Bujumbura, le 3 juin 2020 (Net Press) . Le premier groupe donne le rapport de monitoring des violations et atteintes aux droits de l’homme commises au Burundi, pour la période de mai 2020. Il évoque essentiellement des exécutions sommaires, des disparitions forcées, des arrestations et détentions arbitraires, des actes de torture et des mauvais traitements qui continuent à être observés.
Pour ce groupe, les élections présidentielles, législatives et communales organisées en date du 20 mai l’ont été dans un climat de peur suite aux actes de harcèlement à l’endroit des militants de l’opposition, plus spécialement les membres du Cnl. Pour ce groupe d’activistes, la seule journée du triple scrutin a vu des violations des droits humains, notamment des arrestations arbitraires par centaines des membres du Cnl, surtout les mandataires politiques.
Concernant cette période, le groupe a relevé 17 personnes assassinées, 5 cas d’enlèvement, 111 cas d’arrestations arbitraires et détentions illégales ainsi que 21 cas d’atteintes à l’intégrité physique. Il déplore le fait que dans la plupart des cas, les auteurs de ces violations ne sont pas inquiétés.
De son côté, le deuxième groupe de défenseurs des droits de l’homme évoque des allégations, des violations et atteintes aux droits de l’homme qui ont été enregistrées. Au moins 19 personnes ont été tuées au moment où 2 autres ont été enlevées. Il parle de 5 victimes de violences basées sur le genre, de 15 personnes torturées et de 180 arrestations arbitraires. Parmi les victimes enregistrées, figurent 4 femmes et 1 mineur tués, 1 femme torturée, 7 femmes et 2 mineurs arrêtés arbitrairement.
Le phénomène de cadavres a continué à se manifester dans plusieurs endroits du pays et pour la plupart des cas, les enquêtes ne sont pas diligentées, ce qui est très inquiétant. Des cas d’intolérance politique se manifestant notamment par des attaques et des affrontements entre des membres des partis politiques, d’intimidation et de menaces à l’encontre des personnes assimilées ou membres des partis politiques ont été relevés au cours de cette période.
Des cas de violation du droit à l’éducation, au logement et d’exercer le commerce ont été relevés dans certaines provinces du pays. Une gestion opaque de la pandémie du coronavirus au Burundi a été également rapportée. Des cas d’utilisation des véhicules de l’Etat pour participer aux campagnes en violation du règlement du code électoral, des irrégularités liées aux élections ont été rapportés dans certaines provinces du pays.
Des jeunes du parti de l’Aigle, des policiers, des militaires, des agents du Snr et des administratifs sont pointés du doigt comme étant des présumés auteurs de la plupart de ces violations des droits humains observées. Parmi les victimes enregistrées, figurent en grande partie des membres du parti Cnl et certains du parti Cndd-Fdd. Ch.N.
Burundi - Onu - Sécurité
Le Burundi de nouveau dans le microscope de l’Onu
New York, le 3 juin 2020 (Net Press). Une réunion du conseil de sécurité de l’Onu se tient demain 4 juin à New York et le Burundi sera de nouveau sous observation de ce conseil qui sera présidé par la France. Plusieurs points seront abordés, dont les récentes élections du mois de mai dernier sans oublier la situation des droits de l’homme.
L’on saura que le gouvernement de Gitega a l’habitude de rejeter tout ce qui s’y décide sur le pays car il considère que les conclusions issues de telles réunions ternissent l’image du Burundi dans le concert des Nations. La France, quoi que politiquement proche du gouvernement de Pierre Nkurunziza, avance toujours dans ces réunions que la situation au Burundi est critique, surtout en matière de sécurité et des droits de l’homme, ce qui engendre parfois des méfiances mutuelles entre Paris et Gitega.
L’on signalera que l’ambassadeur du Burundi auprès de l’Onu, Albert Shingiro, ne ménage aucun effort pour que le Burundi soit retiré de la liste des pays à problèmes qui doivent être tout le temps diagnostiqués, mais en vain. Malgré ces échecs, le chef de l’Etat reconnaît ses efforts, d’où il lui a décerné un prix au mois de juillet de l’année dernière.
Coïncidence ou pas, cette réunion sur le Burundi se tient au moment où au Burundi, tous les yeux seront braqués sur la cour constitutionnelle qui doit proclamer les résultats définitifs du triple scrutin du 20 mai dernier et sur celui qui présidera aux destinées du pays à partir du mois d’août 2020. L’opinion n’attend pas de surprises de la part de la cour constitutionnelle. J.M.
Burundi – Société
Quand une secte appelle à la désobéissance civile
Bubanza, le 3 juin 2020 (Net Press ). Depuis 2010, l’Eglise catholique universelle romaine au Burundi cannait une secte rendant le culte à la vierge Marie dirigée par une vielle fille du nom d’Ezébie Ngendakumana.
Cette secte appelle parfois ses adeptes à ne pas consommer tous les produits alimentaires car, selon elle, ils sont tous souillés. Aussi, ils sont sommés de boycotter tous les services de l’Etat. C’est dans la perpétuation des exigences de leur prophétesse que les adeptes de Ngendakumana ont refusé d’envoyer leurs enfants à l’école. Aussi, ils ont défié le gouvernement en s’abstenant à l’enregistrement de leurs enfants à l’Etat – civil. En plus, même si une pandémie se déclarait, ils ne peuvent en aucune façon faire vacciner leurs enfants.
Pour protéger le reste de la population, l’administration provinciale s’emploie activement à persuader les adeptes de cette demoiselle aujourd’hui en cavale à l’étranger à respecter les mesures du gouvernement.
Ils sont invités à faire enregistrer leurs enfants à l’Etat-civil, faire inscrire leurs enfants à l’école, à les faire bénéficier des soins de vaccination dont a besoin l’enfant dès sa conception jusqu’à l’âge de 5 ans. Toutes ces mesures du gouvernement n’ont pas été acceptées et les administratifs ont décidé de mener des actes de contrainte à leur endroit pour le bien-être de la population entière.
Dans la province de Bubanza, le gouverneur a pris la ferme décision de les rassembler sur les collines Masase et Kiziba dans la commune de Musigati pour les faire bénéficier d’une formation patriotique afin de les rallier au programme social du pays avant de les intégrer au sein des communautés. Ces croyants ont refusé de suivre ces exigences et l’administration provinciale et communale ont décidé d’user de la force. Les mêmes autorités leur ont interdit d’aller au-delà des frontières nationales.
A Bururi, en plus de ces exigences en vigueur à Bubanza, les autorités provinciales ont élaboré un acte d’engagement à signer qui prévoyait l’interdiction de leur culte et à ne plus dépasser les frontières nationales. Cette mesure a été rejetée par les mêmes adeptes d’Ezébie Ngendakumana.
Soulignons que dans notre pays, cette prophétesse est considérée comme incitatrice à la désobéissance civile. Par conséquent, ils ont été objet de persécution et se qualifient eux-mêmes d’être en danger sur le territoire national d’où, ils ont chaque fois adopté un instinct fugitif vers les pays limitrophes du Burundi. D.N.
Burundi - Histoire - Anniversaire
Le Burundi se souvient des 117 ans de perte de l’indépendance
Kiganda, le 3 juin 2020 (Net Press) . C’est en date du 3juin 1903 que le roi Mwezi Gisabo a été contraint de signer le traité de Kiganda, après quelques 7 ans d’affrontements militaires avec les Allemands. Signalons que les envahisseurs allemands avaient des armes à feu au moment où les Badasigana - les soldats du roi - n’utilisaient que des flèches et des lances pour combattre l’ennemi.
Devant cette défaite, le roi sera sérieusement puni car il devra payer 424 têtes de bétail comme amende des excès commis depuis 1899, s’engager à ne plus menacer la mission de Mugera, à faire tracer le tronçon Usumbura - Muyaga, à accorder la libre circulation des caravanes dans tout le pays et, plus grave, il s’engage à reconnaître l’attribution de Bukeye à Kirima et de Muramvya à Maconco.
L’indépendance du Burundi était donc perdue et il fallait attendre 59 ans pour la récupérer. Mais dans l’entre-temps, les mêmes Allemands n’ont pas gardé l’Afrique orientale allemande suite à leur défaite lors de la première guerre mondiale 1914 - 1918. Déjà à partir de 1916, le Burundi a été placé sous mandat de la Société des Nations, SDN et devint une colonie belge. jusqu’à son indépendance recouvrée le 1er juillet 1962. J.M.