Bujumbura, le 20 mai 2014 (Net Press) . C’est ce matin, après quatre jours de détention à la prison centrale de Mpimba, que le président de l’Aprodh, M. Pierre-Claver Mbonimpa, a comparu devant le substitut du procureur en mairie de Bujumbura, accompagné de ses deux avocats, Mes Antoine Nzobandora et Armel Niyongere. Comme l’a indiqué Me Antoine Nzobandora, l’instruction qui a duré 4 heures de temps portait sur le complément des questions qui ont fait l’objet de son emprisonnement le 16 mai dernier, accusé d’atteinte à la sureté intérieure et extérieure de l’Etat, infraction prévue par les articles 579 et 602 du code pénal comme l’a souligné le magistrat-instructeur Salvator Ndayiziga alias Nyamizi.
Or, a expliqué Me Nzobandora, ces infractions ne peuvent en aucun cas conduire une personne en prison, ce qui justifie que son emprisonnement est illégal. Il a alors précisé que ce qui est nouveau lors de l’interrogatoire d’aujourd’hui, c’est que trois personnes, entre autres Henri Ngendanzi, Innocent Musoni et Ferdinand Kwizera ont été confrontées avec le président de l’Aprodh, pour témoigner qu’elles sont encore vivantes alors qu’elles ont été citées par M Mbonimpa parmi les personnes décédées comme preuves présentées à la police judicaire pour justifier la présence des jeunes affiliés au parti au pouvoir en Rdc.
Ainsi, Me Antoine Nzobandora a fait savoir que ces dernières ont juré qu’elles ne sont jamais allées en Rdc et ont donné leur identité complète. Quant au président de l’Aprodh, il a à son tour indiqué que ces informations ont été données pour qu’elles soient partagées par d’autres activistes des droits de l’homme mais que par après, une équipe de l’Aprodh s’est rendue sur terrain pour vérifier ces informations et elle a aussi trouvé que ces gens cités ci-haut sont encore en vie même s’ils figuraient parmi la liste des personnes décédées.
Me Antoine Nzobandora a alors souligné qu’ils sont optimistes que le président de l’Aprodh peut être libéré à tout moment par le magistrat-instructeur ou par la chambre de conseil, puisque sa demeure n’est pas la prison. Signalons qu’après cet interrogatoire, il a été embarqué à bord d’un véhicule qui l’a ramené à la prison centrale de Mpimba.
Burundi – Génocide
Ac Génocide : journée commémorative comme il se doit
Bujumbura, le 20 mai 2014 (Net Press) . Cette association qui reste égale à elle-même s’est résolument engagée à manifester tous les mois, en date du 21, pour entretenir une mémoire vigilante contre la folie meurtrière du génocide.
Ce 21 mai 2014, la voici encore une fois à son rendez-vous de l’espoir, fondé sur le respect des droits de l’être humain. Pour elle, la folie meurtrière du génocide est l’aboutissement tragique d’un processus diabolique, qui peut durer des siècles. De plus, trouve-t-elle, le génocide provoque toujours d’autres crimes contre l’humanité et des crimes de guerre.
En effet, selon toujours Ac-Génocide Cirimoso, cela s’explique par le fait que les rescapés du génocide restent toujours menacés par la même extermination qui a emporté les leurs. Mais ceci ne veut pas dire que les autres compatriotes sont toujours sécurisés, y compris ceux qui n’ont rien à se reprocher, renchérit Ac-Génocide Cirimoso.
Selon toujours cette association, les instances judiciaires nationales et internationales compétentes doivent intervenir pour établir objectivement la vérité et installer la justice au milieu du débat. Mais cela n’est possible que si la sécurité dans le pays est bien rétablie. Sinon, ajoute-t-elle, les belles promesses du raccourci « vérité – réconciliation » n’auront aucune chance de se réaliser. La vérité – justice – réconciliation : voilà l’unique chemin du salut pour tous, l’héritage du « Plus jamais ça ».
Le rendez-vous est fixé demain à 17h30, dans la commune urbaine de Ngagara, au lieu habituel. Il est prévu une assemblée générale où des témoignages, le recueillement, le réarmement moral, le soutien infatigable aux rescapés du génocide auront une place de choix. Ac-Génocide conclut que le devoir de mémoire est sacré.
Burundi – Malversations Economiques
Adpem demande l’arrêt des activités de « Burundi Gold Export s.a » et « Amigo Minerals Exploration : Amex Sprl »,
Bujumbura, le 20 mai 2014 (Net press) . L’Association d’appui au développement pour la protection de l’environnement et la lutte contre l’exploitation illégale des minerais au Burundi (Adpem) a organisé ce matin une conférence de presse pour donner des éclaircissements concernant la lettre du 14 mai 2014 que l’ Adpem a adressée au ministère de l’énergie et des mines, lui demandant d’arrêter les activités de deux comptoirs qui achètent et exportent les minerais à savoir « Burundi Gold Export s.a » et « Amigo Minerals Exploration : Amex Sprl », car certaines de leurs activités sont illégales et irrégulières.
Au cours de cette conférence de presse, M. Prosper Bukuru, secrétaire exécutif de l’Adpem, a indiqué que depuis janvier 2014, cette association a constaté qu’il y a du flou dans l’achat et l’exportation de l’or. A titre d’exemple, ils ont constaté que les déclarations d’exportation du comptoir Burundi Gold Export ne comportent pas de nom du courrier, alors que les autres comptoirs le désignent. Selon lui, en date du 8 mars 2014, Burundi Export a signé une déclaration de 6 kg d’or qui avait eu lieu le 26 février 2014. Ainsi, souligne-t-il, les déclarations d’exportation de 2 kg d’or le 6 mai 2014 et celle d’1 kg d’or le 9 mai 2014 ne comportent pas le numéro d’exportation ni la date de la compagnie de vol.
Aussi, a-t-il poursuivi, l’Adpem a des inquiétudes sur l’exportation d’un seul kilo d’or qui a été déclarée le 9 mai 2014. Selon M. Bukuru, s’ils analysent le bénéfice revenu à chaque kilo d’or vendu, la taxation, le ticket d’avion payé sans parler des autres dépenses, il y a lieu de se demander si ces comptoirs peuvent accepter de travailler à perte. D’où l’Adpem doute de leur capacité financière. Selon le secrétaire exécutif de l’Adpem, en date du 28 avril 2014, Burundi Gold Export a acheté de l’or à crédit alors que c’est interdit par la loi. Pour l’Adpem, toutes ces irrégularités démontrent que la signature des autorisations d’achat et d’exportation de l’or de ces comptoirs n’a pas été légale, ce qui cause une perte énorme au trésor.
Sur ce, l’Adpem demande au gouvernement, à travers le ministère de l’énergie et des mines, de faire arrêter les activités de ces comptoirs afin de montrer à l’opinion nationale et internationale qu’il n’est pas complice de ces malversations économiques qui s’observent dans ces activités. Pour qu’il y ait continuité de ces activités d’exportation combien importantes au trésor public, le ministère de l’énergie et des mines devrait voir comment agréer d’autres comptoirs qui remplissent les conditions et qui pourraient travailler dans la transparence. Et de renchérir que cette demande est faite au moment où ils se trouvent des dossiers qui remplissent les conditions et qui sont toujours bloqués dans les tiroirs du ministère.
Cette association demande également à l’opinion internationale de suivre de près cette question combien sensible au moment où une partie importante de ces minerais est exportée pour la protection de l’environnement et la lutte contre l’exploitation illégale des minerais au Burundi.
Burundi – Rdc - Sécurité
Pourquoi le silence assourdissant de Kinshasa ?
Kinshasa, le 20 mai 2014 (Net Press) . En temps normal, les entraînements militaires des Imbonerakure en République démocratique du Congo auraient soulevé un tollé général à Kinshasa et toute la classe politique, y compris au sein de l’opposition, aurait unanimement condamné cette violation très grave de l’intégrité territoriale d’un état souverain. Ces informations ont même été relayées par certaines radios locales, dont la Radio Okapi, si l’on en croit les avocats de Pierre-Claver Mbonimpa, le président de l’Aprodh actuellement sous les verrous.
Faute de pouvoir pénétrer dans le saint des saints de la diplomatie burundaise, on ne peut qu’émettre des hypothèses ou se poser des questions. Joseph Kabila, estime-t-il qu’il a suffisamment à faire avec Paul Kagame pour ne pas y ajouter le dossier « Nkurunziza » ? Pourquoi ne pas également émettre l’hypothèse des démarches secrètes de la part de Bujumbura pour désamorcer une crise entre nos deux pays avant qu’elle n’éclate ?
Dans tous les cas, ici dans la capitale burundaise, on n’est pas près d’oublier que l’armée burundaise fut présente à l’Est de la République démocratique du Congo à l’époque de Pierre Buyoya pour combattre les rebelles du Cndd de Jean-Bosco Ndayikengurukiye, présents à la demande de Laurent-Désiré Kabila qui se battait alors contre les armées de Yoweri Museveni et de Paul Kagame.
Burundi –Francophonie
Pierre Nkurunziza contre l’Académie française
Bujumbura, le 20 mai 2014 (Net Press) . Au cas où l’ancien président du Burundi, Pierre Buyoya, serait porté à la tête de la Francophonie en automne prochain comme nouveau secrétaire général, le dossier le plus urgent qu’il soumettrait à ses collaborateurs pour analyse, serait très probablement une faute de lése-langue française qu’a commise récemment Pierre Nkurunziza et qui continue à faire débat au sein des organisations de la société civile et de la classé politique burundaise.
Sans s’en rendre compte et en toute ignorance, il a tout simplement supprimé de la grammaire française le mode conditionnel et son usage, car une loi va être mise en place prochainement pour interdire aux citoyens de ce pays en général et aux journalistes en particulier de livrer des informations en recourant au doute, à des formules très courantes jusqu’à présent tel que « peut-être…, il paraîtrait… , le président de la République serait parti à l’étranger et aurait empoché un tel montant…. En dollars ou en euros… », autant de formules qui introduisent des informations dont on n’est pas sûr à 100% et qui, dans la langue de Molière et de Voltaire, s’appellent des rumeurs.
Burundi – Administration - Justice
Un gouverneur qui fait honte à son pays, à sa justice et surtout à son parti.
Makamba, le 20 mai 2014 (Net Press) . Son nom, Nduwayo, son prénom, Gilbert et lorsqu’il est venu au monde un jour où la météo devait être exécrable, personne ne pouvait s’imaginer qu’il devait plus tard faire déshonneur à son pays, à sa justice et surtout à son parti. Alors qu’on ne cesse de nous rabâcher dans les oreilles et de nous chanter chaque jour qu’au Burundi, la justice est totalement indépendante du pouvoir exécutif, Gilbert Nduwayo vient de se moquer de ces donneurs de leçons de son parti, montrant qu’il n’est guère différent des anciens gouverneurs de province des régimes à parti unique qui concentraient entre leurs mains toutes les décisions à caractère exécutif, législatif et judiciaire, le plus mémorable de tous ayant été incontestablement le regretté Septime Bizimana alias « Mulele » à l’époque de Michel Micombero, qui fut longtemps gouverneur de la province Gitega.
Le dossier en train de le propulser à la « une » de l’actualité pour son malheur est un justiciable de sa province, Makamba, qui a gagné un procès contre un autre justiciable dans un conflit foncier. Mais comme apparemment les décisions de la justice sont le cadet de ses soucis, il a renversé les décisions des juges, déclarant perdant le gagnant, et déclarant gagnant le perdant.
Mais il est allé beaucoup plus loin, en faisant incarcérer cet homme depuis hier dans la prison de Rumonge, et dans l’hypothèse où il ne serait pas revenu sur sa décision au moment précis où nous mettons sous presse, trois de ses enfants, deux filles et un bébé au dos, sont détenus dans le cachots de la police à Nyanza-Lac au moment où lui et son fils ont été transférés à Rumonge.
Dès lors, quelques considérations qui mériteraient d’être mises sur table. En évoquant tout à l’heure le comportement de Septime Bizimana sous la 1ère Répûblique, on sait que tout ce qu’il faisait, il le faisait sous la couvert tacite du président de la République de l’époque.
Pour ce qui est de Gilbert Nduwayo, sans que l’on sache qui est son ange gardien au sein de la hiérarchie du pouvoir (au Cndd-Fdd ou au gouvernement ), l’arrogance avec laquelle il manifeste son comportement ne peut se justifier que par ce célèbre proverbe légué par nos ancêtres : « Uhagarikiwe n-ingwe aravoma » qui veut dire mot à mot que celui qui se trouve sous la protection du Léopard peut puiser de l’eau », c’est-à-dire qu’il peut faire du n’importe quoi sans courir aucun risque.