Bujumbura, le 2 janvier 2015 (Net Press). Pour ceux qui connaissent le tempérament des Américains, ce sont d’abord des gens civilisés, très respectueux des autres peuples, qui ne savent pas dire non à une question posée, bref de fins diplomates. Mais quand ils tentent une chose et que cela ne marche pas, la diplomatie disparaît et l’usage de la force est des fois envisagé.
En parlant ouvertement que le président Pierre Nkurunziza n’a pas le droit de se faire élire en 2015 au regard des accords d’Arusha, l’on doit d’abord se rappeler que leur président, Bill Clinton, s’est donné la peine de se déplacer jusqu’à Arusha pour être témoin des accords entre Burundais. Il était entouré de plusieurs personnalités de la communauté internationale si bien que les Américains considèrent qu’ils sont concernés dans le respect ou pas desdits accords.
Sans aller jusqu’à dire qu’ils interviendront au Burundi pour faire chasser du pouvoir le président Nkurunziza, mais ils ont toujours rappelé le respect des textes écrits d’Arusha, ils sont revenus sur cette question lors de la rencontre des chefs d’Etat africains avec leur homologie américain, Barack Obama. Il avait également prononcé un discours très évocateur lors des funérailles de Nelson Mandela en Afrique du Sud. En effet, sans toutefois les nommer personnellement, il avait indiqué que certains présidents ne sont pas en mesure de constater qu’ils font le malheur de leurs peuples en se maintenant au pouvoir.
Aujourd’hui donc, les Américains ont décidé de clarifier leur position contrairement aux autres diplomates qui observent en silence ce qui se passe. Il revient à Pierre Nkurunziza de jouer au round.
Burundi - Justice
« Je suis théologien et philosophe, mais pas juriste »
Bujumbura, le 2 janvier 2015 (Net Press). Ces propos ont été tenus hier par le président de la Commission « vérité et réconciliation » (Cvr), Mgr Jean-Louis Nahimana. Il s’est dit profondément surpris que les professionnels du droit n’interprètent pas de la même manière la loi, ajoutant qu’en tant que « théologien et philosophe » et pas du tout juriste, il est mal placé pour s’exprimer d’avance sur les grands dossiers qui seront abordés.
L’ancien Vicaire général du diocèse de Bujumbura était interrogé pour donner son point de vue sur la convocation incessante d’Agathon Rwasa pour s’expliquer sur le meurtre des 166 Banyamulenge perpétré à Gatumba dans la nuit du 13 au 14 août 2004. Pourtant, les accords d’Arusha stipulent clairement que les crimes commis par les combattants des mouvements rebelles du temps du maquis ont été amnistiés et qu’ils seront jugés par un tribunal spécial ad hoc.
On a senti le président de la Cvr très prudent, très circonspect et fin diplomate, car il n’est pas du tout nécessaire d’avoir usé son pantalon ou son jupon sur les bancs de l’université pour savoir que le dossier d’Agathon Rwasa ne s’inscrit pas dans la logique du respect des accords d’Arusha. Elle s’inscrit plutôt dans celle de l’empêcher de se présenter à la présidentielle de la mi-2015, car, pour le moment, il est sans aucun doute le seul présidentiable capable de battre tout candidat du Cndd-Fdd quel qu’il soit.
Burundi – Politique – Sécurité
Le parti Uprona appelle le gouvernement à sortir de son silence.
Bujumbura, le 2 janvier 2015 (Net Press). A travers un communiqué de presse rendu public ce matin, le parti Uprona, dirigé par le professeur Charles Nditije et non reconnu par le ministère de l intérieur indique que le gouvernement doit sortir de son silence sur les affrontements qui s’observent en province Cibitoke entre les forces de l’ordre et les assaillants.
Ce communiqué précise que le parti Uprona condamne sans réserve cette attaque, quel qu’en soient les auteurs et les mobiles car la voie de la violence est d’une époque révolue pour faire prévaloir des revendications politiques ou autres. Il indique qu’il est parfaitement choqué par le silence radio des autorités burundaises, à tous les niveaux, qui n’osent révéler ni l’identité des assaillants ni les mobiles de cette attaque. Il souligne que l’on est en droit de se demander si le gouvernement n’a pas des choses à cacher et pour quelles raisons.
Le parti Uprona indique que ce silence coupable sciemment entretenu vise à lier cette attaque aux revendications légitimes des partis de l’opposition relatives aux fraudes massives qui ont émaillé l’opération d’enrôlement des électeurs, comme vient de l’insinuer le porte-parole du Cndd-Fdd.
Par le même communiqué, le parti Uprona souligne également que ce silence du gouvernement est d’autant plus inquiétant et coupable que nous apprenons que les assaillants capturés sont aussitôt sauvagement tués et enterrés sur le champ, ce qui constitue en soi un crime de guerre. Il condamne également la participation signalée des Imbonerakure et des civils armés aux côtés des militaires et des policiers, ce qui est une preuve supplémentaire qui vient confirmer que des armes ont été distribuées à des civils triés sur le volet, ce qui constitue une menace grave pour la sécurité surtout en cette période pré-électorale.
Enfin, le parti Uprona demande au gouvernement de sortir de son mutisme et de donner toute la lumière sur cette attaque, de cesser de mêler des civils à des combats et de respecter le droit international humanitaire.
Burundi - Sécurité
L’Aprodh condamne le lynchage de combattants à Cibitoke.
Bujumbura, le 2 janvier 2015 (Net Press). Par rapport à cette nouvelle guerre qui s’est déclarée dans la province de Cibitoke, le président de l’Aprodh indique que selon des informations qu’il détient, ceux qui sont attrapés par ou qui décident de déposer les armes sont exécutés à l’arme légère. Ce qui à ses yeux est contraire à la loi de la guerre reconnue internationalement. Selon lui, 12 d’entre eux ont été attrapés et ils ont été assassinés à 8 pour faire des enquêtes sur quatre qui restent. Ce défenseur des droits de l’homme précise que cette pratique est contraire à la convention relative à la guerre et le Burundi pourra subir des sanctions. Signalons que cette guerre qui semblait prendre fin a repris ce matin et aucune autorité militaire n’a jusqu’ici déterminé ceux qui ont envahi cette province.
Burundi – Rdc - Sécurité
Expiration ce vendredi, de l’ultimatum adressé au Fdlr
Goma, le 2 janvier 2015 (Net Press). Les « forces démocratiques pour la libération du Rwanda » (Fdlr) avaient jusqu’à ce 2 janvier 2015, d’avoir remis volontairement leurs armes, ultimatum adressé par la conférence internationale de la région des Grands Lacs et par la Sadec, la communauté économique des pays d’Afrique Australe.
Dans le cas contraire, la Monusco, conjointement avec l’armée gouvernementale congolaise, ont l’obligation de procéder au désarmement par la force. Au moment où nous mettons sous presse, nous ne sommes en possession d’aucune information allant dans le sens d’un désarmement volontaire. Jusqu’à présent, seuls 300 combattants des Fdlr auraient remis leurs armes, sur un total estimé, selon les sources, tantôt à 1600 hommes, tantôt à 5000, et bien davantage selon les autorités rwandaises.
Quoi qu’il en soit, la mission des casques bleus onusiens ne s’annonce pas facile, car, même associés à l’armée congolaise, leurs combats contre les sinistres Fdlr peut se révéler compliqués et ce pour au moins 2 raisons. D’une part, les soldats onusiens interviennent généralement dans les zones en conflits pour s’interposer et non pour se battre (et donc se faire tuer). D’autre part, à l’exception des cas rares, la motivation des militaires de l’armée gouvernementale congolaise, n’est jamais au rendez-vous.
Revue de la presse annuelle
Juin 2014
Le mois de juin 2014 (Net Press). Le 2 juin 2014. Les responsables des organisations de la société civile et celles des professionnels des médias lancent, à la Maison de la presse, les signatures d’une pétition exigeant une enquête indépendante et crédible sur les allégations de distribution des armes aux Imbonerakure, de constitution d’une milice armée et d’entraînements paramilitaires de jeunes burundais en République démocratique du Congo
Le 4 juin 2014. La fondation Henry Dunant s’exprime sur le cas Mbonimpa
Deux images diamétralement opposées du Burundi circulent à l’étranger. Pierre Nkurunziza se rend en France pour recevoir un prix pour la paix des mains d’une association internationale des soldats pour la paix. Parallèlement, le ministre de l’intérieur, Edouard Nduwimana, est en Norvège où des associations des droits de l’homme ont réussi à exiger de ce pays scandinave qu’avant d’aborder toute autre question en rapport avec les relations bilatérales, la libération immédiate et inconditionnelle de Pierre-Claver Mbonimpa soit présentée comme un préalable.
Le 5 juin 2014. Les demi-vérités de Pierre Nkurunziza sur Rfi. Il affirme que « non, le gouvernement ne s’ingère pas dans le fonctionnement des partis politiques, … non, le pouvoir n’organise pas les congrès des formations politiques… Agathon Rwasa et Charles Nditije sont libres de tenir des réunions de tous les membres de leurs partis politiques sans division en ailes ou en branches comme ils l’entendent…les peines de perpétuité infligées aux militants du Msd ne sont pas du tout des peines lourdes… »
Le 6 juin 2014. Epitace Bayaganakandi s’insurge contre l’injustice subie par l’entreprise Stevco
Washington exige une enquête sur le message et non sur le messager dans l’affaire Mbonimpa.
Le 7 juin 2014. Dans la commune urbaine de Buyenzi, un bandit tente de voler une moto à 10 heures. Il n’y parvient pas et lance une grenade en s’évadant. Elle fait plusieurs blessés et lui succombe aux blessures.
Le 9 juin 2014. Maintien en détention de Pierre-Claver Mbonimpa
Le président de l’association Amina, Charles Katihabwa, est dans le collimateur du pouvoir de Bujumbura.
Le 10 juin 2014. Le barreau des avocats du Burundi occupe la vice-présidence de l’union panafricaine des avocats. A suivre !