Bujumbura, le 23 mai 2014 (Net Press) . Au 7ème jour de son arrestation jugée illégale par l’opinion tant nationale qu’internationale, le président de l’Aprodh, M. Pierre-Claver Mbonimpa, a été présenté ce matin devant le juge de confirmation qui doit se prononcer, d’ici 48 heures, c’est-à-dire le 27 mai 2014, s’il maintient sa détention ou s’il le libère provisoirement afin de comparaître tout en étant libre.
Pour rappel, le président de l’Aprodh a été arrêté en date du 15 mai vers minuit à l’aéroport international de Bujumbura pour se voir transféré le lendemain à la prison centrale de Mpimba. Il est accusé d’incitation à la désobéissance publique et d’atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat. Depuis, des réactions contre cette arrestation ne cessent de tomber tous azimuts, jusque dans le cabinet du chef de l’Etat.
Après cette séance de confirmation, une certaine opinion pense que M. Pierre-Claver Mbonimpa sera libéré du fait qu’il n’a commis aucune infraction en tentant de prévenir une catastrophe qui pourrait s’abattre sur le pays. En d’autres termes, ce n’est pas l’internement de ce monument dans défense des droits de l’homme qui serait une forme de remerciement à son égard. Il est connu dans plusieurs dossiers sensibles, il a sauvé même certains parmi ceux qui sont actuellement au pouvoir et comme l’a si bien dit un membre de sa famille, il a été placé dans son milieu de travail tel un crapaud jeté dans l’eau. Enfin, il a été décoré à plusieurs reprises et il n’a plus besoin de publicité gratuite.
Mais pour d’autres, le pouvoir de Bujumbura le maintiendra en prison car ce dossier n’est pas du tout judiciaire mais politique. Or, dans de tels dossiers, le pouvoir du Cndd-Fdd voudra montrer à la face du monde qu’il ne travaille pas sous pressions. Il faut qu’il s’assure que les voix dissonantes ont diminué d’intensité et que c’est pour cela que d’autres cibles pourraient être arrêtées pour qu’elles voient de quel bois le Cndd-Fdd se chauffe. Enfin, quand le parti au pouvoir arrête une personne dans ces conditions, il la condamne d’avance et décide de la période qu’elle restera en prison, quelles que soient les réactions de l’opinion. Wait and see, disent les Anglophones.
Burundi – Droits de l’Homme – Justice
Les réactions contre l’arrestation de Pierre-Claver Mbonimpa ne cessent de se multiplier
Paris, le 23 mai 2014 (Net Press) . Aujourd’hui, c’est le tour de l’Acat-France qui, de Paris en France, a directement saisi le chef de l’Etat ce 22 mai 2014 pour lui demander de libérer immédiatement M. Pierre-Claver Mbonimpa, président de l’Aprodh. Cette organisation indique qu’elle est profondément préoccupée par l’incarcération actuelle, à la prison centrale de Mpimba, détenu pour des accusations fallacieuses dont il fait l’objet devant le parquet.
Elle rappelle que M. Pierre-Claver Mbonimpa a été arrêté le 15 mai 2014 vers minuit à l’aéroport international de Bujumbura, puis déféré le lendemain devant le parquet. Pourtant, trouve l’Acat-France, il avait comparu les 7 et 12 mai suite aux convocations de la police judiciaire lui demandant de se présenter pour enquête judiciaire. Une troisième convocation était fixée au 14 mai, mais la date avait été reportée au 19 du même mois.
Le lendemain, le président de l’Aprodh a été inculpé « d’incitation à la désobéissance publique » en vertu de l’article 602 du code pénal et « d’atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat », en vertu de l’article 579 du code pénal. Selon toujours Acat-France, il encourt une peine maximale de 8 ans d’emprisonnement et une amende de 300.000 francs burundais.
Elle rappelle également que les accusations seraient liées aux propos qu’il aurait tenu le 6 mai 2014, sur la radio publique africaine (Rpa) où il avait été invité à participer à l’émission d’entretien « Kabizi ». Il aurait à cette occasion dénoncé la distribution actuelle d’armes à de jeunes Burundais et aurait commenté les informations relatives à la présence d’éléments de l’armée burundaise dans l’est de la Rdc et à l’entraînement de jeunes Burundais par les forces de sécurité. Selon toujours Acat-France, il aurait donné des preuves de ce qu’il avançait au cours de ses interrogatoires. Le reproche actuel est qu’il aurait fourni comme preuve une photo de corps de jeunes en tenue militaire qui n’aurait pas été prise en Rdc.
L’Acat-France exhorte les autorités burundaises à abandonner toutes les charges qui pèsent sur M. Pierre-Claver Mbonimpa et le libérer immédiatement et sans conditions. Elle demande également aux mêmes autorités de veiller à ce que M. Pierre-Claver Mbonimpa, son organisation l’Aprodh, et l’ensemble des autres défenseurs des droits de l’homme qui travaillent au Burundi, puissent travailler librement et avec la protection des autorités. Elle rappelle même qu’en avril 2010, Acat-France avait interpellé le chef de l’Etat à son sujet après qu’elle eut reçu l’information des menaces de mort à cause de son enquête sur l’assassinat du vice-président de l’Olucome, M. Ernest Manirumva. La correspondance a été signée par Clément Boursin, responsable des programmes Afrique, avec copies au ministre de l’intérieur Edouard Nduwimana et non de la justice, et l’ambassadeur du Burundi en France.
Burundi – Belgique – Sécurité
La Belgique au chevet de la police burundaise
Bujumbura, le 23 mars 2014 (Net Press) . Le royaume de Belgique, à travers son ambassade à Bujumbura, procède aujourd’hui en début d’après-midi, dans les locaux du ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale, une cérémonie de la signature de convention spécifique relative au « projet de renforcement des acquis de la professionnalisation de la police nationale du Burundi ». Le montant total de cette convention s’élève à 5 millions d’euros, dont 3 millions sur financement de la Belgique et 2 millions en co-financement avec le royaume des Pays-Bas. Le projet sera exécuté par la coopération technique belge et la police nationale burundaise.
Burundi – Etats-Unis – Vérité et Réconciliation
La loi de dire la vérité, mais…
Bujumbura, le 23 mai 2014 (Net Press) . C’est aujourd’hui que doit se clôturer l’atelier parlementaire sur la création de la commission vérité et réconciliation. A cette occasion, l’ambassadeur des Etats-Unis au Burundi a prononcé un discours où elle a dégagé une volonté ferme de l’ambassade à soutenir les initiatives qui promeuvent la paix et la participation politique au Burundi.
Pour elle, un processus de vérité et de réconciliation ouvert et transparent est un élément crucial dans la consolidation de la paix au Burundi. Pour que la loi portant sur la vérité et la réconciliation réponde aux normes internationales en tant que processus légitime et significatif de « dire la vérité », elle doit remplir cinq conditions.
Tout d’abord, la commission doit être indépendante. En outre, elle doit voir la participation des victimes et des survivants, avec une participation internationale et l’inclusion spécifique de la dimension de genre dans la sélection de ses commissaires. Elle doit prévoir l’éventualité de la poursuite pénale par un tribunal spécial et l’interdiction de toute forme d’amnistie pour les crimes de guerre, crimes contre l’humanité et de génocide. Il lui faut aussi une composition avec une présence minimale des idéologies politiques, et devrait inclure une présence internationale. Ces normes ont été exprimées par le peuple burundais au cours des consultations nationales sur la mise en place des mécanismes de justice transitionnelle de 2009. Enfin, il est crucial de mettre en œuvre des mesures de protection pour garantir la participation de toutes les victimes des conflits passés au Burundi, de toutes origines et de tous genres.
Burundi - Education
Concours national édition 2014 : encore !!!
Bujumbura, le 23 mai 2014 (Net Press) . Le concours national édition 2014 fixé mardi 27 mai 2014, va avoir lieu avec d’énormes difficultés par rapport aux années précédentes. En effet, d’après le président de la commission ad hoc, M Abraham Mbonerane, qui s’exprimait hier à la radio et la télévision, le grand problème est le manque des véhicules en quantité suffisante pour acheminer les colis et pour déplacer les superviseurs.
Si ce problème s’est toujours posé par le passé, l’ampleur avec laquelle il revient sur le tapis cette année 2014 est de loin plus grave, car à 4 jours de la date fatidique, le nombre de véhicules en déficit est plus élevé que les années antérieures.
Or, ce qui se passe est que les détenteurs des véhicules de l’Etat recourent à tous les subterfuges inimaginables pour refuser de les céder. Il y en a qui les déclarent « subitement tombés en panne », d’autres les garent chez eux ou les envoient au garage pour qu’ils ne soient pas saisis par la police de roulage.
Il y aune quinzaine d’années, un directeur général et un directeur de département furent suspendus de leurs fonctions par leurs ministres de tutelle, pour avoir refusé de céder leurs véhicules de Fonctions. C’était à l’époque où l’impunité n’était pas encore érigée en système de gouvernement et qu’un ordre venu d’en haut était un ordre à exécuter comme tel.
Burundi - Economie
Souvenir nostalgique de feu le fonds carburant.
Bujumbura, le 23 mai 2014 (Net Press) . Le ministère du commerce et de l’industrie vient de procéder une fois de plus à la hausse du prix de l’essence pour s’aligner sur les tarifs sur le marché international où le baril du pétrole ne cesse d’augmenter. Du coup, il est quasi-certain que tous les produits de première nécessité vont augmenter, car le prix du transport, qui sert de base de calcul pour fixer les prix, va inévitablement être revu à la hausse.
Si l’explication avancée par le directeur général du commerce pour justifier la mesure prise hier ne peut être contestée, c’est le rétablissement du fonds carburant devenu impossible depuis bientôt 20 ans qui est tout simplement inexplicable.
Le fonds carburant fut une décision prise avant l’avènement de la démocratie et éclatement de la guerre civile, soit un budget voté chaque année pour stabiliser les prix de l’essence, du mazout et du pétrole, au cas où les tarifs sur le marché international connaîtraient un hausse comme c’est souvent le cas.
Il fut supprimé peu après le retour de Pierre Buyoya au pouvoir en 1996, pour financer les voyages à l’étranger de nos dignitaires, à commencer par le premier d’entre eux, le double putschiste de 1987 et de 1996 qu’on ne présente plus.
Fondée ou pas fondée, cette mesure qui s’expliquait par le conflit interburundais nécessitant des voyages incessants ( et infructueux) à l’extérieur du pays pour rompre l’isolement dans lequel nous nous trouvions aurait dû être revue par les dirigeants actuels en raison du retour de la paix, afin d’éviter la dépendance de nos prix à ceux variables du baril de pétrole sur le marché international.
Que manque-t-il pour qu’il en soit ainsi ? Mystère.
Burundi - Société
Les Batwa de la commune Vumbi, seraient-ils les plus discriminés de tout le pays ?
Kirundo, le 23mai 2014 (Net Press) . C’est ce qu’on est tenté de croire après avoir suivi un reportage médiatique effectué par nos confrères de la radio nationale, dont le contenu a été confirmé par un natif de la province Kirundo, au cours d’un entretien téléphonique. Il a eu ce matin avec un membre de la rédaction de Net Nress qui cherchait de savoir ce qu’il en est au juste.
Au départ, lui a-t-il dit, la discrimination des Burundais appartenant à cette 3ème ethnie ultra minoritaire longtemps tenue à l’écart et méprisée depuis la nuit des temps, commence à partir de l’école primaire.
En effet, les rares enfants qui s’y rendent sont stigmatisés par leur entourage (camarades de classe ou même enseignants) qui les regardent avec beaucoup de curiosité (« ah bon, un élève twa dans notre classe ! ce n’est pas possible)
Bien plus, en raison de leur état de pauvreté par rapport aux écoliers hutu et tutsi, ils ne supportent pas d’attendre toute la journée sans avoir mis « quelque chose sous la dent », car ils quittent la maison tôt le matin, sans avoir pris le petit déjeuner.
Enfin, pour « ajouter le drame au drame », selon la célèbre formule buyoyiste immortalisée par l’ancien président, les rares Twa qui terminent leurs études (généralement les humanités) ont du mal à obtenir un emploi, une fois de plus en raison de la stigmatisation dont ils font l’objet.
Burundi - Côte d’Ivoire - Politique
Les conditions posées par le Fpi pour accepter la poursuite du dialogue avec le pouvoir
Abidjan, le 23 mai 2014 (Net Press) . Le Front patriotique ivoirien (le Fpi) qui est le parti fondé par Laurent Gbagbo, l’ancien président de la Côte d’Ivoire aujourd’hui incarcéré à La Haye pour « crimes de guerre et crimes contre l’humanité », a posé un certain nombre de conditions pour accepter la poursuite du dialogue avec le pouvoir d’Alassane Drahmann Ouattara interrompu depuis le 29 mars 2014.
Les partisans de l’ancien président réclament tout d’abord la libération de ses fidèles estimés à 700 qui ont été arrêtés depuis la victoire des « forces nouvelles » sur celles de Laurent Gbagbo, des troupes qui étaient commandées par Guillaume Soro, le président actuel de l’assemblée nationale, le fidèle parmi les fidèles du président Ouattara.
Ils réclament ensuite la levée du blocage des comptes bancaires de ceux qui sont soupçonnés de s’être enrichis illicitement sous l’ancien régime. Enfin, ils demandent qu’il soit mis fin à la saisie de leurs appartements et de leurs villas acquises via le système de corruption toléré en faveur des proches et des membres de la famille Gbagbo. Au cas où les trois conditions seraient remplies, le Fpi accorderait alors son accord, non seulement à la poursuite du dialogue, mais mettrait fin également à l’appel au boycott du recensement général lancé aux fidèles de M. Gbagbo comme le souhaite son successeur.
Burundi – Egypte - Justice
Deuxième condamnation d’Hosni Moubarak à une peine moins lourde que la première
Le Caire, le 23 mai 2014 (Net Press) . Pour la deuxième fois, l’ancien président égyptien, Hosni Moubarak, vient d’être condamné par la cour d’assises du Caire à une peine moins lourde que la première, puisqu’il a écopé d’une réclusion de 3 ans.
C’était hier jeudi et les juges l’ont reconnu coupable d’avoir utilisé à des fins strictement personnelles les fonds alloués à l’intendance de la présidence de la République, s’élevant à 13 millions d’euros (= 6 milliards de Fbu).
Il a été co-condamné avec deux de ses fils qui, eux, vont rester derrière les barreaux pendant 4 ans car ils ont en commun avec leur papa d’avoir co-géré frauduleusement l’argent puisé du trésor public.
Mais ce qui inquiète de très loin le successeur d’Anouar El Sadate à la tête du pays des Pharaons, c’est la première à laquelle il a été condamné l’année dernière, la peine capitale, pour avoir ordonné que l’on tire sur des manifestants aux mains nues, dont au moins 70 étaient tombés sous les balles.
Burundi – Rwanda – Afrique du Sud - Justice
Tentative d’assassinat de Faustin Kayumba : place à la défense hier.
Johannesburg, le 23 mai 2014 (Net Press) . Quatre ans presque après la tentative d’assassinat du général-major Faustin Kayumba qui fut le premier chef d’état-major général de l’armée rwandaise après la victoire des troupes de Paul Kagame sur les forces génocidaires de Juvénal Habyalimana le 4 juillet 1994, le tribunal de grande instance de Johannesburg a consacré toute la journée d’hier jeudi à entendre les avocats de la défense.
Ils ont passé tout le temps à démontrer un à un les arguments de l’accusation, affirmant par exemple que l’arme du crime n’a jamais été identifié, tout comme le présumé tireur. Ils ont également rejeté la crédibilité des accusations qui reposent presqu’exclusivement sur les appels téléphoniques entre Johannesburg et Kigali.
Signalons que les personnes qui se trouvent sur le banc des accusés sont au nombre de six : deux ougandais, deux Tanzaniers, un homme d’affaires rwandais séjournant en Afrique du Sud ainsi que le chauffeur de Faustin Kayumba qui a orienté les présumés comploteurs sur les déplacements de la victime potentielle. Le verdict est attendu à la mi-août 2014.