Bujumbura, le 4 décembre 2014 (Net Press) . Les 11 membres de la commission vérité et réconciliation tant réclamée par les différentes catégories socio-professionnelles a été mise en place hier par la chambre basse du parlement burundais. De ce côté, c’est au moins une satisfaction car cette commission était une recommandation des accords d’Arusha conclus le 28 août 2000, il y avait de cela 14 ans et quelques trois mois.
La commission mise en place est pilotée par Mgr. Jean-Louis Nahimana, un cinquantenaire hutu natif de la commune urbaine de Kamenge, de l’église catholique romaine, avec comme vice-président Mgr. Bernard Ntahoturi, septuagénaire tutsi originaire de la commune de Matana, dans le Sud du pays. Si les deux hommes rassurent, c’est plutôt la composition de cette commission qui vient enlever toute confiance dans l’opinion, surtout tutsi.
En effet, pour rappel, lorsqu’une commission parlementaire fut mise en place pour voir dans quelle mesure installer cette commission, le parti Uprona est sorti de l’hémicycle de Kigobe et cette question est devenue une affaire privée du Cndd-Fdd, une première source d’inquiétude pour les adversaires de cette formation politique.
Pour le moment, c’est-à-dire le 3 décembre 2014, les onze personnes ont été encore une fois désignées en l’absence de l’Uprona mais en présence du Frodebu Nyakuri. Pour cette opinion, c’est encore une fois une source d’inquiétude.
La secrétaire générale de cette commission, la Hutu Clotilde Niragira, est originaire de Karuzi où des Tutsi ont été tués à grande échelle en 1993, faut-il penser une seule seconde que cette femme sera neutre lors de la rédaction des différents rapports ? Nul ne le garantir, précise-t-elle. L’abbé Désiré Yamuremye, dans ses tentatives d’explication de l’évolution socio-politique, prend toujours des positions proches de celles de Mgr. Séparions Bambonanire. De l’avis de cette opinion, ce n’est pas évident qu’il puisse réconcilier des Burundais qui viennent de passer plus d’un demi-siècle en train de se chamailler.
Toute autre personne qui n’inspire pas confiance est l’avocat Didace Kiganahe qui représente dans la même commission le Dr. Jean Minani. Or, celui-ci a invité les Hutu à tuer des Tutsi à partir de Kigali en 1993, une des raisons qui fait que lui, quand bien même d’ethnie tutsi, n’est pas rassurant non plus.
Mais au-delà des personnes, la même opinion s’inquiète sur le fait que la loi sur la Cvr est mauvaise dans ce sens qu’elle a voulu exclure la communauté internationale. Or, parmi les infractions commises au Burundi, il y en a qui peuvent être qualifiées de crimes contre l’humanité. Dans ces circonstances, lors de la réparation, va-t-on demander à l’Onu d’intervenir alors qu’elle n’a pas été prévue par la loi ? Cette opinion souhaite plutôt un tribunal spécial au lieu d’une commission vérité et réconciliation car dans le cas contraire, le bourreau ne peut pas se réconcilier avec la victime sans tribunal.
La rédaction a contacté également Mgr. Jean-Louis Nahimana pour qu’il donne ses premières impressions. Il indique d’ores et déjà qu’il est conscient de la lourdeur de la tâche mais qu’il espère qu’il aura la collaboration de tout le monde. En outre, il voudrait avoir une large ouverture de la commission, si elle était dotée de beaucoup de gens de la société civile mais il ne connaît pas encore ceux qui la composent. Mais sinon, il reste convaincu qu’il sera à la hauteur de la tâche qui lui est dévolue.
Burundi - Elections
Acopa-Burundi recommande la prolongation du délai d’enrôlement
Bujumbura, le 4 décembre 2014 (Net Press) . Le représentant légal de l’Association pour la consolidation de la paix au Burundi (Acopa-Burundi), Dr Pierre-Claver Kazihise, a animé ce matin une conférence de presse pour informer le public des résultats provisoires de l’observation de l’enrôlement aux élections de 2015.
A travers les résultats provisoires des zones qu’ils ont visitées qui sont Bujumbura Mairie, Makamba, Ruyigi, Gitega, Rutana, Muramvya, Bubanza, Mwaro, Kayanza et Kirundo, le constat a été que les centres d’inscription sont proches des citoyens à quelques exceptions près : à Mwaro, Rusaka, zone Rusaka : un centre est excentré par rapport au lieu d’habitation de la population.
Selon Dr Kazihise, les agents recenseurs sont courtois sur les lieux de travail en général mais à Makamba (Kayogoro, Kigabo, Makamba), il y a eu un phénomène particulier. Car, selon lui, il y a des agents recenseurs qui enregistraient des noms autres que ceux qui sont sur la carte d’identité de ceux qui se présentaient. Les citoyens ont remarqué cela et aidés par les observateurs, cela a cessé, a renchéri Dr Kazihise.
Concernant les pièces présentées, il a indiqué qu’il y avait des cartes nationales d’identité (Cni) dont certaines sans empreinte digitale, d’autres sans cachets au niveau de la photo ou la photo peu visible. Il y avait aussi difficulté d’avoir le chef de colline ou de quartier, ce qui a fait que des personnes qui se sont présentées avec des papiers autres que la Cni n’étaient pas inscrites. La participation des élèves et étudiants s’avère plutôt faible, faute de la carte nationale d’identité. Il y avait même ceux qui se présentaient sans pièces (à Bubanza) mais qui étaient inscrits, etc.
De façon générale, Dr Kazihise a souligné que l’enrôlement se déroule normalement dans la plupart des centres d’inscription mais avec une affluence relativement faible. A ses yeux, les insuffisances ou les entraves à l’enregistrement doivent être corrigées.
Sur ce, cette association recommande à la Ceni et au gouvernement de mobiliser encore plus la population pour augmenter l’affluence et éventuellement prolonger le délai d’enrôlement si, à la fin de la période impartie à l’enrôlement, le nombre des inscrits n’est pas suffisamment proche du nombre escompté. Aussi, recommande-t-il de trouver une solution aux problèmes relatifs à la Cni.
Pour Dr Kazihise, le processus d’enrôlement doit continuer, corriger ce qui doit l’être, et favoriser l’enrôlement du plus grand nombre possible. Une pièce d’identification accessible à tous devait être conçue et utilisée pour faciliter cette participation. La prolongation des délais pourrait être envisagée. Il lance un appel pour que chaque citoyen, à son niveau, contribue au succès de l’enrôlement et des élections de 2015 en général.
Burundi - Elections
La société civile demande l’arrêt momentané de l’enrôlement des électeurs.
Bujumbura, le 4 décembre 2014 (Net Press) . Le forum pour le renforcement de la société civile, Forsc, a animé une conférence de presse ce matin afin de dénoncer des irrégularités qui entachent le processus d’enrôlement des électeurs. Ainsi, Mme Justine Nkurunziza, présidente de la Cosome, a fait savoir que des irrégularités se sont observées dans ce processus d’enrôlement tel que l’octroi illégal de la carte nationale d’identité. En effet, a-t-elle précisé, certaines cartes ont été distribuées par des directeurs des écoles, certaines d’entre elles n’ont pas le sceau de l’administrateur et certaines même d’entre elles ont des passeports invisibles.
La société civile souligne aussi qu’elle doute sur la proclamation de la Ceni pour le nombre d’électeurs déjà enregistrés qui s’élève à 1.700.000. Car, Pierre-Claver Mbonimpa a fait savoir que du moment que la distribution des cartes d’identités ont connu pas mal d’irrégularités, l’hypothèse peut être que parmi ces électeurs déjà enregistrés, 1.000.000 peuvent être ceux qui remplissent des conditions et 700.000 peuvent êtres ceux qui ont été caractérisés par pas mal d’irrégularités, ce qui revient à dire que pour Mbonimpa, on risque de commencer sur des données fausses.
C’est pourquoi les organisations de la société civile demandent alors un arrêt momentané d’enrôlement des électeurs afin de corriger toutes les irrégularités qui peuvent nuire aux élections de 2015.
Burundi - Sécurité alimentaire
Les produits non ligneux peuvent contribuer à réduire la faim.
Rumonge, le 4 décembre 2014 (Net Press) . Il se tient à Rumonge un atelier de sensibilisation et d’information des communicateurs et journalistes sur l‘importance des produits forestiers non ligneux à la sécurité alimentaire et à la gestion des ressources naturelles. L’objectif est de voir comment les produits comme les champignons, les fraises, bref, tout produit forestier à part l’arbre et qui peut être consommé puisse être bénéfique à l’homme. Le monde médiatique alors est bien placé pour le faire et donner les orientations pour que ces espèces soient consommables une fois que le journaliste et le communicateur eux-mêmes sont formés sur la nécessité de ces produits.
Diomède Manirakiza, qui pilote le projet de renforcement de la contribution des produits forestiers non ligneux Pfnl, a indiqué ce matin que son organisation est en train de voir comment mobiliser les gens à protéger et à commercialiser ces produits afin de réduire la faim. Il a cité notamment les Batwa à titre d’exemple qui ne peuvent pas se procurer de ces espèces mais que des contacts se mènent pour qu’ils soient associés dans ce processus tout en respectant leurs habitudes alimentaires, chose qui n’est pas facile, selon lui.
Il sera alors question d’approcher les administratifs, les gens qui sont en contact permanent avec les forets pour inculquer le bien-être de ce programme aux Batwa, comme l’a dit M. Manirakiza. Le programme va aussi aider la population à s’organiser en associations pour commercialiser ces produits d’une manière correcte et rassurante. Il en appelle alors à des professionnels des medias d’apporter leur contribution pour la réussite de ce projet. Signalons que ce dernier est financé par la banque africaine de développement Bad et regroupe le Burundi, le Rwanda, le Sao Tome et Principe et du Tchad et va s’étendre sur 3 ans du 4 février 2014 a 3 février 2017.