Bujumbura, le 16 mai 2014 (Net Press) . Hier, plus exactement à minuit et demie, le président de l’Aprodh, M Pierre-Claver Mbonimpa, a été arrêté à l’aéroport international de Bujumbura par un agent du Snr prénommé Richard. Il a été conduit à la police judiciaire où il a passé la nuit. Aux environs de midi, il a comparu au parquet général de la mairie de Bujumbura où il a subi un interrogé très musclé sur les cas des imbonerakure qui sont en train de suivre des entraînements militaires en Rdc.
Après cet interrogatoire, M Pierre-Claver Mbonimpa a été conduit à la prison centrale de Mpimba. Selon les organisations de la société civile, son arrestation suivie de sa détention préventive est émaillée de vices de forme. Pour elles, on aurait dû attendre son retour surtout qu’il n’avait aucune fois refusé de comparaître.
Loin de faire taire toute voie qui s’élèverait pour dénoncer ce que les Imbonerakure font en Rdc, son incarcération leur donne du courage pour porter plus loin et plus fort sa voix sur le dossier qui l’amène en prison.
Burundi – Politique - Genre
Les femmes sont moins nommées aux postes de décision.
Bujumbura, le 16 mai 2014 (Net Press) . C’est le constat fait par la consultante Mme Vestine Mbundagu lors d’une étude intitulée « Participation de la femme dans les postes électifs et non électifs » qu’elle a effectuée sur commande de l’observatoire de l’action gouvernementale (Oag).
Elle a fait savoir qu’avec les élections de 2010, les femmes sont représentées à 0% à la présidence de la République, moins encore au sommet de l’Etat (Président de la République et les deux vice-présidents étant tous des hommes). Au parlement, il y a 32,7% de femmes à l’assemblée nationale. 46,3% de femmes au sénat. Dans les conseils communaux, un minima d’au moins 5 femmes sur quinze membres a été respecté. 31, 8% d’administrateurs communaux pris dans l’ensemble au niveau national. Au niveau collinaire, 4,7% de femmes ont été élues comme chefs de collines.
Quant à la participation des femmes dans les postes non électifs, elle a souligné que les femmes sont nombreuses dans des postes subalternes. Selon Mme Mbundagu, aucune femme n’occupe le premier rang dans les directions décentralisées (direction à l’administration personnalisée) : Otb, Sodeco, Cogerco, Isabu, Ohp et Cnta.
Mme Mbundagu a aussi signalé que la participation des femmes dans les postes de prise de décisions est encore très déficitaire. Le constat est que les femmes siégeant au Sénat n’ont pas beaucoup influencé des nominations équilibrées. L’argument selon lequel elles veilleraient au strict respect de la loi sur les quotas ne satisfait pas d’autant plus que plus d’un pensent que leur effectif paritaire pourrait influencer significativement. Elle a indiqué aussi que le déséquilibre homme-femme est également visible dans certains ministères, y compris même ceux qui ont des femmes au sommet.
Aux yeux de Mme Mbundagu, la place des femmes dans les instances législatives et exécutives dépend avant tout de celle que leur accordent les partis politiques. Comme les nominations aux postes politiques et techniques émanent des mesures discrétionnaires des dirigeants politiques, les femmes devraient intégrer les partis politiques et particulièrement leurs organes dirigeants pour être plus présentatives dans les instances de prise de décisions. Aussi, poursuit Mme Mbundagu, les femmes doivent refuser de se laisser et d’être réduites au bétail. Car, a-t-elle souligné, elles ont une force électorale non négligeable, elles doivent apprendre à valoriser leurs voix.
Burundi - Sécurité
Que le gouvernement du Burundi fasse des enquêtes pour prouver le contraire
Bujumbura, le 16 mai 2014 (Net Press) . Au cours d’un point de presse qu’il a animé ce matin, M. Parfait Onanga-Anyanga, représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies au Burundi et chef du Bureau des Nations Unies au Burundi (Bnub), s’est exprimé sur l’arrestation de Pierre-Claver Mbonimpa, président de l’Approdh. Il a indiqué qu’ils ont été informés ce matin de l’arrestation de cet activiste de la société civile et défenseur des droits de l’homme.
M. Onanga-Anyanga a fait savoir que leurs services compétents suivent de près cette question pour s’assurer simplement que les droits du prévenu soient respectés. Et d’ajouter que c’est leur devoir. Selon lui, ils ne le fait pas dans un objectif de gêner le gouvernement mais bien l’épauler. Car, a-t-il souligné, ils sont partenaires dans la promotion des droits de l’homme. Et c’est un engagement du Burundi lui-même dans le cadre de son plan stratégique de développement et de lutte contre la pauvreté et de croissance. Pour lui, c’est une exigence aujourd’hui de dire que le respect des droits de l’homme est une exigence de tous les pays et à laquelle le Burundi a souscrit.
Il a laissé entendre que le suivi qu’ils feront de cette affaire ne sera que pour les assurer que cet individu soit respecté dans ses droits. A ses yeux, il n’est pas bon que dans une démocratie, un individu quelconque se sent menacé dans son intégrité s’il ne fait que son travail.
Sur la probable distribution des armes aux jeunes Imbonerakure du parti au pouvoir, le Cndd-fdd, Onanga-Anyanga a indiqué qu’il est plus que nécessaire que le gouvernement du Burundi fasse des enquêtes, n’ont pas pour démentir, mais plutôt pour tranquilliser la population. Selon lui, ce n’est plus un secret pour personne, les autorités en ont parlé assez ouvertement, c’est une préoccupation nationale. Onanga-Anyanga a fait savoir qu’il a fait une déclaration publique sur la question au conseil de sécurité. Ils pensent et ils l’ont dit qu’il y a un problème de la circulation des armes illicite au Burundi.
A titre d’exemple, il a cité au cours du mois d’avril, les petites armes et 14 cas d’attaques à la grenade. Pour lui, ce n’est pas une situation qui est acceptable. Il le dit au moins pour deux raisons, qu’il y a une exigence pour les autorités de faire, n’ont pas la lumière sur cette question, mais de s’attaquer à la question de la circulation illicite des armes. Une campagne avait été lancée et a pris fin au mois de novembre.
Il souhaite au gouvernement de relancer une nouvelle campagne pour deux raisons. La première raison est qu’il chercherait essentiellement à rassurer la population burundaise, à faire en sorte que les suspicions et les tentions diminuent. La deuxième raison serait de s’assurer le processus électoral de 2015 en diminuant le niveau de violence potentiel de violence.
Aux yeux de M.Onanga-Anyanga, s’ils vont aux élections dans une situation où il y a une prolifération d’armes entre les mains des personnes qui ne devraient pas les posséder et dans un climat où toutes les questions politiques ne sont pas complètement débattues, il y a risque énorme qu’on puisse assister une explosion de violence.
Burundi - Politique
Pourquoi cette incapacité du pouvoir en place à faire la lecture du passé de notre pays et de la sous-région
Bujumbura, le 16 mai 2014 (Net Press) . Après la réaction de notre correspondant à Montréal, Jean-Paul Nizigiyimana sur ce que le président de la République a qualifié de « rumeurs » alors qu’il se trouvait avant-hier au Nord du pays en province Kirundo (voir notre édition d’hier), un ancien ministre de Bagaza dépassant légèrement les 65 ans a abondé presque dans le même sens en nous faisant parvenir son point de vue qu’il a intitulé « Comme si le passé de notre pays et de la sous-région n’avait pas servi de leçon au pouvoir actuel du Cndd-Fdd ». Nous vous livrons les passages les plus saillants de son analyse :
« Je suis littéralement sidéré quand j’observe le comportement des jeunes Imbonerakure, ces miliciens mis en place par le parti au pouvoir et surtout par la réaction des dirigeants de ce pays aux actes les plus répréhensibles qu’ils commettent, à commencer par le premier d’entre eux, le président de la République.
« En déplacement avant-hier à Kirundo, il s’est limité à condamner sans ambages ce qu’il considère comme « des rumeurs », en promettant des sanctions très sévères et immédiates à ceux qui les propagent, sans du tout parler des défenseurs des droits de l’homme (dont le président de l’Aprodh) ni des journalistes, mais l’allusion était claire.
« Au cours de son intervention – du moins en se limitant aux extraits publiés par les médias aucun mot, aucune phrase n’a été prononcé pour condamner les Imbonerakure qui, le vendredi de la semaine dernière, ont bloqué pendant au moins 5 heures, un journaliste de la Rpa, Serges Nibizi et l’envoyée spéciale de Rfi dans notre pays, Sonia Rolley…
« De leur côté, quand le ministre de l’intérieur, Edouard Nduwimana, ou les responsables administratifs provinciaux ou communaux auxquels il faut ajouter ceux du Cndd-Fdd aux niveaux intermédiaires sont interrogés sur le comportement des miliciens, ils répondent récurrement que ce sont des « patriotes » (sic !!!) qui aiment leur pays et qui se mettent à son service afin de contribuer à assurer la sécurité.
« Au passage, lorsque les autres membres des formations politiques de l’opposition, qui à ma connaissance, ne sont pas les ennemis de leur pays font la même chose, ils sont arrêtés, des fois battus par les même Imbonerakure S.V.P, car ils sont interdits de tenir des réunions pour discuter ensemble de quoi que ce soit.
« En parlant de l’incapacité du pouvoir actuel à retenir les leçons du passé de notre pays et de la sous-région, j’ai voulu faire allusion à la Jrr de 1972 et aux Interahamwe rwandais de 1994. Mais je tiens à préciser tout de suite que ce qui a été perpétré au Rwanda par les miliciens affiliés au parti unique de Juvénal Habyalimana, le Mrnd (Mouvement révolutionnaire pour le développement) a dépassé en horreur et en barbarie ce qui a été fait par la Jeunesse Révolutionnaire Rwagasore au Burundi, il y a 42 ans.
« Cela étant dit (ou écrit), il est difficile de comprendre, de la part d’un observateur neutre ce qui se passe au Burundi, comment le pouvoir du Cndd-Fdd ne peut pas (ou ne veut pas) tirer une seule leçon les deux ex-colonies belges de bien triste mémoire.
« Le pouvoir de Juvénal Habyalimana ne cessait d’être prévenu avant que l’hécatombe ne s’abatte sur le pays à partir du 7 avril 1994, celui de Pierre Nkurunziza cherche à imposer le silence à de « vrais patriotes » qui aiment leur pays beaucoup plus que les Imbonerakure en manifestant leur inquiétude à ce qu’ils sont en train de faire, et alors… ! »
Burundi - Education
Les mois de mai et de juin dominés par l’immoralité dans les écoles secondaires.
Bujumbura, le 16 mai 2014 (Net Press) . Au sein de la rédaction de « Net Press » nous avons toujours été sensibles et avons toujours condamné le laxisme manifesté par les pouvoirs publics face à la banalisation d’un phénomène immoral relativement nouveau, celui où les jeunes filles des écoles secondaires se livrent à leurs professeurs en fin d’année scolaire (mai et juin) afin d’obtenir (des points gratuits leur permettant de réussir et d’avancer de classes.
Mais ce qui est nouveau et extrêmement grave, c’est que lorsque les autorités de l’école parviennent à recueillir des témoignages vérifiables et avérés sur la culpabilité de ceux que l’on ose encore appeler des « éducateurs », elles ferment les yeux ou se contentent de leur infliger une simple mutation dite « disciplinaire ». Dans le passé, ce genre d’actes immoraux impliquant les jeunes filles scolarisées étaient tout simplement inimaginables et dans les cas très rares où cela se passait, c’était la radiation automatique du malfrat de la fonction publique, avec interdiction d’être affecté dans aucune école secondaire située sur le territoire nationale.
Mais la guerre civile de 1993 sera passée par là, car les actes criminels d’assassinats massifs des personnes innocentes furent jugés « moins graves et plus tolérables » qu’un professeur qui couche avec son élève.
Dès lors, maintenant que le pouvoir en place ne cesse de nous répéter que la guerre est définitivement terminée et que la paix et la sécurité sont redevenues une réalité dans tout le pays, qu’est-ce qui empêcherait que les sanctions dissuasives du passé soient rétablies ?
Burundi - Genre
Le viol conjugal sera-t-il reconnu un jour par la législation burundaise ?
Bujumbura, le 16 mai 2014 (Net Press) . Cette question est de plus en plus évoquée dans les médias et était au centre des débats que l’on a suivis la nuit dernière sur les ondes de Rfi entre 2 heures et 3 heures du matin. Elle a été posée par une femme rwandaise dans un coup de téléphone envoyé de Kigali à Paris à Mme Catherine Salano spécialiste des questions sexuelles qu’elle traite chaque jeudi sur « la radio mondiale »
Si donc le sujet n’est plus tabou chez notre voisin du Nord, y compris dans les milieux féminins, il pourrait l’être également de moins en moins au Burundi, même si le chemin reste encore long. Au cours des débats très intéressants, le viol conjugal a été défini comme le forcing imposé par un homme à sa femme légitimement, à avoir des relations sexuelles quand elle n’en a pas du tout envie.
Certains hommes poussent leur sadisme (= perversion sexuelle où le plaisir est obtenu par la souffrance infligée à l’objet du désir) jusqu’à obtenir le contact sexuel avec leurs épouses en train de se débattre et de pousser des cris de douleur, a déclaré, indignée, Catherine Salano.
Dans notre pays, il y a un peu plus de 5 ans, une association féminine avait tenté de susciter timidement le débat ad hoc, mais avait rencontré peu d’échos, car il sera extrêmement difficile d’arriver un jour à un consensus, à commencer par les femmes rurales. En effet, leurs maris sont persuadés dur comme fer que, pour avoir payé la dot, ils ont quelque sorte « le droit de vie et de mort » sur ce sujet, une fois qu’ils ont mis la clé à la porte de leur chambre à coucher, qu’il neige , qu’il vente, qu’il pleuve, ou qu’il y ait une chaleur caniculaire comme ces derniers jours à Bujumbura.
En définitive, même sur ce droit-là, l’égalité entre Monsieur et Madame est loin d’être évidente. « Pauvres femmes priez pour vos maris pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de leur mort, Amen ».
Burundi – Confessions religieuses
La paroisse Esprit de Sagesse de Mutanga Sud décidée à « prendre de la hauteur ».
Bujumbura, le 16 mai 2014 (Net Press) . Cette phrase valable aussi bien au sens propre qu’au figurée, résume l’entretien qu’a accordé ce vendredi peu après 8 heures du matin le curé-fondateur de la paroisse Esprit de Sagesse de Mutanga Sud, l’abbé Adrien Ntabona à un journaliste de Net Press. Fondée en 1996, la paroisse a évolué lentement mais surement, abritée d’abord sous une tente, ensuite dans une chapelle et enfin dans une salle polyvalente qui sert aussi de lieu de conférences publiques qui tiennent beaucoup à cœur l’abbé Ntabona en tant que moyen de promotion de la culture burundaise.
C’est par après que le presbytère a été construit, tout cela grâce à la contribution librement consentie des fidèles et à l’apport des aides étrangères. Aujourd’hui, 18 ans après son existence, le curé estime que la paroisse est devenue suffisamment adulte et mature pour compter sur les moyens et la générosité de ses fidèles et de ses amis.
L’intention du Mushingantahe Ntabona est d’élever le niveau de la toiture pour que l’espace ainsi agrandi apporte plus de fraîcheur aux fidèles afin qu’ils se concentrent plus ou moins confortablement à l’écoute de la parole de Dieu.
Burundi – Israël - Anniversaire
15 mai 2014 : commémoration de la naissance de l’Etat hébreux par les Juifs, et du début de la « nokla » (catastrophe) par les palestiniens.
Tel-Aviv, le 16 mai 2014 (Net Press) . Un même anniversaire, 68 ans, pour commémorer deux événements diamétralement opposés, voilà une énième curiosité israélo-palestinienne chez les deux peuples qui détiennent le record mondial d’une haine viscérale réciproque à nulle autre pareille sur cette planète-terre, y compris chez les Hutu et les Tutsi du Rwanda et du Burundi. Car la création d’Israël et sa reconnaissance officielle par les Nations-Unies le 15 mai 1948 a eu comme conséquence immédiate, l’expulsion et l’exil sans fin de 768.000 Palestiniens, un exil qui perdure jusqu’à ce jour. C’est pourquoi toute la journée d’hier fut dominée par l’immense joie des israéliens d’avoir retrouvé leur patrie « biblique » que leur donnèrent leurs trois ancêtres les plus vénérés de l’ancien testament : Abraham, Isaac et Jacob.
Pendant ce temps, les Palestiniens commémoraient le 68ème anniversaire de la « nakba » mot arabe signifiant « la catastrophe » qui s’abattit sur eux à cette époque. Et c’est là tout le nœud gardien des pourparlers pénibles qui peinent à reprendre aujourd’hui entre les deux peuples. En effet, Non seulement les Israéliens considèrent comme définitivement acquis » le territoire sur lequel ils ont proclamé leur indépendance en 1948, mais réclament aussi la reconnaissance des territoires conquis lors de la guerre des six jours de juin 1967.
De leur côté , les Palestiniens les plus durs réclament dans leurs terres conquises et occupées depuis 47 ans, mais aussi leur réinstallation sur le territoire occupé depuis 66 ans par le peuple hébreux ce qui rappelle le slogan en vogue à l’époque de Gamal Abdel Nasser, à savoir qu’ « il faut jeter les juifs à la mer », synonyme de la disparition de l’Etat d’Israël.