Kayanza, le 10 août 2020 (Net Press) . La sentence a été prononcée par le tribunal de grande instance de Kayanza (nord du Burundi) dans l’après-midi de ce dimanche 9 août. Elle concerne trois personnes, toutes arrêtées au centre-ville de la même province après des jets de pierres contre le convoi présidentiel mercredi dernier, le 5 août.
Selon nos sources, Augustin Manirishura et Chadia Bigirimana, pompiste à la station service Engen située au centre –ville de Kayanza ainsi que Christophe Ndayishimiye, un mécanicien, ont été condamnés à une lourde de 30 ans par le tribunal de grande instance de Kayanza, au Nord du pays. Ils sont tous accusés de jets des pierres sur des véhicules du convoi du chef de l’Etat, Evariste Ndayishimiye
Des sources sur place affirment que le numéro un burundais a passé la journée dans la commune de Matongo dans les cérémonies de présentation du nouveau gouverneur de la province. Après, il s’est dirigé au chef-lieu de la province de Kayanza. Arrivé au niveau de la station service Engen, des inconnus ont jeté des pierres contre son convoi.
Dans la foulée, une femme et quatre hommes ont été arrêtés. Les hommes ont été conduits au cachot du commissariat provincial de la police au moment où la femme a été détenue dans le cachot communal de Kayanza Après un bref interrogatoire, deux individus parmi les cinq ont été relâchés, selon des sources proches du dossier.
Dans un procès de flagrance de ce dimanche, le représentant du ministère public a accusé les trois prévenus de « manquement à la sécurité publique et du non renseignement aux agents de sécurité de l’insécurité du Chef de l’État et de son escorte ». Il a requis une peine de sept ans et demi d’emprisonnement contre chacun, tout en insistant que les personnes qui ont jeté des pierres contre le convoi présidentiel se trouvaient dans la station.
Les concernés qui n’étaient pas assistés par un avocat ont plaidé non coupables. Après requalification, le tribunal a retenu l’infraction de « complicité d’attentat contre le Chef de l’État ». Il les a condamnés à trente ans de prison, chacun. N.R.
Burundi - Rwanda - Réfugiés - Coopération
Le gouvernement de Gitega demande la protection des réfugiés de Mahama
Gitega, le 10 août 2020(Net Press). A travers un communiqué de presse de ce 8 août 2020, le gouvernement du Burundi a demandé au Hcr Rwanda de protéger des réfugiés du camp de Mahama qui ont exprimé le désir de rentrer. Rappelons que cette requête se fait après qu’une partie de ces réfugiés eut écrit au président de la République, lui demandant son implication personnelle dans leur rapatriement
Cette correspondance avait été signée par 5 personnes mais concernait au total 331 réfugiés vivant dans ce camp de déplacés burundais. Le gouvernement de Gitega avait pris notre de cette correspondance, d’où l’idée d’inviter le Hcr et le gouvernement de Kigali de se conformer à la convention de 1951 relative à la protection des réfugiés. Par ailleurs, le même gouvernement de Gitega avait indiqué être prêt à accueillir ses fils et filles qui ont fui vers le pays de Paul Kagame.
D’après le porte-parole du gouvernement, Prosper Ntahorwamiye, qui a lu le communiqué, les cinq signataires de la pétition ont contacté l’ambassade du Burundi au Rwanda pour demander protection car ils avaient, eux et leurs familles, des menaces de la part de la fondatrice de l’Ong "Maison Shalom", Marguerite Barankitse, affectueusement appelée Maggy.
La réaction de Gitega a créé un tollé dans les milieux des réfugiés burundais de la Tanzanie car pour eux, l’Etat-parent se soucie uniquement des réfugiés du Rwanda et non de ceux de la Tanzanie alors qu’ils sont plus exposés aux violences de toutes formes, violences sexuelles chez les femmes, enlèvements et assassinats, parfois par la police tanzanienne et ce, dans le silence coupable du gouvernement de Gitega. J.M.
Burundi - Sécurité - Anniversaire
Carnage de Bugendana : 24 ans après !
Gitega, le 10 août 2020 (Net Press). Le 21 juillet de chaque année, les ressortissants de la commune Bugendana, dans la province de Gitega, au Centre du pays, se souviennent des massacres de plus de 640 personnes d’ethnie tutsi, qui avaient fui l’extermination de leurs voisins hutu juste après l’assassinat, le 21 octobre 1993, du premier président hutu démocratiquement élu, Melchior Ndadaye.
Cette année, la commémoration a eu lieu ce dimanche 9 août après une messe autorisée par l’archevêque de Gitega, Mgr. Simon Ntamwana. Ce décalage a été dû, selon un des organisateurs, au fait qu’il y avait des élections dans le pays au mois de juillet et qu’il fallait éviter tout programme pouvant entraîner des confusions ou des cafouillages entre les participants à ces cérémonies et les activités nationales.
Les participants aux cérémonies ont été satisfaits de la présence de deux parties qui n’avaient pas l’habitude de se joindre à eux, à savoir la commission vérité et réconciliation et l’administration. Cette dernière était représentée par deux délégués du gouverneur de province et de la commune Bugendana.
Tous les intervenants ont déploré le fait que 24 ans plus tard, il n’y a jamais eu d’enquête pour tirer l’affaire au clair. Le conseiller de l’administrateur a, quant à lui, demandé aux réfugiés intérieurs qui le désirent de rentrer mais de façon volontaire. S’agissant de la construction d’un monument à y construire, Pierre-Claver Ndayicariye, président de cette commission Cvr, a promis d’en parler au gouvernement de Gitega car, pour lui, après 1972, des enquêtes se poursuivront sur d’autres périodes noires que connaît notre pays.
L’on saura qu’à côté de la Cvr, il y avait également l’Argbu, l’Ong Caravi dirigée par Charles Makoto, un confrère de la radio Isanganiro, Ac-Génocide Cirimoso. Les discours ont été prononcés respectivement par le représentant des réfugiés de Bugendana, celui de l’Argbu, un représentant de la Solidarité de Bugendana, celui de Ac-génocide Cirimoso et celui de la Cvr qui a clôturé les discours. D.N.