront des gardes comme il le voit aujourd’hui.
A la question de savoir s’il faut démilitariser la société burundaise, il a dit oui, parce que quand vous allez dans un quartier X, Y, Z et quand vous avez des gens comme des dignitaires qui prennent des gardes, c’est plus qu’un camp militaire. Il y a aussi des jeunes des partis politiques qui font la loi dans les collines. Tout cela, avec l’arrivée du pouvoir Uprona, sera banni sur le territoire national. Tout le peuple burundais vaquera à ses occupations sans problèmes.
Trouve-t-il cette élection qui s’annonce libre et transparente ? Il a répondu qu’il y a plusieurs inconnues, parce que jusqu’à présent, on avançait très bien. Mais avec la mise en place des bureaux de vote, c’est problématique, parce qu’on n’a pas respecté l’article 40 du code électoral.
On a vu qu’il y a plusieurs membres du bureau de vote du parti au pouvoir, alors que d’autres partis n’en ont pas. Nous espérons que les gens de la Céni ou de la Céci [à l’échelon communal] feront ces correctifs, parce qu’aujourd’hui, il n’y a pas d’observation internationale. Nous avons décidé d’observer, nous, nos propres élections. Donc il faut que les candidats puissent avoir les membres du bureau de vote pour que les choses soient claires. C’est cela que nous demandons. D.N.
Burundi - Politique
Agathon Rwasa plus déterminé à gagner les élections
Bujumbura, le 15 mai 2020 (Net Press) . Ce matin, le président du parti Cnl, Agathon Rwasa, était l’invité de la Radio du Monde, répondant aux questions de notre consœur Carine Frenk. A l’entendre, le scénario du tripatouillage des résultats des élections de ce 20 mai est écarté d’avance.
Selon Rwasa, tout homme politique qui prend part au processus électoral s’y engage avec des convictions de remporter les élections. Dans notre pays, tout le monde a besoin du changement. Pour lui, il n’y a rien de joué d’avance car, la panique qui s’observe dans le camp du parti au pouvoir est un prélude d’un débâcle électoral du Cndd-Fdd aux commandes, il y a 15 ans.
Agathon Rwasa regrette que les conditions pour une élection libre, démocratique et équitable ne soient pas réunies. En témoignent les multiples cas de violation des droits de l’homme devenus monnaie courante dans notre pays. Il en veut aussi pour preuves le monopole de l’administration par le Cndd-Fdd, la violation flagrante du code électoral dans la mise en place des bureaux de vote par une Ceni qui confère le privilège d’assurer la représentation aux seuls membres du parti au pouvoir.
Toutes ces irrégularités témoignent de la volonté ferme du Cndd-Fdd de rester aux affaires. Le leader du Cnl a affirmé que beaucoup d’irrégularités ont caractérisé le processus électoral, ce qui prouve que le Cndd-Fdd veut à tout prix tricher pour se maintenir au pouvoir. Pour Rwasa, si cette situation s’avérerait, il va faire recours à la cour constitutionnelle bien qu’il sait très bien qu’elle est sous la coupe du Cndd-Fdd.
A la question de la journaliste, Marie France Cros, en rapport avec sa citation dans les massacres des Tutsi Banyamulenge à Gatumba, Rwasa a nié sa participation à cette tragédie. Il affirme qu’il est au dessus des clivages ethniques et prône un Burundi réconcilié avec lui-même. Ceux qui spéculent et qui pataugent encore dans cet imbroglio ne méritent pas d’être de leaders car, ils sont en arrière sur le plan du progrès souhaitable à notre pays.
Une fois élu président de la République, Rwasa mettra un accent particulier sur le projet de rétablissement de tout citoyen dans ses droits. Aussi, il s’emploiera à redorer l’image du Burundi, à renforcer la coopération internationale pour que le pays sorte de son isolement et va prioriser l’éducation nationale afin de développer notre économie.
En somme, la sécurité est une affaire de tous les citoyens et l’appareil sécuritaire doit bénéficier des formations pour qu’il soit professionnel, épuré de toute sorte de militantisme. En plus, le choix des priorités semble difficile dans la mesure où c’est comme on doit reprendre tout à zéro. J.M.
Burundi -Santé
Covid-19, l’Olucome demande au président de la République de protéger les populations
Bujumbura, le 15 mai 2020 (Net Press) . Le président de l’Olucome, Gabriel Rufyiri, vient d’écrire au président de la République, Pierre Nkurunziza, ce 14 mai, pour lui demander avec insistance de prendre des mesures visant à protéger les populations burundaises de la pandémie Covid-19, qui se répand à une grande vitesse, surtout pendant cette période de campagne électorale.
Il vient d’apprendre qu’il y a 8 nouveaux cas confirmés de la pandémie, ce qui totalise 27 personnes atteintes, dont huit guéries et une décédée. Mais il a également d’autres informations qui font état d’infections de cette maladie à l’intérieur du pays. Par ailleurs, poursuit-il, les mesures prises par les autorités compétentes ne sont pas respectées par manque de rigueur de celles qui les prennent.
Il déplore le fait que les candidats aux élections et les leaders des partis politiques en campagne n’ont rien fait pour faire respecter ces mesures à leurs adhérents. En d’autres termes, la focalisation aux croyances irrationnelles et aux intérêts politiques est à l’origine de la négligence de ces mesures.
Par ailleurs, le Burundi n’a pas participé au sommet des chefs d’Etat de l’Eac de ce 12 mai alors que les principaux vecteurs de transmission sont les transporteurs des marchandises dans ces pays. L’Olucome lui demande de se joindre à ses homologues pour trouver des solutions coordonnées au niveau régional contre le coronavirus. Ch.N.
Burundi –Education
Le journal "La voix de l’Enseignant" constate...
Bujumbura, le 15 mai 2020 (Net Press) . Dans la classe de 9ème , les programmes sont au bout sauf en sciences et technologie. En moins d’un mois, même si la date n’est pas encore officielle, les élèves de la classe de 9ème fondamentale passent leur concours national. Un examen qui leur permet de tamiser pour connaître ceux qui continuent avec le fondamental et ceux qui bifurquent dans l’enseignement des métiers.
Une commission de préparation, de passation et de correction du concours national, édition 2020 est déjà à l’œuvre. Le programme du domaine des sciences et technologie est vaste et ne se termine jamais. Les experts en pédagogie proposent de scinder le domaine des sciences et technologie en deux options à savoir la biologie- chimie et la physique –technologie.
Ainsi, les enseignants formés en binôme à l’IPA et à l’ENS feront leurs tâches sans difficultés. Ils demandent également que les cours soient titularisés comme dans certaines écoles sous convention afin que chaque enseignant dispense une partie de sa spécialisation.
Par ailleurs, le choix de l’orientation au post-fondamental n’est pas pris au sérieux par les élèves, constate notre confrère. Les élèves qui terminent le cycle fondamental ne prennent assez de temps pour choisir trois sections qu’ils désirent poursuivre au second cycle de l’enseignement secondaire. Au lieu de consulter les enseignants et les parents, ils font des choix au hasard qui ne tiennent pas compte de leurs aptitudes intellectuelles.
Ils expliquent ce manque de concentration par le fait que la commission chargée de l’orientation dans le cycle post-fondamental ne tient pas compte de leurs choix. Les parents demandent aux enseignants d’aider les élèves à proposer des sections qu’ils sont à mesure de suivre avec succès, et à la commission d’orientation de tenir compte des propositions dans la mesure du possible.
De leur côté, les écoles sous convention catholique font tout pour améliorer les résultats. Dans le but d’améliorer les résultats scolaires aux examens nationaux, les responsables des écoles sous convention catholique viennent d’organiser des tests d’entrainement pour la classe de 9è et pour les classes terminales des humanités générales et techniques. Les résultats obtenus permettront aux enseignants de s’auto-évaluer et aux élèves de se mesurer et de s’entrainer afin de mieux se classer au concours national et à l’examen d’Etat. Les concernés apprécient ce genre de travaux. N.R.
Burundi - Nécrologie
Spécial Départ pour l’Eternité d’un Juste
Bujumbura, le 15 mai 2020 (Net Press) . C’est en date du dimanche 10 mai dernier que, vers la fin de la messe de 10h30, autour de 12h20, que le reporter de Net Press a appris le décès d’Innocent Ngendakuriyo, affectueusement appelé Kinshasa. Il était admis à l’hôpital Clinique Prince Louis Rwagasore, de la mairie de Bujumbura, depuis 17 jours.
Une mauvaise nouvelle qui mobilise les siens
Innocent Ngendakuriyo est un homme qui passe de vie à trépas à un âge respectable de 68 ans. Il avait une famille suffisamment nombreuse, mais également des alliances qui ont fait que la mobilisation a été impressionnante à la nouvelle de cette mort d’un homme sage et respecté de tout le monde. C’était un homme qui forçait l’admiration de plusieurs générations, de ses petits enfants aux hommes de son âge en passant par ses enfants et ses proches parents.
Innocent Ngendakuriyo est un homme de consensus, un homme qui conseillait tout le monde dans son voisinage de Mujejuru à Ijenda, dans Bujumbura dit rural. Il était très écouté si bien que tous ceux qui étaient à la Clinique ce jour-là disaient sans détours que le départ pour l’Eternité de cet homme est une grande perte pour la famille et la communauté. Ils resteront à cet endroit jusqu’à ce que le corps soit emmené à la morgue de ladite clinique.
Préparation de son inhumation
Aussitôt terminé le travail de le conserver dans la chambre froide, sa famille proche rassemble quelques éléments pour préparer les funérailles. Dans un premier temps, c’est un communiqué de décès qui est lancé dans quelques stations publiques et privées du pays qui sont opérationnelles.
Le lendemain, le 11 mai, c’est une réunion de tous les membres de la famille et connaissances pour mobilier les fonds servant à son enterrement. C’est également le moment de décider du jour de son inhumation qui a été fixé pour ce jeudi 14 mai à son domicile sis à Mujejuru, à une quarantaine de kilomètres de la capitale économique Bujumbura.
Le jour de l’enterrement
La levée du corps a été programmé à 7 heures du matin et l’on a été frappé par la ponctualité des cérémonies, ce qui est un point positif à l’actif des organisateurs de cette activité. La messe en sa mémoire est prévue à 8h30 à la paroisse Sainte Anne de Musaga, au Sud de la mairie de Bujumbura. L’officiant est un jeune prêtre, de la congrégation des Jésuites qui décide de sacrifier son temps à ce programme du jour. Sur le programmé, il a 3 petites minutes de retard.
La messe en mémoire d’Innocent Ngendakutiyo est très émouvante au regard de l’homélie du jeune prélat qui a remonté avec brio le moral de ceux qui étaient frappés par cette absence difficile à contenir d’un homme intègre. C’est également les intentions de messe lues qui ont été savamment préparées à l’endroit de l’illustre disparu.
L’église de la paroisse Sainte Anne de Musaga est très vaste et l’on a été frappé par la présence d’une foule nombreuse si bien que l’édifice était noire de monde, malgré que ce soit une journée de travail. Les participants à la messe ont tout de même respecté le système de distanciation exigée par les professionnels de la santé publique, Covid-19 oblige !
Mujejuru est un endroit où le chemin pour s’y rendre en véhicule est très étroit, mais tout de même ! Au moins 50 véhicules pleins d’occupants ont accompagné le défunt à sa dernière demeure. Sur place, l’on constate que sa tombe est construite à côté de trois autres, celle de Pierre Rumbete, de Constance Ntawurishira et de Mathias Ngendakuriyo, probablement son père, sa mère et son frère.
L’on en veut pour preuve que l’un de ses frères, en compagnie d’une de ses sœurs, ont profité de cette occasion pour déposer des gerbes de fleurs sur ces autres tombes. Ceux qui faisaient des commentaires ont indiqué que les "Ijendais" ont connu une civilisation précoce au regard des prénoms des leurs, à savoir Pierre et Constance, nés dans les années 30 et Mathias, des années 50.
Le constat sur place est que les "Bujumburais" qui ont participé aux cérémonies de levée de corps et ceux qui ont participé à la messe en sa mémoire n’ont pas eu le temps de faire le déplacement d’Ijenda. D’autres véhicules, plus de 50 ceux-là, sont restés à Bujumbura, empêchés pour des raisons de service.
Qui était Innocent Ngendakuriyo ?
A Ijenda, les populations de son entourage avaient fait le déplacement très nombreuses pour accompagner cet homme considéré comme le médiateur et le rassembleur de cette région C’est sur sa tombe ; lors de l’oraison funèbre, que la foule présente a appris qu’Innocent Ngendakuriyo, était un grand croyant car tous les jours, il participait à la messe du matin malgré la distance qui le séparait de l’église. Par ailleurs, ce ne sont pas les intempéries qui l’empêchaient non plus d’aller prier.
Ils étaient convaincus qu’Innocent Ngendakuriyo est assis à la droite du Père où il est désormais notre ambassadeur. Il attend qu’il soit rejoint par les siens dans une période que l’on voudrait qu’elle soit la plus lointaine possible. Après l’inhumation digne de son nom, une réception a été organisée dans la salle du lycée d’Ijenda où une foule tout aussi nombreuse a suivi un discours de circonstances du frère cadet du défunt, Blaise Ndayirukiye. Il laisse derrière lui une femme, 6 enfants et 19 petits enfants. Que la terre de ses ancêtres lui soit légère ! Ch.N.