Bujumbura, le 7 avril 2014 (Net Press). Avant de prendre l’avion pour le Rwanda où il va représenter notre pays aux cérémonies marquant le 20ème anniversaire du génocide rwandais, le 1er vice-président de la République, M. Prosper Bazombanza, a déclaré aux journalistes que son déplacement était destiné, non seulement à renforcer les liens d’amitié traditionnels qui unissent nos deux pays, mais aussi à tirer les leçons de ce qui s’est passé dans ce pays il y a 20 ans, afin d’éviter que ce mal ne soit commis au Burundi.
Mais malheureusement, c’est tout à fait l’inverse qui est en train de se passer dans notre pays, quand on voit le pouvoir actuel du Cndd-Fdd ne manquer une seule occasion pour caresser la fibre ethnique anti-tutsi. L’Uprona et même les formations politiques hutu de l’Alliance des démocrates pour le changement (Adc-Ikibiri) ne cessent d’alerter l’opinion sur les risques du retour aux divisions ethniques du passé contenues dans la nouvelle loi de la Cntb et entretenues sciemment par le fameux Mgr Sérapion Bambonanire, le président de la commission animé par un populisme ultra-hutu.
Or, on sait que cet « homme de Dieu »est soutenu par le président de la République, car cela lui fait espérer de gagner la sympathie des électeurs hutu dans la perspective non rassurante pour lui des élections de 2015.
Burundi – Economie
L’Obr enregistre un bilan déficitaire au mois de mars dernier
Bujumbura, le 7 avril 2014 (Net Press). Les chiffres provisoires de cet Office burundais des recettes (Obr) indiquent qu’en mars 2014, il a collecté 44,44 milliards de nos francs. Selon son communiqué de presse, ce montant est inférieur de 30,23% aux prévisions établies pour ce mois (63,70 milliards de Fbu).
Ces résultats s’expliquent principalement par la diminution des recettes liées à l’impôt sur les sociétés. Elles représentent 17,43 milliards de 19,26 milliards manquant par rapport aux prévisions ce mois-ci. Cette situation est expliquée par les crédits d’impôts octroyés au secteur privé, et qui ont été utilisés lors du dernier paiement intérimaire survenu ce mois-ci. De plus, poursuit le communiqué, de nombreux acteurs privés ont rencontré un contexte économique difficile depuis quelques mois.
Cependant, l’Obr reconnaît que de manière générale, il a atteint ses objectifs en ce qui concerne l’impôt sur les sociétés. Pour l’exercice 2013, les paiements ont eu lieu en quatre séquences : juin, septembre, décembre 2013 et mars 2014. En cumulant les 4 paiements, on observe que l’Obr a collecté 50,41 milliards, soit 0,24 milliards de plus que les prévisions (50,17 milliards).
Par rapport aux résultats enregistrés à la même époque l’an dernier (48,92 milliards), les recettes de l’Obr présentent une baisse de 4,48 milliards de francs bu soit 9,15%. Cette baisse résulte principalement du changement des lois régissant l’impôt sur les sociétés. En mars 2013, indique l’Obr, les sociétés s’acquittaient d’un taux de 35% sur une assiette fiscale correspondant à 33% de leur profit prévu, et de l’impôt minimal de 1% sur le chiffre d’affaires en cas de perte. Or, poursuit le communiqué de presse, en mars 2014, tous les chiffres ont baissé. Les sociétés s’acquittent d’un taux de 30% sur une assiette fiscale correspondant à 25% de leur profit prévu, et l’impôt minimal a été supprimé.
Burundi – Rwanda – Génocide
Pascal Simbikangwa : « Le génocide contre les Hutu fut d’une plus grande ampleur que celui contre les Tutsi » !!!
Kigali, le 7 avril 2014 (Net Press). Pascal Simbikangwa est le premier présumé génocidaire rwandais réfugié sur le territoire français a avoir comparu devant la cour d’assises de Paris. Le procureur a requis contre lui une peine d’emprisonnement de 25 ans mais il a aussitôt interjeté appel.
Au cours de son procès qui a duré 6 semaines, le président de la cour lui a posé une question sous forme d’un piège dans lequel il est tombé selon les journalistes présents. Il lui a demandé si oui ou non il y avait eu génocide contre les Tutsi en 1994. Il a répondu du bout des lèvres qu’il avait eu lieu, avant d’ajouter avec force que toutefois celui perpétré contre les Hutu fut plus terrible parce que d’une plus grande ampleur.
Une autre question piégée qui lui fut posée fut celle où il était prié de dire ce qu’il pensait de Juvénal Habyalimana. « Le plus grand président africain de son temps », répondit-il sans rire. Or, oser présenter de cette manière un tel homme dont le régime conçut sous sa présidence le génocide et le mit à exécution après sa mort, fut une façon de s’assimiler à lui et à sa politique.
Les génocidaires étaient loin de s’imaginer qu’ils seraient traduits un jour devant la justice
La nuit dernière, Rfi a choisi de traiter le génocide de 1994 au Rwanda en diffusant certains extraits de la sinistre Radio-télévision des milles collines (Rtlm). Des extraits en kinyarwanda qui étaient traduits en français et qui ont abasourdi la présentatrice de l’émission intitulée « En sol majeur ».
Sa surprise a atteint le sommet lorsque l’animateur de la Rtlm a fait entendre des chants religieux qui, tout en gardant la mélodie originale, étaient transformés en appels aux massacres des Tutsi. Mais surtout l’animateur répétait à l’envie que les tueurs avaient le soutien moral de Dieu et que tout ce qu’ils faisaient, ils le faisaient en son nom.
Comme certains parmi les massacreurs avaient peur de répondre un jour de leurs actes devant les instances judiciaires, la radio les encourageait en affirmant qu’il n’en sera rien, car « pas un seul Tutsi, vraiment pas un seul » ne survivra à ce qui était en train de se passer.
Signalons que ce lundi 7 avril, Paul Kagame a prévu de prononcer un grand discours au grand stade de Kigali devant les invités de marque, dont le secrétaire général des Nations-Unies, M. Ban-Ki-Moon.
La France décide finalement d’être présente aux cérémonies de Kigali
Dans notre édition d’avant-hier, nous avions évoqué l’annonce faite par le gouvernement français d’annuler le départ pour Kigali de Mme Christiane Taubira, la ministre de la justice et garde des sceaux qui venait d’être reconduite dans le gouvernement de Manuel Valls.
François Hollande souhaitait que ce soit elle qui le représente aux cérémonies du 20ème anniversaire du déclenchement du génocide de 1994. Mais, irrité par l’interview accordée par le président Paul Kagame à l’hebdomadaire « Jeune Afrique » impliquant Paris dans l’exécution du génocide, il avait empêché la ministre d’effectuer le déplacement. Le gouvernement a donc changé d’avis au cours de la journée d’hier et Paris assurera une présence « à minima » puisque c’est l’ambassadeur accrédité dans la capitale rwandaise qui assistera aux cérémonies.
A Kigali, on s’est dit surpris de ce que l’on considère comme « une surréaction » des autorités françaises, car ce n’est ni la première fois, ni la deuxième, ni la dernière que le rôle de la France (de François Mitterrand pas de François Hollande) est évoqué. Cependant, selon un énième rebondissement de dernière minute sur ce dossier, on vient d’apprendre que l’ambassadeur de France à Kigali a été informé ce lundi qu’il ne serait pas autorisé à être présent aux cérémonies au stade Amahoro ni à déposer une gerbe de fleurs au mémorial de Gisozi.
« Le génocide rwandais a été mûrement préparé », déclare Barack Obama
A la veille de la commémoration du 20ème anniversaire du génocide commis au Rwanda, le chef de l’exécutif américain, Barack Obama, a signé hier dimanche un communiqué officiel dans lequel il écrit que lui-même et les Américains joignent leurs cœurs à ceux du peuple rwandais qui a été durement éprouvé par ce qui se passe il y a tout juste 20 ans.
Contrairement à une propagande faussement répandue selon laquelle le chef de la première puissance du monde s’est inscrit en faux le génocide de 1994 n’a pas été déclenché par l’accident de l’appareil présidentiel de Juvénal Habyalimana ni par une prétendue colère de la population pour « venger » le président, mais a été mûrement conçu par des esprits génocidaires de l’entourage du pouvoir assoiffés du sang des Tutsi.
Cette colère a été toujours qualifiée de « spontanée » pour dédouaner les membres de l’Akazu (maisonnée) accusés par la communauté internationale et le Tribunal pénal international sur le Rwanda (Tpir) basé à Arusha.