Bujumbura, le 26 mai 2020 (Net Press) . Des coups de feu ont été entendus dans la matinée de ce mardi 26 mai au quartier Mutakura, zone Cibitoke, en commune urbaine de Ntahangwa, au nord de la capitale économique Bujumbura. Selon des témoins qui on requis l’anonymat, ces coups de feu ont été entendus vers 8 heures de ce matin et pour le moment, rien ne filtre sur l’identité des auteurs de cette attaque.
Dans la province de Rumonge, un corps sans vie a été retrouvé ce matin dans la rivière Ruzibazi, qui sépare les communes de Rumonge et de Bugarama, de cette province du Sud-ouest du pays. Jusqu’à 11 heures ce matin, le cadavre n’avait pas encore été identifié, la police de protection civile ainsi que la Croix-Rouge ont procédé à son inhumation. N.R.
Burundi - Politique
Sauf changement de dernière minute, Pierre sera remplacé par Evariste
Bujumbura, le 26 mai 2020 (Net Press) . Les informations sur les résultats des élections du 20 mai dernier constituent l’actualité qui domine pour le moment la une des médias tant nationaux qu’internationaux. En effet, si la presse locale évoque très peu le cas du candidat malheureux Agathon Rwasa, la presse internationale l’évoque même si elle est convaincue qu’il n’a pas beaucoup de marge de manœuvre pour renverser la tendance.
La commission électorale nationale indépendante, Ceni, a proclamé hier dans l’après-midi, les résultats provisoires des élections présidentielle et législative de ce 20 mai dernier. Sans surprise, le candidat du Cndd-Fdd au pouvoir depuis 2005 a été déclaré vainqueur avec 68.72% des voix exprimées.
Le principal rival, Agathon Rwasa, du parti Cnl, a récolté 24.19 % suivi de Gaston Sindimwo de l’Uprona qui a récolté 1.64%. La coalition Kira Burundi est 4ème avec 0.57%, suivie du Frodebu avec 0.47%, de l’indépendant Dieudonné Nahimana et de Francis Rohero, avec respectivement 0.42 % et 0.20 %.
Selon le président de la Ceni, les résultats des municipales devraient être connus dans les prochains jours. L’on signalera que parmi les candidats aux présidentielles de ce 20 mai, seul l’indépendant Dieudonné Nahimana était présent aux cérémonies à l’hôtel Club du Lac Tanganyika.
Quant aux législatives, seules trois formations politiques ont pu avoir 2% du vote pour avoir accès à l’assemblée nationale. Il s’agit du Cndd-Fdd qui a raflé 72 sièges, suivi du Cnl avec 27 sièges et de l’Uprona avec 1 siège qui devrait revenir à Gaston Sindimwo. Pour l’équilibre ethnique et genre, la Ceni devra coopter 21 Tutsi, dont 15 femmes et 6 hommes et trois personnes de l’ethnie twa, conformément à l’article 108 du code électoral.
Malgré qu’il ne soit pas présent sur place, le candidat élu s’est adressé aux électeurs, a pris l’occasion pour féliciter les Burundais. Pour lui, le Burundi n’est plus un élève en matière de démocratie, mais un enseignant qui a de quoi partager en matière de démocratie.
Sinon, la victoire n’est pas du Cndd-Fdd, mais des Burundais et à tous ceux qui croient en la démocratie dans le monde. Pour conclure, il a fait savoir que le fait que des votants se présentent avec un pourcentage de plus de 87% atteste sans détour que les Burundais ont profondément compris ce que c’est la démocratie.
Même la presse internationale s’est largement exprimée sur ces résultats, tout en mentionnant que ces résultats ont d’ores et déjà été contestés. Pour la radio mondiale, la seule incertitude concernait le pourcentage qui allait être attribué au candidat du Cndd-Fdd : 68,72 %. C’est moins que ce que laissaient entrevoir les résultats communiqués jusqu’ici par la Commission électorale du Burundi.
Son principal challenger, Agathon Rwasa, avait déjà contesté cette victoire donnée à 24 %. Lui et son parti, le Cnl, ont ainsi dénoncé une cérémonie de publication des résultats d’un triple scrutin que son porte-parole a qualifié lundi soir, de « mascarade électorale » entachée par des « fraudes massives ».
Thérence Manirambona assure que c’est plutôt Agathon Rwasa qui est arrivé en tête avec 58 % des voix, selon le décompte des voix qu’ils ont fait à partir des procès verbaux (PV) de dépouillement qu’ils ont réussi à réunir jusqu’ici. En attendant, ils restent « sur la voie de la légalité » et comptent « déposer leur plainte devant la Cour constitutionnelle demain ou après-demain », a-t-il dit.
De son côté, la télévision France 24 elle aussi trouve que le candidat du parti de l’Aigle arrivé en tête a vu sa victoire contestée par le principal adversaire Agathon Rwasa. Mais ce confrère estime que sauf recours fructueux de l’opposition, le général Ndayishimiye, 52 ans, va donc succéder au président Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005.
De son côté, le président sortant Pierre Nkurunziza n’a pas tardé pour entrer dans la danse. Sur son compte tweeter, il a félicité chaleureusement le président élu, le général-major Evariste Ndayishimiye pour sa large victoire qui confirme que la grande majorité des Burundais adhèrent aux projets et aux valeurs qu’il incarne.
Ce matin, l’heure était aux réactions des uns et des autres. L’indépendant Dieudonné Nahimana a exprimé sa satisfaction de façon globale pour le déroulement des élections. Il a également constaté des lacunes et il entend les rédiger et les acheminer à la Ceni pour correction dans le futur.
Les femmes elles aussi sont satisfaites du fait que leur représentation passera de 30 à 40 % dans les postes de décision ainsi que dans le parlement burundais. Enfin, la coalition Kira Burundi reconnaît les résultats proclamés même s’il y a des lacunes. Elle demande aux nouvelles autorités de libérer les prisonniers politiques, d’assurer la sécurité des populations, de lutter contre la famine, d’éviter des troubles chaque fois après les élections dans ce pays et de rentrer tous les réfugiés. J.M.