Bujumbura, le 22 mars 2014 (Net Press). L’archevêque de Bujumbura, Mgr Evariste Ngoyagoye est intervenu hier vendredi sur les ondes de la Radio Maria Burundi pour se réjouir de la récente convention bilatérale entre le gouvernement du Burundi et l’Eglise catholique de notre pays. La convention contient 22 articles, a-t-il précisé, et c’est pour la première fois que les deux parties se sont mises d’accord sur les relations qu’elles auront désormais l’une envers l’autre.
Mgr Ngoyagoye a fait allusion brièvement à l’histoire de l’Eglise catholique burundaise, en rappelant que les premiers missionnaires blancs sont arrivés à la fin du 19ème siècle, que l’Etat du Vatican et l’Etat du Burundi ont noué les relations diplomatiques au lendemain de l’indépendance, il y a un peu plus de 50 ans.
Mais tout ne s’est pas toujours bien passé, a poursuivi l’archevêque, mais sans préciser quoi que ce soit sur la brouille voulue et entretenue délibérément par la IIème République avec l’Eglise catholique de 1976 à 1987 au nom la prétendue « laïcité » que Jean-Baptiste Bagaza était le seul à définir comme un anticléricalisme passionnel et primaire.
Chaque fois qu’il voulait savoir pourquoi les dignitaires ecclésiastiques se comportaient comme ceci ou comme cela ou faisaient telle ou telle déclaration, ils lui répondaient invariablement que c’était en conformité avec les instructions de la cité du Vatican. Cette réponse l’irritait au plus haut point, jusqu’à ce qu’il prenne des décisions totalement irréfléchies qui surprenaient même les gens de son entourage.
Ainsi, il décida de supprimer toutes les messes du matin, de nationaliser tous les séminaires transformés en lycées, d’expulser systématiquement tous les missionnaires étrangers (prêtres, sœurs et frères), de fermer la cathédrale Christ-Roi de Gitega au nez et à la barbe des chrétiens, et de mettre en prison les prêtres burundais qui osaient poser des questions qu’il jugeait « inopportunes ».
Un ancien gouverneur de province poussa le zèle pour lui montrer qu’il avait retenu la leçon sur la définition de la « la laïcité » jusqu’à mettre au cachot de la documentation une croix de Jésus, « coupable » d’avoir été exposée au public. Tout cela revint à la normale après le coup d’Etat du 3 septembre 1987, réussi par Pierre Buyoya pour réconcilier le Burundi avec la communauté internationale.
Aujourd’hui, le successeur lointain de Bagaza a lui aussi la fâcheuse habitude de verser dans un autre extrémisme religieux aux antipodes du fondateur de la IIème République. Il invite régulièrement les hauts dignitaires de la République, à commencer par les deux premiers vice-présidents de la République et tous les membres du gouvernement à se joindre à lui pour réciter des prières.
Des invitations que presque tout le monde considère comme « des convocations », car nul n’aurait la « mauvaise » idée de ne pas s’y rendre, par peur de perdre son poste et ses avantages, même de la part d’un ministre mécréant.
Burundi - Politique
Il n’y a que deux voies pour amender la constitution, rappelle Tatien Sibomana
Bujumbura, le 22 mars 2014 (Net Press). S’exprimant sur les ondes de la Radio Bonesha Fm, Tatien Sibomana, membre du parti Uprona non reconnu par le ministère de l’intérieur n’y va pas par quatre chemins. Pour amender la constitution, le chef de l’Etat choisit soit la consultation directe du peuple (référendum) soit la consultation indirecte. Mais lorsque la voie privilégiée n’aboutit pas aux résultats escomptés, le président de la République doit se contenter de la constitution qui était en vigueur.
Il a donné cette lumière pour désillusionner le ministre de l’intérieur, Edouard Nduwimana et le président du parti au pouvoir, Pascal Nyabenda. Ils ont indiqué à l’opinion nationale et internationale que suite au manque d’une seule voix pour totaliser le quorum exigé pour adopter le projet de révision de la constitution, présenté à l’assemblée nationale hier vendredi, le président Pierre Nkurunziza pourrait recourir à la voie référendaire.
Selon Tatien Sibomana, le numéro un de l’exécutif burundais, doit absolument gardé la constitution de 2005. Toutefois, a-t-il ajouté, il y doit insérer des compromis issus de différents ateliers organisés en 2013, sous l’œil vigilant de la communauté internationale et qui n’exigent pas le changement de la constitution.
Burundi – Malversations économiques
L’Adpem contre la commercialisation illégale des minerais
Bujumbura, le 22 mars 2014 (Net Press). Lors d’une sortie médiatique de ce matin, M. Pascal Kwizera, président de l’Association d’appui au développement pour la protection de l’environnement et la lutte contre l’exploitation illégale des minerais au Burundi (Adpem), a condamné la pratique d’exploitation illégale des minerais. M. Kwizera a déploré que le Burundi ne respecte pas beaucoup de pactes interdisant l’exploitation illégale des minerais qu’il a déjà ratifiés. Pourtant, a-t-il poursuivi, les conséquences de cette négligence sur l’environnement sont déjà perceptibles.
Consciente des effets négatifs de cette exploitation illégale, Adpem s’engage à dénoncer ces mauvaises pratiques d’extraction, de commercialisation des produits carriers et des minerais, en vue de contribuer au développement de notre pays. Elle demande en effet au ministère ayant les mines dans ses attributions d’instaurer le système de mesurage et de plombage des minerais à l’aéroport de Bujumbura au moment où le commerçant veut prendre l’avion.
M. Kwizera a indiqué également que son association va mener des enquêtes sur toutes les ventes illicites des minerais et va publier les résultats obtenus au moment opportun. Il a recommandé à l’assemblée nationale de mener ses propres enquêtes pour avoir la lumière sur le commerce illégal des minerais dans notre pays. A la population, il est demandé d’être vigilant et de dénoncer toute tentative d’exploitation et de commercialisation illégale des minerais burundais.
Burundi - Politique
Plus évasif qu’Evariste Nsabiyumva, tu meurs !
Rutana, le 22 mars 2014 (Net Press). Dans nos dépêches antérieures, nous avons indiqué que les réponses données par les porte-parole de différentes institutions de ce pays au cours de l’habituelle conférence trimestrielle qui passe en directe sur certains médias burundais sont généralement évasives. Evariste Nsabiyumva du ministère de l’intérieur et pour ne citer que lui, a encore une fois donné la raison à notre rédaction. C’était hier vendredi dans la province de Rutana où était organisée la première conférence de l’année 2014.
Il tentait une réponse à la question de savoir où les habitants de la capitale vont organiser le sport en masse après que le maire de la ville ait pris la décision de l’interdire formellement dans les rues de Bujumbura. Sans du tout se gêner, M. Nsabiyumva a répondu que le Jardin public pourrait satisfaire leur besoin. Pourtant, il savait bel et bien que le nombre de clubs sportifs agréés par son ministère est élevé que leurs membres ne pouvaient pas avoir de l’espace suffisant pour le seul Jardin public.
Sur la même question, le porte-parole du gouvernement, Philippe Nzobonariba a tenté de sauver l’honneur du pouvoir du Cndd-Fdd, mais sans succès. Il a rassuré ces clubs créés pour sauvegarder la santé et la cohésion sociale de leurs membres que ceux qui organiseraient le sport de masse en dehors de la capitale ne seront pas inquiétés. Mais il a fait semblant d’ignorer qu’un tel exercice coûte énormément cher puisque ces sportifs doivent louer des bus chargés de leur transport jusque dans les circonscriptions ne relevant pas de l’autorité du maire Saïdi Juma. Aussi, comme ils seront éloignés de leurs ménages, ils doivent faire des cotisations pour le rafraichissement après avoir parcouru une longue distance.
Quant à la question du troisième mandat de Pierre Nkurunziza, son porte-parole, M. Léonidas Hatungimana a répondu de la même manière que son patron quand cette question lui a été posée par nos confrères de la télévision Al Jazeera. « Si j’étais le président de la République et que mon parti d’origine propose ma candidature aux présidentielles, je n’hésiterais pas de prendre la donne », a-t-il répondu.
Burundi – Etats-Unis - Agriculture
Quand l’inégalité basée sur le genre s’invite dans le domaine agricole
Washington, le 22 mars 2014 (Net Press). Dans notre pays, plus de 90% de la population s’occupe au quotidien de l’agriculture et la grande partie des agriculteurs est formée par la femme. Cependant, l’accès de cette dernière à une propriété qu’elle gère à sa guise reste problématique.
En effet, sans toutefois donner les statistiques de notre pays, le groupe de la Banque mondiale et l’organisation ONE viennent de publier un rapport à travers lequel, ils indiquent que même dans les autres pays du continent africain, les agricultrices sont victimes d’un certain nombre d’inégalités.
Ce rapport intitulé « Levelling the Field : Improving Opportunities for WomenFarmers in Africa », analyse l’ampleur et les causes des énormes différences de production qui s’observent entre les agriculteurs et agricultrices de six pays africains. Il s’agit de l’Ethiopie, du Malawi, le Niger, du Nigeria, de l’Ouganda et de la Tanzanie.
Cette nouvelle publication, le premier du genre selon le communiqué de ces deux organisations, évoque des disparités profondes entre les hommes et les femmes dans le secteur de l’agriculture en Afrique et énumère les facteurs qui freinent les agricultrices du continent. Il propose aussi aux responsables politiques, des mesures concrètes pour réduire ces inégalités.
Etant donné que les femmes représentent près de la moitié des travailleurs du secteur agricole, les auteurs de ce rapport estiment qu’en parvenant à combler l’écart Hommes-Femmes, le revenu des ménages sera accru et leur niveau de vie sera amélioré. Ceci grâce à l’augmentation de la production des denrées nutritives etbon marché pour nourrir une population africaine en augmentation.
Pour réduire les disparités entre les hommes et les femmes, le rapport recommande aux gouvernements africains à favoriser l’autonomisation des agricultrices par un certain nombre de mesures. Il propose notamment le renforcement des droits fonciers des femmes, l’amélioration de l’accès des femmes à la main d’œuvre et l’accroissement de l’utilisation par des agricultrices, des outils et des équipements agricoles réduisant leur travail physique.