Bujumbura, le 19 décembre 2012 (Net Press) . La reconduction de Pierre-Claver Ndayicariye et de Prosper Ntahorwamiye aux postes qu’ils occupaient dans la commission électorale nationale indépendante (Ceni 2010) sortante, a fait et fait toujours couler beaucoup d’encre et de salive. Malgré les inquiétudes soumises par les députés et les leaders des partis politiques de l’opposition sur la crédibilité de ces deux hommes, le pouvoir du Cndd-Fdd n’a pas lâché prise. Ces cinq membres ont prêté serment avant-hier devant le président de la République et les deux chambres du parlement réunies.
Pour se moquer de leurs détracteurs, Pierre-Claver Ndayicariye a déclaré hier aux journalistes que sous d’autres cieux, les hommes politiques ne contredisent pas le parlement. Mais il a oublié de signaler que sous d’autres cieux, des membres des commissions électorales non consensuels n’ont pas droit à la parole. Ils renoncent plutôt d’avance à des promotions contestées. Le cas le plus récent est celui de Mme Susan Rice qui était pressentie successeur d’Hilary Clinton au poste de secrétaire d’Etat américain. Elle a renoncé elle-même à tenter ses chances pour éviter d’être humiliée par les Républicains qui n’ont pas aimé sa prise de position après l’attaque de l’ambassade des Etats-Unis à Benghazi qui a coûté la vie au représentant de Barack Obama en Libye.
Maintenant qu’ils se retrouvent devant le fait accompli, les membres des partis politiques de l’opposition adoptent le profit bas. Ils refusent de tomber encore une fois dans le piège du Cndd-Fdd, celui de boycotter les élections de 2015 et lui permettre comme ce fut le cas en 2010, de rafler le plus aisément du monde presque tous les sièges à l’assemblée nationale et au sénat. Dans des interviews accordées à la synergie des radios à la mi-journée, tous les leaders de l’opposition se disent prêts à participer au processus électoral prévu dans trois ans. Bien qu’ils n’aient pas confiance aux nouveaux membres imposés de la Ceni, ils s’apprêtent à suivre à la loupe la préparation de ces élections pour contrecarrer les fraudes de tout genre.
Afin de témoigner de la volonté des nouveaux commissaires de travailler en toute transparence, Pierre-Claver Ndayicariye a annoncé au cours d’un point de presse d’hier qu’ils mèneront des contacts permanents avec tous les partis politiques agréés au Burundi. Mais ce qui est paradoxal est de prétendre se faire accepter d’avance par celui qui ne cessait de t’accuser de rouler pour le camp présidentiel, surtout que leur nomination n’a pas requis le consensus de tous les partenaires politiques.
Burundi – Environnement.
La charte de la terre, un sujet important mais qui échappe aux Burundais.
Bujumbura, le 19 décembre 2012(Net Press). C’est du moins l’avis de Vital Nshimirimana du Réseau des citoyens probes (Rcp), qui s’est entretenu avec la rédaction de Net Press, concernant la première séance d’information-diffusion de la charte de la terre. Selon lui, cette dernière a été adoptée en 1992 par les pays du monde, en collaboration avec les Nations-Unies, mais celles-ci l’ont laissé aux organisations indépendantes des pays membres. L’objectif de cette charte est d’enseigner aux peuples, y compris les Burundais, qu’on ne peut pas asseoir un développement durable sans tenir compte de l’environnement, à en croire M. Nshimirimana.
Il a alors fait savoir qu’un phénomène qui se produit à n’importe quelle distance de la terre et qui détruit l’environnement affecte chaque pays, raison pour laquelle il faut une bonne synergie pour protéger l’espace terrestre contre toute sorte de dégradation. A la question de connaître le bien-fondé de cette charte au moment où la terre est devenue un problème crucial, Vital Nshimirimana a rétorqué que même le peu dont on dispose, une fois qu’il est bien entretenu suite à l’éducation relative à l’environnement, des problèmes de santé et bien d’autres seront évités. Car, affirme-t-il, tout ce qui nous arrive de mal provient de la non-prise en compte des conséquences d’un environnement pollué.
Signalons que cette charte a déjà été soutenue par 5000 organisations et parmi lesquelles, de nombreux gouvernements à travers le Rcp, comme l’a indiqué son représentant légal. Il a enfin souligné que son organisation va entamer des campagnes de sensibilisation en commençant par les cadres de l’Etat pour que les questions environnementales soient bien prises en compte dans leurs divers aspects.
Burundi – Rwanda -Politique.
Un appel auquel Paul Kagame ne peut être sourd.
Kigali, le 19 décembre 2012(Net Press). Cet appel n’est autre que celui du chef d’Etat le plus puissant du monde, Barak Obama qui, la nuit dernière, a décroché son téléphone à partir du bureau ovale de la Maison Blanche, pour s’entretenir avec son homologue rwandais, Paul Kagame. Les deux hommes ont eu des échanges sur ce qui se passe dans la partie orientale de la République démocratique du Congo et plus précisément, dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu.
Le chef de l’exécutif américain a demandé au général-major Paul Kagame de cesser ses interférences chez son voisin, ce qui est la seule condition pour que le retour de la stabilité dans ce pays soit garanti, lui a-t-il dit.
Jusqu’à présent, les Etats-Unis et dans une moindre mesure la Grande-Bretagne, étaient considérés comme les deux « parrains » anglo-saxons de notre voisin du Nord et qui tout en exprimant leur préoccupation sur la situation en Rdc, se limitaient à exercer des pressions « amicales »sur l’homme fort de Kigali.
Dans l’entourage de Barack Obama, c’est Susan Rice, l’ambassadrice des Etats-Unis aux Nations Unies et qui, à ce titre, participe à toutes les réunions du cabinet chaque semaine à la Maison Blanche, défendait le plus ouvertement la politique rwandaise dans la région des Grands-Lacs. Sa renonciation au poste de secrétaire d’Etat pour succéder à Hilray Clinton sur pression du parti Républicain, a dû être mal ressentie du côté de Kigali, qui aurait pu continuer à mener sa diplomatie, étant assurée de la bienveillance de la puissance numéro un de cette planète-terre.
Burundi – Mali – Politique.
Romano Prodi reçu à Abidjan par Alassane Ouattara.
Bamako, le 19 décembre 2012(Net Press). C’est hier que l’ancien premier ministre italien et envoyé spécial du secrétaire général des Nations-Unies pour le Mali s’est entretenu longuement dans la capitale économique ivoirienne avec le chef de l’état de ce pays, Alassane Drahmane Ouattara, président en exercice de la Cedeao. Romano Prodi était arrivé avec un message particulier de Ban-Ki-Moon pour s’enquérir de l’évolution de la situation au Nord-Mali occupé et administré par des groupes islamistes intégristes depuis le mois de mai de cette année.
Les deux hommes n’ont pas caché les divergences de vue entre les Nations-Unies et la Cedeao pour mettre fin à la crise, car l’instance mondiale privilégie la solution politique alors que les chefs d’état de la communauté ouest africaine ont opté ouvertement pour une intervention militaire.
En réalité, les Nations-Unies se sont rangées sur la vision américaine de la solution de la crise et non sur celle de la France qui, grosso modo, ne voit le départ des islamistes et la réunification du Mali que suite à la pression militaire. C’est également de cette manière qu’un autre « grand » diplomate et facilitateur dans la crise malienne voit le retour à la normale. Il s’agit d’un certain …Pierre Buyoya, représentant spécial de l’Union africaine pour le Nord du Mali et le Sahel, qui affirmait récemment qu’une éventuelle intervention militaire devrait inclure prioritairement l’armée tchadienne, mieux aguerrie que les armées voisines pour mener des combats au désert.
Burundi – Rsa – Politique.
Jacob Zuma, bien parti pour 2014.
Pretoria, le 19 décembre 2012(Net Press). A moins d’un tremblement de terre politique inattendu, dont personne ne voit la nature, Jacob Zuma devrait être réélu confortablement pour un second mandat en mai 2014 pour rester à la tête de la première puissance économique et militaire et donc politique du continent africain jusqu’en 2019. C’est à l’issue du congrès de l’Anc, (African National congress), le parti au pouvoir depuis l’élection de Nelson Mandela en 1994 à la présidence de l’Afrique du Sud, que les choses se sont dénouées.
L’ancien médiateur dans le conflit inter burundais est parvenu à surmonter un certain nombre d’écueils, ce qui était loin d’être évident au départ. D’une part, il était contesté à l’intérieur de son propre parti par une frange de l’Anc qui estimait qu’il n’allait pas assez loin dans les réformes agraires, puisque la minorité blanche reste propriétaire des fermes les plus riches à hauteur de 75%.
Sur le plan économique également, la même frange progressiste du parti ne parvient toujours pas à arracher de M. Zuma la décision de nationaliser les mines sud-africaines qui se trouvent entre les mains des multinationales étrangères majoritairement anglo-saxonnes. Toutes ces revendications sont symbolisées par un « jeune homme » à peine trentenaire, Julius Malema, qui avait annoncé la couleur dès l’année dernière, à savoir qu’il fallait empêcher à tout prix le président sortant à poser sa candidature pour 2012. Son pari n’a visiblement pas réussi, puisque l’écrasante majorité des congressistes lui ont fait confiance hier mardi pour qu’il défende les couleurs du parti dans un an et cinq mois.
Enfin, Jacob Zuma a pu surmonter un autre problème, celui de la corruption présumée, dans un dossier où il était accusé d’avoir effectué des travaux de réfection et de réaménagement de sa résidence de campagne privée qui ont coûté au contribuable sud-africain 20 millions d’euros. Explication (risible) de l’intéressé : c’est pour assurer sa sécurité en tant que premier personnage de l’Etat, mais aussi afin d’accueillir chez lui « à l’aise »…. Ses six épouses auxquelles il est légalement uni par le mariage.
Burundi – Usa – Sécurité.
S’orienterait -t-on vers l’interdiction du port d’armes aux Etats-Unis ?
Washington, le 19 décembre 2012(Net Press). On n’en est pas encore là, mais la fusillade dans une école primaire de Newtown située dans l’état du Connecticut au Nord-Est des Etats-Unis est en train de faire bouger les lignes entre les défenseurs inconditionnels de cet article inscrit dans la constitution et ceux qui y sont opposés. Le vendredi de la semaine dernière, un tueur fou s’est introduit dans un établissement primaire et a tiré dans le tas, faisant sur le coup 26 morts dont 20 enfants de six ans en moyenne. Il faut signaler que parmi les six adultes, figurait sa propre maman, ce qui explique à quel degré de folie peut conduire « cette liberté » figurant dans la loi fondamentale américaine.
Hier soir, Barack Obama a déclaré qu’il soutiendrait toute initiative qui serait proposée à la chambre des représentants et au sénat allant dans le sens d’une réglementation du port d’armes. Les élus n’ont pas perdu du temps, puisqu’au cours de la même soirée, la sénatrice de la Californie – l’Etat le plus riche et le plus peuplé des Etats-Unis – a affirmé que dès le mois de Janvier 2013, elle déposerait un projet de loi pour réglementer l’achat des armes à feu, en interdisant de la vente les fusils d’assaut, du genre de celui dont s’est servi le jeune homme fou qui a commis l’irréparable le 14 décembre 2012.
Burundi – Algérie – Coopération.
Ce qu’attend la presse africaine de la visite de François Hollande en Algérie.
Alger, le 19 décembre 2012(Net Press). Le Chef de l’état français, François Hollande, entame une visite officielle de deux jours à partir de ce mercredi, ce qui a poussé presque tous les journaux africains de ce matin à exprimer leurs attentes sur ce déplacement qui ne ressemble guère à d’autres voyages à l’étranger des présidents français.
C’est ainsi que le quotidien « El Watan » annonce que François Hollande prononcera deux discours, l’un ce mercredi devant les deux chambres du parlement et l’autre demain jeudi devant un monument construit à la mémoire d’un citoyen français tué sous la colonisation, car il réclamait l’indépendance de l’Algérie, main dans la main avec le mouvement indépendantiste F.L.N. (front de libération nationale).
Le confrère estime que la question mémorielle dominera les discours et les échanges bilatéraux, car des deux côtés de la Méditerranée, les regards sont loin d’être concordants sur ce qui s’est passé durant la période coloniale. Dans son ensemble, l’opinion publique algérienne voudrait que la France demande pardon pour les crimes commis durant cette période, ce que les dirigeants français ont toujours rejeté, estimant en substance que s’il a pu y avoir des morts, ce sont des victimes « normales » qui ne peuvent être imputées à une volonté délibérée du colonisateur.
Les autres journaux tels que « La Tribune » d’Alger, « Le Pays » et « L’Observateur » tous les deux paraissant à Ouagadougou, évoquent eux aussi la question de la mémoire, mais invitent les deux parties à mettre de l’eau dans leur vin, surtout dans la capitale algérienne. Car ce grand pays maghrébin a recouvré son indépendance il ya déjà un demi-siècle, et qu’il ne devrait plus s’inscrire dans une démarche « puérile » consistant à exiger le pardon et la contrition de son ancienne puissance coloniale.