Bujumbura, le 13 juin 2020 (Net Press) . Le président élu, le général major Evariste Ndayishimiye, s’est rendu ce matin au palais présidentiel pour apposer sa signature dans le livre des condoléances suite à la mort inopinée du président sortant, Pierre Nkurunziza, décédé le 8 juin dernier dans l’hôpital du Cinquantenaire "Natwe Turashoboye" de Karuzi, au Centre-est du pays.
Dans son discours de circonstance qui a duré 24 minutes, le président élu a rassuré les populations que le président défunt a éduqué les Burundais qui sont devenus murs et qui savent où ils vont. Il a trouvé que cela ressemble à un miracle si l’on considère le passé de ce pays où un événement malheureux était suivi de chicaneries de toutes sortes alors qu’avec le départ pour l’Eternité du président Nkurunziza, toute la population burundaise est calme, du jamais vu à ses yeux.
Il a également fait part à l’assistance qui était sur place qu’avant de mourir, Pierre Nkurunziza lui avait livré la plupart des secrets et de dossiers relatifs à la bonne gouvernance. L’on saura que le président élu n’avait pas apparu en public depuis l’annonce de la mort du président Nkurunziza, le 9 juin dernier. Seule son épouse, Angéline Ndayubaha, s’était rendue au palais présidentiel pour signer dans le livre des condoléances. Des rumeurs les plus folles sur la santé du président élu avaient même commencé à circuler sur les réseaux sociaux. Ch.N.
Burundi - Politique
La cour constitutionnelle tranche
Bujumbura, le 13 juin 2020 (Net Press) . Aussitôt saisie par le gouvernement pour constater la vacance de poste du président de la République en date du 11 juin, la cour constitutionnelle n’a pas tardé à donner son avis. Elle a fait le constat tel que demandé par le gouvernement et que dans pareille circonstance, l’article 121 alinéa 2 de la constitution d’avant l’année passée stipule que l’intérim est assuré par le président de l’assemblée nationale, et s’il est empêché, par le vice-président de la République et le gouvernement, agissant collégialement.
Cette juridiction a constaté en outre que le décès de Pierre Nkurunziza est survenu juste après les élections présidentielles qui ont mis en place un président élu qui n’attend que la prestation du serment pour occuper ces fonctions. Pour cette raison, a tranché la cour constitutionnelle, l’intérim n’est pas nécessaire, mais il faut procéder le plus tôt possible à la prestation de serment du président élu, le général major Evariste Ndayishimiye.
Cette décision met fin naturellement au débat houleux entre le Cndd-Fdd et le Cnl où le premier voulait qu’il soit procédé à la prestation de serment du président élu et le deuxième souhaitant un intérim assuré par le président de l’assemblée nationale pour organiser d’autres élections, arguant que le général major n’avait pas encore prêté serment. Cette lecture différente tient également du fait que le pays est géré par deux constitutions qui semblent être en vigueur toutes, d’où les avis de la cour d’appel au cours de ce triple scrutin ont été toujours suivis de critiques. J.M.
Burundi - Rwanda - Coopération
Le Rwanda se joint aux Burundais dans leur deuil
Kigali, le 13 juin 2020 (Net Press) . Le gouvernement du Rwanda, suite au décès inopiné de Pierre Nkurunziza, vient de décider qu’à partir de ce 13 juin 2020, le drapeau de ce pays sera en berne, tout comme les autres pays de la communauté de l’Afrique de l’Est représentés au Rwanda. Cette décision sera levée le jour des funérailles du président défunt.
Une mesure similaire a été également prise par le Kenya et Cuba dont le drapeau sera en berne pendant 24 heures. En plus de ces décisions, des messages de condoléances à la famille éprouvée, au parti politique Cndd-Fdd et aux Burundais en général ne cessent de tomber de la part de plusieurs associations professionnelles et partis politiques. D.N.
Burundi - Education
Les mesures contre la tricherie au concours national 2020 ont été respectées sauf à Bubanza.
Bubanza, le 13 juin 2020 (Net Press) . C’est le constat du journal "La Voix de l’Enseignant". En vue d’éviter des tricheries lors de la passation du concours national édition 2020, le ministère de l’éducation, de l’enseignement des métiers et de la formation professionnelle a pris toute une panoplie de mesures.
Les directions provinciales de l’éducation ont échangé les directeurs des centres de passation et les écoles les surveillants. Le port des téléphones par les candidats et les surveillants était prohibé. Les alentours des écoles où se déroulaient étaient auscultés par les policiers pour que personne n’accède à l’intérieur, même les directeurs de ces écoles.
Avant la distribution des épreuves aux apprenants, les surveillants devraient vérifier que sur les pupitres et sur les murs il n’y a pas des écriteaux se rapportant à la matière de l’évaluation. Tout au long de la passation, ces enseignants surveillants devraient rester vigilants pour constater et sanctionner les cas de tricherie. Selon les informations recueillies à travers toutes les directions provinciales de l’éducation, ces mesures ont été respectées sauf à Bubanza où il y a eu plus de 15 cas de tricheries.
Toujours dans cette province de l’Ouest du pays, des enseignants du Lycée Bubanza incarcérés ! Un récit troublant, selon ce confrère. Ils sont au nombre de cinq enseignants dont un ancien directeur de cette école de l’ouest de la capitale économique Bujumbura incarcérés dans la prison de cette province. L’affaire a perdu sa couleur ethnique car deux autres enseignants ont été mis dans le même sac que les enseignants visés pour tromper l’opinion.
Des sources à Bubanza parlent d’un pur montage exécuté par une poignée de gens zélées pour nuire au bon fonctionnement de l’école. Tout commence avec le retour à l’école d’un élève de la 3ème année post fondamentale, renvoyé au mois de janvier 2020 pour cause d’indiscipline. Ayant passé les deux semaines à la maison, il n’est jamais revenu.
Il réapparaît ce 22 mai 2020. Les enseignants refusent cette réintégration. Certains enseignants sont dépouillés de leurs cours notamment le professeur de français. On recrute des bénévoles pour dispenser ces cours. Encore une fois, les enseignants protestent. Ils deviennent alors de facto la cible facile
Pour les avoir, on organise un pseudo enlèvement d’une élève de la 3ème année post fondamentale. Le matin de ce lundi 6 juin 2020, on la retrouve ligotée des pieds et des mains derrière la clôture de l’établissement. Dans un premier temps, les avances lui faites d’accuser « des enseignants ciblés de son établissement » ne collent pas. Un garçon de la 1ère année de la section Sciences sociales et humaines accepte de porter le fardeau. Il cite certains noms des enseignants dont un ancien directeur. Le procureur de la république à Bubanza se saisit de l’affaire et les met aux arrêts.
Au lycée de Kinyinya, ce n’est pas mieux car il y a eu renvoi de trois élèves complices dans une transaction d’examen avec un enseignant. Trois élèves du lycée de Kanyinya, des sections Sciences et Sciences Sociales et Humaines sont renvoyés définitivement de l’école. Ils sont accusés d’avoir fait une transaction d’examen avec un enseignant du cours de sciences de la terre. Les élèves recevaient de l’enseignant des grilles des questions de l’examen en échanges d’une somme d’argent. Les élèves se sont gardés de dévoiler la somme qu’ils donnaient.
Les trois élèves renvoyés se sont révélés responsables de l’affaire sinon presque tous les élèves étaient au courant de la transaction. Ils travaillaient en association pour chercher des examens. L’enseignant, avec plus de 10 ans d’ancienneté donnaient une grille en échange d’une somme d’argent. Pour l’enseignant, une procédure disciplinaire est en cours d’après les informations recueillies sur place.
C’est le ministère de la fonction publique qui décide de la révocation du fonctionnaire sur demande du ministère de l’éducation. Mais les parents ne comprennent pas une punition dans un seul sens puisque l’enseignant continue de prester comme à l’accoutumée. Au niveau du syndicat CONAPES, que ce soit sa représentation provinciale ou nationale, la loi doit être appliquée et le coupable puni.
Ce journal termine sur une note d’espoir car il constate que les conditions d’apprentissage de la TICE vont en s’améliorant dans certaines écoles. L’association « Computers For Schools Burundi » appuie le ministère de l’Education, de la Formation Technique et Professionnelle dans l’apprentissage de la Technologie d’Information et de la Communication pour l’Education(T.I.C.E).
Avec ce partenariat, l’association qui avait déjà distribué des machines ordinatrices dans quelques écoles publiques de la mairie de Bujumbura vient de lancer un projet de formation des enseignants et surtout de faire la pratique des théories apprises en classe pour les élèves des écoles qui abritent des sections Informatiques de Gestion, de Maintenance et de Télécommunication. Un élève déjà formé apprécie positivement le programme et demande que ce soit étendu dans tout le pays. N.R.