Bujumbura, le 26 mai 2014 (Net Press) . Dans une correspondance adressée au chef de cabinet civil du président, vendredi le 22 mai 2014, le président de l’observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome), M Gabriel Rufyiri, souligne qu’il vient d’apprendre avec consternation, les démarches entreprises par la présidence de la République pour l’achat du matériel destiné aux véhicules de l’escorte présidentielle d’une valeur de 21.333 dollars américains (environ 34.000.000fbu) sans passer par la concurrence officielle à travers les marchés publics. Or, a fait savoir cet observatoire, si la valeur d’un matériel dépasse 5 millions de francs burundais, il doit y avoir de la concurrence.
En effet, indique M Gabriel Rufyiri, l’Olucome l’a constaté, à travers les lettres respectives du cabinet civil n° 100/Cab/1116/2014 et n° 100/1117/2014 envoyées au ministre des finances. Il indique que dans la première correspondance, le cabinet civil du président lui demandait de débloquer huit mille neuf cent vingt-cinq dollars américains (8925 Usd) pour l’achat de 5 gommes dures de blindage à Dubaï, pour être incorporées dans les roues du véhicule blindé présidentiel. Dans la deuxième, poursuit cette correspondance, le cabinet civil du président demandait au ministre des finances d’acheter, à Dubaï, 16 pneus pour les véhicules Mercedes servant d’escorte présidentielle. Ces pneus ont une valeur totale de douze mille quatre cent huit dollars américains (12.408 Usd). En tout, a-t-il renchéri, le cabinet civil demandait au ministre des finances de débloquer 21.333 dollars américains, soit environ 34 millions de francs burundais.
En outre, précise la même correspondance, l’Olucome ne comprend pas pourquoi le cabinet civil du président demande au ministre des finances de débloquer l’argent pour l’achat de ce matériel alors que la présidence a un budget propre à lui, offert chaque mois à titre de tranche mensuelle.
Par ailleurs, il estime qu’un tel montant ne peut être débloqué sans ouvrir le marché officiellement afin qu’il y ait une compétition comme l’exige le code des marchés publics. C’est pourquoi l’Olucome demande au chef du cabinet civil du président d’annuler ces achats afin de se conformer à la loi en vigueur réglementant les marchés publics au Burundi.
Burundi - Cvr
Les débats sur la promulgation de la loi sur la Cvr se prolongent à l’intérieur du pays.
Ruyigi, le 26 mai 2014 (Net Press) . La commune Butezi de la province Ruyigi a été une des premières entités administratives de l’intérieur du pays a élever la voix pour condamner la loi de la commission « vérité et réconciliation » (Cvr) tel qu’elle a été promulguée par le président de la République le vendredi de la semaine dernière. Jusqu’au début du dernier Week-end, seuls les milieux de la capitale avaient été entendus pour fustiger une loi conçue et votée avec un unilatéralisme inacceptable.
En commune Butezi, tous ceux qui ont été interrogés insistaient sur l’absence de dédommagement qui ne figure nulle part dans la nouvelle loi. C’étaient principalement les femmes qui étaient les plus entendues pour savoir à qui elles vont s’adresser, pour connaître le sort de leurs conjoints emportés par les massacres de 1972 et ceux qui ont suivi pour savoir aussi comment récupérer les biens qu’ils ont laissés….
Mais il s’est trouvé une voix solitaire Cnddfddisante, celle du député Moïse Bucumi, ancien gouverneur de province, pour se montrer compréhensif sur la nouvelle loi, à laquelle il a eu même le culot de trouver des vertus.
Il a affirmé que le dédommagement est presqu’impossible, car personne ne connaît l’identité des rebelles qui ont tué, pillé des biens et détruit des infrastructures publiques. A ses yeux, le dédommagement peut prendre plusieurs formes, par la construction des écoles et des centres de santé.
Or cet élu feint d’ignorer que dans ces cas de figure, c’est l’Etat qui est directement responsable et qui doit faire les réparations en faveur des représentants des victimes.
Burundi – Elections - Anniversaire
Il y a 21 ans, la dernière semaine de la campagne présidentielle marquée par une vive polémique intertutsi.
Bujumbura, le 26 mai 2014 (Net Press) . « Vous n’avez pas honte ! Oser écrire que Pierre Buyoya sera réélu avec seulement 53% de suffrages alors qu’il obtiendra au moins 88% des voix est une traîtrise à la cause de votre ethnie » !
Cette voix colérique est celle de l’épouse d’un ancien dignitaire haut placé de l’ethnie tutsi qui vit aujourd’hui en exil et dont on taira le nom en raison de son extrême susceptibilité. La voix fut reçue au standard du téléphone de l’ancien bimensuel « Le Citoyen » pendant la dernière semaine de la campagne électorale pour la présidentielle du 1er juin 1993 qui devait voir la victoire de Melchior Ndadaye face à Pierre Buyoya.
Mais les Tutsi ne l’entendaient pas de cette oreille, et ils étaient à plus de 95% à ne pas s’imaginer un seul instant qu’un candidat hutu-Melchior Ndadaye en l’occurrence, pouvait accéder à la magistrature suprême.
Or, il se faisait que Cyriaque Simbizi, qui périra dans le même avion que Cyprien Ntaryamira et Juvénal Habyalimana, le 6 avril 1994, était le directeur des publications du bimensuel qu’il avait lui-même fondé le 1er décembre 1992 et dont l’équipe de rédaction était exclusivement tutsie.
En même temps professeur d’université dans la faculté d’histoire, il venait de faire le tour de l’ensemble du pays avec ses étudiants dans un voyage d’études. Sur toutes les routes et dans toutes les provinces où ils passaient, ils étaient salués par des gens enthousiastes levant tous le poing en l’air, le signe de ralliement au Frodebu et à son candidat, Melchior Ndadaye.
C’est alors que de retour à la rédaction de son journal, il proposa à la « Une » le titre ci-haut cité qui souleva des passions au sein de la communauté tutsie.
La suite est connue. Le regretté Simbizi avait totalement raison et le candidat de l’Uprona n’atteignit même pas le score prédit par « Le Citoyen » et encore moins les « au moins 88% pressentis par la chère épouse de l’ancien leader Tutsi.
Burundi – Confessions religieuses
La puissance au nom de Jésus Christ
Bujumbura, le 26 mai 2014 (Net Press) . Tel sera le thème autour duquel s’articulera la campagne d’évangélisation de Reinhard Bonnke qui sera animé par l’évangéliste Daniel Kolenda du 5 au 8 juin 2014 à l’Ets de Kamenge.
Au cours d’une conférence de presse de ce matin qui a été organisée par le Réseau national de pasteurs des églises chrétiennes (Renapec) au Burundi, M. Etienne Nahimana, vice-président du Renapec, a appelé la population burundaise à répondre massivement à cette croisade car les Burundais vont en bénéficier énormément à plusieurs égards. Selon lui, les gens ou les familles qui sont en discorde, quand ils reçoivent Jésus-Christ comme sauveur, ils peuvent se réconcilier entre eux. Et d’ajouter que la réconciliation verticale entre l’homme et Dieu permet à ce que la réconciliation horizontale se fasse très aisément.
Il a souligné que le pêché divise les hommes et détériore la famille. Il y a une mésentente entre les enfants, les parents même beaucoup de gens ne s’entendent pas parce qu’il y a le pêché dans l’âme. A ses yeux, si les gens se repentent, ils peuvent bien se réconcilier. Aussi, ceux qui consultaient les devins qui vont se convertir en Jésus-Christ, les biens de la famille qui étaient gaspillés devant ces devins restent au sein de la famille.
Pour M. Nahimana, c’est un combat spirituel, il y a un nuage de démon au-dessus du Burundi qui doit être balayé par la prière en combattant dans l’esprit. Selon lui, financièrement, les familles vont en bénéficier car celui qui allait dans le cabaret et dépensait tout l’argent, quand il donne sa vie à Jésus-Christ, il ne va plus dans le cabaret pour gaspiller son argent dans les pêchés divers, il ne le fera plus. Aussi, ceux qui vont guérir des maladies incurables, l’argent qui était dépensé sera épargné. Ceux qui étaient faibles qui ne pouvaient pas travailler, qui dépendaient des autres, ils pourront avoir de la force pour travailler. Sur ce, les familles et le pays vont en bénéficier.
Burundi – Rwanda - Agriculture
Une délégation burundaise tentée par le regroupement de la population en villages au Rwanda.
Kigali, le 26 mai 2014 (Net Press) . La délégation en question est celle de la province Kirundo conduite par le directeur provincial adjoint de l’agriculture et de l’élevage, pour observer de leurs propres yeux, lui-même et ceux qui l’accompagnaient, l’expérience très concluante, leur disait-on, du regroupement de la population en villages afin de dégager de vastes propriétés cultivables.
A l’entendre rendre compte de sa mission hier, la même expérience devrait être appliquée dans notre pays, pour éviter des situations de famine tel que celle qui menace dangereusement notre pays actuellement en raison de la trop forte sécheresse de ces dernières semaines.
Au Rwanda, dans les préfectures frontalières de la province Kirundo, il est possible d’observer des plantations de manioc s’étendant à l’horizon sur au moins 1.500 hectares, parce que les maisons d’habitation individuelles et éparpillées ont été supprimées pour laisser la place à ces espaces cultivables.
Burundi – Afrique du Sud - Administration
Un ministre noir des finances pour la 1ère fois dans le gouvernement sud-africain.
Pretoria, le 26 mai 2014 (Net Press) . Après son investiture la semaine dernière à laquelle a assisté entre autres invités, Pierre Nkurunziza mais pas son homologue rwandais Paul Kagame, Jacob Zuma a procédé hier à la formation d’un nouveau gouvernement.
Conscient du mécontentement d’une frange importante de la population majoritairement de couleur noire, il a tenté d’innover par rapport aux équipes ministérielles précédentes, en créant un ministère du développement économique et en promettant qu’il allait mettre en tête des priorités du nouveau gouvernement, un profond développement des infrastructures à caractère social.
Selon l’émission « Mémoire d’un continent » diffusée sur Rfi la nuit dernière dont l’invité étant un spécialiste des questions angolaises et sud-africaines, malgré la fin de la ségrégation raciale en Afrique du Sud il y a 20 ans, les pauvres se trouvent toujours dans le même camp ( celui des Noirs) et les riches se trouvent toujours dans le même camp (celui des Blancs).
Mais la grande innovation remarquée dans le remaniement d’hier est la nomination, pour la première fois, d’un ministre noir des finances. Car, de Nelson Mandela à Jacob Zuma en passant par Thabo M’beki, les trois présidents ont toujours privilégié la technicité et le savoir faire des Blancs eux qui, jusqu’à ce jour, restent de loin les piliers de la première puissance économique du continent africain.
Burundi – Burkina Faso - Sécurité
Un membre du conseil institutionnel assassiné au Burkina Faso.
Ouagadougou, le 26 mai 2014 (Net Press) . Certains pensent que c’est un message fort et sanglant au président Blaise Compaoré. En assassinat un membre du conseil constitutionnel dans l’après-midi d’hier dimanche, ceux qui ont organisé le crime l’ont fait dans un climat extrêmement lourd sur le plan politique.
En effet, au pouvoir depuis 1987, Blaise Compaoré voudrait se faire réélire pour un mandant supplémentaire que ne lui autorise pas la loi fondamentale de son pays. C’est pourquoi il voudrait la contourner en appelant les électeurs burkinabé à se prononcer par référendum, si oui ou non ils sont d’accord avec l’amendement de la constitution pour que le commanditaire du meurtre de Thomas Sankara se maintienne au pouvoir.
Or, l’homme de loi abattu hier était un des constitutionnalistes qui comptait parmi les grands soutiens très fervents pour l’organisation du référendum, alors que certains de ses collègues se montraient plus réticents.
Pour que les Burundais mesurent l’ampleur de la colère des opposants à Blaise Compaoré, c’est comme si Pierre Buyoya après avoir renversé Jean-Baptiste Bagaza en septembre 1987 était encore au pouvoir depuis 27 ans et surtout s’apprêtait à solliciter un énnième mandat, parce que dirait-il, « tous les Burundais (Hutu et Tutsi) m’aiment encore » !
Burundi – France - Politique
France : tremblement de terre politique le 21 avril 2002 ; séisme politique le 25 mai 2014.
Paris, le 26 mai 2014 (Net Press) . Au soir du 21 avril 2002, Jean Marie Le Pen, l’ancien président du Front national en France, qui venait d’éliminer Lionel Jospin du 1er tour de la présidentielle d’il y a 12 ans et qui devait affronter Jacques Chirac au second tour 15 jours plus tard parla de « tremblement de terre politique » et il avait raison, car aucun Français ne pouvait s’imaginer un tel scénario-catastrophe.
Hier dimanche, Manuel Vals, le premier ministre a lui aussi dit presque la même chose en parlant de « séisme politique » car personne en France il y a quelques semaines encore, ne pouvait s’imaginer le Fn devenant le premier parti de France.
C’était à l’issue des élections européennes qui se sont déroulées toute la journée d’hier, y compris dans les 27 autres pays de l’Union Européenne. Jusque ce lundi, tous les commentateurs étaient unanimes pour estimer qu’en plaçant le parti d’extrême droite en tête, la France s’est considérablement affaiblie et sa voix ne portera plus aussi loin sur la scène européenne. Ces représentants, à commencer par le premier d’entre eux, François Hollande, devront se montrer plus humbles et plus modestes dirigeants, car ce qui s’est passé hier est un véritable coup de massue dont elle aura du mal à se relever.