Bujumbura, le 21 octobre 2014 (Net Press) . Un citoyen burundais expatrié dans la ville d’Alberta au Canada et abonné à l’agence « Net Press » a envoyé à notre rédaction un papier dans lequel il raconte comment il a appris l’assassinat de Melchior Ndadaye, la joie et le bonheur avec lesquels il lui a transmis « la bonne nouvelle » qui à ses yeux devait libérer le pays de l’emprise des Hutu. C’était un caporal tutsi venu du camp para-commando de Bujumbura, où il venait d’assister aux derniers instants du président. Il sera lui-même tué deux ans plus tard, dans une embuscade tendue par les rebelles hutu. Nous reproduisons intégralement le contenu du papier de notre lecteur qui est quelque peu succinct.
« Le 21 octobre 1993, - c’était un jeudi – je me trouvais chez mois au quartier V de Ngagara, lorsque vers 9 heures passées de quelques minutes, je reçus la visite d’un caporal visiblement heureux et je crus qu’il venait me donner les nouvelles de ma famille, étant donné que nous étions ressortissants d’une même commune de la province de Bururi.
« Il m’annonça tout de go que Ndadaye venait d’être tué et comme ma première réaction fut la tristesse et la consternation, il me répondit ironiquement qu’il partageait la même douleur que moi.
« Je lui indiquai alors que notre pays allait être plongé dans des massacres à grande échelle sans précédent car contrairement à l’année 1972, les Hutu n’allaient pas rester les bras croisés. Il répliqua qu’il n’en serait rien car quiconque ferait tomber un seul cheveu d’un « des nôtres », il le paierait cher.
« Mais je ne pensais pas que mes sombres pressentiments allaient se réaliser jusqu’au niveau auquel on a assisté, mais les paroles du défunt caporal indiquaient l’état d’esprit de ceux qui ont commandité le meurtre qui se sont lancés dans une aventure totalement improvisée.
Paul Kagame surpris de l’absence du plan B chez les meurtriers de Ndadaye
Moins de 6 mois après l’assassinat de Melchior Ndadaye, le Rwanda connaît à son tour des massacres encore plus impressionnants que le conseil de sécurité des Nations-Unies qualifiera de « génocide », un terme très rare dans la bouche de l’instance internationale. En effet, on voit toutes les difficultés du monde que les Arméniens rencontrent pour faire admettre la même chose sur ce qui s’est passé chez eux, alors que les faits remontent à 1914, c’est-à-dire qu’il y a un siècle.
Après la victoire de l’armée patriotique rwandaise sur les forces génocidaires de Juvénal Habyalimana le 4 juillet 1994, tous les exilés rwandais eurent enfin le droit de rentrer dans leur pays dont naturellement ceux qui avaient trouvé asile au Burundi
Au cours d’un séminaire tripartite regroupant les journalistes du Rwanda, du Burundi et de la Rdc à Kigali en 1996, un de nos confrères rwandais qui se trouvait à la tête d’une publication bimensuelle, aurait rapporté à ses amis burundais les propos de celui qui était encore vice-président et ministre rwandais de la défense nationale, le général-major Paul Kagame.
Il aurait dit avoir été surpris de voir que ceux qui avaient planifié le meurtre de Ndadaye ne s’étaient pas imaginés une solution de rechange au cas où les massacres des populations innocentes devaient être déclenchés comme cela s’est malheureusement passé. C’est ce que l’on appelle dans un langage technique moderne le plan B lorsque le plan A a échoué.
Pourquoi « la déhutisation » a été possible et pas « la détutsisation ».
Au cas où les futurs membres de la commission « vérité et réconciliation » (Cvr) devraient commencer leurs travaux, il est une période révolue qu’ils devraient éclaircir à l’intention des générations actuelles, celle de la « déhutisation » ( Kwihutura).
C’est Melchior Ndadaye qui, bien avant qu’il n’accède à la présidence de la République, rappela cette politique qui, pour lui, était une preuve éclatante que les Hutu ont toujours été, socialement parlant, inférieurs aux Tutsi, contrairement au langage officiel du régime Buyoya.
Nous sommes en août 1988 dans la grande salle du lycée Musinzira, et celui qui était gouverneur de province, M. Yves Minani, venait de recevoir l’ordre du chef de l’Etat, comme tous ses collègues, d’expliquer aux fonctionnaires que malgré le sang qui venait de couler à Ntega et à Marangara, les Hutu et les Tutsi s’étaient toujours aimés d’un amour infini, partageant tout fraternellement, tant dans les moments de bonheur que dans ceux où rien ne marchait (basangira akabisi n-agahiye).
C’est alors que le défunt président se leva pour contredire cette version du pouvoir affirmant qu’il n’en était absolument rien. Il donna comme exemple la pratique susmentionnée de la « déhutisation » pour démontrer que l’unité nationale et l’égalité tant chantées entre Burundais n’était qu’un leurre.
A l’inverse, poursuit Ndadaye, personne n’a jamais entendu parler de la « détutsisation » car aucun Burundais appartenant à cette ethnie n’aurait jamais demandé de tomber aussi bas sur l’échelle sociale, comme cela se trouvait dans tous les esprits de l’époque, aussi bien des Hutu que des Tutsi.
Que le sang de Jésus serve à cimenter l’amour entre les Burundais
A l’occasion du 21ème anniversaire de l’assassinat de Melchior Ndadaye, une messe s’est déroulée comme d’habitude à 6 heures du matin à la paroisse Esprit de sagesse de Mutanga Sud dite « Chez Ntabona ». Elle était officiée par le jeune abbé Egide Nzeyimana qui en est à sa 3ème année de sacerdoce et comme attendu, les paroles liminaires étaient consacrées à cet anniversaire.
Et tout naturellement, ces paroles tout comme celles prononcées dans son homélie, étaient dominées par ce qui se passa il y a 21 ans, mais elles étaient orientées vers la réconciliation entre les citoyens burundais appartenant aux deux principales composantes ethniques de la Nation burundaise, les Hutu et les Tutsi.
Il a souhaité que Melchior Ndadaye et les milliers d’innocents qui ont succombé ne soient pas morts pour rien. De même que le sang versé par Jésus sur la croix est toujours évoqué par l’église catholique Romaine pour cimenter l’amour et le pardon chez les chrétiens du monde entier, de même l’anniversaire de ce 21 octobre 2014 devrait être l’occasion pour les Burundais, non pas de penser à la vengeance, mais de cultiver l’esprit de la réconciliation.
On veut s’appeler des Frodebu mais pas des Frodebu Nyakuri.
C’est ce que dit Léonce Ngendakumana lorsqu’on lui demandait ce matin pourquoi les deux ailes du Frodebu ne se réconcilient pas au moment où tous se réclament des adhérents des idéaux de Ndadaye dont on célèbre le 21ème anniversaire de son assassinat. Pour le président du Frodebu, le problème se situe chez Minani quand il ne veut pas retirer le mot Nyakuri.
Selon lui, celui-ci a peur que les députés du Frodebu Nyakuri et le seul ministre peuvent être exclus des affaires politiques dans le gouvernement du parti Cndd-Fdd une fois le vocable Nyakuri retiré car comme l’indique Minani, ces gens du Cndd-Fdd ne badinent pas. Léonce Ngendakumana précise en même temps que son ami veut que Léonce se retire de la coalition Ikibiri, ce qui n’est pas possible chez le président du parti Sahwanya Frodebu. Il avance néanmoins qu’ils continuent de se parler et si le médecin - président enlève ledit vocable, il est le bienvenu et en 2015, ils peuvent aller aux élections étant unis.
Burundi – Afrique du Sud - Justice
La libération d’Oscar Pistorius serait une véritable honte pour la justice sud-africaine.
Pretoria, le 21 octobre 2014 (Net Press) . Ce nom est celui d’un champion paraolympique sud-africain mais dont l’image a été totalement ternie suite à l’assassinat de sa copine, perpétré durant le premier trimestre de l’année 2013. Les circonstances dans lesquelles ce meurtre est intervenu sont plutôt curieuses, puisque la belle demoiselle se trouvait dans les toilettes lorsqu’elle a reçu une balle en pleine tête qui ne lui a laissé aucune chance de survie.
Pour sa défense, le champion toujours en titre affirme qu’il s’est réveillé en pleine nuit avec son révolver, parce qu’il croyait à tort à une agression nocturne causée par du bruit venu de l’extérieur.
Depuis lors, la réaction de l’opinion au déroulement de ce procès très suivi par les Sud-Africains va plutôt dans le sens d’un assassinat prémédité, car personne ne comprend, au pays de Nelson Mandela, qu’une tentative d’agression puisse être confondue avec le bruit d’une personne qui se soulage dans les lieux d’aisance. Le verdict pourrait tomber d’un moment à l’autre et tous ceux qui ont été interrogés hier lundi, ont déclaré que « ce feux amoureux » devrait être condamné au minimum à une peine d’emprisonnement ferme de 10 ans que s’il devait retrouver la liberté, ce serait une véritable honte pour la justice sud-africaine et sa société.
Nous venons d’apprendre que les rideaux sont tombés en fin de matinée et que la justice sud-africaine s’est prononcée sur l’affaire. Oscar Pistorius devra purger une peine de 5 ans ferme suite à cette affaire dont on a conclu qu’il s’agit d’un homicide involontaire.
Burundi – Sénégal - Justice
Une source de richesse de Karim Wade loin d’être évidente.
Dakar, le 21 octobre 2014 (Net Press) . Le procès de Karim Wade s’est poursuivi hier dans la capitale sénégalaise avec un argument de la défense supplémentaire, sur lequel les avocats du fils aîné de l’ancien président pourraient s’appuyer pour faire valoir que le dossier d’accusation est totalement vide.
En effet, celui que l’on surnommait « le ministre du ciel et de la terre » du temps où il était membre du gouvernement de son père en raison de la trop forte influence qu’il avait pour cause de sa filiation qui n’était pas n’importe laquelle, détenait, entre autres richesses, deux groupes de presses destinées à chanter la gloire de son père nuit et jour.
Mais ses avocats sont en train de faire la démonstration – et apparemment ils y seraient parvenus selon des sources en provenance de Dakar la nuit dernière - que les deux groupes de presse furent plutôt une source d’énormes dépenses qui pesaient sur sa fortune que d’enrichissement personnel. Les mêmes sources ajoutent que de tous les arguments avancés jusqu’à présent pour tenter de blanchir Wade Fiston, celui-là semble le plus solide.
Burundi – Côte d’Ivoire - Justice
Probabilité que le procès de Simone Gbagbo soit retardé de 15 jours.
Abidjan, le 21 octobre 2014 (Net Press) . C’est ce mercredi que le procès de Simone Gbagbo, l’épouse de l’ancien président ivoirien incarcéré à La Haye depuis bientôt trois ans doit s’ouvrir. Mais des difficultés de dernière minute viennent de s’interférer, qui pourraient repousser son ouverture à deux semaines.
Comme elle doit comparaître avec des accusés qui sont au nombre de 83, certains parmi eux n’ont pas encore été soumis à tous les interrogatoires de nature à permettre aux juges d’instruction de compléter le dossier.
C’est le cas notamment du dernier premier ministre de Laurent Gbagbo qui dirigeait le gouvernement durant les 5 mois qu’a duré la crise post-électorale (novembre 2010-avril 2013)
Cependant, même si le procès devait s’ouvrir dans les 15 jours qui viennent, Simone Gbagbo pourrait faire valoir un argument à connotation politique pour démontrer que les juges devant lesquels elle va comparaître ne sont pas du tout indépendants. Ils sont au nombre de 10, et 9 parmi eux sont ressortissants du Nord du pays, soit la partie septentrionale musulmane entièrement acquise à Alassane Drahmann Ouattara.