Bujumbura, le 7 août 2014 (Net Press). Depuis quelques temps, les Burundais assistent à une sorte de comédie politique jouée par le gouvernement dont les membres font des sorties médiatiques totalement déplacées.
En effet, il y a quelques jours, le ministre des finances déclarait haut et fort devant l’assemblée nationale, donc devant le peuple, qu’à partir du 1er août 2014, le courant électrique sera continu dans pratiquement tous les quartiers de la capitale. La population avait applaudi des deux mains mais la joie n’a duré que 48 heures qui séparent la date de déclaration du ministre et celle de la mise en pratique de la bonne nouvelle.
Ce qui était un peu louche dans sa déclaration, c’est que dans ses attributions, Tabu Abdallah Manirakiza n’a aucune compétence en matière de l’énergie. Il s’est donc exprimé au nom d’un collègue à lui qui, certainement, ne l’avait pas du tout mandaté. D’où une mauvaise culture, un mauvais sarclage et une mauvaise récolte. Le résultat de sa déclaration a été l’inverse de ce l’on escomptait.
Pour le moment, il y a plus que délestage dans toute la capitale. Même la Regideso ne sait plus planifier la distribution du courant électrique dans les quartiers. Nous avons appris plus tard que parmi les groupes électrogènes qui servaient de support, certains sont en panne. La banque mondiale n’assiste plus ce secteur depuis quelques mois. Il n’y a pas donc de courant électrique dans le pays. Même le barrage électrique de Kaburantwa qui est en pleine réhabilitation compte redémarrer effectivement en 2017.
Pourquoi donc le ministre des finances a menti le peuple ? Faut-il croire à une astuce utilisée pour que le budget révisé passe ? Faut-il penser à une propagande à peine voilée pour les échéances électorales de 2015 ? Autant de questions que l’on se pose sans trouver de réponse car autrement, l’on ne saurait comprendre comment un membre du gouvernement peut s’amuser à déclarer sciemment de fausses informations et garder gaillardement son poste.
Tout autre ministre est celui de l’intérieur qui, lors de la rencontre avec les membres de la société civile, a déclaré sans rire que les élections de 2015 devront avoir lieu, qu’il y ait ou pas assistance de la communauté internationale. L’on se souvient qu’il y a peu, le ministre Edouard Nduwimana s’était rendu en Norvège afin de solliciter justement de l’aide pour notre pays. Il n’a pas été entendu évidemment car il avait choisi un mauvais moment pour ce déplacement, Pierre-Claver Mbonimpa venait d’être incarcéré. Par ailleurs, le Burundi se trouve parmi les pays les plus pauvres de la planète et à moins qu’il y ait des miracles, il ne pourrait pas organiser les élections à lui seul.
Le ministre Nduwimana, qui lui aussi a déclaré une information qui n’est pas de son ressort comme son collègue des finances, devrait donc porter à la connaissance de l’opinion tant nationale qu’internationale l’endroit où se trouve ce trésor caché qui dépannera le pays en 2015. Sinon, l’opinion pourrait conclure, à tort ou à raison, que le Cndd-Fdd organisera les élections avec uniquement des enfants de moins de 16 ans dont les cartes d’identités sont distribuées en masse, signées par les chefs de colline en lieu et place des services de l’état-civil.
Burundi – Médias - Genre
L’Afjo s’investit dans la promotion du leadership féminin
Bujumbura, le 7 août 2014 (Net Press). Dans le cadre de la célébration de la journée panafricaine de la femme (31 juillet), l’association des femmes journalistes du Burundi (Afjo) a organisé ce matin un panel d’échanges sur la promotion du leadership féminin. Mme Agathonique Barakukuza, vice-présidente de l’Afjo, a rappelé qu’au Burundi et dans la plupart des pays, particulièrement les pays africains, les femmes sont sous-représentées sur la scène politique et dans les postes de prise de décisions. Par conséquent, a-t-elle poursuivi, leurs voix deviennent aussi minoritaires dans les médias.
A part que les médias interrogent souvent les gens qui occupent les postes de responsabilité par rapport aux missions dévolues à leurs institutions, les femmes burundaises ont généralement peur d’exprimer leurs opinions sur les ondes des médias en léguant cette tâche aux hommes même quand il s’agit de défendre la cause féminine.
Pour développer le leadership aussi bien masculin que féminin, a indiqué Mme Marie Rose Baricako au cours de son exposé sur « le leadership féminin : opportunités et défis », il y a un minimum de conditionnalités. Pour elle, un bon leader doit être visionnaire, c’est-à-dire qu’il doit connaître sa vision de façon explicite, les voies et moyens nécessaires pour l’atteindre et les membres de sa communauté ou de son entreprise doivent en être informés. Au cas contraire, son attention peut être détournée par n’importe qui. Un bon leader doit également être compétent, intègre, créatif, accepter le coaching et le changement (bien planifier quand il faut changer, les procédures à suivre et comment gérer le changement). D’autres aspects indispensables sont la communication et la préparation de la succession car, il y a de grandes entreprises qui chutent juste après l’absence de son ancien leader.
Si le Taïwan a su se développer sans le sous-sol riche en pétrole ou autres minerais, a expliqué Mme Baricako, c’est parce qu’il a été dirigé par un grand visionnaire qui a beaucoup investi dans l’éducation des enfants de ce pays. Les plus intelligents bénéficiaient des bourses d’études dans des universités étrangères de renom et ils étaient conscients de l’intérêt de retourner dans leur pays à la fin de leur formation. D’où, en exploitant leurs compétences, ils vendaient des services qui sont à l’origine du développement du Taïwan. Mme Marie Rose Baricako a souligné également que sans le respect du timing, le développement restera toujours un rêve. Une remarque importante parce qu’elle sait très bien que dans notre pays, on se permet de débuter à 10 heures 30 minutes, une activité pourtant prévue à 8 heures 30 minutes.
Burundi - Economie
L’Obr a collecté 55,79 milliards de nos francs en juin 2014
Bujumbura, 7 août 2014 (Net Press). Selon le communiqué de presse de cet office burundais des recettes, les fonds collectés au mois de juin dernier s’élèvent à 55,79 milliards de francs burundais. Un montant inférieur aux prévisions établies pour cette période car il accuse un manque à gagner de 11,13 milliards, soit un écart de 16,63%. Par rapport aux résultats enregistrés au mois de juin 2013 (53,55 milliards), les recettes de l’Obr présentent une croissance de 2,24 milliards de Fbu, soit 4,18%.
En chiffres cumulés, les recettes de l’Obr depuis le début de l’année 2014 s’élèvent à 297,40 milliards de Fbu. Ces chiffres sont inférieurs de 7,84 milliards (-2,57%) aux prévisions mais dépassent les recettes correspondantes de l’an dernier à hauteur de 26,99 milliards (+9,98%). Le même communiqué signale que l’Obr a presque collecté en 6 mois, le montant des recettes qui étaient collectées annuellement en 2009.
Burundi - Société
L’Oag se préoccupe de la protection sociale au Burundi
Bujumbura, le 7 août 2014 (Net Press). L’observatoire de l’action gouvernementale, Oag, avec l’appui financier de l’Oxfam, a organisé ce matin à l’hôtel source du Nil, une conférence publique sur la présentation d’une étude intitulée « Analyse de l’Etat des lieux du système de protection sociale au Burundi ».
Selon le consultant, M. Pierre Ntirabampa, le Burundi reconnait que la protection sociale est un instrument de lutte contre l’exclusion sociale, la pauvreté, la vulnérabilité et l’inégalité. Et la protection sociale fait partie d’un véritable contrat social matérialisé par la constitution de la République dont toute personne doit bénéficier en cas de besoin.
Pour ce consultant, il n’y a que 35 % de la population qui sont protégés et sont ceux des entreprises privées et les fonctionnaires de l’Etat mais les cultivateurs et les pêcheurs ne sont pas protégés alors que ce sont les plus exposés. Et cela montre qu’il y a un grand écart entre l’état des lieux du système de protection sociale et les objectifs visés par les normes et les politiques mondiales. Pour l’Oag, il faut qu’il y ait une cohérence à la protection sociale de toutes les couches de la population. Des documents de politique existent mais il manque de mécanisme de mise en œuvre, conclut-il.
Burundi - Environnement
Quand la déviation d’une rivière provoque des bagarres.
Bubanza, le 7 août 2014 (Net Press). La rivière en question est celle de Mpanda qui prend sa source dans la commune de Bubanza qui porte le même nom, traverse la commune Mutimbuzi de la province de Bujumbura rural pour se jeter dans la Rusizi.
Depuis quelque temps cependant, les pluies diluviennes qui se sont abattues sur les deux provinces l’ont fait dévier de son lit naturel pour creuser un autre parcours dans la commune Mutimbizi. Du coup, les agriculteurs de cette commune se sont vus dépouillés d’une bonne partie de leurs terres, d’où les disettes actuelles qui, jusqu’hier mercredi, causaient encore de sérieuses bagarres.
Ceux de Mutimbuzi ont un argument qui porte sur l’histoire et qui risque de leur donner raison. Lorsque les Allemands sont arrivés dans notre pays vers la fin du 19ème siècle, ils ont fixé un écriteau en fer sur lequel est inscrit « Mutimbuzi » qui indiquait la ligne de séparation entre les deux entités administratives. Cet écriteau existe encore et les lettres sont encore déchiffrables, malgré le poids des années.
Tout le monde espère que la réunion qui, le lundi 11 août 2014, va permettre la rencontre entre les gouverneurs de Bubanza et de Bujumbura rural sur la frontière litigieuse des 2 communes va ramener le calme.
Burundi - Elections
Début des fraudes électorales par cartes d’identités interposées.
Ngozi, le 7 août 2014 (Net Press). C’était prévisible, les dirigeants du Cndd-Fdd auraient déjà commencé à distribuer les cartes d’identité à des jeunes gens et des jeunes filles à peine sortis de la puberté dont l’âge se situe entre 12 et 14 ans. Ces informations en provenance de la province Ngozi émanent naturellement des responsables des formations politiques de l’opposition, qui accusent le parti au pouvoir de chercher à gonfler le nombre de ses électeurs qui n’ont pas encore atteint l’âge de voter.
Tout aussi naturellement, le Cndd-Fdd a aussitôt rejeté ces accusations les qualifiant d’imaginaires et de mensongères. Pour ceux qui n’ont pas de parti pris, ils observent froidement qu’une campagne sans précédent est menée depuis le mois de mai 2014, une campagne apparemment « citoyenne », qui invite les militants du Cndd-Fdd à se rendre aus chefs- lieux de leurs communes afin de demander les cartes d’identité pour ceux qui n’en ont pas.
Même Pierre Nkurunziza s’y est engagé personnellement à chacun de ses déplacements dans les communes et les provinces. Le fait que tous s’adressent particulièrement aux futurs électeurs du Cndd-Fdd est un signe qui ne trompe pas.
Au niveau de la presse écrite, le journal « Intumwa », l’organe d’information du parti au pouvoir, qui paraît une fois par mois, ne fait que du tapage médiatique sur ce sujet dans tous ses commentaires et toutes ses publicités, un tapage pas si innocent qu’on le croyait.
Burundi – Sénégal - Justice
Le feuilleton judiciaire « Karim Wade » loin d’avoir livré tous ses secrets
Dakar, le 7 août 2014 (Net Press). Le procès de Karim Wade, le fils de l’ancien président sénégalais, qui en était hier à sa 5ème audience, est loin d’avoir livré ses derniers secrets. Considéré par ses avocats comme un procès politique parce qu’on chercherait à éloigner un rival dangereux pour la réélection de Macky Sall en 2017, les juges ont estimé qu’ils possédaient suffisamment d’éléments pour mettre le dossier en délibéré jusqu’au 18 août de cette année.
Les avocats de la défense espèrent que leur client sera blanchi, car l’accusation est passée d’un milliard d’euros dont il devait justifier la provenance à 178 millions et finalement à 2 millions. Sur ce dernier paquet, Abdoulaye Wade, le papa, affirme que c’est un don que lui a offert l’émir du Qatar. Mais les Dakarois se posent la question de savoir pourquoi le contenu de cette enveloppe n’a pas été versé dans le trésor public, puisque l’argent lui a été remis lorsqu’il exerçait encore les fonctions de président de la République et que donc il devait profiter à la population et non à sa famille.
Burundi – Rd Congo – Politique - Justice
Jean Bertrand Ewanga, est-il en prison ou en résidence surveillée
Kinshasa, le 7 août 2014 (Net Press). Une polémique apparemment inutile et difficilement compréhensible fait rage actuellement dans la capitale congolaise. Dans notre édition d’hier, nous avons évoqué l’interpellation du secrétaire général de l’Union nationale congolaise (Unc) qui compte parmi les principaux partis politiques de l’opposition au pouvoir de Joseph Kabila.
Nous avons également fait état de la vive réaction du parti, Vital Kamere, actuellement en visite privée aux Etats-Unis qui a dénoncé en termes très sévères le comportement dictatorial des proches du président absent du pays, qui ne laissent aucun espace de liberté à ceux qui n’ont pas la même vision de la gestion des affaires de leur pays que le pouvoir actuel.
Et voilà que ce mercredi, Lambert Mende, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, un des fidèles parmi les fidèles du chef de l’Etat, a affirmé que M. Ewanga n’est pas du tout incarcéré, mais « seulement » en résidence surveillée. Une guerre de mots totalement inutile, répliquent les ténors de l’Unc, parce que, de toutes les manières, leur secrétaire général n’est libre, ni de ses mouvements, ni de dire ce qu’il veut. Sans oublier qu’en matière de privation des libertés, il est des résidences surveillées plus difficiles à supporter qu’un simple emprisonnement, où l’on peut causer et rire avec les autres détenus.