Bujumbura, le 16 décembre 2014 (Net Press). Il y a à peine 3 jours, Raymond Zirampaye, journaliste à la Radio publique africaine « Ijwi ry’abanyagihugu », échappait de justesse à une tentative d’assassinat. C’était dans la nuit du samedi au dimanche et il s’en est fallu de peu qu’il ne s’est fait tuer à la machette par des agresseurs non identifiés, qui, à sa place, ont sérieusement blessé le conducteur de la voiture-taxi.
Et puis voilà que depuis hier, un autre confrère de la Rpa, Eloge Niyonzima, correspondant de cette radio en province Bubanza, se trouve sous les verrous. Il est accusé de tentative d’assassinat suite à des bagarres qui se sont produits dans un bistrot.
Mais tous ceux qui étaient présents sur les lieux au moment des incidents ont indiqué à la police que le journaliste était déjà rentré chez lui lorsqu’ils se sont produits, ce qui n’a pas empêché qu’on aille le cueillir chez lui pour le conduire en prison.
Ce mardi, la réaction du président de l’Union burundaise des journalistes (Ubj) M. Alexandre Niyungeko, a été immédiate. Il a déclaré qu’à l’approche des élections de l’année prochaine, le pouvoir voudrait faire taire les professionnels des médias, ce qui est tout simplement inacceptable.
Burundi – Justice
Mais où est passé le magistrat instructeur du dossier Agathon Rwasa ?
Bujumbura, le 16 décembre 2014 (Net Press). Quand ce jeune homme a été désigné pour instruire le dossier d’Agathon Rwasa, il avait trouvé cette désignation comme une « mise en confiance » totale de la part de ses supérieurs hiérarchiques. Mais plus les jours avançaient, plus il constatait que le dossier n’était pas des plus faciles. C’est ainsi que l’on a jugé bon de confier ledit dossier à deux magistrats, un Hutu et un Tutsi pour équilibre du siège mais le Tutsi aurait refusé de fouiner dans ce dossier.
Le jour de l’audience, tous les Hutu de Bujumbura encerclaient la cour d’appel de Bujumbura et le magistrat en question a commencé à paniquer. A l’intérieur de la cour, des hommes en costumes ont fait irruption et ont demandé la salle où le président (Agathon Rwasa, Ndlr) sera entendu. Ils ont appris qu’il sera interrogé dans l’un des bureaux qu’ils sont allés visiter avant de sortir. Cela a été une autre confirmation que la situation était des plus compliquées.
Ayant constaté l’ampleur de cet état des faits, le magistrat-instructeur a demandé au chauffeur de circuler jusque chez Agathon Rwasa pour voir l’ambiance qui y régnait. Au retour, le chauffeur a indiqué que chez lui, ses militants étaient plus nombreux. N’ayant pas de solution à cette nouvelle donne, il est monté à bord du véhicule de service en direction de son domicile, mais selon des informations recueillies plus tard, il a changé de direction en pleine route et le véhicule l’a déposé au domicile du chef de poste de sa commune.
Bujumbura- Elections.
17 partis politiques et organisations contestent les fraudes des élections de 2015.
Bujumbura, le 16 décembre 2014 (Net Press). Dans une déclaration rendue publique ce matin, 17 organisations et partis politiques de l’opposition ont indiqué qu’ils rejettent énergiquement les résultats du processus d’enrôlement pour les élections de 2015 puisqu’ils sont entachés par beaucoup d’ irrégularités et fraudes qui sont le résultat d’une opération de fraude massive soigneusement organisée par le parti au pouvoir et la Ceni, comme l’atteste la mauvaise distribution de la carte nationale d’identité sur tout le territoire national.
Ils ont alors indiqué que la distribution de la carte nationale d’identité a emprunté des voies illégales car elle a été confiée aux chefs de zone, aux chefs de collines, aux directeurs d’écoles primaires et secondaires membres du parti Cndd-Fdd et par conséquent, les communes étaient vidées de cartes à tel point que les personnes qui venaient chercher un tel document n’en trouvaient pas.
Ainsi, ces partis demandent au président de la République du Burundi de sortir de son silence face aux dérapages de ce processus électoral et l’incapacité de la Ceni de redresser la situation. Les mêmes partis exigent la démission immédiate et sans condition de la Ceni discréditée et incapable de conduire un processus électoral digne de son nom et acceptable par toutes les parties prenantes.
Ces partis demandent qu’un mécanisme mixte comprenant le gouvernement, les partis politiques, l’Onu, l’Ua, les bailleurs de fonds et conduit par l’Onu soit rapidement mis en place en vertu du point 41 de la feuille de route. Ils demandent également à l’Union africaine, à l’organisation des Nations unies et à l’Union européenne la mise en place immédiate et urgente d’un audit d’investigation de tout le processus d’enrôlement et le refaire en redistribuant un document qui présente moins de risques permettant à tout le monde de se faire enrôler avec l’implication de tous les partenaires.
A la question de savoir ce que ces partis de l’opposition vont faire pour exiger de la Ceni de démissionner alors qu’ils n’ont jamais cessé de le dire, Charles Nditije, un des partis signataires de cette déclaration, a fait savoir qu’ils vont appeler les citoyens à manifester jusqu’à ce que cette dernière démissionne car, a-t-il expliqué, une commission ne peut pas résister alors que même un gouvernement peut être changé lorsqu’il travaille en dehors de la loi.
Burundi – Politique
Vers un tsunami électoral au Burundi
Bujumbura, le 16 décembre 2014 (Net Press). Les élections de 2015 sont à l’origine de très grandes divisions au sein de la classe politique. Actuellement, chacun sait parfaitement le camp pour qui il va voter car les choses sont actuellement claires. Il y a d’un côté le Cndd-Fdd avec quelques satellites comme Concilie Nibigira et Jacques Bigirimana, en plus de l’administration qui est à 100% Cnddfddiste. Toutes ces trois parties voudraient qu’il y ait le statu quo, que le Cndd-Fdd, voire Pierre Nkurunziza, reste au pouvoir jusqu’au retour de Jésus Christ sur terre.
D’un autre côté, il y a une opposition radicale qui estime que le Cndd-Fdd n’a que trop duré sur les commandes du pays, qu’il est plus que temps que cette formation politique quitte le pouvoir. Les deux camps ont aujourd’hui un point de discorde qui n’est pas une équation facile à résoudre : la prestation de la Ceni
Les proches de Nkurunziza félicitent cette commission électorale « indépendante » pour le travail qu’elle a abattu lors de l’inscription des futurs électeurs. Forte de ce soutien, cette commission affiche une insolence sans précédent quand elle s’adresse aux partis politiques de l’opposition. Ces derniers, qui estiment qu’ils en ont ras-le-bol, se sont réunis aujourd’hui, au nombre de 17, pour siffler la fin de la récréation à la Ceni. Pour eux, cette commission doit dialoguer, corriger les erreurs et au besoin, annuler les inscriptions faites et réorganiser d’autres avec beaucoup plus de transparence. En cas de refus, ces partis politiques entendent envoyer leurs militants dans les rues jusqu’à ce que la Ceni remette son tablier, une position claire qui était rarement prise par des membres et sympathisants des partis politiques dans notre pays.
Voici donc un bras de fer qui vient de naître suite à une mauvaise organisation du processus électoral et la Ceni, penchée tout naturellement vers le parti présidentiel, tente de nier les faits en ignorant que si demain il y aurait un éventuel cafouillage, c’est Pierre-Claver Ndayicariye qui devrait être interrogé au premier chef et non le ministre de l’intérieur.
Burundi - Elections
La belle leçon faite à la Ceni par Paul Ngarambe
Bujumbura, le 16 décembre 2014 (Net Press). Il s’agit du président de la commission électorale nationale indépendante (Ceni) lors des premières élections gagnées par le Cndd-fdd en 2005, qui, contrairement à celles de 2010, ne furent ni boycottées ni contestées. C’est donc un homme caractérisé par la droiture et l’honnêteté qui s’est permis, hier lundi, de donner quelques leçons à son successeur loin de réunir le consensus sur sa personne et ce qu’il fait, M. Pierre-Claver Ndayicariye.
Il lui a recommandé avec insistance de ne pas du tout minimiser les accusations portées contre le travail qu’il fait, notamment lorsqu’il a rétorqué aux opposants de façon ironique qu’il y aura toujours des mécontents partout dans le monde.
M. Ngarambe a surtout émis le vœu que soient produites de nouvelles cartes nationales d’identité qualifiées de « biométriques » avec lesquelles toute tricherie deviendrait impossible. Cela supposerait que l’enrôlement des électeurs reprendrait à zéro et que, très vraisemblablement, le calendrier électoral serait revu, vu le temps que prendrait la fabrication des nouvelles cartes.
Burundi - Administration
Faustin Ndikumana saisi de la nostalgie de la conférence des cadres
Bujumbura, le 16 décembre 2014 (Net Press). Du temps où il était président de la République de 1976 à 1987, Jean-Baptiste Bagaza avait coutume de convoquer la conférence des cadres, c’est-à-dire des hommes et des femmes exerçant de hautes fonctions, en général les chefs de service avec lesquels il échangeait sur les grands sujets de l’heure.
Par rapport à « la dérive totalitaire du pouvoir solitaire » de la IIème République qui était réelle pour emprunter le titre d’un livre de Marc Manirakiza, ces rencontres étaient marquées par une certaine liberté de ton, ce qui était « un luxe » durant toutes les années Bagaza.
La conférence durait 4 à 5 jours et se tenait à l’ex-college du Saint-Esprit sur les hauteurs du campus Kiriri, et les cadres abordaient souvent les questions à caractère économique.
Faustin Ndikumana, le représentant légal de l’Ong Parcem, a évoqué avec une certaine nostalgie cette belle période hier lundi, pour inviter les dirigeants actuels du Cndd-Fdd de renouer avec cette tradition bagazéenne qui serait très bénéfique pour le développement du pays.
Cependant, il risque d’être profondément déçu dans ses attentes, car tous les esprits des hommes et des femmes actuellement au pouvoir sont entièrement plongés dans les élections de l’année prochaine et surtout dans la manière de les gagner quoi qu’il arrive et quels qu’en soient les moyens, vertueux ou pas.
Burundi - Société
Oui pour la paix, non à la violence
Bujumbura, le 16 décembre 2014 (Net Press). Tels seront les messages-clé de la marche des femmes pour la paix qui aura lieu le 20 décembre 2014. Au cours d’une rencontre avec les journalistes de ce matin qui a été organisée par la commission épiscopale justice et paix du Burundi (Cejp), en collaboration avec le réseau des femmes de foi, Mme Consolate Baranyizigiye, coordinatrice de la Cejp, a indiqué que l’objectif de cette marche au cours de la période électorale (et au-delà), est de contribuer à la recherche de la paix et de la sécurité au Burundi pour la participation effective des femmes dans le processus électoral de 2015.
Elle demande à toutes les femmes de participer au processus électoral de 2015, donc d’élire et de se faire élire durant tout ce processus. Elle interpelle le gouvernement de garantir un environnement à la tenue d’élections inclusives, transparentes et paisibles. Mme Baranyizigiye a indiqué aussi que cette marche de ce 20 décembre 2014 aura lieu à Bujumbura mais que d’autres marches seront organisées dans toutes les provinces du pays. Et de renchérir que certaines femmes provenant de l’intérieur du pays qui sont dans le réseau femmes de foi seront invitées pour participer à la marche de Bujumbura, ce qui va leur permettre de préparer elles aussi les marches qui seront organisées à l’intérieur du pays.
Pour la coordinatrice de la Cejp, durant cette marche, la sécurité sera garantie car on a contacté le ministère de la sécurité publique et la mairie pour les accompagner durant toute cette marche. Signalons que la marche de ce samedi va débuter à 8h30 à la place de l’indépendance et prendra comme itinéraire : place de l’indépendance, chaussée du Prince Louis Rwagasore, avenue Patrice Lumumba, avenue Pierre Ngandandumwe pour terminer au jardin public.
Burundi - Elections
Ajna interpelle la Ceni d’inviter tous les partenaires pour relever ensemble toutes les irrégularités qui ont émaillé l’enrôlement des électeurs
Bujumbura, le 16 décembre 2014 (Net Press). A travers un communiqué de presse qui nous est parvenu, l’association des jeunes pour la non-violence active (Ajna) éprouve une profonde déception suite au bras de fer qui s’observe actuellement entre la Ceni et ses partenaires électoraux, particulièrement les partis politiques de l’opposition et de la société civile.
Selon ce communiqué, la Ceni n’a cessé de faire sourde oreille sur les irrégularités constatées depuis la mise en place des Cepi et des Ceci, la situation s’est aggravée avec l’enrôlement des électeurs. Ces irrégularités ont été en sorte qu’il fallait être aveugle pour ne pas les voir. Et, aux yeux de l’Ajna, cette situation écœure tout citoyen épris de paix et souhaitant des élections apaisées, libres, transparentes, inclusives et garant des institutions inspirant confiance pour tous.
L’Ajna craint que ce bras de fer n’aboutisse aux affrontements lors des campagnes électorales, des fraudes électorales ainsi que des contestations des résultats qui seront issus des élections préparées de la sorte. Ainsi, lit-on dans ce communiqué, ces contestations risqueront de replonger le pays dans le chaos et la spirale de violence.
Cette association interpelle avec vigueur la Ceni de cesser l’entêtement qui est la sienne aujourd’hui et d’inviter tous les partenaires à la concertation afin de relever ensemble toutes les irrégularités qui ont émaillé l’enrôlement des électeurs et de peser le poids de ces irrégularités sur la crédibilité des élections à venir. Ainsi, la Ceni avec tous les partenaires aux élections prendront les mesures qui s’imposent. Il en va de la stabilité de notre pays et de notre région, sinon la Ceni et le gouvernement seront tenus responsables de tout ce qui arrivera et paieront cher pour s’être entêté aux différents appels à l’ordre qui ne cessent de lui être lancés.
Revue de la presse annuelle
L’année 2014
Le mois de janvier 2014 (Net Press). Dans la nuit du 31 décembre 2013, l’ancien directeur général du service rwandais des renseignements, Patrick Karegeya, a été retrouvé mort dans sa chambre d’hôtel à Johannesburg, en Afrique du Sud.
1er janvier 2014. Le chef de l’Etat s’adresse à la Nation à l’occasion de la nouvelle année. Il parle entre autres de la limitation des naissances. Agathon Rwasa indique à la rédaction qu’il s’agit bel et bien d’un H.S.
2 janvier. Le colonel Mamadou Mustafa Ndala a été tué à l’Est de la Rd Congo, suite à une embuscade. Il était à bord d’un convoi militaire. Il était considéré par la population comme le « héros » de la dernière guerre contre le M23.
3 janvier. Les ressortissants de Ruhororo dénoncent les violences de toutes natures exercées contre les déplacés de leur commune.
Deuxième remise officielle de l’aide à la presse locale par l’Etat
Les barreaux de l’Eac et de Zanzibar saisissent le chef de l’Etat sur le dossier Rufyikiri
6 janvier. L’ancien ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et politologue, Julien Nimubona, commentait sur le départ tant souhaité par le pouvoir en place du Bnub. Se référant aux propos du ministre des affaires étrangères félicitant le Bnub, il a indiqué que son départ devrait intervenir au plus tôt après les élections de 2015.
Le marché de Kiremba (Ngozi) est réduit en cendres.
7 janvier. Mise en place de la Cntb par vote parlementaire en l’absence de l’Uprona. L’ancien président de la République, Sylvestre Ntibantunganya, dira que cette mise en place n’est qu’un forcing.
Le président de l’Ubj Alexandre Niyungeko, mi-satisfait, après la position de la cour constitutionnelle face à la requête de l’Ubj.
8 janvier. Me Isidore Rufyikiri échappe bel à la prison
Situation sécuritaire perturbée en province Kirundo. 1er janvier à 4 heures du matin, explosion de grenade qui a blessé Pierre Ntunzabandi. Sa femme Justine Ndihokubwayo a trouvé la mort sur le champ. Le même jour à 16 heures, sur la colline Mutarishwa, de la commune Bwambarangwe, une somme de 215.000 francs burundais a été volée mais les voleurs ont été appréhendés. Le 2 janvier, sur Vumbi, un voleur a fait irruption dans une maison d’une vieille dame du nom de Marcelline Ntirubuza. Ce dernier a volé deux poules et des habits dont le nombre n’a pas été précisé.
La Conférence épiscopale des Evêques catholique largement divisée sur le cas « Bambonanire ».
9 janvier. Gabriel Rufyiri déplore le fait que la justice se laisse utilisée dans les règlements de compte politiques à l’égard des Burundais qui ne sont pas en odeur de sainteté avec le pouvoir en place. Il cite notamment les cas de Frédéric Bamvuginyumvira et celui d’Isidore Rufyikiri.
La faculté de droit est remise au spécialiste du domaine, Pascal Rwankara. Ce poste était jusque-là occupé par le physicien Pierre-Célestin Karangwa.
Frédéric Bamvuginyumvira toujours en prison. Il a été question de le libérer de façon provisoire moyennant une caution d’un million de francs burundais. Le ministère public a interjeté appel. Affaire à suivre !