Kirundo, le 19 mai 2020 (Net Press). Selon des informations dignes de foi, deux personnes ont trouvé la mort dans l’après-midi de ce 18 mai dans la commune de Bwambarangwe, de la province de Kirundo, au Nord du pays. Selon les mêmes informations, un détraqué mental a poignardé une personne qui est mort sur le champ.
Selon les mêmes informations confirmées par l’administration, des hommes qui ont assisté à cette scène macabre se sont précipités sur le fou et ils l’ont tabassé jusqu’à ce qui lui aussi rende son âme. La même administration demande à la justice de poursuivre les gens qui se sont fait justice en tuant cet homme. J.M.
Burundi - Sécurité - Politique
Le ministre de la sécurité publique se montre menaçant à la veille des élections
Bujumbura, le 19 mai 2020 (Net Press) . Au cours d’une conférence de presse animée hier soir par le ministre de la sécurité publique et de prévention des catastrophes, Alain Guillaume Bunyoni, celui-ci a sérieusement mis en garde ceux qui entendent perturber les élections de ce 20 mai.
Le ministre Bunyoni a particulièrement ciblé les éléments du Cnl et de l’Uprona car, selon lui, leurs patrons ont demandé aux militants de rester autour des bureaux de vote pour surveiller les opérations de dépouillement. D’après lui, aucune personne n’est autorisée à rester tout près des bureaux de vote.
Il s’est basé sur l’article 54 du code électoral de 2020 qui interdit tout rassemblement des civils près des lieux de vote après les heures de vote. Ainsi, il a donné l’ordre de réprimer sévèrement les contrevenants à cet article. A la veille des élections, les patrouilles des militaires lourdement armés sont visibles dans plusieurs quartiers de la ville de Bujumbura.
Quant au bilan des violences durant la campagne, le ministre a déclaré que la police a enregistré trois morts, dont deux militants du parti Cndd-Fdd, 62 blessés dont 49 du parti de l’Aigle et 13 du Cnl, en plus de 186 personnes arrêtées et détenues dans différents cachots et prisons, dont la majorité sont des membres du Cnl.
Ils sont accusés par le ministre Bunyoni d’être à l’origine des violences commises contre les militants du Cndd-Fdd Au cours de cette conférence, le ministre de la sécurité publique n’a rien dit sur les agressions dont sont victimes les membres des partis de l’opposition, surtout ceux du Cnl. Ch.N.
Burundi - Droits de l’Homme
Les activistes des droits de l’homme multiplient des communications à la veille des élections
Bujumbura, le 19 mai 2020 (Net Press) . Plusieurs activistes des droits de l’homme multiplient des réactions à la veille des triples élections prévues dans moins de 24 heures. Ainsi, certains établissent le bilan de la situation la semaine dernière, s’expriment sur cette période électorale en pleine pandémie du Covid-19.
Ils mettent également en relief un bulletin bimensuel du consortium pour le monitoring sur les élections du 1er au 15 mai 2020. D’autres sortent également un bulletin bimensuel sur le processus électoral de 2020 au Burundi. D.N.
Burundi - Justice
Des opposants frappés des sanctions d’emprisonnement
Bubanza, le 19 mai 2020 (Net Press) . Dix neuf personnes ont comparu hier au tribunal de grande instance de Bubanza, à l’Ouest du pays, tous accusés de coups et blessures. L’on apprend que cinq d’entre eux, des "Cnlois" ont été condamnés à 6 mois de prison, les 14 autres acquittés car ils sont encore mineurs.
Ce jugement est intervenu dans la soirée de ce 18 mai, vers 19 heures, après un délibéré de près de 6 heures de temps. Outre la peine à leur encontre, chacun doit payer une amende de 50.000 Fbu pour indemnisation. Le siège semble avoir été clément car le ministère public avait requis cinq ans d’emprisonnement et 2 millions d’amende chacun.
Le même ministère public avait requis 2 ans de prison pour les mineurs et 30 mois d’emprisonnement pour des majeurs soupçonnés de complicité. Ils avaient été arrêtés vendredi 15 mai dernier après des bagarres entre les militants du Cndd-Fdd et ceux du Cnl dans cette province de Bubanza.
En cas de non payement, ils seront emprisonnés pendant 11 mois. Nous apprenons que le chef de colline recevra un dédommagement de 770.000 Fbu et ses 2 témoins recevront chacun 100.000 Fbu. Les condamnés avaient plaidé non coupables, arguant qu’ils ont été plutôt agressés par de jeunes Imbonerakure. Ils n’ont pas convaincu le juge. N.R.
Burundi – Politique
Un mouvement inhabituel des gens vers l’intérieur du pays
Bujumbura, le 19 mai 2020 (Net Press) . Très tôt ce matin, sur tous les arrêts-bus d’où partent les véhicules de transport vers l’intérieur du pays, étaient rassemblées des foules de gens qui se bousculaient pour se rendre dans leurs provinces respectives.
En effet, les personnes dont il est question étaient surtout celles qui s’étaient faites enrôler dans des lieux d’inscription répartis dans différentes communes du pays et qui n’ont pas voulu changer de bureaux de vote. Selon un reporter de l’agence Net Press, ces gens étaient à majorité constitués de travailleurs de ménages.
Selon eux, ils auraient eu l’ordre des chefs collinaires et des représentants de la jeunesse Imbonerakure de se présenter sur le bureau de vote pour y accomplir leur acte hautement civique. Cette obligation des représentants de l’administration locale et des représentants du parti au pouvoir avait été bien accueillie par leurs destinataires.
Aujourd’hui, les travailleurs de ménages se sont rendus en masse sur leurs collines natales pour élire les représentants du peuple et participer par conséquent à la mise en place des institutions par la voie des urnes.
Des bus de l’office de transport en commun « Otraco » étaient pleins à craquer au moment où dans les véhicules de transport privés, n’y recevait de place que celui qui avait fait de réservation depuis dimanche passé.
Selon une certaine opinion de Bujumbura, ce mouvement est très inquiétant et augure une certaine peur cachée chez ces personnes qui se rendent à l’intérieur du pays. La même opinion ne s’inquiète pas de la peur de la propagation du coronavirus mais évoque une peur bleue des gens à l’égard de l’annonce des résultats.
Toujours selon la même opinion, cette fuite en avant prouve que le tripatouillage des résultats serait évident et que le risque de contestation par les partis politiques de l’opposition est certain au regard des cas de fraudes massives déjà décriés dans toutes les provinces du pays.
L’opinion s’inquiète aussi du comportement des militants du Cnl qui ne cachent pas leur ras-le-bol face aux irrégularités massives qui émaillent le processus électoral et l’affichage d’une volonté délibérée des membres du parti au pouvoir et de la Ceni à opérer un racket électoral. D’où l’inquiétude de la situation sécuritaire au lendemain de l’annonce des résultats.
C’est par voie de conséquence de cette perspective que s’inscrit le mouvement des travailleurs de ménages observé ce matin pour être loin des milieux supposés contestataires et de répression par la suite.
Au moment où nous mettons sous presse, nous avons appris qu’un avion se serait posé à l’aéroport international de Bujumbura pour évacuer des enfants des dignitaires vers la Tanzanie voisine, une preuve de plus que même les autorités ont peur des résultats qui seront issus des élections, ayant constaté que tout peut arriver.
Au moment où les hommes au pouvoir criaient à celui qui veut les écouter que les Burundais sont à mesure d’organiser leurs élections sans l’aide de la communauté internationale, ils étaient loin de s’imaginer qu’un parti d’opposition, le Cnl, pouvait leur donner du fil à retordre, d’où des discours intempestifs des différentes autorités sur des médias publics.
L’on se souvient en effet de la déclaration du ministre de l’intérieur et de la formation patriotique Pascal Barandagiye, du procureur général de la République, Sylvestre Nyandwi, du porte-parole du ministère de la sécurité publique, Pierre Nkurikiye, du président de la commission chargée des élections, Pierre-Claver Kazihise et hier, d’une déclaration pratiquement de guerre du ministre Alain Guillaume Bunyoni.
Toutes ces personnes, au cours de leurs déclarations, tiraient à boulets rouges sur le Cnl dont la popularité sur terrain n’était pas à démontrer. Tout ce monde vient de réaliser que l’organisation des élections n’est pas finalement une promenade de santé comme ils l’avaient envisagé. J.M.