Bujumbura, le 9 mars 2014 (Net Press) . Ce matin, à la chambre de cassation de la cour suprême, l’affaire Ernest Manirumva n’a duré que moins d’une dizaine de minutes. Mais le président de l’Aprodh est convaincu qu’il ne s’agissait pas d’une volonté de découvrir la vérité sur l’assassinat de l’ancien vice-président de l’Olucome en date du 9 avril 2009.
Pour Pierre-Claver Mbonimpa, il était connu d’avance que l’audience n’allait pas avoir lieu du fait que le procès connaissait beaucoup d’irrégularités. Le siège de ce matin a évoqué notamment le cas des prisonniers qui n’ont pas été signifiés. Selon le président de l’Aprodh, il n’y avait aucune volonté de connaître la vérité mais plutôt une stratégie de tromper la communauté et la société civile.
Signalons aussi qu’à l’occasion de ce 5ème anniversaire d’assassinat de Manirumva, les organisations de la société civile sont allées ce matin au cimetière de Mpanda pour déposer notamment les gerbes de fleurs sur la tombe de l’ancien vice-président de l’Olucome. Les membres portaient un T-shirt blanc ayant une effigie d’Ernest Manirumva. Du côté gauche, il y avait une question : « Qui l’a tué ? » et au niveau du dos, une phrase exclamative : « Cinq ans d’impunité, c’est trop ! » Selon les mêmes organisations, leur ancien collègue a été victime de son courage de mener des enquêtes sur le trafic d’armes effectué à l’époque par certains hauts gradés de la police burundaise.
Le constat est que toutes les parties au conflit n’étaient pas présentes au parquet général, un constat fait par le siège car les détenus n’avaient pas été assignés. L’affaire a été remise au 25 juin 2014 pour le bon déroulement du procès, ce que doute la société civile.
Burundi - Politique
Espoir que le président Nkurunziza a entendu les conseils de l’ambassadeur Samantha Power
Bujumbura, le 9 avril 2014(Net Press) . C’était hier que la représentante permanente des Etats-Unis d’Amérique au Nations-Unies et envoyée spéciale de Barack Obama au Burundi a rencontré le président de la République et différents acteurs de la vie de ce pays pour discuter sur les questions de l’ère. Et ce qui est à la Une parmi les préoccupations du moment, c’est le troisième mandat de Pierre Nkurunziza.
Pour Jean Minani, président du parti Sahwanya-Frodebu Nyakuri qui s’est entretenu ce matin avec la rédaction de Net Press, il a de l’espoir que le président de la République a compris, après concertation de cet ambassadeur, que le troisième mandat qui pose polémiques ne peut pas lui être autorisé.
A en croire le Dr Minani, l’ambassadeur est venu tout en connaissant les problèmes du moment et lui a expliqué que la constitution et les accords d’Arusha chèrement acquis sont à respecter à la lettre. Et explique-t-il, pour les respecter, il ne faut pas respecter la moitié ou une partie mais l’entièreté de la constitution et des accords d’Arusha. Ce qui suscite, selon le Dr Jean Minani, un espoir au vu de ce que les deux personnalités ont dit pendant leur entretien.
Burundi - Elections
Pourquoi réviser le fichier électoral ?
Bujumbura, le 9 avril 2014 (Net Press) . Au cours d’une rencontre d’échanges de ce matin entre la commission électorale nationale indépendante (Ceni) et les partis politiques sur le projet d’actualisation de la cartographie électorale, M. Pierre-Claver Ndayicariye, président de la Ceni, a indiqué que la révision générale du fichier électoral pour les élections de 2015 passe obligatoirement par l’actualisation de la cartographie électorale, l’enrôlement de la population en âge de voter, le traitement informatique des données collectées sur les électeurs et la production des documents électoraux divers.
Selon lui, certains citoyens qui n’avaient pas l’âge de voter en 2010 auront acquis la majorité électorale en 2015. Un bon nombre de Burundais récemment rapatriés des pays voisins et d’ailleurs (après 2010) auront le droit de se faire inscrire pour voter en 2015. Par ailleurs, pour des raisons diverses, certains citoyens burundais ne résident plus peut-être là où ils étaient en 2010 et se feront inscrire dans le lieu actuel de leur résidence. Enfin, des cas de décès d’électeurs de 2010 sont intervenus. En la matière, a-t-il fait savoir, le Burundi a opté pour le système d’enregistrement périodique des électeurs.
M. Ndayicariye a souligné aussi que cette activité d’actualisation de la cartographie électorale se déroule en plusieurs étapes à savoir la phase I de cette activité qui commencera le 30 avril 2014 à Gitega par une réunion de sensibilisation des partenaires au niveau national. La phase II se poursuivra à Ngozi, Gitega, Rutana et Cibitoke au mois de mai 2014, respectivement pour les régions Nord, Centre-Est et Ouest aux dates qui seront arrêtées après concertation avec les autorités communales, les responsables communaux de l’enseignement et les responsables de la carte scolaire au niveau des directions communales de l’enseignement. La phase III de cette activité consistera en la collecte des données sur la cartographie électorale.
Selon le président de la Ceni, ce travail d’actualisation de la cartographie électorale sera clôturé par des réunions de validation du répertoire national des centres d’inscription, réunions auxquelles prendront part les administrateurs communaux, les directeurs communaux de l’enseignement(Dce) et les responsables de la carte scolaire des Dce.
Burundi - Politique
La voie du dialogue et la voie de la guerre peuvent toutes les deux mener à la paix
Bujumbura, le 9 avril 2014 (Net Press) . Telles sont en substance les déclarations faites hier par Sylvestre Ntibantunganya qui a fait la comparaison entre la manière dont le Burundi et le Rwanda ont retrouvé la paix après tant d’années d’exclusion d’une partie de la population de la gestion des affaires de leur pays, les Tutsi au Rwanda et les Hutu au Burundi.
L’ancien président a dressé le constat que la guerre peut mener à la paix, comme a été le cas chez notre voisin du Nord. Même s’il n’a pas été explicite, il se référait certainement à la célèbre phrase laissée en latin par Jules César et connue des historiens : « Si vis pacem, para bellum » = « Si tu veux la paix, prépare la guerre ».
Il faut préciser néanmoins que la guerre est une option prise lorsqu’on n’a plus d’autre choix comme c’était le cas sous Juvénal Habyalimana, alors que le recours au dialogue dans notre pays, inimaginable sous Micombero et Bagaza, a été possible sous Buyoya. Une voie plus imposée qu’accepté de gaieté de cœur à une opinion publique tutsi qui croyait encore que la force militaire pouvait renvoyer à plus tard les velléités démocratiques de la majorité ethnique via les élections par le système d’un homme une voix.
Burundi - Genre
Pour une rapide justice des victimes des violences sexuelles
Bujumbura, le 9 avril 2014 (Net Press) . C’est ce matin que le ministère de la justice et garde des sceaux et celui en charge du genre ont lancé officiellement les sessions et procédures spéciales pour les victimes de violences sexuelles et basées sur le genre. Pour le secrétaire exécutif de la conférence internationale sur la région des grands Lacs (Cirgl), Pr Ntumba Luaba Lumu, cet événement va pousser les différents acteurs dans ce secteur à accélérer le processus de jugement des auteurs de ces violences qui sont devenus monnaie-courante dans notre région puisque c’est un engagement qui provient d’eux-mêmes après diverses concertions.
Selon lui, au sein de la Cirgl, le nombre de pays qui sont engagés dans ce domaine sont au nombre de 12 mais le Burundi et la Tanzanie sont deux pays pilotes, ce qui signifie que le Burundi va donner l’exemple en mettant en place des lois et des mécanismes légaux pour punir les auteurs de ces viols. Des magistrats formés en la matière sont déjà disponibles pour que de telles plaintes soient acheminées vers eux et il reste à voir dans quelle manière mettre à leur disposition les moyens, a fait savoir le Pr Ntumba.
Il a en plus précisé que d’autres formations des policiers, des magistrats et d’autres intervenants dans le secteur sont prévues même à l’étranger, spécialement en Ouganda où il y a un centre régional. Ceci pour réprimer sévèrement les auteurs des violences sexuelles très rapidement et l’orateur apprécie l’engagement de l’Etat burundais. Il a été aussi question d’interpeller l’assemblée nationale pour voter la loi relative à la succession et libéralités, et un membre du parlement a tranquillisé que ladite loi est en train d’être toilettée pour étudie et adoption. Signalons que ce processus est en train d’être facilité par la Coopération Suisse, la Cirgl et l’Onufemmes.
Burundi – Rdc - Justice
Un réquisitoire qui fait grincer des dents à l’Est de la Rdc
Goma, le 9 avril 2014 (Net Press) . Un tribunal militaire de Goma a requis hier des peines d’emprisonnement variant de 2 ans à la perpétuité, mais qui ont laissé les parties civiles sur leur faim. Si les avocats des victimes se sont néanmoins réjouis qu’aucun accusé n’ait été acquitté, ils se sont dits surpris de la discrimination faite par les juges.
Signalons que les faits qui pèsent sur eux remontent au mois de novembre 2012, lorsqu’au cours d’une contre-offensive fulgurante des rebelles du M 23 qui faisaient encore la loi dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, l’armée gouvernementale congolaise se battait encore « à la zaïroise ». C’est-à-dire qu’en fuyant, ses éléments pillaient tout sur leur passage et violaient systématiquement les femmes, sans avoir même de considération ni de pitié pour les filles mineures ni pour les femmes enceintes ou très âgées.
La discrimination s’explique par le fait que ceux qui ont écopé de lourdes peines (25 ans et perpétuité) sont curieusement de petits soldats, des sergents ou des caporaux, alors que les officiers (presque tous) ont écopé de deux ans d’emprisonnement, alors qu’ils sont tous coupables des mêmes délits.
Burundi – Rwanda – Grande Bretagne - Génocide
Tony Blair à Kigali la foule acclamant le flambeau « de la paix et de l’espérance »
Kigali, le 9 avril 2014 (Net Press) . L’ancien premier ministre anglais, Tony Blair, figurait parmi les hôtes de Paul Kagame aux cérémonies de commémoration du génocide de 1994. N’exerçant plus de fonctions officielles après son départ du 10 Downing Street (le siège londonien des premiers ministres de Grande-Bretagne), il était venu à titre personnel, en raison des liens personnels et étroits qu’il a toujours entretenus avec le président rwandais.
Malgré son statut privilégié, il a refusé de se soumettre aux règles du protocole, en se mêlant à la foule rwandaise qui acclamait le passage du flambeau « pour la paix et l’espérance ». Celui-ci va parcourir tout le pays pendant 100 jours, une période correspondant aux trois mois sanglants du 7 avril au 4 juillet 1994 durant lesquels entre 800.000 et 1.000.000 de Tutsi et de Hutu modérés furent massacrés sans pitié par la machine génocidaire de Juvénal Habyalimana.
Signalons pour être complet que le gouvernement anglais était officiellement représenté par William Haig, le ministre des affaires étrangères, car le successeur de Tony Blair, David Cameron, s’était excusé, en raison d’un calendrier chargé.
Burundi – Rwanda – Belgique - Génocide
Hommage émouvant de la délégation belge aux 10 casques bleus tués le 7 avril 1994.
Kigali, le 9 avril 2014 (Net Press) . Aux cérémonies commémoratives du 20ème anniversaire du déclenchement du génocide rwandais de 1994, la Belgique s’est fait représenter par son ministre de la coopération venu en lieu et place d’Elio Di Rupo le chef du gouvernement qui n’a pas pu être disponible.
Le ministre était venu de Bruxelles accompagné des familles des dix casques bleus belges qui furent massacrés sans pitié dès le lendemain de l’explosion du Falcon 50. Ce sont eux qui assuraient la protection de l’ancienne première ministre de la transition, Mme Agathe Uwilingirimana, une Hutue modérée qui prônait le partage du pouvoir avec les Tutsi et qui fut tuée pour cela.
Hier, au lendemain des cérémonies officielles, les familles belges et le ministre sont allés se recueillir à l’ancienne résidence de Mme Uwilingiyimana où les dix casques blues ont été froidement exécutés. La résidence est impactée de balles toujours visibles pour garder le souvenir. Les reportages effectués par nos confrères ont laissé entendre des cris et des pleurs effroyables des veuves et des enfants qui, pour certains, étaient en bas âge. Un parmi eux qui a suscité beaucoup d’émotion était encore à venir au monde le 7 avril 1994, puisque sa mère présente, la portait encore dans son sein à la mort de son papa.