Cibitoke, le 7 janvier 2015(Net Press). De toutes les raisons imaginées par le pouvoir pour expliquer l’invasion de la province Cibitoke par les groupes armés non encore identifiés, il en est une qui n’est plus de saison et qui paraît totalement ridicule, celle qui voudrait faire croire à l’opinion nationale et internationale que ces groupes seraient composés des tutsi financés par Alexis Sinduhije, le président du Msd qui voudrait s’emparer du pouvoir par la force.
Or, tous ceux qui connaissent de près M. Sinduhije savent très bien que la force et la violence n’ont jamais été ses arguments dans notre pays. La seule « arme » qu’il a toujours préconisée, c’est la parole, c’est la confrontation des idées par des moyens pacifiques. Bien plus, il est connu pour être un des rares leaders tutsi à avoir condamné constamment les régimes putschistes du passé pour le bain de sang à leur charge qui ont fait des milliers de morts parmi les citoyens innocents de ce pays dont presque tous étaient des Hutu.
En définitive, chercher à ressusciter le vieil antagonisme ethnique est tout simplement contre-productif, car le pouvoir actuel du Cndd-Fdd appartenant à l’ethnie majoritaire sait très bien que son adversaire (ou son ennemi) le plus redoutable n’est pas à chercher du côté de la minorité ethnique, mais dans ses propres rangs. En fait, le Cndd-Fdd voudrait par là ranger derrière lui tout le camp hutu contre un groupe de Burundais qui ne constituent plus une menace, parce qu’ils ont définitivement rendu les armes politiquement parlant.
En plus, le président de l’Aprodh a indiqué que parmi les 9 appréhendés, il n’y a aucun tutsi sauf qu’un agent du service national de renseignement (Snr) a voulu le faire croire à cet activiste lors d’une conversation avec Mbonimpa, arguant que ce sont des Tutsi. Le numéro 1 de l’Aprodh précise en outre que ces hommes arrêtés ont été interrogés sur le prénom de Sinduhije mais ils ne l’ont pas connu mais ceux qui les ont envoyés leur ont intimé l’ordre de dire que c’est bel et bien le président du Msd qui les a mandatés de faire l’attaque, à en croire M. Mbonimpa. Signalons que ces 9 hutu attrapés, 5 d’entre eux proviennent de la province de Makamba, 3 de Bubanza et 1 de Mwaro, a conclu le président de l’Aprodh.
Burundi – Politique - Elections
Le Msd prépare un congrès extraordinaire
Bujumbura, le 7 janvier 2015 (Net Press). Le parti Msd d’Alexis Sinduhije est en train de préparer un congrès extraordinaire qui se tiendra ce 10 janvier 2015 à Ngozi, au Nord du pays. L’information a été confirmée par le secrétaire général de ce parti et porte-parole, Me François Nyamoya. Il a précisé à la rédaction que le congrès sera focalisé sur la préparation des élections de 2015. Même des invitations sont officiellement sorties, a-t-il conclu.
Burundi – Rd Congo - Sécurité
Surveillance de la frontière burundo-congolaise, mais de quel côté ?
Bruxelles, le 7 janvier 2015 (Net Press). Cette phrase sous forme interrogative a été publiée presque intégralement dans le quotidien catholique belge « La Libre Belgique » par Marie-France Cross dans les années 1998-2000 à l’époque où le major Pierre Buyoya dirigeait la première tranche de la transition. C’était également l’époque où un contingent important de l’armée burundaise occupait une bonne portion de l’Est de la République démocratique du Congo, en même temps que les forces rwandaises et ougandaises se trouvaient elles aussi sur place, mais pour des raisons différentes.
C’est alors que le président burundais, de passage dans l’ancienne puissance de tutelle fut interrogé par le journal belge sur les raisons de la présence d’une armée étrangère dans un Etat souverain et voisin. Il répondit que c’était pour surveiller les mouvements de va-et-vient sur la frontière commune pour assurer la sécurité de ses concitoyens. D’où la question en titre posée par notre consœur et qui reste parfaitement en ce début de l’année 2015 d’actualité, 2 jours après la conférence de presse donnée par le porte-parole de l’armée burundaise.
Car il est de notoriété publique et même les autorités du pouvoir central de Kinshasa ne peuvent pas apporter de démenti, que son armée totalement composite, mal (ou pas du tout) entraînée, est incapable de contrôler ce qui se passe sur sa frontière. D’où la tentation du major Buyoya et (sans doute) du pouvoir actuel d’aller faire ce travail à l’intérieur des frontières de son grand voisin. Mais le problème est toujours le même : le principe de la non-violation des frontières d’un pays souverain, un principe dont le Rwanda considère comme secondaire par rapport à la sécurité de son propre pays, si sa perturbation vient de l’autre côté de cette frontière commune.
Burundi – Association - Sécurité
L’Acopa-Burundi condamne l’attaque perpétrée en province Cibitoke
Bujumbura, le 7 janvier 2015(Net Press). Après les attaques perpétrées dernièrement en province de Cibitoke, Dr. Pierre-Claver Kazihise, représentant légal de l’Association pour la consolidation de la paix au Burundi (Acopa-Burundi), a animé ce matin une conférence de presse pour informer le public sur la position de son association.
Selon lui, les auteurs de ces attaques ont violé un droit fondamental des Burundais. Il a indiqué que dans l’Accord d’Arusha, dans son protocole II, alinéa I qui traite des valeurs fondamentales, l’alinéa 2 déclare un droit important pour la population à savoir que « Tous les Burundais ont le droit de vivre au Burundi dans la paix et dans la sécurité ».
Aussi, poursuit-il, le protocole III rappelle et renforce cette valeur dans son article I, alinéa I : « Tous les citoyens burundais sans distinction ont le droit à la paix et à la sécurité ». L’alinéa V relève que « Tous les citoyens burundais ont l’obligation de respecter le droit à la paix et à la sécurité de leurs concitoyens ainsi que l’ordre public.
Sur ce, Dr Kazihise demande aux services habilités de mener des investigations nécessaires, à partir notamment des écrits dont il a entendu parler, et dire à la population celui qui a pris sur lui la lourde responsabilité d’envoyer des jeunes à l’abattoir et de perturber la paix. Il déplore aussi qu’au cours de ces attaques, les jeunes ont été utilisés et il appelle à la responsabilité de tous pour qu’une action d’éducation et de sensibilisation intensive soit menée à leur intention. Cette association condamne avec la dernière énergie l’attaque perpétrée contre notre pays. Elle déplore les morts que l’attaque a faites et invite l’autorité à faire la lumière pour que les responsables soient traduits en justice et punis pour leurs forfaits.
L’Acopa-Burundi appelle les Burundais à être solidaires autour de leur droit à la paix et à la sécurité ainsi que la sauvegarde de la gouvernance démocratique. Elle propose au gouvernement d’instaurer une journée nationale dédiée à la paix pour que chaque année, l’occasion soit offerte, surtout aux jeunes générations, de se remémorer le long chemin emprunté pour arriver à la paix et à la gouvernance démocratique, méditer et comprendre pourquoi on doit les préserver.
Aux yeux du Dr Kazihise, cette journée pourrait être aussi une occasion de reconnaissance pour tous ceux qui œuvrent pour la paix dans notre pays. L’Acopa-Burundi est convaincue que cela contribuerait à la consolidation de la paix dans notre pays. Toutefois, il salue l’action des militaires qui ont défendu le pays d’une manière sérieuse contrairement aux déclarations d’autres associations de la société civile qui, sans avoir été sur terrain, ont affirmé que même ceux qui s’étaient rendus ont été exécutés. Mais à le croire, il a fait savoir que si de tels cas se seraient produits, il faudrait sanctionner leurs auteurs après enquêtes car ils auraient commis un crime imprescriptible et inamnistiable prévu par le droit international.
Burundi – Education – Alimentation.
Les fournisseurs menacent de couper les vivres à certains établissements secondaires
Bururi, le 7 janvier 2015 (Net Press). Il s’agit de leur couper les vivres au sens propre comme au sens figuré et les écoles les plus concernées sont trois grands lycées relevant de la direction provinciale de Bururi, celui de Rubanga, celui de Matana et celui de Bururi même. Tous les trois établissements sont à régime d’internat et ont des dettes colossales envers leurs fournisseurs.
Ainsi, Rubanga a une dette de pas moins de 60 millions de fbu, celui de Matana un peu plus de 40 millions et celui de Bururi un montant presque comparable. Les fournisseurs affirment qu’ils sont à bout de patience et qu’ils ne peuvent plus se satisfaire des promesses sans lendemain.
Il est à signaler que la politique actuelle du ministère de l’enseignement de base et secondaire est de supprimer progressivement les internats, parce qu’ils pèsent lourd sur le budget destiné à ce ministère ; cela sera possible, en ce qui concerne l’intérieur du pays, grâce à la multiplication des collèges et des lycées communaux, jusqu’à ce que tous les élèves deviennent externes. Néanmoins, certains grands lycées techniques tels que l’école technique secondaire de Kamenge feront exception, car les cours techniques qu’on y enseigne, ne peuvent pas être dispensés dans les autres établissements secondaires.
Revue de la presse annuelle
Juillet 2014
Le mois de juillet 2014 (Net Press). Le 1er juillet 2014. Commémoration du 52ème anniversaire d’une indépendance que bon nombre de Burundais qualifient de vide de contenu.
Notre correspondant à Montréal écrit : « Non M. le président, ce n’est pas votre pouvoir que l’on noircit, mais bien lui-même qui se noircit. Dans son discours de la veille, Pierre Nkurunziza avait décoché quelques flèches en direction de tous ceux qui noircissent son pouvoir via les médias.
Le 2 juillet 2014. Concilie Nibigira écrit au ministre de l’intérieur pour l’informer qu’elle a exclu définitivement Charles Nditije de cette formation politique. Tout le monde se demande alors pour qui cette dame roule.
Le 3 juillet 2014. L’Onu condamne le Burundi pour application de la torture. Il s’agit de la bastonnade à l’endroit de Boniface Ntikarahera à son service, l’hôpital prince régent Charles, par les services du maire de la ville en 2010.
A l’occasion du 52ème anniversaire de l’indépendance, une opinion estime que le chef de l’Etat a décidé de libérer 3000 prisonniers, une mesure que d’aucuns pensent qu’il s’agit plutôt d’une campagne déguisée.
Le 4 juillet 2014. L’affaire Mbonimpa est mise en délibéré
Le 5 juillet 2014. Dimanche le 6 juillet, les églises catholiques du Burundi et du Rwanda célèbrent la fête des martyrs de l’Ouganda alors qu’ailleurs, elle est commémorée le 3 juin de chaque année. D’où la question de savoir s’il n’y a pas de martyrs « canonisables » au Burundi.
Le 7 juillet 2014. Une opinion s’interroge s’il ne faut pas commencer l’enseignement patriotique par les hautes autorités.
Alexis Nkeshimana et Eloge Niyonzima, respectivement correspondants de la radio Bonesha et de la radio publique africaine dans la province de Bubanza, comparaissent au tribunal de grande instance de cette province.
Le 8 juillet 2014. Sans surprise aucune, la détention préventive de Pierre-Claver Mbonimpa est maintenue.
Vers la suppression progressive des régimes d’internat dans les écoles secondaires.
Le 9 juillet 2014. Il y a deux occasions manquées en une semaine pour redorer l’image des pouvoirs publics. Il s’agit du maintien de Pierre-Claver Mbonimpa en détention préventive ainsi que la libération, le 1er juillet 2014, de trois mille détenus sans Mbonimpa.
Le 10 juillet 2014. Le mal de la corruption, un sujet à enseigner dès le bas âge, cela est un projet initié par l’Olucome dans 42 écoles secondaires de Bujumbura Mairie.
Certaines autorités burundaises avec autant de villas, une exception dans le monde, s’exclame l’Olucome. A suivre !
Burundi – Côte d’Ivoire - Justice
Révélations très graves contre le camp Gbagbo durant la guerre civile postélectorale
Abidjan, le 7 janvier 2015 (Net Press). Le procès contre l’épouse de l’ancien président de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo est finalement entré dans le vif du sujet hier, mais en l’absence de la principale concernée, Mme Simone Gbagbo, « La dame de fer » comme on la surnommait du temps de la présidence de son mari. Son procès se déroule avec 82 de ses coaccusés, et les charges qui pèsent sur un parmi eux révélées en séance publique ce mardi par le procureur général contiennent des détails ahurissants.
Cet homme tenait un des multiples barrages dressés sur les routes d’Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire et avait reçu comme consigne d’arrêter tout partisan d’Alassane Drahmann Ouattara, de le conduire à quelques mètres de là, de le bruler et de faire disparaître son corps.
Ces détails ont causé la stupéfaction au sein de l’assistance venue nombreuse, mais le sentiment général qui se dégage des commentaires que l’on entend, aussi bien à Abidjan qu’à Yamoussoukro, la capitale politique où est inhumé Félix Houphouët Boigny, est que la justice ivoirienne ressemble à « une justice des vainqueurs » car dans le camp adverse, celui du président actuel, il y a aussi des personnalités qui ont du sang sur les mains et qui mériteraient eux aussi de comparaître à côté de Simone Gbagbo.