Bujumbura, le 31 juillet 2014 (Net Press). Les organisations de la société civile déplorent que le président de l’Aprodh va passer un mois à la prison centrale de Mpimba sans qu’aucun juge ne se penche sur son dossier malgré son âge et son état de santé très fragile. S’exprimant au nom des autres organisations, le président du Focode, Pacifique Nininahazwe, demande que le chef de l’Etat ne parte pas dans le sommet des Etats-Unis d’Amérique avec les Etats africains en laissant leur collègue en prison. Dans le cas contraire, estiment ces organisations, l’emprisonnement de Pierre-Claver risque d’entacher toutes les étapes du voyage du président Pierre Nkurunziza.
Les mêmes organisations regrettent que tous ceux que Pierre-Claver Mbonimpa a dénoncés dans le cadre de la violation des droits de l’homme sont libres. Elles rappellent le cas du colonel Vital Bangirinama impliqué dans les massacres de Muyinga. Elles reviennent aussi sur les auteurs des crimes des tortures de Rutegama condamnés par le tribunal de grande instance de Muramvya mais qui jouissent de l’impunité totale. Au moment où le président de l’Aprodh se situe dans une situation honteuse et injuste, les personnes qu’il a dénoncées dans l’assassinat d’Ernest Manirumva ne sont pas du tout inquiétées. Il en est de même pour les personnes dénoncées par Pierre-Claver Mbonimpa dans le cadre des exécutions extrajudiciaires.
Pacifique Nininahazwe demande alors à tous les citoyens burundais qui saluent les actions du président de l’Aprodh de se solidariser demain avec lui en portant le vert à l’occasion du vendredi vert.
Burundi – Politique
Jean Marie Niragira apporte un démenti sur un article paru dans Net Press
Bujumbura, le 31 juillet 2014 (Net Press). Dans l’une de nos dépêches antérieures, nous avions évoqué un cas d’un conseiller principal à la première vice-présidence, Jean Marie Niragira, qui se réclamerait Uproniste et nous avions émis des doutes (voir Net Press du 25 juillet 2014).
Il est entré en contact avec la rédaction pour rectifier trois choses à savoir son dossier juridique, son cursus académique ainsi que son appartenance au parti Uprona. Concernant le dossier juridique, il a indiqué qu’il a été emprisonné le 5 septembre 2006 pour faux et usage de faux. Il en a été acquitté le 28 février 2008 mais il a été maintenu en prison, condamné sur un autre dossier d’abus de confiance. Il a été relâché le 23 mars 2010 suite à une grâce présidentielle car il n’avait pas interjeté appel, informe-t-il.
Concernant son parcours académique, il dit avoir quitté Lubumbashi en 1996 suite à la guerre déclenchée par Laurent Désiré Kabila contre Mobutu. Heureusement pour lui, précise-t-il, il venait de terminer ses études. Ceux qui auraient fourni l’information sur Lubumbashi n’ont pas dit la vérité. Il prend pour preuve que les premiers éléments du Cndd-Fdd sont entrés au maquis en 1998, probablement sous Kabila père. En outre, il n’était pas maquisard, ils ne devraient dont pas se rencontrer dans ces conditions. Et pour rentrer, il a dû fuir vers la Tanzanie où un billet d’avion lui a été remis par Ambroise Niyonsaba. Il a été directement affecté au ministère de l’action sociale sous Romaine Ndorimana. Plus tard, la politique de l’époque a évoqué une extrême minorité de Hutu au ministère de la justice et c’est de cette façon là qu’il a été transféré à la magistrature.
Quand il a été nommé conseiller principal à la vice-présidence, il travaillait à la Poste. Le nouveau directeur général lui a posé la question de savoir comment il travaillait avec son prédécesseur, Gilbert Baranyizigiye. Il a nommé un certain Grégoire Bagorikunda pour le remplacer et dit à Jean Marie Niragira d’attendre son retour d’une mission en France pour qu’il prenne une décision le concernant. Dans l’entre-temps, poursuit M. Niragira, sa nomination a eu lieu au moment où le directeur général n’était pas encore de retour. En d’autres termes, selon lui, s’il a été nommé à la vice-présidence comme conseiller principal chargé des questions juridiques, c’est que son diplôme est authentique.
Quant à l’appartenance au parti Uprona, M. Niragira indique qu’il est né des parents upronistes à Muyange, dans Mugina en province Cibitoke. Il est lui-même de l’Uprona mais quand il a embrassé la carrière de magistrat, il lui était interdit de porter une casquette des partis politiques. Il est donc entré officiellement au parti Uprona en 2010 après adhésion. Il précise même qu’il a acheté sa tenue à Bif 16.000. Se voulant plus convaincant, il a indiqué que le président Charles Nditije a effectué sa dernière mission à la tête de l’Uprona en Chine et que les deux hommes venaient de s’entrevoir juste avant le voyage.
A ce sujet, nous avons contacté au téléphone ce dernier pour plus de détails. A la question de savoir s’il connaît un membre de l’Uprona du nom de Jean Marie Niragira, Charles Nditije n’a pas directement reconnu la personne mais quand nous avons précisé qu’il est de Cibitoke, il a posé la question de savoir s’il n’a pas travaillé à la Poste. Après cette précision, le député Charles Nditije a rétorqué que celui-là a tenté d’adhérer à l’Uprona mais sans succès. Il a conclu que M. Niragira n’est pas Uproniste, mais plutôt membre du Palipehutu.
Burundi - Politique
L’Epl s’indigne du comportement de certains jeunes affiliés aux partis politiques.
Bujumbura, le 31 juillet 2014 (Net Press). A travers un communiqué de presse rendu public, l’association Espoir pour la promotion du Leadership, Epl en sigle, indique qu’elle suit avec intérêt le comportement manifesté par les jeunes affiliés aux partis politiques ces derniers jours et constate que la situation est déplorable.
Par le même communiqué, l’Epl évoque les Imbonerakure, jeunes affiliés au parti au pouvoir, qui sont les plus dénoncés en se basant sur le cas le plus récent, celui de Gihanga où ils font des rondes nocturnes armés de gourdins, de machettes, certains disent qu’ils détiennent même des armes à feu. Car, souligne-t-elle, l’association a appris que ces derniers ont arrêté les motos et les véhicules pour dérober les passagers avant d’être appréhendés par les éléments des forces de défense nationale. Elle a rappelé également le cas de ce jeune garçon de Rumonge, battu à mort après lui avoir refusé le droit de se laver dans un ruisseau et lui obliger de rentrer tout nu.
L’Epl regrette que tout cela se passe alors que nous sommes à moins d’une année du début des élections et se demande donc ce que les responsables politiques de ces jeunes sont en train de faire redresser la situation, surtout que les mêmes responsables avaient signé le document de bonne conduite avant, pendant et après la période électorale.
Toutefois, l’Epl remercie la justice parce qu’elle a pris au sérieux le dossier de Gihanga en arrêtant et en traduisant en justice les coupables. Néanmoins, il déplore que les sanctions infligées aux coupables ne sont pas proportionnelles aux infractions commises, vu les chefs d’accusation qui pèsent sur eux. Elle déplore également que la justice n’ait pas voulu élargir les investigations pour qu’elle puisse connaitre les commanditaires de ces actes barbares.
Ainsi, pour toutes ces raisons, l’Epl demande à ces jeunes affiliés aux partis politiques de ne pas prêter oreille aux politiciens commanditaires de ces actes ignobles perpétrés par ces jeunes. Elle leur rappelle que leurs ennemis ne sont pas ceux des partis politiques différents, mais plutôt la faim, la pauvreté et les commanditaires de tels forfaits, quelle que soit leur appartenance politique. L’EPL demande également à la justice de punir conformément à la loi, non seulement ces jeunes, mais également les planificateurs des actes dont ces jeunes sont coupables afin que les élections de 2015 se dérouleront sans violences.
Enfi, l’Epl demande à tous les Burundais, Hutu, Tutsi et Twa, petits et grands, de transcender les intérêts personnels, de travailler en synergie avec un amour patriotique et dignité pour que les prochaines élections soient crédibles, sources de l’espoir tant pour la communauté nationale qu’internationale car, a-t-il conclu, au cas contraire, nous risquons de tomber dans un gouffre et il nous sera trop difficile de nous en tirer.
Burundi – Confessions Religieuses
L’archevêché de Gitega demande à la jeunesse de ne pas succomber aux sollicitations des politiciens.
Gitega, le 31 juillet 2014 (Net Press). Le secrétaire exécutif de la commission « Justice et Paix » à l’archidiocèse de Gitega, M Henri Hakizimana, s’est longuement expliqué hier soir sur la façon dont les jeunes gens et les jeunes filles, surtout ceux qui se réclament du christianisme, doivent se comporter face aux échéances électorales de 2015 qui approchent à grands pas.
A ses yeux, la première chose qu’ils doivent garder à l’esprit, c’est de ne pas succomber aux sollicitations inévitables des partis politiques, qui leur demanderont de s’engager sur telle ou telle voie, presque toujours parsemée d’épines et d’embûches.
Comme le recommande le texte public, a-t-il argumenté, il faut emprunter, en tout lieu et en toutes circonstances, le chemin qui mène à l’amour du prochain, surtout lorsque vous ne partagez pas la même vision politique ou que vous n’êtes pas de la même ethnie.
Ceux et celles qui se trouveront sur les bancs de l’école au plus fort de la campagne électorale devront savoir que leur priorité des priorités sera leurs études et non celle de savoir qui entre Pierre et Paul sera élu président de la République ou lequel entre Pascal ou Edmond obtiendra un siège de député à Cendajuru ou Musongati.
Burundi – Medias - Genre
La femme burundaise moins représentée dans les médias en Afrique.
Bujumbura, le 31 juillet 2014 (Net Press). A l’occasion de la journée panafricaine de la femme, célébrée le 31 juillet de chaque année, l’association des femmes journalistes du Burundi (Afjo), voudrait se joindre au monde entier pour réfléchir sur la promotion médiatique du leadership féminin en Afrique et au Burundi.
En effet, au Burundi comme dans le reste du monde, les femmes sont sous-représentées sur la scène politique. Ainsi, minoritaires dans les postes de prise de décisions, les femmes sont aussi sous représentées au niveau des médias et de contenus médiatique.
Selon un communiqué de presse qui nous est parvenu ce matin, au cours de la 1ère conférence de mise en réseau des femmes des médias des Grands Lacs qui regroupent les représentantes des associations des femmes journalistes de la Rdc (Union congolaise des femmes des médias (Ucofem), du Rwanda (Association rwandaise des femmes des médias (Arfem), du Burundi (Association des journalistes du Burundi (AFjo), du Congo Brazza (Groupes des journalistes pour la paix (Gjp), et de la République Centrafricaine (Association des femmes professionnelles de la communication (Afpc) ), les déléguées de ces associations ont relevé beaucoup de défis communs qui handicapent la promotion médiatique du leadership féminin. C’est notamment la difficile conciliation de la vie de famille et de la vie professionnelle, la faible représentativité des femmes dans les médias, les conditions de travail dans les médias qui n’attirent pas les femmes, etc.
Pour ce, l’Afjo demande au gouvernement de prendre en compte la dimension genre lors des nominations aux postes de prise de décision, au parlement, d’adopter des lois promouvant l’égalité de genre, aux institutions des médias et professionnels des médias, d’adopter au sein des médias des procédures de ressources humaines qui ne pénalisent pas les femmes, de plaider pour un équilibre genre au sein de tous les échelons hiérarchiques des médias, aux partenaires financiers du Burundi, d’appuyer les médias afin de promouvoir l’égalité de genre.
Dans le but de lancer la réflexion sur la promotion médiatique du leadership féminin, cette association organise le 7 août 2014 un panel d’échanges sur la promotion médiatique du leadership féminin au Burundi
Burundi - Tic
Ce n’est qu’un avant-goût
Bujumbura, le 31 juillet 2014 (Net Press). C’est la conclusion des organisateurs d’une formation en graphisme et webdesign de deux jours à l’intention de 55 participants dont la plupart étaient des chômeurs et des étudiants. Cette formation a été organisée dans le cadre de la foire de l’informatique et de la technologie de Bujumbura (Fitb) par Great lakes initiatives communities empowerment (Glice), Academia network et Burundi Eco avec objet de promouvoir les technologies de l’information et de la communication, source de développement durable.
Pour M. Mélance Buregeya, directeur général de Hope design et formateur, la formation de deux jours clôturée hier n’est qu’un avant-goût sur l’apprentissage de ces logiciels utilisés dans l’imprimerie. M. Roger Ouedraogo, directeur de Glice, a abondé dans le même sens en invitant les participants de partir de cette initiation en graphisme et webdesign pour approfondir la matière. Les participants ont déploré que le temps imparti à cette formation était insuffisante et que la Regideso l’a perturbée par des coupures répétitives du courant électrique.
Selon M. Buregeya, le constat des organisateurs est que le besoin de la formation en cette matière se fait beaucoup sentir. Pour preuve, a-t-il expliqué, nous avions prévu une formation pour 40 jeunes seulement, mais la demande était très grande au point que nous ayons décidé d’ajouter plus d’une dizaine à cet effectif. C’est pourquoi M. Léonard Rumonge, directeur de l’Academia network, a indiqué que chaque année, la foire sera organisée et si les moyens le permettent, des formations en technologies de l’information et de la communication ne manqueront pas au rendez-vous.
Rappelons que du 4 au 8 août 2014, il est prévu dans les enceintes de l’école primaire Stella Matutina, des expositions-ventes promotionnelles avec 70 stands disponibles pour les entreprises, les associations et universités. Dans la soirée de clôture de vendredi 8 août à 18 heures, les organisateurs procéderont à la remise des prix aux 3 meilleurs stands, aux 3 jeunes entrepreneurs et 3 meilleurs produits.
Burundi – Droits de l’Homme
Sans surprise, le gouvernement burundais rejette les accusations d’Amnesty International.
Bujumbura, le 31 juillet 2014 (Net Press). Le porte-parole et secrétaire général du gouvernement, M Philipe Nzobonariba, a réagi la nuit dernière sur les ondes de Rfi aux accusations contenues dans le rapport d’Amnesty International selon lesquelles le pouvoir de Bujumbura viole les droits de l’homme de façon flagrante.
« Un rapport tendancieux plein de mensonges », a-t-il déclaré, ajoutant que ce n’est pas la première fois que cette organisation internationale se trompe sur le Burundi, puisqu’elle était tombée dans les mêmes erreurs en 2010.
Cette réponse somme toute logique était prévisible, car il serait impensable qu’un gouvernement quel qu’il soit plaide coupable dans une situation de ce genre.
Mais il s’agit d’une réaction rarement convaincante aux yeux des organisations internationales de défense des droits de l’homme tel que Human Rigth Watch ou Amnesty International. Pour être crédibles, elles réclament que les gouvernements en accusation constituent leurs propres commissions d’enquêtes totalement indépendantes, comprenant des personnes connues pour leur neutralité et appartenant à toutes les sphères de la vie nationale (pouvoir, opposition, société civile, etc…)
Leurs conclusions devraient ensuite être confrontées, mot à mot ligne par ligne, à celles des organisations accusatrices là où il y a discordance pour voir qui a raison et qui à tort. Sinon, il est trop facile, à l’instar d’une femme d’une beauté relative, de dire qu’on est très belle, même lorsque c’est loin d’être évident.
Burundi – Sénégal - Justice
Début ce jeudi à Dakar du procès de l’ancien ministre sénégalais « du ciel et de la terre ».
Dakar, le 31 juillet 2014 (Net Press). C’est ce jeudi que débute devant la cour anti-corruption de Dakar le procès de Karim Wade, le fils de l’ancien président du Sénégal Abdoulaye Wade, un hyper-grand ministre sous le règne de son père, après avoir occupé diverses hautes fonctions grâce auxquelles il a amassé une somme colossale d’un milliard d’Euros, de 178 millions d’euros ou de 2 millions d’euros, selon que les sources émanent de l’accusation, de la défense ou de l’entourage de la famille de l’ex-chef de l’Etat.
Quelle que soit la réalité des chiffres, Karim Wade n’était pas un citoyen lamda « un monsieur tout le monde », ou un va nu-pied parmi les 9 à 10 millions des patriotes de Léopold Sedar-Senghor.
Surnommé le ministre « du ciel, de la mer et de la terre » du temps où son père était président et que lui-même dictait tout ce que devaient faire ses collègues du gouvernement, Karim Wade aura du mal à justifier l’origine de tout l’argent enfoui dans les paradis fiscaux de Monaco et de la Suisse.