Bujumbura, le 18 septembre 2020 (Net Press) . Ils s’appellent Cyprien Kagabo et Meshack Butoyi, tous militants du parti Conseil national pour la liberté, Cnl et anciens membres de l’ex force armée burundaise. Ils ont été interpellés dans la nuit de ce mardi 15 septembre par des agents du service national des renseignements et des éléments de la police burundaise sur la colline de Raro, en zone et commune de Nyabiraba (province de Bujumbura, ouest du Burundi).
Tous sont accusés de participation à de bandes armées, ils ont d’abord été sérieusement tabassés avant d’être embarqués dans un véhicule vers une destination inconnue. Leurs familles craignent pour leur sécurité. Selon nos sources, quelques éléments du service secret burundais, de concert avec des policiers de l’API (Appui à la Protection des Institutions) pour arrêter les deux hommes.
Selon les témoins sur place, ils ont été alertés par des cris de détresse. Butoyi et Kagabo étaient en train d’être tabassés sérieusement par ces policiers et agents de renseignements, leurs visages étaient défigurés et couverts de sang et ils ont été embarqués manu militari vers une destination inconnue.
Ces éléments de la police disent qu’ en tabassant ces militants du parti Cnl, ils voulaient décourager d’autres malfaiteurs qui comptent rejoindre les groupes armés, ce qui a irrité nombreux témoins de cette scène qu’ils qualifient de « macabre »
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Sa famille politique et biologique disent que cette arrestation de ce deux militants du parti Cnl vise à les associer à des mouvements armés, mais, ils sont victimes de leur appartenance politique », disent des voisins. L’administrateur communal de Nyabiraba a indiqué ne pas être au courant de cette affaire. N.R.
Burundi - Sécurité
Les bistrots et bars à karaoké sous embargo
Bujumbura, le 18 septembre 2020 (Net Press) . Les bistrots et bars à karaoké ont été officiellement fermés ce mercredi 16 septembre par le ministre ayant la sécurité et l’intérieur dans ses attributions. Ceux qui ne sont pas sous ce régime sont obligés de fermer à 22 heures, selon toujours la décision ministérielle.
Cette décision a été motivée par le fait que ces bistrots et bars, tout comme les religions qui chantent la nuit, empêchent aux citoyens de dormir. Les citadins ont mal accueilli cette mesure d’autant plus que le Burundi s’intègre de plus en plus dans des organisations sous-régionales, d’où le gros de ces populations travaillent 24 heures sur 24.
Selon des habitants contactés ici et là par la rédaction, plusieurs zones, comme Bwiza notamment, avaient comme karaoké le seul gagne-pain. Ils auraient aimé que le ministère de tutelle les réunisse pour que toutes les parties tirent profit de cette décision. Ch.N.
Burundi - Onu - Droits de l’Homme
La commission Doudou Diène persiste et signe : peu d’amélioration malgré le nouveau régime
Genève, le 18 septembre 2020 (Net Press) . La commission d’enquêtes des Nations unies sur les droits de l’homme au Burundi fait fi des déclarations mielleuses des diplomates des Nations Unies à l’endroit du Burundi. Selon cette commission, l’on note peu d’amélioration sur les droits de l’homme au Burundi.
Malgré la présence d’un nouveau régime dirigé par Evariste Ndayishimiye, elle déplore l’absence de volonté de la part des autorités burundaises de protéger les défenseurs des droits de l’homme, les journalistes, les opposants et membres de la société civile.
Dans ce 4ème rapport présenté hier, la commission Doudou Diène affirme n’avoir pas relevé des signes d’amélioration tangibles malgré les déclarations du nouveau chef de l’Etat, a insisté le président de cette commission, le Sénégalais Doudou Diène. Il affirme que comme toujours, cette commission n’a pas eu l’autorisation de se rendre sur le terrain pour y mener des investigations, mais que cela n’enlève en rien à la qualité du rapport.
Lors de cette session, la commission a indiqué que les détails contenus dans ses rapports sont utiles à la cour pénale internationale. Elle estime qu’il est nécessaire de poursuivre en justice, de manière exemplaire, les personnes impliquées dans des violations de droits de l’homme et dissoudre les Imbonerakure.
Comme il est d’usage, l’ambassadeur du Burundi auprès de Genève, Rénovat Tabu, rejette en bloc le contenu de ce rapport qu’il a toujours qualifié de dénué de tout fondement. D.N.
Burundi - Politique - Anniversaire
L’Uprona souffle 59 bougies de sa victoire
Bujumbura, le 18 septembre 2020 (Net Press). L’Uprona, formation politique fondée par le prince Rwagasore, est le parti de l’indépendance de ce pays. Alors qu’il militait pour l’autonomie aux côtés d’autres pays africains, les autorités tutélaires belges n’offraient pas de cadeau à de tels partis qui voulaient une indépendance immédiate.
Ainsi, pendant toute la période des élections communales, du 27 octobre au 9 décembre 1960, le prince Louis Rwagasore, de retour du Tanganyika Territory (actuelle Tanzanie), fut placé en résidence surveillée dans la prison de Bururi. Cette décision donna cependant à Rwagasore l’auréole de martyr et le parti en tirera profit en 1961 lors des élections législatives. Le 18 septembre 1961, lors de ces élections, l’Uprona sortit vainqueur avec 58 sièges sur 64.
Aujourd’hui, il y a des Upronistes qui ne se rappellent même plus de cette victoire car cette formation politique a été tellement divisée, surtout après la victoire du Frodebu. Lors des dernières élections du mois de mai, l’on s’en souvient, l’on a assisté à une tendance de ce parti, dirigée par Isidore Mbayahaga, qui faisait campagne pour le candidat Evariste Ndayishimiye du Cndd-Fdd.
Selon des politologues contactés, le parcours de l’Uprona est interprété différemment au regard de ceux qui se sont succédé à la tête de cette formation politique depuis 1958, 18 au total. Certains y trouvent une stabilité de cette formation politique au moment où d’autres y voient des signaux de défaillance.
Il s’agit d’André Nugu (1958 - 1960), de Rufuruguta (1960 - 1961), d’André Nugu (1961 - 1962), de Joseph Bamina (1962 - 1965), d’Albin Nyamoya (1965 - 1966), de Michel Micombero (1966 - 1976), de Jean-Baptiste Bagaza (1976 - 1987), de Pierre Buyoya (1987 - 1991), de Nicolas Mayugi (1991 - 1994), de Charles Mukasi, (1994 - 1998), de Luc Rukingama (1998 - 2002), d’Alphonse Marie Kadege (2002 - 2003), de Jean-Baptiste Manwangari (2003 2006), d’Aloys Rubuka (2006 - 2009), de Bonaventure Niyoyankana (2009 - 2012), de Charles Nditije (2012 - 2014), de Concilie Nibigira (2014 - 2016) et d’Abel Gashatsi (depuis 2016). D.N.