Bubanza, le 8 novembre 2014 (Net Press) . Le président du sénat, Gabriel Ntisezerana, se trouvait hier dans ses terres natales de la commune Musigati en province Bubanza où il a pris part aux travaux de construction d’une école en compagnie de la population locale.
Il a ensuite pris la parole pour parler de la sécurité qui prévaut dans le pays en général et dans la province de Bubanza en particulier. Il a dit et répété ce qu’affirment tous les responsables administratifs depuis de longues semaines, à savoir que sur le plan sécuritaire, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, comme écrirait Voltaire, au cas improbable où il reviendrait à la vie.
Se faisant plus précis, le président de la chambre haute du parlement a déclaré que ceux qui parlent des personnes portant de longs manteaux et munies de machettes sont des menteurs répandant de fausses rumeurs sans aucun fondement.
Malheureusement, n’en déplaise à l’ancien vice-président de la république de 2005 à 2010, un reportage-radio diffusé hier même à partir du quartier Gasekebuye en mairie de Bujumbura, cite des habitants de ce quartier clairement identifiés de façon nominative, affirmant avoir vu des hommes portant cette tenue inhabituelle et munies de machettes, de haches et de couteaux.
La question de fond qui se pose alors et qui ne date pas d’aujourd’hui, est celle de savoir si les responsables administratifs de ce pays (tout comme les médias du reste) doivent dire aux citoyens que tout va bien même lorsque rien ne va, afin que la peur ne soit pas répandue dans le pays comme le souhaitent tous les régimes qui se sont succédé, ou alors dire la vérité crue afin qu’ils se mettent sur leur aide ou tentent même de prévenir le danger s’il le faut à tout prix.
Comme a dit Mobutu en 1973 devant l’assemblée générale des Nations-Unies sur sa préférence entre Israël (un ami) et l’Egypte (un frère) : « le choix est clair »
Burundi – Nations-Unies - Sécurité
20 ans après la création du Tpir, les Nations-Unies mettent en garde le Burundi.
Arusha, le 8 novembre 2014 (Net Press) . Adama Dieng, ancien greffier du tribunal pénal international pour le Rwanda et actuel conseiller spécial de Ban Ki Moon pour la prévention des crimes de génocide se trouvait hier dans la ville d’Arusha au Nord de la Tanzanie, à l’occasion du 20ème anniversaire de la création du tribunal pénal international pour le Rwanda (Tpir) mis en place sur décision du Conseil de sécurité des Nations-Unies à travers une résolution votée à l’unanimité en bonne et due forme.
On rappellera que peu de gens se souviennent encore que, des 5 membres permanents, ce sont les Etats-Unis qui, de façon paradoxale, traînèrent les pieds avant de reconnaître qu’un « génocide » avait été commis dans cette ex-colonie du royaume de Belgique. Paradoxal en effet, quand on sait que Bill Clinton qui était président des Etats-Unis, deviendra plus tard le meilleur ami de Paul Kagame et visitera le Rwanda à plusieurs reprises, y compris après avoir quitté le pouvoir. Adama Dieng, le conseiller spécial, a mis clairement en garde les autorités burundaises, que si rien n’est fait, un génocide pourrait se produire dans notre pays. Il l’a dit à partir du Tpir où il se trouvait hier, un endroit symbolique s’il en est, puisque ce tribunal fut créé pour juger les crimes de génocide au Rwanda.
Il a ajouté qu’il était présent au Burundi il y a plusieurs semaines, qu’il a rencontré le président de la République ainsi que les responsables des partis politiques pour leur dire la même chose. On peut donc en déduire que le fait qu’il se sente obligé de réitérer sa crainte, signifierait que les éléments déclencheurs du génocide sont toujours présents.
Burundi – Sécurité - Justice
Des « Imonerakure » sous les verrous : pourquoi ce ne soit pas une parenthèse vite refermée.
Muyinga, le 8 novembre 2014 (Net Press) . Quatre miliciens « Imbonerakure » ont été appréhendés puis mis au cachot hier après 21 heures. Ils sont accusés d’avoir pris l’initiative, sans se référer à personne parmi les responsables administratifs de la province Muyinga où les faits se sont passés, de disperser une réunion des membres du parti Sahwanya-Frodebu Nyakuri Iragi rya Ndadaye.
A leur décharge cependant, on peut se permettre, avec peu de risque de se tromper, que ce qu’ils ont fait figure en quelque sorte sur « la feuille de route » contenant les missions qui leur ont été assignées à leur création par le parti au pouvoir, le Cndd-Fdd.
Tout ce qu’on peut leur reprocher est qu’ils ont été un peu zélés, car le parti du Dr Jean-Minani, bien que ne s’inscrivant pas dans une opposition frontale au parti présidentiel, prend de plus en plus ses distances à l’approche des consultations électorales de l’année prochaine.
Malgré cette exception cnddfddienne, on peut être quasi-certain que les quatre miliciens seront relâchés bientôt car ils ne sont pas du Msd, qui, pour pas « grand-chose », ont écopé d’une peine d’emprisonnement à perpétuité, comme ne cesse de s’en indigner la communauté internationale.
Burundi – Confessions religieuses - Funérailles
Les Obsèques de l’abbé Albéric Sindihebura auront lieu le 11 novembre 2014.
Gitega, le 8 novembre 2014 (Net Press) . C’est le mardi 11 novembre 2014 que sont fixées les funérailles de l’abbé Albéric Sindihebura, un prêtre pieusement endormi entre les mains du Seigneur le mercredi 5 novembre 2014 à l’âge de 84 ans. Longtemps aumônier de la région militaire de Gitega, il était surtout connu de ses anciens séminaristes de Mugera dans les années 60 juste après l’indépendance comme un homme profondément attaché à la culture burundaise, à sa langue et au-delà, à l’Histoire de l’humanité, bien que n’ayant pas reçu de formation en la matière au cours des études qu’il effectua en Europe où il fut ordonné prêtre en 1958.
Mais surtout, l’abbé Sindihebura laissera le souvenir d’un grand nationaliste convaincu et convainquant. On raconte que la principale raison qui le poussa, trois ans après son ordination sacerdotale, à refuser d’être affecté dans son diocèse natal – il vit le jour dans la paroisse de Rumeza relevant du diocèse de Bururi – c’est que celui-ci se trouvait entre les mains de Mgr Joseph Martin, un Evêque belge d’expression néerlandophone, dont la position anti-indépendantiste de notre pays était de notoriété publique. On sait que l’usage, au sein de l’Eglise catholique de notre pays, est que les prêtres sont généralement affectés, à des rares exceptions près, dans les paroisses de leurs diocèses.
Dès lors, il évolua sans discontinuité dans l’archidiocèse de Gitega qui sera sa dernière demeure à partir de mardi prochain. Il sera professeur au petit séminaire de Mugera et puis, comme on l’a dit plus haut, aumônier militaire jusqu’à son départ en retraite, affaibli par de bons et loyaux services en faveur du peuple de Dieu. Que la terre lui soit légère.
Burundi – Confessions religieuses - Démographie
L’Evêque de Rutana réaffirme l’abstinence comme « le seul moyen » de limiter les naissances.
Rutana, le 8 novembre 2014 (Net Press) . Une fois de plus, le fossé reste énorme entre l’Eglise catholique du Burundi et le gouvernement sur les moyens les plus efficaces qui permettraient à ce qu’on parvienne à maîtriser la croissance rapide de la population. Si les deux parties sont parfaitement d’accord que le problème est réel et qu’il y a urgence de « faire quelque chose », c’est sur ce « quelque chose » qu’elles ne s’entendent pas du tout.
Invité hier soir de Radio Maria Burundi, l’Evêque du diocèse de Rutana, Mgr Bonaventure Nahimana, a été clair et catégorique, à savoir que seule l’abstinence convenue de commun accord et dans le respect mutuel entre couples est « le seul moyen » reconnue par l’Eglise catholique pour réussir la maîtrise de l’augmentation exponentielle de la population.
Il a condamné fermement ce qu’il considère comme « des expériences scientifiques faites en laboratoires ou sur les animaux et qui sont ensuite appliquées sur les humains.
Au sein de la rédaction de « Net Press », nous nous sommes toujours interrogés pour savoir quelle est la position des Eglises catholiques sur cette question, là où la maîtrise de la croissance démographique par des moyens artificiels fait consensus y compris dans les familles chrétiennes, parce qu’elle est effectuée dans des conditions médicales idéales.
Burundi – Revue hebdo
La semaine en Afrique vue par Jean-Baptiste Placca.
Ouagadougou, le 8 novembre 2014 (Net Press) . La semaine en train de se terminer sur le continent africain aura été dominée sans conteste par le tremblement de terre politique au Burukina-Faso, qu’a été l’insurrection de la population de ce pays contre Blaise Compaoré au pouvoir depuis 1987 qui fut contraint de fuir son pays et de trouver refuge à Yamoussoukro, la capitale politique et administrative de la Côte d’Ivoire.
Pour Jean-Baptiste Placca, un des meilleurs spécialistes des questions africaines, il s’agit d’une « très belle leçon magistrale » donnée par le pays de Thomas Sankara au reste du continent noir, dont les présidents en place devront désormais se poser au préalable mille et une question, avant de se représenter à un mandat supplémentaire que ne leur autorisent pas leurs constitutions.
Et M. Placca de compter jusqu’à 326 ans la période cumulée que viennent de passer certains grands dinosaures archaïques à la tête de leurs pays, en citant dans le désordre Robert Mugabe, Paul Biya et tant d’autres et qui font croire que le peuple a encore besoin d’eux, alors qu’un homme comme Mugabe est âgé de 90 ans et Biya, « plus jeune », en a 82.
Notre spécialiste y ajoute ce qu’il qualifie de « succession dynastique », c’est-à-dire des chefs d’Etat, certes jeunes, mais qui ont été mis en place par leur papas, c’est-à-dire Faure Eyadéma au Togo, Ali Bongo au Gabon, Joseph Kabila en République démocratique du Congo et Robert Mugabe qui souhaiterait désigner sa femme comme présidente du Zimbabwe.
Burundi – Rd Congo - Justice
Seize des assassins du Colonel Mamadou Ndala condamné à la peine capitale.
Goma, le 8 novembre 2014 (Net Press) . Le colonel Mamadou Ndala était l’officier le plus respecté de la République démocratique du Congo, pour avoir réussi ce qui était inimaginable à l‘époque, à savoir vaincre militairement les rebelles du mouvement rebelle du M23 pro-Banyamulenge qui avaient élu domicile depuis la fin de l’ère Mobutu et qui se croyaient en terrain conquis jusqu’à la fin des temps.
Rentré de Belgique et plus précisément de l’école royale des cadets où il venait de suivre de brillantes études militaires, il réorganisa l’armée de son pays en formant des bataillons très offensifs qui réussirent l’exploit de la fin de l’année dernière.
Mais il fut tué dans une embuscade tendue à l’Est de la Rdc le 2 janvier de cette année en cours et le procès qui vient de se terminer donna lieu à des accusations mutuelles internes au sein de l’armée gouvernementale congolaise, insinuant que le colonel aurait été éliminé par jalousie de la part des officiers qui craignaient que sa montée en puissance ne soit synonyme de leur perte d’influence. C’est pourquoi beaucoup de milieux tant à Kinshasa qu’à Goma sont restés sur leur faim, estimant que l’homme qui vient d’être condamné à mort est un bouc-émissaire sélectionné à la place de gros poissons qui vont continuer à se la couler douce en toute impunité.
Burundi – France – Allemagne - Anniversaire
Deux anniversaires ce dimanche en Allemagne et En France.
Berlin, le 8 novembre 2014 (Net Press) . Le premier, déjà hyper médiatisé, est la chute du Mur de Berlin le 9 novembre 1989 qui mit fin à la division de l’Allemagne en deux Etats et qui enclencha l’écoulement de l’empire soviétique. Des cérémonies grandioses auront lieu demain et les organisateurs ont prévu de lancer dans le ciel des lumières qui se dessineront au-dessus de l’emplacement exact du Mur qui fut construit en 1961.
Il était destiné à empêcher les habitants de Berlin-Est à se rendre à Berlin-Ouest, autrement dit du secteur occupé conjointement par les Américains, les Britanniques et les Français. En d’autres termes, c’était les empêcher de goûter à l’air de la liberté et rentrer avec des « mauvaises idées contaminantes puisées chez les capitalistes ».
Le second anniversaire qui sera commémoré dans la plus grande discrétion s’il devait l’être, ce sera le 44ème anniversaire de la mort du général Charles De Gaule, décédé au soir du lundi 9 novembre 1970 peu après 19 heures dans sa résidence privée de Colombey – les deux Eglises.
Tout a été dit ou presque sur l’homme du 18 juin 1940 qui, seul contre tous et notamment contre le maréchal Philipe Pétain qui venait de capituler face à Adolf Hitler, osa dire « non à la défaite de son pays. Il commença à organiser la résistance contre l’occupation de la France par l’Allemagne, ce qui conduira à la libération de Paris, et de toute la France, à partir du mois d’août 1944 et à la victoire totale des Alliés sur le III ème Reich nazi le 8 mai 1945.
Burundi – Gambie – Droits de l’Homme
Hrw très remontée contre le gouvernement gambien.
Banjul, le 8 novembre 2014 (Net Press) . Des enquêteurs délégués par l’organisation internationale de défense des droits de l’homme Human Rights Watch viennent de terminer leur séjour en Gambie, très mécontents de la manière dont ils ont effectué leur travail. En effet, les autorités de Banjul ont multiplié les obstructions durant les semaines qu’ils ont passées dans ce pays, notamment lorsqu’ils ont voulu visiter les prisons.
Les services de renseignement leur ont indiqué les maisons de détention qu’ils étaient autorisés à visiter et d’autres où ils ne pouvaient pas se rendre, arguant que leur sécurité ne serait pas assurée dans une telle hypothèse.
Mais ces maisons-là étaient précisément celles qu’ils avaient sur leur liste comme étant celles où la torture se faisait d’une manière atroce, jusqu’à ce que les détenus portent des blessures incurables.