Bujumbura, le 5 septembre 2014 (Net Press). Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome, a fait ce parallélisme parce qu’il estime que le pouvoir de Bujumbura ne devrait pas continuer à faire la sourde oreille aux différentes interventions demandant la libération de Pierre-Claver Mbonimpa, tout en démontrant qu’il est incarcéré injustement.
Cette parabole se trouvant dans l’évangile de Saint Luc 18, (1-8) relate une histoire d’un juge inique qui ne craignait point Dieu et qui n’avait d’égard à personne. Ce dernier avait affaire à une veuve qui lui demandait toujours de lui faire justice de sa partie adverse. Pendant longtemps, il refusa. Néanmoins, estima que cette veuve l’importune, il décida finalement de lui faire justice afin qu’elle ne revienne plus l’emmerder. Il ne comprend pas donc comment le pouvoir en place ne pourrait pas faire mieux qu’un juge inique.
Gabriel Rufyiri l’a déclaré ce matin à l’occasion du 16ème vendredi vert à la sortie de l’hôpital Bumerec où est hospitalisé Pierre-Claver Mbonimpa. Il venait de lui rendre visite en compagnie d’autres membres de la société civile et des médias regroupés dans ce mouvement de soutien au président de l’Aprodh. Selon Gabriel Rufyiri, tous les vendredis, ils vont lui rendre visite qu’il soit à l’hôpital ou en prison.
Les membres de ce mouvement ont déploré également la présence de plusieurs policiers à la porte de la chambre d’hospitalisation de ce grand défenseur des droits de l’homme. Ce matin, il y avait au moins 6 policiers armés de kalachnikov et chaque personne qui veut lui rendre visite devait se faire enregistrer auprès d’eux. Pour Gabriel Rufyiri et ses collègues, un tel harcèlement qui s’ajoute à la privation de liberté, à l’âge de Mbonimpa ainsi qu’à son diabète et son hypertension ne lui permettraient pas de se recouvrer sa santé facilement. C’est pourquoi ils demandent sa libération immédiate et inconditionnelle pour éviter qu’il soit stressé davantage étant donné que sa santé est toujours fragile.
Aujourd’hui, il totalise 113 jours d’incarcération à la prison centrale de Mpimba et sa famille s’inquiète qu’il pourrait y avoir une nouvelle décision de le ramener dans cette prison avant qu’il ne se rétablisse. Selon Pacifique Nininahazwe, président du forum pour la conscience et le développement (Focode), il reçoit parfois et de manière impromptue trois visites des cadres du parquet, de la police judiciaire et de la police nationale. Il donne l’exemple d’il y a trois jours où un procureur général a passé tôt le matin dans sa chambre, un commissaire général en milieu de la journée et un commandant de zone, la soirée. Des visites qui, à ses yeux, ne peuvent qu’accroître son anxiété et probablement sa tension.
Burundi - Economie
Parcem s’inquiète
Bujumbura, le 5 septembre 2014 (Net Press). Au moment où le ministère des finances et la banque de la République du Burundi viennent de sortir respectivement le rapport d’exécution budgétaire du 2ème trimestre et le rapport de politique monétaire n°3, le directeur exécutif de l’Ong locale parole et action pour le réveil des consciences et l’évolution des mentalités (Parcem), M. Faustin Ndikumana, a animé ce matin un point de presse pour faire son commentaire et informer l’opinion du contenu de ces deux rapports.
Selon M. Ndikumana, au moment où le CslpII prévoyait un taux de croissance avoisinant 8% pour l’année 2014, il est actuellement autour de 4%. Et d’ajouter que le Burundi reste dans une faiblesse structurelle de la production, et l’inflation a été jugée erratique et elle reste élevée allant jusqu’à 24% en 2012, aujourd’hui quand elle est à 8%, cela ne fait rien car un taux d’inflation toujours supérieur au taux de croissance (dans une telle proportion), c’est la paupérisation qui continue à avoir pignon sur rue. Ainsi, poursuit-il, là où le bât blesse, c’est que même les facteurs causant l’inflation et évoqués à travers l’étude commanditée par la Banque centrale à cet effet, ne sont pas de nature à inverser la tendance au regard de leur situation actuelle. Et selon M. Ndikumana, il s’agit de la faiblesse de la population, des surtaxassions des produits et les avances de la Brb.
Il a laissé entendre que les finances publiques restent victimes d’une rigidité des dépenses voir même une augmentation des dépenses de fonctionnement non maîtrisée, (augmentation de 17,3 milliards avec le budget révisé) d’une part et un tarissement des appuis budgétaires d’autre part (aucun appui budgétaire n’était pas encore débloqué avec fin juin). L’endettement intérieur a augmenté, les bons du trésor passant de 141 milliards à 220 milliards de fin juin 2013 à fin juin 2014, les avances de la Brb étaient de 40 milliards (compte du trésor débiteur) à fin juin.
Pour cet expert économique, le problème dans tout cela, c’est qu’on s’endette pour le fonctionnement et non pour l’investissement. A titre d’exemple, il a indiqué que les intérêts à payer pour la dette sont de 40 milliards dans le budget alors que le budget alloué au ministère de l’énergie et de mines est de 23 milliards, celui de l’agriculture et de l’élevage est de 32 milliards.
Concernant les exonérations, M. Ndikumana a indiqué que la limite des exonérations est devenue un cauchemar. A la fin juin, elles étaient déjà à 60 milliards alors que la loi des finances les limite à 18 milliards et le gouvernement s’abstient de commanditer une étude pour y voir clair comme il l’avait promis. Alors que normalement, les exonérations fiscales ont été justifiées sur le postulat qu’elles stimuleront le développement du secteur privé et de la croissance et allégeront le coût de la vie des ménages. Cet expert économique regrette qu’aucune évaluation n’ait été faite dans ce sens. Les exonérations discrétionnaires accordées par les ordonnances ministérielles en dehors de tout cadre légal restent une réalité, a souligné le directeur exécutif de Parcem.
Le déséquilibre de la balance courante reste une réalité, faiblesse structurelle des ressources en devises liée à la production erratique du café (principale recette d’exportation), le tarissement des appuis budgétaires renforce cet état de chose d’où la pénurie des devises reste une réalité criante.
Comme l’a souligné M. Ndikumana, le secteur bancaire souffre d’une détérioration criante du portefeuille (augmentation des impayés de 32%), ce qui est un pourcentage inquiétant. Selon lui, la conséquence de la situation est la fragilité étatique qui se renforce, compromettant ainsi la capacité de l’Etat à remplir sa mission régalienne, sociale et économique. La pauvreté et l’instabilité politique pourront aussi avoir pignon sur rue. A ses yeux, le gouvernement a le devoir d’ouvrir une discussion sérieuse sur cet état de chose avant qu’il ne soit trop tard. Sur ce, Parcem interpelle la conscience de chacun.
Burundi - Politique
Est-ce vraiment une nouvelle opposition qui naît.
Bujumbura, le 5 septembre 2014 (Net Press). C’est ce matin que Jean De Dieu Mutabazi, président du parti Raddebu, a fait savoir au cours d’une sortie médiatique que 9 partis politiques forment une nouvelle opposition qui s’appelle coalition des partis politiques pour une opposition participative. Il a alors précisé que ces formations politiques le font pour les élections qui s’annoncent. Cette dernière est différente de la coalition de Léonce Ngendakumana, selon Mutabazi, puisqu’elle va entrer dans le gouvernement et promet de s’attaquer au problème énergétique, de la démographie et d’autres.
Interrogé sur son appréciation du régime en place sur la résolution des problèmes précités, M. Mutabazi a répondu qu’il y a des points où le régime en place a réussi et là il n’a pas avancé sans pour autant être sévère comme le fait différents opposants. Sur la candidature de Nkurunziza, il a signalé que le Cndd-Fdd n’a pas encore placé celui qui va se faire élire et la coalition n’a pas le problème de ceux qui vont se placer dans les élections de 2015 mais affirme qu’il sera en compétition avec ceux qui seront rangés par les partis politiques. Concernant la décision qui dit que ceux qui ont des litiges en justice ne peuvent pas se porter candidats, M Mutabazi a précisé que quand le candidat n’est pas encore jugé, il n’a pas de dossier et qu’il peut se faire élire.
Signalons que ces partis politiques sont le Raddebu, Msp-Inkinzo, le Kaze-Fdd, Plp, Pml Abanyamwete, le Pmp-Abagenderabanga, Frolina-Abanyamuryango, Rpb, et le Fnl-Iragi rya Gahutu Rémy. Enfin, l’orateur a fait savoir que des formalités au ministère de l’intérieur ne sont pas encore terminées mais il a signalé qu’en 2 semaines, ce sera chose faite. A la question de savoir que cette coalition n’est pas proche du pouvoir, il a répondu que cela n’est pas vrai, ce qui n’a pas convaincu plus d’un au cours des débats.
Burundi – Côte d’Ivoire - Politique - Réconciliation
Pourquoi la Cvr burundaise ne s’inspirait-elle pas de la commission ad hoc en Côte d’Ivoire ?
Abidjan, le 5 septembre 2014 (Net Press). C’est finalement lundi prochain que la commission ivoirienne dénommée « justice, vérité et paix » débutera ses travaux pour entrer cette fois dans le vif du sujet. Sa mise en place a été très laborieuse et a suscité des débats comme au Burundi, car le camp présidentiel d’un côté et le front patriotique ivoirien (Fpi) de l’ancien président Laurent Gbagbo de l’autre n’étaient pas d’accord sur la période qui devait être couverte par les investigations, ni sur l’identité de ceux qui devaient être interrogés.
Les partisans d’Alassane Drahmann Ouattara cherchaient à ce que les membres de la commission se focalisent sur les années durant lesquelles l’ancien président-fondateur du Fpi et locataire de la prison de La Haye se trouvait au pouvoir. En revanche, les fidèles de ce dernier souhaitent ardemment que l’on y ajoute également les exactions commises par Guillaume Soro et ses proches, car l’actuel président de l’assemblée nationale a lui aussi du sang sur les mains, disaient-ils.
Dans notre pays, la commission vérité et réconciliation (Cvr) a elle aussi été mise en place de façon très laborieuse, car l’opposition et les organisations de la société civile réclamaient que la justice soit incluse à cor et à cri, mais sans y parvenir comme en Côte d’Ivoire.
Mais comme c’est le parti présidentiel, ultra-majoritaire à l’assemblée nationale et dans toutes les institutions qui a eu le dernier mot, cela n’a pas été possible. Une bien curieuse réconciliation à la burundaise, dont on voudrait nous faire croire qu’elle sera possible sans la justice.
Burundi – Rd Congo – Confessions religieuses
La visite de l’Evêque d’Uvira fait encore parler d’elle dans les medias
Bujumbura, le 5 septembre 2014 (Net Press). Près d’une semaine après la visite de Mgr Sébastien Joseph Muyengo, Evêque d’Uvira à Bujumbura, les medias sont encore sous le coup du charme, à commencer par Radio Vatican, qui, dans ses informations de la journée d’hier jeudi, y a consacré une bonne partie de son édition, en reproduisant même une partie de l’allocution de l’hôte de Mgr Evariste Ngoyagoye exprimant sa joie.
Puis ce vendredi, la rédaction de Net Press a reçu un reportage effectué par l’abbé Simon Ruragaragaza, journaliste de formation, à l’issue de cette visite dont elle livre une partie à ses lecteurs.
Puis ce vendredi 31 août 2014, les deux Evêques ont concélébré la messe de 10 heures à la paroisse Saint Michel, la doyenne des paroisses de la plaine du lac Tanganyika. L’Evêque du bon voisinage a contemplé une église vaste et pleine, grâce à l’apport des chrétiens congolais swahilophones mais aussi devenus kirundophones.
« Mgr Muyengo a été gratifié de deux chèvres. Un confrère versé dans la philosophie inter lacustre a interprété ce geste comme un signe de satisfaction et qu’il suffisait de substituer vache à la chèvre pour qu’un Murundi l’apprécie à sa juste valeur.
« Une question d’équivalence des diplômes et des titres. La chèvre est aux Bafurero ce que la vache est aux Barundi. Dans l’après-midi, nous avons accompagné dans la joie l’illustre visiteur, en susurrant « ce n’est qu’un au revoir Monseigneur, ce n’est qu’un au revoir ».
Au passage, la rédaction fait savoir que notre confrère, l’abbé Ruragaragaza, fête son jubilé d’or dimanche le 14 septembre 2014. Les cérémonies débuteront par une messe d’action de grâce à la paroisse Saint Joseph de Ngagara à 10 heures, suivie d’une réception à l’Ozone Diplomatique, toujours dans la commune urbaine de Ngagara à 12h30’
Burundi – Rdc - Elections
L’opposition et la société civile congolaises persistent et signent : pas de 3ème mandat pour Kabila
Kinshasa, le 5 septembre 2014 (Net Press). Depuis bientôt une année, un seul sujet agite toutes les têtes et tous les esprits au sein de la classe politique en République démocratique du Congo, à savoir l’élection présidentielle du mois de novembre 2016. Non pas sur la tenue du scrutin lui-même, mais sur la tentation du président sortant, Joseph Kabila, de solliciter un 3ème mandat que ne lui autorise pas la constitution de son pays.
Hier encore, les formations politiques de l’opposition et la quasi-totalité des organisations de la société civile ont rendu public un communiqué de presse dans lequel elles se disent totalement opposées à la révision de la loi fondamentale qui permettrait au jeune Kabila (42 ans) à jouer les prolongations à la tête de la Rdc.
Même dans son fief, la riche province minière du Katanga qu’il croyait lui être acquise car c’est là qu’il vit le jour en 1972, les mêmes partis se sont eux aussi exprimés dans le même sens, souhaitant que le chef de l’Etat « parte en beauté » en tirant la révérence dans 14 mois, de telle manière que tous les 60 millions de Congolais lui soient reconnaissants pour les services rendus durant les deux mandats.