Bujumbura, le 27 août 2014 (Net Press). Le conseil de l’ordre des avocats du Burundi vient d’être notifié d’une décision du ministre de la justice datée du 13 août 2014 qui retire au barreau les locaux abritant son secrétariat exécutif, avec l’injonction de quitter les lieux dans un délai ne dépassant pas un mois.
C’est au cours d’un point de presse animé ce matin par Me Gabriel Sinarinzi, président du barreau ad interim, que ce dernier regrette la décision du ministre de la justice et que pour lui, c’est une façon de malmener le barreau, un acte de plus dans sa détermination de persécuter ce conseil. Le barreau est traité comme s’il n’était pas un corps reconnu et protégé par la loi, déplore-t-il.
Me Sinarinzi rappelle au ministre de la justice que ces locaux n’ont été pas usurpés par le barreau mais plutôt qu’ils lui ont été attribués par l’ancien ministre de la justice et ex-premier vice président, M. Térence Sinunguruza, en tant qu’auxiliaire de la justice. Cela faisait 14 ans que son secrétariat exécutif y est installé.
Concernant le bon fonctionnement du conseil supérieur de la magistrature qu’évoque le ministre de la justice pour priver le barreau de son outil de travail, le président du barreau ad interim trouve que le ministre de la justice oublie que le barreau est un service public même s’il n’émarge pas sur le budget de l’Etat. Et que pareille machination consisterait à déshabiller Saint Pierre pour habiller Saint Paul. En plus du droit national, le droit international est là pour appuyer et protéger le barreau, dans les conventions internationales que le Burundi a adoptées, notamment la convention de La Havane du 27 septembre 1990.
Quant à l’état actuel du procès opposant le bâtonnier Isidore Rufyikiri à l’Etat du Burundi devant la cour d’Arusha, la cause a été mise en délibéré mais la cour a estimé qu’il était nécessaire de joindre la forme au fond et d’appeler encore une fois le dossier en audience publique au cours de la session qui sera organisée au mois de septembre de cette année.
C’est dans ce contexte de guerre ouverte dirigée contre le barreau que ce conseil a écrit une lettre au président de la République pour lui demander d’user de ses pouvoirs que lui confère la constitution, pour protéger la profession d’avocat. Afin d’éviter tout accrochage avec le pouvoir en place, le barreau du Burundi a décidé de chercher dans l’entre-temps d’autres locaux, mais cela ne veut pas dire que la décision du ministre est juste, a conclu Me Gabriel Sinarinzi.
Burundi - Education
Les enseignants des écoles fondamentales ne cachent pas leur colère.
Bujumbura, le 27 août 2014 (Net Press). Les enseignants des écoles fondamentales qui sont en train de suivre une formation pédagogique y relative sont en grève depuis hier pour la revendication de deux choses. D’une part, ces enseignants ne sont pas éclairés sur la somme qu’ils touchent comme perdiem, car, selon eux, le montant forfaitaire de 15000 fbu touché depuis le matin sans être restaurés alors que pendant la formation précédente, ils recevaient 17500 qui étaient par ailleurs justifiés car, 12 500 fbu servaient pour la restauration et 5000 fbu pour le déplacement.
D’autre part, les mêmes enseignants ne voient pas comment le délai de leur formation est inférieur à celui que leur formateurs ont suivi, c’est-à-dire une formation de 10 jours alors que leurs formateurs ont fait celle de 3 semaines. Ces enseignants ne comprennent pas alors comment eux qui vont dispenser les cours ne peuvent pas bénéficier d’un délai de formation supérieur de celui de leurs formateurs. Ils demandent alors au M Tharcisse Habonimana, directeur de Bepep de régler tous ces problèmes.
Burundi - Elections
Bilan ou lancement de la campagne pour 2015 ?
Bujumbura, le 27 août 2014 (Net Press). On ne change pas une équipe qui gagne. Ce slogan valable aussi bien en sport qu’en politique est parfaitement applicable au message adressé par le président de la République à la Nation à l’occasion de ses 4 ans de son second mandat hier 26 août 2014.
Un bilan d’autosatisfaction, d’autoglorification comme si tout avait été parfait de 2010 à 2014. Dès lors, pourquoi changer un capitaine à la tête d’une équipe qui ne connaît que des succès.
Sur ce qu’il a l’intention de faire l’année prochaine, il n’a pas dit un seul mot, mais l’allusion était claire, notamment lorsqu’il a dit que les élections de 2015 seront mieux organisées que celles de 2005 et de 2010.
Même si le miroir dans lequel s’est regardé Nkurunziza lui a montré le visage d’un homme gentil, souriant et chrétien, les lunettes qu’a utilisées Faustin Ndikumana, le président de l’Ong .Parcem ne lui ont pas montré un homme aussi saint, auteur d’œuvres grandioses pour son pays et pour ses compatriotes. Comment parler d’un bilan positif, lorsqu’il y a eu tant d’enrichissements illicites qui ont été enregistrés au grand jour, sans que ni la cour des comptes, ni l’inspection générale de l’Etat ne lèvent leur petit doigt, car les deux organes sont entièrement sous le contrôle du pouvoir ?
En définitive, il ne reste au président sortant que d’annoncer officiellement sa candidature pour dire et répéter ce qu’il a dit toute la journée d’hier et de rempiler à partir du 26 août 2015, pour un 3ème mandat auquel il n’a absolument pas droit.
Burundi – Santé - Economie
Le gouvernement burundais joue à la fois au pyromane et au pompier
Bujumbura, le 27 août 2014 (Net Press). Le Burundi comme tous les autres pays du monde, aussi bien les plus pauvres que les plus riches en passant par les moyennement riches succombe à l’influence de l’industrie du tabac. Selon les experts de l’Union internationale de lutte contre la tuberculose et les maladies respiratoires (UNION), celle-ci use de tous les moyens pour tarder la mise en application de la Convention-cadre de l’Oms pour la lutte antitabac (Cclat).
Le conseiller technique contrôle du tabac au sein de l’UNION, M. Daouda Adam a relevé quelques uns ce matin. C’était lors d’un atelier d’information et d’échanges sur l’article 5.3 de la convention susmentionnée organisé par le ministère de la santé publique et de lutte contre le Sida, en collaboration avec cette union internationale à l’intention de la société civile et des médias. L’industrie du tabac use de son pouvoir pécuniaire pour empêcher ou retarder la mise en place des lois qui découragent la promotion du tabagisme. Ils parviennent à le faire en corrompant de façon déguisée les décideurs du pays. Ils peuvent aussi convaincre des bailleurs de fonds potentiels à ne pas financer la campagne antitabac. L’autre stratégie de cadeaux empoisonnés est celle de se faire passer pour des entreprises socialement responsables en faisant des activités philanthropiques. L’intimidation des décideurs politiques de la menace de la contrebande peut-être aussi envisagée pour ceux qui résistent à leurs stratégies de bon samaritain.
Pour le cas de notre pays, le titre de cet article s’explique par le fait que d’une part, le gouvernement burundais organise souvent des ateliers de sensibilisation sur la lutte contre le tabac et les méfaits du tabagisme et que d’autre part, il autorise les industries du tabac à travailler et perçoit aussi des impôts chez ces entreprises qui sont loin de tomber en ruine. De plus, malgré ces sensibilisations, il y a un projet de loi antitabac que les autorités burundaises conservent jalousement dans les tiroirs. Pourtant, une telle loi est très indispensable pour décourager la consommation et la vente de ce produit qui tue la moitié de ses consommateurs. Selon le programme national intégré de lutte contre les maladies chroniques non transmissibles, dans le monde, une personne meurt toutes les 6 secondes à cause du tabac. Et si rien n’est fait, il pourrait tuer un milliard d’individus au XXIème siècle.
Bien que la lutte antitabac dans les 179 pays ayant déjà ratifié ladite convention-cadre de l’Oms reste problématique, deux consultants de l’UNION ont indiqué que la sensibilisation a déjà un impact positif quant à la prise de conscience par rapport aux méfaits de cette épidémie. Le Dr Godefroid Kamwenubusa, directeur du programme national intégré de lutte contre les maladies chroniques non transmissibles au ministère de la santé publique, se réjouit du pas déjà franchi par le Burundi malgré l’absence de la loi antitabac. Il a signalé à titre d’exemple que les gens ne fument plus dans les bus, les industries du tabac n’affichent plus des panneaux publicitaires incitant à la consommation du tabac, les médias ne diffusent pas des publicités faisant la promotion du tabac bien qu’ils ont besoin de l’argent et même les industries du tabac ne sollicitent plus des partenariats avec le ministère de la santé publique ou avec les médias.
La société civile et les médias ont alors été invités par les consultants de l’UNION de participer activement dans ce combat car, ils ont plus d’indépendance politique que les gouvernements et l’Oms qui sont parfois contraints de prendre des réserves dans leurs interventions officielles.
Burundi – Rdc - Santé
La Rdc contaminée à son tour par la fièvre Ebola.
Kinshasa, le 27 août 2014 (Net Press). Depuis quelques jours, l’organisation mondiale de la santé se demandait quelle était la nature d’une fièvre présentant les mêmes symptômes que la fièvre ébola qui venait de se déclarer dans la province de l’Equateur située au Nord-Ouest de la République démocratique du Congo.
Les scientifiques qui ont procédé aux analyses de laboratoire ont été clairs : il s’agit bel et bien de la fièvre ébola, mais dont la souche n’est pas celle des pays d’Afrique Occidentale, ni d’Origine soudanaise, mais typiquement congolaise.
Les laboratoires sont en train d’être installés dans cette province, afin de procéder à des analyses plus approfondies et les autorités locales sont en train de tout faire pour que le virus ne se propage pas. En effet, le gouverneur provincial a ordonné que soit réduite au strict minimum la circulation des personnes et des biens, que ce soit à l’intérieur de la province, que ce soit des mouvements en provenance des provinces voisines.
L’organisation internationale « Médecins sans frontières » est lui aussi intervenue et, en accord avec les autorités médicales nationales, ont tenté de rassurer la population très inquiète, promettant que cette maladie sera totalement vaincue sur le territoire congolais d’ici trois mois.
Burundi – Rdc – Sénégal - Justice
La justice sénégalaise se déclare compétente pour traiter le dossier de Floribert Tchebeya
Dakar, le 27 août 2014 (Net Press). Le 2 juin 2010, le président de l’Ong congolaise « La voix des sans voix », Floribert Tchebeya, était retrouvé mort étendu à l’arrière de son véhicule. Il avait été convoqué par le général John Numbi, le directeur général de la police nationale congolaise, un homme très influent au sein de la haute hiérarchie policière de ce pays et dont on disait être de la famille de Joseph Kabila.
Depuis lors, toutes les enquêtes n’ont mené nulle part, parce que ce dernier, principal accusé dans ce meurtre, n’a jamais été inquiété. Nous avons toujours estimé, à la rédaction de « Net Press » que ce dossier ressemblait à s’y méprendre, à celui d’Ernest Manirumva, disparu une année avant Floribert Tchebeya et impliquant lui aussi de hauts gradés de la police et qui, eux aussi, n’ont jamais été cités à comparaître pour éclairer la police.
Le dernier développement dans l’affaire Tchebeya est qu’au nom de la compétence universelle, le tribunal de Dakar s’est déclaré hier prêt à aborder le dossier.
En effet, un des témoins-clés de cet assassinat, un policier du nom de Paul Mwilambwe, a été obligé de fuir son pays pour trouver asile au Sénégal, car il a échappé de justesse à la mort, dans une embuscade tendue par les hommes des services de renseignements congolais. Leur objectif était de faire disparaître un homme qui en savait « trop » sur ce qui s’est passé le 2 juin 2010, et notamment sur l’implication du tout-puissant général Numbi.