Bujumbura, le 20 mai 2020 (Net Press). Aujourd’hui, c’était le jour le plus attendu de tous les Burundais. Les populations de ce pays doivent se choisir des dirigeants qui présideront à leur destinée à partir du mois d’aout prochain. Trois élections sont donc prévues aujourd’hui, à savoir les présidentielles, les législatives et les communales.
Les défenseurs des droits de l’homme s’expriment...
Ils estiment que sauf surprise et selon les tendances qui s’observent sur le terrain, le prochain président de la République sera issu soit du Cndd-Fdd, soit du Cnl et chacun des deux candidats a l’opportunité de rompre le statu quo pour sauver l’Etat de droit au Burundi.
Ils évoquent notamment des élections organisées sur fond de crise majeure non résolue depuis 2015. A travers ce document de 10 pages, les activistes des droits de l’homme évoquent également un "héritage" d’un Etat aux institutions délabrées. Pour eux, il faut un changement pour renouer avec les principes de bonne gouvernance comme fondement d’un Etat de droit.
Ils recommandent de tirer une bonne leçon du passé pour relever les défis à l’Etat de droit au Burundi. Avec ces développements, les activistes des droits de l’homme indiquent que les candidats aux différentes élections du 20 mai 2020 sont interpellés.
Bujumbura : le centre-ville est un lieu désertique ce matin
Dans les rues du centre-ville de Bujumbura, il n’y a pas de mouvement et la plupart des services sont fermés. L’on fait allusion aux banques, aux magasins, aux restaurants ainsi qu’aux boutiques qui se trouvent au centre-ville. Quelques bus de transport circulent et des fois, ils sont remplis ou alors à moitié vides.
La question que se pose l’opinion est de savoir si cette absence de mouvement de la ville est due à la panique de la population ou alors à l’attention focalisée sur les élections. Ce que l’on peut déjà constater, c’est que la sécurité est globalement bonne dans la ville de Bujumbura, les forces de l’ordre sont un peu partout et ceux qui protègent les institutions sont armés jusqu’aux dents.
Malgré la présence de ces forces de l’ordre, l’on a signalé, à la station New Oil Company, qui jouxte l’Institut français de Bujumbura, ou alors Centre culturel français pour les moins âgés, un garçon qui a tenté de voler mais qui a été attrapé les mains dans le sac. Il a été sérieusement battu par des gens qui étaient tout proche de l’endroit pendant une bonne trentaine de minutes.
Les gens ont répondu massivement à l’activité hautement civique d’élection leur demandée par les autorités politiques. Dans les quartiers ; un reporter de Net Press a pu se rendre dans quelques bureaux de vote de la zone Kinindo, commune Muha, où il a constaté que globalement, tout se passe bien sauf à l’école primaire de cette zone où on a enregistré un retard de plus d’une heure de temps. Partout ailleurs, que ce soit au centre de santé de la Croix Rouge, les élections se sont déroulées dans de bonnes conditions.
Dans les autres zones comme Bwiza et Nyakabiga, les activités de vote se déroulaient normalement et les gens se bousculaient sur des files pour aller voter et retourner à la maison ou alors se rendre à leurs services.
La communication coupée
La communication internet n’était pas fonctionnelle ce matin, les applications comme YouTube ou Whatsup étaient coupées et l’on suivait les informations via une synergie d’une trentaine de radios ainsi que les télévisions et les éléments de la presse écrite. Selon les mêmes radios, ce n’est pas tous les bureaux de vote qui ont des observateurs internationaux.
Des incidents ont été cependant signalés car dans certaines provinces comme Ngozi par exemple, des membres des commissions électorales communales indépendantes, Ceci, ont empêché les journalistes de faire leur travail de reportage. D’autres se sont refuser la permission de voter alors que les journalistes font partie des gens qui votent là où ils sont affectés.
Dans certaines provinces, l’on a remarqué des observateurs kenyans, tanzaniens et nigériens et des fois des mandataires issus des partis politiques Cndd-Fdd, Cnl ou Uprona et des fois, les membres du Cnl étaient absents, ce qui a inquiété cette formation politique. Augustin Ntahangwa, membre de la Ceci Ntahangwa, a sillonné tous les bureaux de vote de Bujumbura, a changé les mandataires à sa guise.
Le président de la Ceni au niveau national lui a signifié que les changements qu’il opère sont nuls et de nul effet. Il lui a recommandé de se présenter à la Ceci Ntahangwa pour expliquer ce qu’il est en train de faire. Si jamais il refuse de se présenter, le président Pierre-Claver Kazihise envisage de recourir à l’intervention policière.
Sinon, l’on informe que les règles d’hygiène sont respectées pour faire face à la pandémie du Covid-19. Il y a cependant certains endroits où l’eau n’était pas disponible et que la distanciation exigée par les professionnels de la santé n’était pas respectée.
"Élections 2020 : le Burundi à la veille d’un changement ?", dixit Rfi
Ce mercredi 20 mai 2020, plus de cinq millions d’électeurs burundais sont appelés aux urnes pour le premier tour d’une élection présidentielle sans Pierre Nkurunziza. Le chef de l’État burundais sortant, au pouvoir depuis 2005, a choisi de ne pas se représenter. Sept candidats sont en lice pour le remplacer, dont deux poids lourds : Évariste Ndayishimiye, candidat du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, et son principal rival, Agathon Rwasa, ancien chef de l’autre rébellion hutue. Ce scrutin sous haute tension se passe sans mission d’observation de la communauté internationale. J.M.