Ngozi, le 1er janvier 2015 (Net Press). Le traditionnel message du chef d’Etat à la Nation s’est fait dans un contexte particulier. Tout d’abord, il y a les élections à venir qui surchauffent tous les politiciens, un contexte de guerre au Nord-Ouest du pays et une pauvreté extrême des fonctionnaires de l’Etat.
Dans son discours, il a remercié tous ceux qui ont contribué à la bonne marche du pays en général. Il est revenu sur les élections de 2015 où il a annoncé la tolérance zéro pour ceux qui veulent organiser des marches-manifestations relatives aux élections prochaines. Il a également promis d’harmoniser les salaires des fonctionnaires, une réclamation de toujours mais qui n’est jamais satisfaite. Le chef de l’Etat n’a rien dit sur cette guerre de Cibitoke qui, depuis mardi, oppose des rebelles aux militaires et policiers.
Burundi – Nouvel an
Les gens fêtent dans une ambiance plutôt morose
Bujumbura, le 1er janvier 2015 (Net Press). La fête de fin d’année a été célébrée différemment par les habitants de la ville de Bujumbura. En effet, certains ont révélé à notre rédaction que la pauvreté ne peut pas leur permettre d’organiser quoi que ce soit. Pour eux, tout a été cher et la monnaie burundaise s’est fortement dépréciée ces dernières années. Il y en a par contre d’autres qui ont passé la Saint Sylvestre dans des endroits de loisir avec leurs amis, en train de danser, de boire et de manger avant de se souhaiter les meilleurs vœux autour de minuit.
D’autres ont encore privilégié la voie de la prière et ont passé la nuit dans les différentes églises de la capitale, qu’elles soient catholiques ou protestantes. Ils priaient pour la paix, d’autres pour les autorités du pays. Les politiciens, même s’ils ne l’ont pas dit à haute voix, ont prié pour qu’ils gagnent les élections de 2015. L’on comprend par-là que les membres du Cndd-Fdd avaient à l’esprit le maintien de leur parti au pouvoir au moment où ceux de l’Adc-Ikibiri demandaient au Tout-Puissant d’éjecter le Cndd-Fdd pour qu’ils soient sur le trône jusqu’au retour de Jésus Christ sur terre.
La sécurité était plus ou moins assurée à part trois cas de personnes blessées qui ont été signalées. Deux personnes ont été blessées dans la commune urbaine de Buyenzi quand deux camps d’une religion musulmane se sont bousculés pour entrer dans une mosquée. Un autre cas s’est passé à Kinindo où un jeune homme qui rentrait chez lui et quand il attendait paisiblement qu’on ouvre le portail, a vu des gens s’approcher avec des machettes. Les agresseurs voulaient frapper sur la tête et le jeune homme l’a protégée avec ses bras et ce sont ces derniers qui ont été blessés.
Burundi – Politique
Le comité central de l’Uprona convoque un congrès extraordinaire
Bujumbura, le 1er janvier 2015 (Net Press). Ceci est l’annonce de Tatien Sibomana aujourd’hui, porte-parole de l’Uprona non reconnu par le ministre de l’intérieur. Il l’a annoncé au nom du comité central de l’Uprona élu en 2009 tel que recommandé par le jugement d’Arusha et si rien ne change, le congrès se tiendra en date du 11 janvier 2015.
En effet, le tribunal de l’Eala s’est prononcé en date du 28 novembre 2014 et avait recommandé qu’il y ait justement ce congrès pour la mise en place des gestionnaires légitimes de cette formation politique. De son côté, le gouvernement du Burundi qui a perdu le procès avait droit d’interjeter appel endéans un mois, ce qui n’a pas été fait jusqu’au 28 décembre 2014. Par ailleurs, même son avocat avait indiqué par voie de presse que le gouvernement devrait prendre acte de ce jugement.
En outre, selon toujours Tatien Sibomana, dans les textes régissant ce parti, si le président ne veut pas convoquer un congrès, les ¾ du comité central le convoquent et il siège valablement, même en cas d’absence du président. Mais ceux qui sont pessimistes indiquent que le ministre de l’intérieur va entrer dans son laboratoire pour étudier comment contourner cette nouvelle donne.
Burundi – Justice
Hussein Radjabu plus qu’isolé dans la prison de Mpimba
Bujumbura, le 1er janvier 2015. Depuis que des rumeurs les plus folles eurent fait état de la libération d’Hussein Radjabu en date du 30 décembre 2014, nous apprenons que le prisonnier le plus célèbre de Mpimba est dans un isolement total. En effet, il vivait dans un quartier dénommé Infirmerie A avec une vingtaine de codétenus même si Hussein Radjabu avait une cellule à lui. Pour le moment, toutes les personnes qui vivaient avec lui dans ce quartier ont été contraintes d’aller dans d’autres cellules, qui à l’Infirmerie B plus connu sous le nom de Tingitingi et qui d’autres au quartier mineur adulte que d’aucuns qualifient aussi d’Infirmerie C et où les détenus deviennent très nombreux.
Rappelons que depuis la propagation de cette rumeur, plusieurs personnes, surtout des musulmans avaient fait le déplacement de Mpimba pour voir de leurs propres yeux comment le leur va sortir gaillardement de la prison. D’autres avaient investi le parquet général et d’autres encore, probablement ses proches parents, s’étaient donné rendez-vous à son domicile. Une vingtaine parmi eux avaient été appréhendés par la police.
Burundi – Droits de l’homme
« Nul ne sera traité de manière arbitraire par l’Etat ou ses organes », selon l’article 23 de la constitution.
Bujumbura, le 1er janvier 2015(Net Press). C’est ce qu’indique la « Ligue Iteka » en rapport avec le dossier André Ndayizamba qui croupit dans Mpimba presqu’injustement. Cette ligue précise qu’en date du 27 juin 2014, le président de la République a signé le décret n° 100/152 portant mesure de remise totale des peines pour les prisonniers remplissant les critères définis aux articles 1er et 3 dudit décret.
Suite à l’ordonnance ministérielle n° 550/1727 du 27/10/2014 portant libération des condamnés atteints de maladies incurables et à un stade avancé, la liste des prisonniers devant bénéficier de cette grâce présidentielle a été établie après avis de « la commission médicale chargée d’identifier les prisonniers atteints de maladies incurables et à un stade avancé en application du décret n° 100/152 du 27 juin 2014 portant mesure de grâce », indique la ligue.
Elle signale que la liste de ceux qui peuvent bénéficier de cette grâce présidentielle a été établie par le ministère de la justice et garde des sceaux. Cette liste exclut Ndayizamba arguant que son jugement n’est pas encore définitif, ce qui signifie que la culpabilité du concerné n’est pas encore légalement établie et qu’il jouit toujours de la présomption d’innocence consacrée en ces termes par l’article 40 de la constitution, mentionne cette organisation.
Elle s’étonne de l’argument du ministère de la justice car c’est inhumain de détenir préventivement pendant plus de 5 ans une personne, de surcroît déclarée très malade successivement par 3 commissions médicales mises en place pour déterminer les détenus atteints de maladies graves et chroniques. Cette ligue demande au ministre de la justice de cesser l’injustice à l’égard de Ndayizamba et à l’égard des détenus qui subissent le même sort que lui.
Burundi – Droits de l’homme
La femme légale du directeur général de l’Onatel réclame ses droits.
Bujumbura, le 1er janvier 2015 (Net Press). Au moins elle, pour ne pas dire que dans notre pays, il n’y a pas d’hommes ou de femmes qui subissent l’injustice familiale mais parce qu’elle a osé le révéler. Il s’agit de Mme Léocadie Nsabimana, épouse de Gilbert Baranyizigiye, directeur général de l’Onatel qui réclame que son droit soit reconnu car son époux vient de faire entrer dans une maison familiale aune autre femme avec qui elle est entrée en concubinage.
Cette femme avait un autre mari avec des enfants, selon cette épouse légalement mariée, qui a indiqué à notre rédaction que la nouvelle femme est considérée comme légitime et elle bénéficie de tous les avantages familiaux au détriment de Mme Nsabimana et des prescrits légaux. Au moment où le monde célèbre la fête du nouvel an, cette femme lésée avait décidé d’aller réclamer ses droits devant l’enclos où cette « préférée » a logé depuis hier dans une maison familiale qui fait objet du patrimoine commun acquis ensemble avec Mme Nsabimana.
Elle demande alors que les défenseurs des droits humains se penchent sur sa problématique car comme elle le dit, elle est en débandade. Signalons que leur affaire se trouve déjà au niveau de la cour d’appel.
Revue de la presse annuelle
Mai 2014
La fin du mois de mai 2014 (Net Press). Le 21 mai 2014. Toujours des réactions suite à l’emprisonnement de Pierre-Claver Mbonimpa.
Le 22 mai 2014. L’Olucome et l’Union européenne préoccupés par l’emprisonnement du président de l’Aprodh.
Le programme alimentaire mondial estime qu’1/3 de la population est en insécurité alimentaire
Le 23 mai 2014. Pierre-Claver Mbonimpa se présente devant le juge de confirmation
La Belgique, à travers son ambassade à Bujumbura, procède en début d’après-midi à une cérémonie de la signature de convention spécifique relative au « projet de renforcement des acquis de la professionnalisation de la police nationale du Burundi ».
Le président de la République promulgue la loi sur la commission vérité et réconciliation qui a été adoptée par les seuls députés du Cndd-Fdd.
Le 24 mai 2014. L’Uprona non gouvernemental estime que la promulgation de la loi sur la Cvr est un « non-événement »
Le 26 mai 2014. L’Olucome dénonce les procédures illégales de la présidence de la République. Il fait allusion aux démarches de cette institution présidentielle pour l’achat du matériel destiné aux véhicules de l’escorte présidentielle d’une valeur de 21.333 dollars américains, soit 34 millions de francs burundais
Le 27 mai 2014. Parcem condamne le maintien en détention de Pierre-Claver Mbonimpa
Arrestation d’un professeur à Cibitoke devant ses élèves, ce que d’aucuns estiment qu’il s’agit d’une aberration.
Le 29 mai 2014. La corruption augmente d’un cran dans tous les secteurs. Un agent de l’Obr sur la frontière de l’Akanyaru à Kayanza exige à un passager rwandais de payer une taxe pour une batterie de véhicule pour dépanner un autre à Bujumbura.
Le 30 mai 2014. Le Cnc interpelle certains médias qui ont des difficultés à se départir de la fonction de médiateur dans le traitement de l’information relative à l’emprisonnement de Pierre-Claver Mbonimpa.
Le 31 mai 2014. Un grand défenseur de l’environnement, Mamert Sabushimike, est contraint d’entrer en clandestinité des poursuites dont il fait l’objet. A suivre !