Gitega, le 10 juin 2020 (Net Press) . La nouvelle de la mort du président de la République a filtré pour la première fois dans l’après-midi de ce 8 juin mais tout le monde le prenait pour une rumeur. Cependant, dans la soirée de lundi, l’on pouvait remarquer que les véhicules des autorités tant militaires qu’administratives roulaient presqu’à tombeau ouvert, signe qu’elles avaient une information qui n’était pas encore parvenue au public
Ce n’est qu’hier que le gouvernement a confirmé la nouvelle de son décès inopiné, suite à l’arrêt cardiaque. Pierre Nkurunziza vient de quitter cette planète à 55 ans, alors qu’il était encore en fonctions, un âge relativement jeune quand on sait que tous les présidents qui ont dirigé ce pays, - à l’exception de Melchior Ndadaye avec cette différence que ce dernier a été assassiné tout au début de son mandat - atteignent 70 ans, allusion faite à feu Jean-Baptiste Bagaza, à Pierre Buyoya, à Domitien Ndayizeye et à Sylvestre Ntibantunganya qui est âgé aujourd’hui de 64 ans mais dont la santé laisse croire qu’il a encore quelques années devant lui.
Pierre Nkurunziza est donc cet homme qui a rejoint le maquis en 1995 alors qu’il était professeur d’éducation physique à l’université du Burundi. Après la rébellion, son mouvement devenu parti politique Cndd-Fdd, il rentra et occupa le poste de ministre chargé de la bonne gouvernance du 30 avril 2003 au 26 août 2005, lors de la deuxième tranche de la transition pilotée par Domitien Ndayizeye.
Rappelons que le président défunt est né le 18 décembre 1964 dans la province de Ngozi, au Nord du pays. Il vient de trouver la mort avant qu’il ne remette officiellement le pouvoir à son successeur élu, en la personne d’Evariste Ndayishimiye, au mois d’août prochain, probablement le 20, si du moins l’on considère la dernière date où le président Pierre Nkurunziza a prêté serment en 2015.
L’on saura que le Pierre Nkurunziza a été le président dont le règne a duré le plus longtemps de ceux qui ont dirigé ce pays car il s’est étendu du 26 août 2005 au 8 juin 2020, soit plus ou moins 15 ans d’affilé au trône. Il a devancé son prédécesseur Pierre Buyoya qui a totalisé 17 ans au pouvoir, mais avec une interruption de 3 ans, de 1993 à 1996.
L’ambiance à Bujumbura
A l’annonce de sa mort, presque tout le monde était déjà au courant de la mauvaise nouvelle même si personne n’osait en parler à haute voix. En d’autres termes, cela n’a pas été une surprise pour les "Bujumburais". Comme réaction, les citadins ont quitté le centre-ville assez tôt pour se diriger dans leurs quartiers où, bon nombre d’entre eux, ont fréquenté les bars comme si de rien n’était, probablement pour avoir de plus amples détails sur le décès du président. Pour ceux qui étaient encore en ville, l’on raconte que vers 19 heures, les rues de la ville étaient tout simplement désertes.
Dans certains quartiers, des policiers auraient traqué des citoyens qui étaient dans les bistrots pour leur intimer l’ordre de rentrer. C’est dans ce contexte qu’un message a circulé sur les réseaux sociaux pour éviter qu’il y ait des gens qui soient arrêtés dans ces conditions. Mais dans l’ensemble, la capitale économique Bujumbura était calme, à part un embouteillage qui a été enregistré presque dans tous les axes qui mènent du centre-ville vers les zones de la mairie de Bujumbura.
Le gouvernement a décidé de mettre sur pieds un deuil national de 7 jours à partir de ce 9 juin, le jour du lancement du communiqué officiel. A la télévision nationale, uniquement des chants religieux sont animés, ce qui rappelle la période de l’assassinat de Melchior Ndadaye où des chorales entières ont été obligées de s’exhiber à la télévision, ce qui avait contribué à leur visibilité.
La gestion des affaires courantes
A propos de la gestion de l’intérim jusqu’au 20 août 2020, les deux constitutions apparemment en vigueur accordent leurs violons sur celui qui gère les affaires courantes. En effet, la loi fondamentale de 2005 prévoit qu’en cas d’empêchement ou de décès du président de la République en fonctions, il est remplacé par le président de l’assemblée nationale. Même la nouvelle constitution de juin 2018 stipule, en son article 121, que le président de la République, en cas d’empêchement, est remplacé par le président de l’assemblée nationale.
Mais il est à constater que ce dernier est un civil qui a moins de chances d’être accepté par ceux qui ont participé à la rébellion car dans ce pays, ce sont eux qui ont le dernier mot, que ce soit dans les affaires militaires, civiles ou politiques où des décisions importantes doivent être prises. Ce qui est presque sûr est que des réunions se tiennent en permanence depuis bien avant l’annonce officielle du décès du président pour que les choses rentrent dans l’ordre. J.M.
Burundi - Politique
Un directeur d’une école limogé à cause de son appartenance politique
Ngozi, le 10 juin 2020 (Net Press) . Sébastien Kavakure n’est plus directeur du lycée Pape Paul VI de Kiremba depuis la veille des élections du 20 mai 2020. Ce représentant communal du parti d’opposition Cnl est accusé par son chef hiérarchique de participer plus dans la campagne électorale qu’au service.
Kavakiure étant candidat député en province de Ngozi, nord du Burundi et des conseillers communaux de Kiremba pour le compte du Cnl, il s’organisait à dispenser des cours en réajustant l’horaire de façon que les élèves continuent à avoir son cours en même temps échapper à un mandat d’arrêt qui serait en cours contre lui.
Gratien Arakaza, directeur de la direction communale de l’enseignement, la formation technique et professionnelle (DCEFTP) de Kiremba, aurait échoué de faire arrêter Sébastien Kavakure à l’école, faisant des recours chez l’église catholique et chez le DPEFTP pour lui licencier sans succès.
Arakaza Gratien aurait fait des manœuvres pour user de l’administration et un rapport qui serait dressé au ministère a été favorable pour limoger le directeur Sébastien Kavakure du lycée Pape Paul VI de Kiremba. Signalons que Sébastien Kavakure est finalement élu conseiller communal de Kiremba lors des élections du 20 mai 2020 mais reste chômeur malgré son intelligence et que les élèves et ses collègues regrettent son départ qui est un coup dur à l’établissement scolaire sous convention catholique. N.R.
Burundi - Santé - Justice
Les détenus de la prison centrale de Ngozi au seuil de plusieurs intempéries.
Ngozi, le 10 juin 2020 (Net Press) . Selon des sources qui n’ont pas révélé leur identité, les détenus de la prison centrale de Ngozi, au nord du Burundi, sont frappés par la famine et par une maladie non encore connue .Comme le rapportent nos sources, cette maladie a occasionné la mort de trois prisonniers, dix autres sont entre la vie et la mort
Et le malheur ne vient jamais seul, dit-on, les détenus de la prison centrale de Ngozi affirment qu’il y a une carence de la nourriture suffisante, les fournisseurs en vivres de cet établissement pénitentiaire ont peur de livrer des marchandises, surtout dans cette période de saison sèche et de maladie non encore identifiée
Selon nombreux témoignages, l’interdiction des visites des gens provenant de l’extérieur pour contrecarrer la contamination de Covid19 est venue jeter de feu au poudre car une large majorité des détenus porteurs de maladies chroniques manquent de régime alimentaire adéquat.
La prison centrale de Ngozi regorge d’une surpopulation carcérale et les conditions d’hygiène restent déplorables. Une large majorité des détenus ont été victimes de maladies dites des mains sales et demandent le désengorgement de cet établissement pénitentiaire pour le bien-être des prisonniers Ch.N.